Liz Truss
Mary Elizabeth Truss, dite Liz Truss, née le à Oxford, est une femme politique britannique. Membre du Parti conservateur, elle est ministre des Femmes et des Égalités depuis 2019 et secrétaire d'État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement depuis 2021 sous le Premier ministre Boris Johnson.
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Liz Truss | |
![]() Portrait officiel de Liz Truss en 2022. | |
Fonctions | |
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Secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni | |
En fonction depuis le (11 mois et 20 jours) |
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Premier ministre | Boris Johnson |
Gouvernement | Johnson II |
Prédécesseur | Dominic Raab |
Ministre des Femmes et des Égalités | |
En fonction depuis le (2 ans, 11 mois et 25 jours) |
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Premier ministre | Boris Johnson |
Gouvernement | Johnson I et II |
Prédécesseur | Amber Rudd |
Députée britannique | |
En fonction depuis le (12 ans, 3 mois et 29 jours) |
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Élection | 6 mai 2010 |
Réélection | 7 mai 2015 8 juin 2017 12 décembre 2019 |
Circonscription | South West Norfolk |
Législature | 55e, 56e, 57e et 58e |
Groupe politique | Conservateur |
Prédécesseur | Christopher Fraser |
Secrétaire d'État au Commerce international Présidente de la Commission du Commerce | |
– (2 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Premier ministre | Boris Johnson |
Gouvernement | Johnson I et II |
Prédécesseur | Liam Fox |
Successeur | Anne-Marie Trevelyan |
Secrétaire en chef du Trésor | |
– (2 ans, 1 mois et 13 jours) |
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Premier ministre | Theresa May |
Gouvernement | May II |
Prédécesseur | David Gauke |
Successeur | Rishi Sunak |
Lord chancelier Secrétaire d'État à la Justice | |
– (10 mois et 28 jours) |
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Premier ministre | Theresa May |
Gouvernement | May I |
Prédécesseur | Michael Gove |
Successeur | David Lidington |
Secrétaire d'État à l'Environnement, à l'Alimentation et aux Affaires rurales | |
– (1 an, 11 mois et 29 jours) |
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Premier ministre | David Cameron |
Gouvernement | Cameron I et II |
Prédécesseur | Owen Paterson |
Successeur | Andrea Leadsom |
Biographie | |
Nom de naissance | Mary Elizabeth Truss |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oxford (Angleterre, Royaume-Uni) |
Nationalité | Britannique |
Parti politique | Libéraux-démocrates (jusqu'en 1996) Parti conservateur (depuis 1996) |
Diplômée de | Merton College d'Oxford |
Religion | Anglicanisme |
Résidence | King's Lynn and West Norfolk (personnelle) Carlton House Terrace (officielle) |
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Situation personnelle
Naissance et famille
Mary Elizabeth Truss naît en 1975 à Oxford. Elle est la fille de Priscilla Mary et John Kenneth Truss[1]. Son père est professeur émérite de mathématiques à l'université de Leeds[2] et sa mère est infirmière, enseignante et membre de la Campagne pour le désarmement nucléaire[3].
Études et formation
Liz Truss est élève d'une école primaire de Paisley, puis de la Roundhay School de Leeds. Elle poursuit des études de philosophie, politique et économie au Merton College d'Oxford, où elle obtient un master of arts en 1996[1]. Pendant ses études à Oxford, elle dirige le groupe des libéraux-démocrates. Elle mène ensuite une carrière de directrice commerciale dans le privé[4].
Parcours politique
Débuts en tant que députée
Elle est élue députée dans la Chambre des communes pour la circonscription de South West Norfolk lors des élections générales britanniques de 2010[5].
Secrétaire d’État à l’Environnement, à la Justice et au Trésor
Nommée secrétaire d'État à l'Environnement dans les gouvernements Cameron I et II, elle occupe ensuite les postes de lord-chancelier et de secrétaire d'État à la Justice[6] de 2016 à 2017 et secrétaire en chef du Trésor de 2017 à 2019 dans les gouvernements May I et II.
Opposante au Brexit jusqu'en 2016, elle change d'avis une fois celui-ci approuvé et adopte un discours eurosceptique virulent[7].
Ministre des Égalités et secrétaire d’État au Commerce
Le , elle intègre le gouvernement Johnson en qualité de présidente du Bureau du Commerce et secrétaire d'État au Commerce international, et elle est nommée ministre des Femmes et des Égalités en septembre 2019, après la démission d'Amber Rudd.
Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et du Commonwealth
En septembre 2021, elle devient secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth, seulement la deuxième femme à occuper ce poste (après Margaret Beckett).
Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Glasgow, elle a affirmé que la France avait agi de manière inacceptable pendant le litige de pêche au maillot[8].
Elle a soutenu la révision unilatérale du protocole sur l'Irlande du Nord, au risque de représailles de la part de Bruxelles[9].
En octobre 2021, elle appelle la Russie à intervenir dans la crise frontalière entre la Biélorussie et l'Union européenne[10]. En novembre 2021, elle et son homologue israélien Yaïr Lapid rendent public un projet qui vise à empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires[11]. En décembre 2021, elle rencontre Sergueï Lavrov à Stockholm, exhortant la Russie à rechercher la paix avec l'Ukraine[12]. Elle est ridiculisée par son homologue russe, Sergueï Lavrov : ce dernier la piège en la poussant à affirmer qu’elle ne reconnaîtrait pas la souveraineté de Moscou sur deux villes russes proches de la frontière avec l’Ukraine, Rostov et Voronej[4].
En janvier 2022, l'ancien Premier ministre australien Paul Keating, membre du conseil international de la Banque de développement de Chine, accuse Liz Truss de faire des commentaires « déments » sur l'agression militaire chinoise dans le Pacifique[Laquelle ?] ; il déclare que « la Grande-Bretagne souffre de délires de grandeur et de perte de pertinence[pas clair] »[13].
À la mi-février 2022, Liz Truss est exhortée par les députés britanniques à imposer des sanctions à Mohammed Al-Shaibani, un fonctionnaire de haut rang des Émirats arabes unis, pour son rôle dans la persécution de deux hommes d'affaires britanniques, Ryan Cornelius et son partenaire d'affaires Charles Ridley, condamnés à la suite d'un « processus judiciaire fondamentalement vicié ». Ryan Cornelius avait achevé sa peine de 10 ans mais en 2018 aurait reçu 20 ans supplémentaires en vertu d'une loi maintenant les débiteurs en prison jusqu'à ce qu'ils puissent s'acquitter de leur dette[14].
Candidate à la direction du Parti conservateur
Candidate à la fonction de chef du Parti conservateur lors de l'élection prévue à cet effet en septembre 2022 pour succéder à Boris Johnson, elle parvient à la deuxième position lors du cinquième tour du vote des députés avec 113 voix, soit 24 suffrages derrière Rishi Sunak[15]. Elle obtient huit voix de plus que Penny Mordaunt, pourtant donnée favorite des militants conservateurs[16],[17]. Truss se qualifie ainsi pour le vote des adhérents du parti avec Rishi Sunak, considéré comme plus centriste qu'elle[18].
Liz Truss est une championne du libre-échange, et se lance dans la campagne en voulant incarner l’essence du conservatisme britannique[19]. Ses convictions sont ancrées à droite, voire libertariennes. C'est un « faucon » en politique étrangère, n'hésitant pas à afficher des positions très tranchées contre la Russie et la Chine[9] ; elle veut inclure la Chine dans la liste des « menaces officielles » pour la sécurité nationale britannique[20] et se dit prête à déclencher une guerre nucléaire si cela était nécessaire[21]. Elle considère que le Royaume-Uni doit cimenter son alliance avec les États-Unis et l'Australie plutôt qu'avec des pays européens[9]. Ainsi, elle refuse de dire si le président français doit être considéré comme un ami ou un ennemi[22].
Face à Rishi Sunak, elle insiste sur son agenda « audacieux », avec des baisses d’impôts massives « dès le premier jour ». Elle a les faveurs des militants conservateurs selon un sondage YouGov : 62 % préféraient Liz Truss, contre 38 % pour Sunak[23].
Résultats électoraux
Chambre des communes
Élection | Circonscription | Parti | Voix | % | Résultats | |
---|---|---|---|---|---|---|
Générales de 2001 | Hemsworth | Conservateur | 7 400 | 21,0 | Échec | |
Générales de 2005 | Calder Valley | Conservateur | 17 059 | 35,7 | Échec | |
Générales de 2010 | South West Norfolk | Conservateur | 23 753 | 48,3 | Élue | |
Générales de 2015 | South West Norfolk | Conservateur | 25 515 | 50,9 | Élue | |
Générales de 2017 | South West Norfolk | Conservateur | 32 894 | 62,8 | Élue | |
Générales de 2019 | South West Norfolk | Conservateur | 35 507 | 69,0 | Élue | |
Nom | Parti politique | Voix | % | ±% | Maj. | |
---|---|---|---|---|---|---|
Liz Truss (sortant) | Conservateur | 35 507 | 68,99 % | 6,2 | 26 195 | |
Emily Blake | Travailliste | 9 312 | 18,09 % | −9,7 | ||
Josie Ratcliffe | Libéraux-démocrates | 4 166 | 8,09 % | 3,6 | ||
Pallavi Devulapalli | Vert | 1 645 | 3,2 % | 3,2 | ||
Earl of Outwell | Monster Raving Loony | 836 | 1,62 % | 1,6 | ||
Total des votes valides | 51 466 | 100 % | ||||
Électeurs inscrits | 78 455 |
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Liz Truss » (voir la liste des auteurs).
- Andy McSmith, « Liz Truss: Conqueror of the Turnip Taliban », The Independent, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « John K. Truss Emeritus Professor » [archive du ], sur University of Leeds (consulté le )
- « Profile: Elizabeth Truss », The Sunday Times, (lire en ligne [archive du ]
, consulté le )
- « Succession de Boris Johnson : Rishi Sunak et Liz Truss en finale pour Downing Street », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- www.parliament.uk
- www.gov.uk
- « La démission de David Frost, ministre du Brexit, un nouveau coup dur pour Boris Johnson », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (en) « Liz Truss: France has made unacceptable threats », sur BBC (consulté le )
- « Liz Truss : une girouette de fer », sur Les Echos,
- (en) « Belarus crisis: UK must be ‘on our guard’ amid tensions between Russia and Eastern Europe, warns Defence chief », sur inews.co.uk (consulté le )
- (en) « UK and Israel target Iran with trade, defense and cyber pact », sur Politico (consulté le )
- (en) « UK and US urge Russia to draw back from conflict in Ukraine », sur Independent (consulté le )
- (en) « Former Australian PM Paul Keating criticises Liz Truss over ‘demented’ China comments », sur The Guardian (consulté le )
- (en) « Liz Truss urged to impose sanctions on Dubai official over jailed British businessmen », sur The Telegraph (consulté le )
- https://www.france24.com/fr/europe/20220710-royaume-uni-liz-truss-se-lance-dans-la-course-pour-succ%C3%A9der-%C3%A0-boris-johnson
- https://www.lesechos.fr/monde/europe/rishi-sunak-et-liz-truss-saffronteront-dans-un-duel-final-pour-downing-street-1777726
- https://www.lesechos.fr/monde/europe/royaume-uni-5-choses-a-savoir-sur-penny-mordaunt-nouvelle-coqueluche-de-la-droite-britannique-1776903
- https://www.france24.com/fr/europe/20220720-rishi-sunak-et-liz-truss-finalistes-dans-la-course-à-downing-street
- « Succession de Boris Johnson : qui est Liz Truss, la cheffe de la diplomatie qui a annoncé sa candidature ? », sudouest, (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
- (en) Sean Meleady, « 'Hawkish stance!' Liz Truss set to declare China an official threat... », sur Express.co.uk,
- (en) « Liz Truss says she’s ‘ready’ to hit nuclear button if necessary », sur The Independent,
- « Vu du Royaume-Uni. Liz Truss “déteste vraiment les Français” », sur Courrier international,
- « Succession de Boris Johnson : Liz Truss conforte son statut de favorite », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) BBC News, « UK results 2019 », sur bbc.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à la vie publique :
- (en) Democracy Club
- (en) Parlement du Royaume-Uni
- Ressource relative à l'audiovisuel :
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