Let It Bleed
Let It Bleed est le huitième album du groupe de rock anglais The Rolling Stones, sorti le et produit par Jimmy Miller. Il est le dernier album studio du groupe édité par le label Decca et le seul auquel six membres officiels du groupe ont participé, Brian Jones étant remplacé par Mick Taylor au milieu des sessions.
Sortie | 5 décembre 1969 |
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Enregistré |
16 - 17 novembre 1968, 10 février - 2 novembre 1969 Olympic Studio, Elektra Records et Sunset Sound Recorders |
Durée | 42:21 |
Genre | Rock |
Auteur-compositeur | Jagger/Richards |
Producteur | Jimmy Miller |
Label |
Decca / ABKCO (UK) London Records / ABKCO (US) |
Critique |
Albums de The Rolling Stones
Singles
Historique
La totalité de l'album fut enregistrée en 1969, à l'exception de la chanson You Can't Always Get What You Want, dont les sessions d'enregistrements commencèrent les 16 et , avant même la sortie de Beggars Banquet, aux Olympic Studios de Londres avec le producteur Jimmy Miller et l'ingénieur du son en chef Glyn Johns[2].
À partir du , les Stones, la plupart du temps sans Brian Jones, reviennent aux Olympic Studios pour commencer l'enregistrement de leur huitième album studio[3]. Il y resteront un premier temps jusqu'à fin mars et travailleront principalement sur les titres Love in Vain, Sister Morphine et Honky Tonk Women.
Début avril, Mick et Keith prennent quelques jours de vacances à Positano en Italie, ils en profitent pour composer Midnight Rambler et Monkey Man avant de retourner en studio à partir du [3].
C'est le que Mick Taylor rejoint les Stones, et le que Brian Jones et les Stones se séparent définitivement, faisant de Mick Taylor son remplaçant officiel. Brian Jones n'apparaît en fait que sur deux titres : il joue de l'autoharpe sur You Got the Silver et des percussions sur Midnight Rambler[4], pendant que Mick Taylor, qui n'intervient également que sur deux titres, joue de la guitare sur Country Honk et Live with Me ainsi que sur le single Honky Tonk Women enregistré durant les sessions de Let It Bleed.
Country Honk, la version country de Honky Tonk Women, fut en fait enregistrée en premier et c'est sous l'impulsion de Mick Taylor que les Rolling Stones décidèrent d'en enregistrer une version plus rock qui sortit en 45-tours. Le single sort le , et si le titre ne figure pas sur l'album, sa face B est You Can't Always Get What You Want dans sa version raccourcie (5 minutes au lieu de 7 minutes 30). Le jour suivant, le groupe donnera son fameux concert gratuit à Hyde Park avant que ses membres se séparent pour l'été[3].
Il faudra attendre la mi-septembre, pour voir leur retour en studio à Londres (sans Mick Jagger). La fin de l'enregistrement se fera à Los Angeles fin octobre dans les studios Elektra et Sunset Sound Recorders où l'album sera mixé. Le groupe restera aux États-Unis pour effectuer une tournée pendant laquelle l'album sortira sur le territoire américain, le . Lorsqu'il sort en Europe, 6 jours plus tard, les Stones travaillent déjà sur son successeur Sticky Fingers dans les studios Muscle Shoals à Florence en Alabama[3].
Keith Richards, que l'on avait déjà entendu chanter sur la chanson Connection en duo avec Mick Jagger sur l'album Between the Buttons, ainsi que sur le premier couplet de Salt of the Earth sur Beggars Banquet, prend pour la toute première fois la place de chanteur soliste sur You Got the Silver.
Quant à Brian Jones, il est retrouvé dans la nuit du 2 au noyé dans sa piscine, mort trop tôt pour voir le résultat de sa dernière collaboration avec le groupe.
Caractéristiques artistiques
Analyse du contenu
Album de transition entre Brian Jones et son successeur Mick Taylor (lesquels n'apparaissent que sporadiquement), Let It Bleed contient plusieurs standards du groupe, depuis le menaçant Gimme Shelter (nommé Gimmie Shelter sur la pochette de l'album) à l'épique You Can't Always Get What You Want, en passant par Midnight Rambler et la reprise du Love in Vain de Robert Johnson.
Pochette et disque
La couverture de l'album présente une sculpture surréaliste dessinée par Robert Brownjohn. L’image consiste en une lecture du disque Let It Bleed par le bras de lecture d’un phonographe ancien et un fuseau de changement de disque supportant plusieurs éléments empilés sur une plaque à la place d’une pile de disques: une cartouche de film portant le label " Stones - Let It Bleed" , une horloge, une pizza, un pneu et un gâteau avec un glaçage élaboré surmonté de figurines représentant le groupe. Les parties de gâteau de la construction ont été préparées par Delia Smith, écrivaine en cuisine alors inconnue. Le revers de la pochette montre la même image dans un état de désarroi. L'œuvre s'inspire du titre de travail de l'album avec un changeur automatique.
La pochette de l'album de Let It Bleed fait partie des dix pochettes d'albums choisies par le Royal Mail pour un ensemble de timbres-poste "Classic Album Cover" émis en .
Jagger avait à l'origine demandé à l'artiste M. C. Escher de concevoir une couverture pour l'album; Escher a refusé.
Parution et réception
Cet album se classera à la première place des charts britanniques[5] le détronant pour une semaine l'album des Beatles, Abbey Road. En France aussi il atteindra la première place des charts où il restera classé pendant 53 semaines[6]. Aux États-Unis, il se classa 3e au Billboard 200[7].
Le magazine Rolling Stone place l'album en 32e position de ses classements en 2003 et en 2012 des 500 plus grands albums de tous les temps[8].
Il est également cité dans l'ouvrage de référence de Robert Dimery Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie ainsi que dans un grand nombre d'autres listes[9].
Liste des chansons
Toutes les chansons sont écrites et composées par Mick Jagger et Keith Richards, sauf mention contraire.
Personnel
The Rolling Stones
- Mick Jagger - chant sauf sur (7), harmonica sur (1, 6)
- Keith Richards - guitares, basse sur (4), chant sur (7), chœurs sur (1, 3, 8)
- Mick Taylor - guitare slide sur (3), guitare rythmique sur (4)
- Brian Jones - autoharpe sur (7), percussions sur (6)
- Bill Wyman - basse sauf sur (4), autoharpe sur (5), vibraphone sur (8)
- Charlie Watts - batterie sauf sur (9)
Musiciens supplémentaires
- Nicky Hopkins - piano sur (1, 4, 7, 8), orgue sur (7)
- Ian Stewart - piano sur (5)
- Leon Russell - piano et arrangements des cuivres sur (4)
- Byron Berline - violon (3)
- Ry Cooder - mandoline sur (2)
- Al Kooper - cor, piano et orgue sur (9)
- Jimmy Miller - percussions sur (1), tambourin sur (8), batterie sur (9)
- Rocky Dijon - percussions sur (9)
- Bobby Keys - saxophone ténor sur (4)
- Merry Clayton - Chœurs sur (1)
- Nanette Workman - chœurs sur (3, 9) - créditée comme Nanette Newman sur l'album
- Doris Troy et Madeline Bell - chœurs sur (9)
- The London Bach Choir - chœurs sur (9)
- Jack Nitzsche - arrangement des chœurs sur (9)
Certifications
Pays | Ventes | Certification | Date |
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Canada[10] | Platine | 100 000 + | 01/07/1978 |
États-Unis [11] | 500 000 + | Or | 24/11/1969 |
1 000 000 + | Platine | 20/10/1989 | |
2 000 000 + | 2 x Platine | 20/10/1989 | |
Royaume-Uni[12] | 300 000 + | Platine | 02/07/1999 |
Notes et références
- Richie Unterberger, « Let It Bleed : Review », Allmusic (consulté le )
- timeisonourside.com/chronologie 1968
- timeisonourside.com/chronologie 1969
- Comme indiqué sur la pochette interne du 33 tours original.
- official charts.com/rollingstones/albums
- infodisc.fr/détails par albums
- allmusic.com/let it bleed/awards
- (en) Rolling Stone, « 500 Greatest Albums of All Time », Rolling Stone,
- « Acclaimed Music », sur www.acclaimedmusic.net (consulté le )
- musiccanada.com/gold platinum/search/let it bleed consulté le 14 janvier 2017
- RIAA Database/goldplat/search consulté le 22 mai 2013
- beatzenith.com/rollingstones/certified sales consulté le 22 mai 2013
Liens externes et sources
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