Les Éparges

Les Éparges est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Elle est située à 18 km (route orthodromique) au sud-est de Verdun[1].

Les Éparges

Mairie-école.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté de communes du Territoire de Fresnes en Woëvre
Maire
Mandat
Xavier Pierson
2020-2026
Code postal 55160
Code commune 55172
Démographie
Population
municipale
63 hab. (2019 )
Densité 6,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 03′ 57″ nord, 5° 35′ 41″ est
Altitude Min. 255 m
Max. 382 m
Superficie 9,52 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Étain
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Les Éparges
Géolocalisation sur la carte : France
Les Éparges
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Les Éparges
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Les Éparges

    Géographie

    Localisation

    Les Éparges est un petit village français, situé dans le département de la Meuse et la région de Lorraine.

    La commune s'étend sur 9,5 km2.

    Entouré par les communes de Trésauvaux, Saint-Remy-la-Calonne et Mouilly, Les Éparges est situé à km au sud-ouest de Trésauvaux la plus grande ville aux alentours.

    Situé à 266 mètres d'altitude, la Rivière Le Longeau, le Ruisseau de Jonvau, le Ruisseau d'Aidevau sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune des Éparges.

    Les Éparges est une commune du parc naturel régional de Lorraine[2].

    Hydrographie

    la Rivière Le Longeau, le Ruisseau de Jonvau, le Ruisseau d'Aidevau sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune des Éparges.

    Urbanisme

    Typologie

    Les Éparges est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (74,6 %), prairies (13,3 %), terres arables (9,7 %), zones humides intérieures (2,4 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Histoire

    La colline à l'est du village des Éparges a fait l'objet d'importantes batailles en 1914 et 1915. Ces faits sont relatés entre autres par Maurice Genevoix dans un de ses livres intitulé Les Éparges (cf. Ceux de 14). La colline porte encore les traces de ces combats ; on peut y voir les entonnoirs résultant d'explosions de mines pour le contrôle du « point X » qui domine la plaine, stratégique pour le contrôle de l’artillerie.

    Dans son livre La boue, Maurice Genevoix écrit le  : « Au bord de la rue caillouteuse, de chaque côté sinuent les lignes tourmentées des façades, des carcasses noires, des échines de toitures dont les chevrons brisés font comme des chapelets de vertèbres. Le village est inerte comme un grand cadavre étendu. L'odeur est aigre et froide, une odeur d'incendie, plus pénétrante qu'une puanteur de chair morte. Dans le ruisseau, la boue s'étale comme une sanie »[10].

    Ces positions sont le théâtre d’une des luttes les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Les Allemands s’acharnent pour la possession de la crête, et les attaques et les contre-attaques, les combats corps à corps et à la grenade, sous un bombardement d’obus de tous calibres et sous l’écrasement des torpilles, se renouvellent pendant une période de cinq mois dans les conditions les plus pénibles.

    Tous les soldats français qui ont combattu aux Éparges entre septembre 1914 et avril 1915, ont reçu un diplôme de reconnaissance pour leurs combats effectués dans cette région, signé du général Herr, commandant le 6e corps d'armée et du général Roques, commandant la Ire armée. Ce document est nominatif et reprend les citations de la 12e division d'infanterie et du 25e bataillon de chasseurs à pied.

    Le , le dirigeable Adjudant-Vincenot, de retour d'une mission de bombardement sur Verdun, s'écrase aux Éparges, touché par la DCA allemande.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Jacques Thiery    
    mars 2008 mars 2014 Bernard Pancher    
    mars 2014 septembre 2014 Hubert Perroud   Démissionne en cours de mandat
    décembre 2014 En cours Xavier Pierson[11],[12]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
      Ancien militaire.

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[14].

    En 2019, la commune comptait 63 habitants[Note 2], en diminution de 13,7 % par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    273312334344380372380380373
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    366345298314287250243228208
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    193180161576665636372
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    697243545758737673
    2018 2019 - - - - - - -
    6563-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    • Depuis 2019, la commune des Éparges est jumelée avec la 53e compagnie spécialisée de réserve du 19e régiment du génie, régiment ayant participé à la bataille des Éparges. La compagnie participe régulièrement à une cérémonie commémorative.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux de mémoire de la Grande Guerre

    • Mémorial du Génie : dédié à la mémoire des sapeurs victimes de la guerre des mines. Il est formé de sept palplanches de béton ceint d'un mur plein peint en blanc avec cette inscription : « A la gloire du génie ».
    • Monument du Point X : situé à l'extrémité de la crête dominant la plaine de la Woëvre, il est composé du mur surmonté d'un fronton triangulaire (inscription "A ceux qui n'ont pas de tombe") et d'un autel. Un bas-relief œuvre de la sculptrice Louis-Mina Fischer, représente un officier tête nue entraînant ses hommes au combat (situé sur le territoire de la commune de Combres-sous-les-Côtes).
    • Monument au 302e régiment d'infanterie : une simple stèle entourée de pavés ; il est situé non loin du monument du Point X.
    • Monument à la mémoire des morts de la 12e DI, au point C, crête des Éparges.
    • La statue-buste de Maurice Genevoix.

    Monuments religieux

    • Église Saint-Martin, construite en 1852, détruite au cours de la Première Guerre mondiale, reconstruite en 1929.
    • Croix de chemin, autel de procession, au nord du village.
    • Calvaire au sud du village.

    Décoration et distinction

    La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le .

    La mention « LES EPARGES 1915 » est inscrite sur le drapeau des régiments cités lors de la Bataille des Éparges.

    Chaque lundi de Pâques, une cérémonie commémore les séries d'attaques lancées vers la crête des Éparges, organisée par le comité cantonal de Fresnes-en-Woëvre et la municipalité des Éparges. Cette cérémonie rappelle une page d'histoire : en quelques jours, les régiments français perdirent plus de 5 000 hommes, tués, blessés, ou disparus, appartenant pour un grand nombre d'entre eux aux régiments de la 12e division d'infanterie de Reims (132e de Reims, 106e de Chalons et 25e bataillon de chasseurs à pied d’Épernay et Saint-Mihiel). Hommage est ainsi rendu à tous les combattants morts sur ce haut lieu de mémoire, pendant les quatre années de la Grande Guerre. Lors de ces assauts, ils furent tués, engloutis dans la boue des Éparges, déchiquetés par les mines dont les immenses cratères ponctuent la montée vers le sommet de la crête.

    Personnalités liées à la commune

    • Frédéric Chevillon, cinquième député français mort pour la patrie.
    • Maurice Bedel, blessé aux Éparges en mai 1915.
    • Maurice Genevoix était sous-lieutenant à la 7e compagnie du 106e régiment d’infanterie qui a combattu sur la crête des Éparges. Il a écrit ses souvenirs dans quatre livres : Sous Verdun, Nuit de guerre, La Boue, Les Éparges. Ils ont été condensés en un seul livre : Ceux de 14.
    • Eugène Criqui y fut blessé en .
    • Maxime Real del Sarte y fut blessé en .
    • On y porta disparu au cours des combats du , le romancier Alain-Fournier, lieutenant de réserve parti en campagne dès la mobilisation avec le 288e régiment d'infanterie. Cette disparition fit travailler l'imaginaire de beaucoup jusqu'à ce que son corps fût retrouvé et identifié dans une fosse commune allemande en 1991 à quelques centaines de mètres de la Tranchée de Calonne.
    • Ernst Jünger, soldat allemand, membre du 73e régiment de fusiliers hanovriens, combattit aux Éparges et y fut blessé. Il raconte ce qui fut son premier combat dans Orages d'acier.
    • Andries van Wezel, riche diamantaire philanthrope qui permit la reconstruction du village des Éparges en faisant un don de 500 000 francs-or[18].
    • Mina Fischer, comtesse Antoine de Cugnac, avait été fiancée avec René Tronquoy, lieutenant au 67e RI, disparu aux Éparges[19]. Elle a aidé à financer l'aménagement des lieux et le monument du point X en mémoire de « Ceux qui n'ont pas de tombe ». Elle sculpta un bas relief qui représenterait le fiancé.

    Héraldique

    Blason
    Mantelé versé, au 1)de gueules, chargé d'un casque Adrian taré de profil d'or ; au 2) de sinople,à deux palmes d'argent posées en chevron renversé ; à la bordure diminuée d'or.
    Détails
    Création Dominique Larcher, Dominique Lacorde et Robert-André Louis. Adoptée le 14 octobre 2016.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. https://www.luftlinie.org
    2. « Mairie des Éparges, la Commune des Éparges et son village (55160) », sur Annuaire-Mairie (consulté le ).
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Maurice Genevoix, La boue, p. 379.
    11. Émilie Fierobe, « Les Éparges : élection difficile pour Xavier Pierson », sur L'Est républicain, (consulté le ).
    12. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    17. « Nécropole nationale du Trottoir », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    18. Frédéric Plancard, « Histoire(s) des Éparges », sur L'Est républicain, .
    19. Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918
    • Portail de la Première Guerre mondiale
    • Portail de la Meuse
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.