Ligne de Lyon-Saint-Paul à Montbrison

La ligne de Lyon-Saint-Paul à Montbrison est une ligne de chemin de fer française traversant les départements du Rhône et de la Loire. Elle a été construite en 1876 par la Compagnie des Dombes et des chemins de Fer du Sud-Est entre la gare de Lyon-Saint-Paul et Montbrison. Le projet de tram-train de l'Ouest lyonnais a permis la modernisation de sa section ouverte au trafic voyageur régulier, entre Lyon-Saint-Paul et Sain-Bel.

Ligne de
Lyon-Saint-Paul à Montbrison

Viaduc du Buvet au pk 16,8 en 2007
Pays France
Villes desservies Lyon, Tassin, Charbonnières-les-Bains, L'Arbresle, Sain-Bel, Sainte-Foy-l'Argentière, Montrond-les-Bains, Montbrison
Historique
Mise en service 1873 1876
Électrification 1954 2010
Concessionnaires Mangini (1869 1872)
Dombes (1872 1883)
PLM (1883 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 782 000
Longueur 78 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 1500 V continu
de Lyon à Sain-Bel
Nombre de voies Voie unique
Double voie banalisée à Lyon
Signalisation BAL-VB
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER
Fret SNCF

Elle constitue la ligne 782 000[1] du réseau ferré national.

Histoire

Origine

La création d'une ligne de chemin de fer en accotement de la route départementale n°1 de Lyon à Montbrison est autorisée par une loi le [2]. La concession est attribuée par adjudication selon les termes d'une ordonnance du [3]. Elle est adjugée à Monsieur Cherblanc le . Le résultat de l'adjudication est confirmé par une ordonnance le [4]. La Société du chemin de fer de Montbrison à Montrond lui est substituée par ordonnance le [5]. Cette ligne est mise en service le . Toutefois, la compagnie exploitante fait faillite en 1844, et la concession est abandonnée en 1848.

La Société du chemin de fer de Paris à Lyon par le Bourbonnais est créée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et les compagnies du chemin de fer Grand-Central de France, du chemin de fer de Paris à Lyon et du chemin de fer de Paris à Orléans les et . Cette création est approuvée par décret impérial le [6]. Selon une convention signée entre le ministre des Travaux publics, et la société le , cette dernière reçoit la concession d'une ligne de Montrond à Montbrison. Cette convention est approuvée par décret à la même date[7]. Toutefois, cette concession ne connaîtra pas de suites, notamment en raison de la dissolution rapide de la Société du chemin de fer de Paris à Lyon par le Bourbonnais à la suite de la faillite de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France qui entraine notamment la création de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. La convention entre le Ministre des travaux publics et les Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée portant constitution de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée signée le annule la concession de la ligne de Montbrison à Montrond au profit d'une ligne d'Andrézieu à Montbrison. Cette convention est approuvée par décret le [8].

Ligne de Lyon à Montbrison

La ligne de Lyon à Montbrison est déclarée d'utilité publique par un décret impérial le [9]. Elle est concédée à Messieurs Lucien et Félix Mangini par une convention signée le avec le ministre des Travaux publics[10]. Cette convention est approuvée par un décret impérial le [11].

La ligne est transférée à la Compagnie des Dombes et des chemins de Fer du Sud-Est, par une convention du . Cette convention est approuvée par décret le suivant [12].

La ligne a été ouverte en deux étapes[13],[14] :

La convention de rachat de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) signée le est approuvée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie PLM le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[15].

La ligne est fermée au service voyageur :

La ligne est fermée au service marchandises :

  • le de Sainte-Foy-l'Argentière à Meys ;
  • le  de Meys à Viricelles - Chazelles-sur-Lyon ;
  • le de Viricelles - Chazelles-sur-Lyon à Montrond ;
  • à une date inconnue « quelques années après l'armistice » de Boisset-le-Cerizet à Grézieux-le-Fromental ;
  • en 1941 de Grézieux-le-Fromental à Montbrison[13],[16].

La ligne est déclassée entre Grézieu-le-Fromental et Montbrison par une loi du [17].

La section entre Boisset-le-Cerizet et Grézieu-le-Fromental (PK 67,573 à 71,798) est déclassée par décret le [18].

La ligne a été déclassée entre Sainte-Foy-l'Argentière et Viricelles - Chazelles (PK 42,300 à 52,246) par décret le [19]. La section de Viricelles - Chazelles à Montrond-les-Bains (PK 51,704 à 63,290) a été déclassée par décret le [20].

La section de l'Arbresle à Sain-Bel a été rouverte au service voyageurs en [13].

Caractéristiques

Tracé

L'origine de la ligne se situe sur la rive droite de la Saône dans le quartier de Saint-Paul, à la gare de Lyon-Saint-Paul, à proximité du centre-ville. La ligne pénètre dès le départ dans le tunnel de Loyasse, surplombe le quartier de Vaise, en desservant le quartier de Gorge-de-Loup, puis traverse par un tunnel la colline des deux amants pour atteindre la station d'Écully La Demi-Lune. La ligne ensuite se dirige vers la gare de Tassin où elle croise la ligne de Paray-le-Monial à Givors-Canal (Un shunt en amont de la gare de Tassin a été construit ultérieurement). Elle s'insère dans la vallée du ruisseau de Charbonnières desservant la halte du Méridien la Ferrière (déplacée ultérieurement de 800m en amont au Méridien Lycée), la gare de Charbonnières-les-Bains puis Le Casino Lacroix-Laval (halte récente), La Tour-de-Salvagny, prenant la direction nord-ouest pour contourner l'extrémité nord de la chaîne des Monts du Lyonnais. Elle dessert ensuite Lentilly le Charpenay (évitement et halte récents), Lentilly, passe sur un important viaduc et atteint Fleurieux-sur-l'Arbresle. La ligne descend ensuite dans la vallée de la Brévenne pour entrer en gare de l'Arbresle après un court tunnel.

Elle rejoint à l'Arbresle la ligne du Coteau à Saint-Germain-au-Mont-d'Or, dont elle se détache immédiatement, direction sud-ouest, pour remonter la vallée de la Brévenne et atteindre Sainte-Foy-l'Argentière, puis après un tunnel, la ligne atteignait Viricelles situé dans le bassin de la Loire. Elle continuait dans la plaine du Forez, où elle croisait à Montrond-les-Bains la Ligne de Moret - Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache, et traversait ensuite la Loire et après avoir desservi Grézieux-le-Fromental, atteignait la gare de Montbrison où passe la ligne de Clermont-Ferrand à Saint-Just-sur-Loire.

Gares

Liste des gares : voir le schéma de ligne déroulant.

Le a été inaugurée la nouvelle halte ferroviaire de Lentilly-Charpenay[21].

Statut

La gare de Lyon-Saint-Paul.

La ligne est à double voie au départ de Lyon-Saint-Paul jusqu'à la gare de Lyon-Gorge-de-Loup, d'où part le raccordement en voie unique de Lyon-Gorge-de-Loup à Lyon-Vaise. Elle est aussi à double voie entre Écully-La-Demi-Lune et Tassin. Sur le reste du parcours, la ligne est en voie unique avec des évitements à Charbonnières-Les-Bains, Lentilly-Charpennay, Fleurieux-sur-l'Arbresle et l'Arbresle. La voie est déposée à l'ouest de Sainte-Foy-l'Argentière, sauf entre Montrond-les-Bains et Bellegarde-en-Forez, pour la desserte des carrières de la Loire.

Sécurité

La ligne est équipée block automatique lumineux de Lyon-Saint-Paul à l'Arbresle. Sur l'ensemble de ce tronçon, les parties en voie unique et double voie, les voies sont banalisées (parcourables par les trains indifféremment dans les deux sens). La section entre l'Arbresle à Sain-Bel est équipée en block manuel.

Électrification

La ligne a été électrifiée de Lyon-Saint-Paul à Charbonnières en courant continu 1500 V (comme la ligne classique Paris-Marseille et ses embranchements) en 1954. Dans le même temps, elle a été mise à voie unique entre Gorge-de-Loup et Tassin. À compter de 1984, à la fin de l'exploitation des derniers autorails électriques Z7100, l'ensemble des installations électriques a été mis hors tension. Seuls circulent alors les autorails thermiques type EAD. Dans le cadre du projet de tram-train de l'Ouest Lyonnais les installations électriques ont été reconstruites puis prolongées de Charbonnières-les-Bains à Sain-Bel en 2010[22] (ainsi que créées entre Tassin et Brignais) et la deuxième voie a été rétablie entre Écully-la-Demi-Lune et Tassin.

Exploitation

De Lyon-Saint-Paul à Tassin, sur six kilomètres, la ligne sert de tronc commun à trois liaisons TER de l'ouest lyonnais :

  • Lyon - Sain-Bel, avec une desserte cadencée sur la base de 15 minutes (30 en heures creuses), la moitié des trains en heure pleine terminant à l'Arbresle ;
  • Lyon - Lozanne, suite à problème de sécurité, seulement une rame circule, permettant 5 aller-retour par jour seulement entre Lozanne et Tassin, rupture de charge à Tassin pour aller à Lyon ;
  • Lyon - Brignais, avec une desserte cadencée sur la base de 30 minutes (1 heure en période creuse).

Depuis le , la desserte voyageur entre Lyon-Saint-Paul et Sain-Bel est progressivement assurée en tram-train de type Citadis Dualis[23]. L'ensemble des lignes Lyon - Sain-Bel et Lyon - Brignais est exploité en tram-train depuis le . Le tronçon Tassin - Lozanne est exploité en autorail type X73500.

Entre l'Arbresle et Sainte-Foy-l'Argentière circule les dimanches d'été depuis 1989 un train touristique exploité par l'association Chemin de fer touristique de la Brévenne (C.F.T.B.). Entre 1989 et 1998, le train était tracté par une locomotive à vapeur. Désormais, la rame est tirée par un locotracteur DH N°4 de l'ancien chemin de fer de l'Est de Lyon ou le locotracteur Y 6574 de la série des Y 6400 ex SNCF[24].

Notes et références

  1. Classement sonore des voies du département du Rhône Cliquez sur l'icone "i" et sur la ligne concernée sur la carte
  2. « N° 223 - Loi relative à la concession d'un embranchement du chemin de fer d'Andrézieux à Roanne sur Montbrison à Montrond : 26 avril 1833 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 5, no 96, , p. 140 - 141 (lire en ligne).
  3. « N° 5593 - Ordonnance du Roi qui autorise l'adjudication des travaux d'un chemin de fer de Montbrison à Montrond, dans le département de la Loire : 16 novembre 1834 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 8, no 340, , p. 321 - 322.
  4. « N° 5992 - Ordonnance du Roi qui approuve l'adjudication des travaux d'établissement d'un chemin de fer de Montbrison à Montrond : 14 septembre 1835 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 11 « IIe Partie - 1re section », no 387, , p. 298 - 299
  5. « N° 10633 - Ordonnance du Roi portant autorisation de la société anonyme formée pour l'établissement d'un chemin de fer de Montbrison à Montrond : 31 janvier 1837 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 11 « Partie supplémentaire », no 264, , p. 81 - 94.
  6. « N° 3272 - Décret impérial qui approuve la convention passée, les 2 février et 6 avril 1855, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et les trois Compagnies des chemins de fer de Paris à Orléans, de Paris à Lyon et du Grand central de France : 7 avril 1855 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 7, no 354, , p. 49 - 76 (lire en ligne).
  7. « N° 3284 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 26 décembre 1855, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la société concessionnaire du chemin de fer de Paris à Lyon par le Bourbonnais : 26 décembre 1855 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 7, no 354, , p. 130 - 135 (lire en ligne).
  8. « N° 4797 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 11 avril 1857, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et les Compagnies des chemins de fer de Paris à Lyon, et de Lyon à la Méditerranée : 19 juin 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 10, no 522, , p. 275 - 327.
  9. « N° 16285 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Lyon à Montbrison : 19 juin 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1628, , p. 332.
  10. Jean Darnand, La ligne Mangini de Lyon Saint Paul à Montbrison en passant par Charbonnières-les-Bains, Charbonnières-les-Bains, Charbonnières les bains d'hier à aujourd'hui GRH, , 2e éd., 99 p. (ISBN 978-2-9562780-0-9).
  11. « N° 17275 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 8 mai 1869, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et MM. Mangini, pour la concession d'un chemin de fer de Lyon à Montbrison : 16 octobre 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 34, no 1760, , p. 594-614 (lire en ligne [sur books.google.fr], consulté en ).
  12. « N° 1366 - Décret qui autorise la substitution de la société anonyme des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est, 1° à la Compagnie des Dombes pour la concession du chemin de fer de Sathonay à Bourg, et le dessèchement de 6 000 hectares d'étangs sur le département de l'Ain ; 2° aux Sieurs Lucien et Félix Mangini, pour la concession du chemin de fer de Lyon à Montbrison : 7 mai 1872 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 5, no 103, , p. 156-158 (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  13. « Ligne de Lyon Saint-Paul à Montbrison », sur lignes-oubliees.com, Histoire de lignes oubliées… (consulté en ).
  14. « Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur train.eryx.net (consulté en ).
  15. « N° 14213 - Loi qui approuve les conventions passées, les 26 mai et 9 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 26 mai 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, t. 28, no 834, , p. 325-333 (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  16. [Banaudo 1981] José Banaudo, Trains oubliés, vol. 2 : le PLM, Menton, éd. du Cabri, , 171 p..
  17. « N° 5023 - Loi du 30 novembre 1941 prononçant le déclassement de certaines lignes d'intérêt général (zone non-occupée) », Journal officiel de l'État Français, Paris, Imprimerie Nationale, no 326, , p. 5226-5227 (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  18. « Décret no 54-1099 du 12 novembre 1954 portant déclassement de certaines lignes et sections de lignes de chemin de fer d’intérêt général », Journal officiel de la République Française, , p. 10676-10677 (ISSN 0373-0425, lire en ligne [sur legifrance.gouv.fr]).
  19. « Décret du 13 février 1964 portant déclassement de lignes ou de sections de lignes de chemin de fer d'intérêt général », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, , p. 1827-1828 (lire en ligne [sur legifrance.gouv.fr], consulté le ).
  20. « Décret du 26 juillet 1973 portant déclassement de lignes de chemin de fer, sections de lignes ou raccordements », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, , p. 9121 - 9123 (lire en ligne [sur legifrance.gouv.fr], consulté le ).
  21. « La halte ferroviaire doit permettre une alternative fiable au tout-auto, publié dans Le Progrès le 06.10.2010 », sur http://fleurieux.arbresle.mairies69.net/, Fleurieux-sur-l'Arbresle (consulté le )
  22. Blog officiel du responsable des lignes de l'ouest lyonnais
  23. Le tram-train de l’Ouest lyonnais entre en gare demain. Le Progrès, édition du 23 septembre 2012.
  24. site officiel de l'association Chemin de Fer Touristique de la Brévenne .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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