Maison de Crussol
La maison de Crussol olim Bastet[1] originaire du Languedoc est une famille subsistante de la noblesse française.
Pour les articles homonymes, voir Crussol.
Maison de Crussol | |
Armoiries de Crussol d'Uzès | |
Blasonnement | Écartelé: aux 1re et 4e, mi-parti de fascé d'or et de sinople (Crussol), d'or à trois chevrons de sable (Levis); aux 2e et 3e, contre-écartelé, d'azur à trois étoiles d'or, rangées en pal (Gourdon), et d'or à trois bandes de gueules (Genouillac); sur le tout de gueules à trois bandes d'or (Uzès). |
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Devise | « Ferro non auro » (la) |
Période | XIIIe au XXIe siècles |
Pays ou province d’origine | Languedoc |
Allégeance | France |
Demeures | Château de Crussol (à Saint-Péray)
Château d'Uzès Château de La Celle-lès-Bordes Hôtel d'Uzès (Tonnerre) Hôtel d'Uzès (Paris, rue Montmartre, par Claude-Nicolas Ledoux) |
Charges | Un grand panetier de France, un gouverneur du Dauphiné, six députés |
Fonctions militaires | Lieutenant général, maréchal de camp |
Fonctions ecclésiastiques | Deux archevêques, ecclésiastiques (compr. évêque) |
Cette famille compte parmi ses représentants des officiers généraux, un gouverneur, des prélats, une femme de lettres au XVIIIe siècle et des députés en 1789 et au XIXe siècle.
Elle reçut en 1565 le titre de duc d'Uzès et la Pairie en 1572 ; de nos jours c'est le plus ancien titre ducal et la plus ancienne pairie de France[2].
Histoire
Cette famille prouve sa noblesse depuis 1215 et a été admise aux honneurs de la Cour au XVIIIe siècle[2]. Elle portait d'abord le nom Bastet (ou Bastel) auquel elle ajouta (au XIIe siècle)[réf. nécessaire] celui de Crussol (du nom d'une baronnie située dans le Vivarais près de Valence)[3] pour finir par substituer complètement le nom de Crussol à son patronyme d'origine Bastet.
Par mariage en 1486, elle reçoit la terre d'Uzès qui sera érigée en duché en 1565 et en pairie en 1572.
Le titre de duc de Crussol est porté par le fils aîné du duc d’Uzès. Il a été donné cinq fois par le roi par lettres patentes de duc à brevet entre 1674 et 1815.
Le duc de Crussol a reçu ce titre soit sur démission de son père, le duc d’Uzès, en 1674 et en 1755, soit comme titre d’attente en 1727, 1777 et 1815.
Lors d’une démission, le duc de Crussol siégeait alors au parlement de Paris comme pair de France à la place du duc d’Uzès. En 1830, le duc de Crussol remplaça son père, le duc d’Uzès, à la Chambre des Pairs. En 1871, le duc de Crussol siégea à l’Assemblée Nationale comme député du Gard.
Avant la première lettre patente de duc de Crussol, le fils aîné du duc d’Uzès portait le titre de comte de Crussol, titre appartenant au duc d’Uzès.
Aux 19e, 20e et 21e siècles, le titre a été et est toujours porté par courtoisie par le fils aîné du duc d’Uzès.
La maison de Crussol est avec la maison de Noailles un exemple de titre ducal donné par le roi au fils aîné depuis 1674.
Branches et personnalités
Cette famille s'est divisée en plusieurs branches :
- les barons de Crussol, puis vicomtes (1486) et ducs (1565) d'Uzès, parmi lesquels se distinguent :
- Louis Bastet de Crussol, gouverneur du Dauphiné (1463-1472), sénéchal du Poitou, maître général de l'artillerie et grand panetier de France.
- Jacques Ier de Crussol, fils du précédent, premier vicomte d'Uzès (1460-1525) de cette branche.
- Charles de Crussol (1483-1546), 9e vicomte d'Uzès (depuis 1525), grand panetier de France.
- Jacques IIe de Crussol (1540-1586), 2e duc d’Uzès, lieutenant général du Languedoc[réf. nécessaire].
- Antoine de Crussol (1565-1572), 1er duc d'Uzès, pair de France, chef militaire protestant.
- François Charles de Crussol († 1736), comte d'Uzès, participant aux batailles de Fleurus, Steinkerque, Neerwinden de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, puis gouverneur d'Oléron et Landrecies.
- François de Crussol d'Uzès, dit parfois Crussol d'Uzès d'Amboise (1702-1758), évêque de Blois puis archevêque de Toulouse.
- François-Joseph-Emmanuel de Crussol d'Uzès (1735-1789), évêque de La Rochelle.
- Marie-François-Emmanuel de Crussol (1756-1843), duc d'Uzès, lieutenant général et pair de France en 1814.
- Adrien-François-Emmanuel de Crussol (1778-1837), duc de Crussol, député, pair de France.
- Armand de Crussol (1837-1842), duc d'Uzès, député.
- Emmanuel de Crussol d'Uzès (1842-1872), duc d'Uzès, député, époux de la célèbre et fortunée Anne de Rochechouart de Mortemart héritière de la Veuve Clicquot connue sous son titre de duchesse d'Uzès;
- les marquis de Crussol et de Montausier.
- les marquis de Florensac, compris notamment les personnalités suivantes :
- Louis de Crussol (v. 1645-1716), marquis de Florensac, maréchal de camp.
- Anne-Charlotte de Crussol de Florensac (1700-1772), duchesse d'Aiguillon par son mariage avec Armand-Louis de Vignerot du Plessis d'Aiguillon, femme de lettres, amie de Montesquieu et des philosophes.
Autres personnalités
- Odon de Crussol, prélat et évêque de Valence au XIIe siècle.
- Giraud Bastet de Crussol, prélat au XVe siècle, archevêque de Tours (1466-1468) puis évêque de Die et Valence (1468-1472) et patriarche d'Antioche, frère cadet de Louis de Crussol.
- Alexandre Charles Emmanuel de Crussol (1743-1815), député aux États généraux de 1789.
- Emmanuel-Henri-Charles de Crussol (1741-1818), député aux États généraux de 1789.
- Anne Emmanuel François Georges de Crussol d'Uzès, marquis d'Amboise et de Fors, lieutenant général des armées du roi, possesseur de fiefs en la paroisse de Fors, sénéchaussée de Niort. Député aux États généraux de 1789, exécuté le à Paris.
- Anne de Rochechouart de Mortemart, par son mariage, en 1867, duchesse d'Uzès, née à Paris le , décédée au château de Dampierre le , membre le plus célèbre de cette famille, emblématique de la noblesse française sous la Troisième République.
- Marie-Louise Béziers (1904-1991), par mariage marquise de Crussol, dite « la Marquise rouge », salonnière littéraire et politique parisienne, restauratrice du château d'Uzès[4].
Armorial de Crussol d'Uzès
En 1486, Jacques de Crussol reçoit la vicomté d'Uzès de son mariage avec Simone d'Uzès, à condition de porter le nom et les armes d'Uzès :
- Jusqu'en 1486 : fascé d'or et de sinople, de Crussol
- Depuis 1565 : écartelé, aux 1er et 4e, parti Crussol, Lévis; aux 2e et 3e, contre-écartelé de Gourdon, Genouillac; Uzès sur le tout
- Devise : Ferro non auro (« Par le fer, non par l’or »)
Notes et références
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 70.
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, année 2002, pages 70 et 193.
- Dictionnaire Bouillet, article des familles de Crussol.
- Stéphane Bern, « Un duché au soleil », sur lefigaro.fr, 9 août 2008 (consulté le 7 août 2022).
Voir aussi
Articles connexes
Fonds d'archives
- Les papiers personnels de la famille de Crussol sont conservés aux Archives nationales sous la cote 6AP : Inventaire du fonds 6AP.
Liens externes
- Le Chartrier d'Uzès conservés aux Archives nationales sous la côte 265 AP (microfilms : 219 Mi) comprend des papiers de la maison de Crussol.
- (en) « Crussol d'Uzès », dans Paul Theroff, « Paul Theroff’s Royal Genealogy Site : An online Gotha », sur www.angelfire.com [généalogie descendante]
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 12, pages 379 à 384 Crussol d'Uzès (d')
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle[réf. non conforme]
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