Marcelino Oreja

Marcelino Oreja Aguirre, premier marquis d'Oreja, né le à Madrid, est un homme politique espagnol membre du Parti populaire (PP).

Marcelino Oreja

Marcelino Oreja en .
Fonctions
Commissaire européen aux Relations avec le Parlement, à la Culture et à l'Audiovisuel

(4 ans, 7 mois et 23 jours)
Président Jacques Santer
Manuel Marín
Gouvernement Commission Santer
Commission Marín
Prédécesseur João de Deus Pinheiro
Successeur Loyola de Palacio (Parlement)
Viviane Reding (Culture)
Erkki Liikanen (Audiovisuel)
Commissaire européen aux Transports et à l'Énergie

(9 mois et 1 jour)
Président Jacques Delors
Gouvernement Commission Delors III
Prédécesseur Abel Matutes
Successeur Neil Kinnock (Transports)
Chrístos Papoutsís (Énergie)
Député européen

(3 ans, 11 mois et 3 jours)
Élection 15 juin 1989
Législature 3e
Groupe politique PPE
Successeur José Javier Pomés Ruiz
Secrétaire général du Conseil de l'Europe

(4 ans et 8 mois)
Prédécesseur Franz Karasek
Successeur Catherine Lalumière
Délégué du gouvernement
au Pays basque

(1 an, 9 mois et 20 jours)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Leopoldo Calvo-Sotelo
Prédécesseur Aucun
Successeur Jaime Mayor Oreja
Ministre espagnol des Affaires étrangères

(4 ans, 2 mois et 1 jour)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Gouvernement Suárez I, II et III
Prédécesseur José María de Areilza
Successeur José Pedro Pérez-Llorca
Biographie
Nom de naissance Marcelino Oreja Aguirre
Date de naissance
Lieu de naissance Madrid (Espagne)
Nationalité Espagnole
Parti politique UCD (1977-1983)
AP, puis PP (depuis 1983)
Diplômé de Université centrale de Madrid
Profession Diplomate

Ministres des Affaires étrangères espagnols

Biographie

Haut fonctionnaire sous le franquisme

Titulaire d'un doctorat de droit obtenu à l'université centrale de Madrid, il passe les concours du corps diplomatique et devient conseiller d'ambassade.

Le , il est nommé sous-secrétaire de l'Information et du Tourisme par le ministre de l'Information et du Tourisme Pío Cabanillas Gallas[1]. Il est relevé de ses fonctions moins d'un an plus tard, le , par le nouveau ministre León Herrera Esteban[2].

Il retrouve la haute administration le , lorsque le nouveau ministre des Affaires étrangères José María de Areilza le désigne sous-secrétaire des Affaires étrangères[3]. À peine un mois plus tard, il est promu au rang de ministre plénipotentiaire de première classe[4].

Ministre des Affaires étrangères

Le , Marcelino Oreja, proche des idées de la démocratie chrétienne, est choisi à 41 ans par le roi Juan Carlos Ier et le président du gouvernement Adolfo Suárez, nouvellement nommé, pour occuper le poste de ministre des Affaires étrangères dans son premier gouvernement[5].

Il est nommé sénateur par le monarque le [6] et rejoint le groupe sénatorial de l'Union du centre démocratique (UCD). Il est reconduit le suivant dans ses fonctions ministérielles[7].

Pour les élections législatives du 1er mars 1979, il est élu au Congrès des députés dans la circonscription de Guipuscoa[8]. Il conserve son portefeuille à la formation du nouveau gouvernement, le suivant[9].

Lors du grand remaniement ministériel du 9 septembre 1980, Marcelino Oreja est relevé de ses fonctions et sort du gouvernement, après quatre ans et deux mois au ministère des Affaires étrangères, cédant son poste au ministre de l'Administration territoriale José Pedro Pérez-Llorca[10]. Cette éviction est perçue comme une surprise, dans la mesure où doit s'ouvrir le lendemain à Madrid une réunion de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) et qu'il était attendu le jour même à Quito pour assister à une réunion du Pacte andin[11].

Il est promu par décret au grade d'ambassadeur dix jours plus tard[12].

Délégué du gouvernement

Environ un mois plus tard, le , il est choisi par le conseil des ministres comme gouverneur général au Pays basque[13]. Il est le tout premier titulaire de cette fonction de représentation de l'État auprès des communautés autonomes[14]. Il démissionne alors de son mandat parlementaire, qui est repris par son neveu Jaime Mayor Oreja, numéro deux sur la liste de l'UCD en Guipuscoa[15].

Afin de pouvoir se présenter aux élections législatives anticipées du 28 octobre 1982 comme tête de liste d'une alliance entre l'UCD et l'Alliance populaire dans la circonscription électorale d'Alava[16], il est relevé de ses fonctions de « délégué général du gouvernement » le précédent, au profit de son neveu Jaime Mayor Oreja[17].

Secrétaire du Conseil de l'Europe

Réélu au Congrès des députés, il siège à la commission de la Défense et à la commission des Affaires étrangères[18]. Il appartient initialement au groupe centriste[19], mais le quitte le afin de rejoindre le groupe parlementaire populaire[20].

Le , sa candidature est officiellement proposée pour le poste de secrétaire général du Conseil de l'Europe par le gouvernement du socialiste Felipe González, après avoir fait l'unanimité au sein de la délégation espagnole à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE)[21]. Il démissionne de son mandat parlementaire le suivant. Lors du vote, pour lequel il est considéré comme le favori, il se trouve opposé au titulaire du poste, l'Autrichien Franz Karasek, et à l'ambassadeur norvégien Ole Algard[22]. Il l'emporte au premier tour, par 85 voix sur 162 votants[23].

Député européen

Lors de la fondation du nouveau Parti populaire (PP), en , il est choisi comme tête de liste pour les élections européennes du 15 juin suivant[24] et nommé parmi les vice-présidents du PP[25]. En conséquence, le , la Française Catherine Lalumière est élue à sa succession au Conseil de l'Europe[26]. Le jour du scrutin, la liste qu'il conduit ne totalise que 21,41 % des voix et obtient 15 députés européens, soit un retard de 18,16 points et 12 sièges sur la liste du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

À l'ouverture de la législature, le , il devient vice-président du groupe du Parti populaire européen (PPE) et président de la commission institutionnelle. Il est relevé de sa vice-présidence de groupe le , mais conserve sa présidence de commission lors du renouvellement de mi-mandat, le [27].

Il renonce, en , à être candidat du PP à la présidence du gouvernement[28] puis démissionne le de son poste de porte-parole du PP au Parlement européen et du comité exécutif du parti, se sentant marginalisé dans la détermination du projet de politique extérieure et éloigné du cercle des proches du nouveau président José María Aznar[29]. Ayant bénéficié du soutien de personnalités comme Miguel Herrero ou Isabel Tocino, il revient cependant au comité exécutif au bout d'une semaine[30].

Commissaire européen

Pour les élections législatives anticipées du 6 juin 1993, il est investi tête de liste dans la province d'Alava par le Parti populaire[31]. Il est réélu au Congrès des députés, après neuf années d'absence, et démissionne du Parlement européen, le . Il est désigné le président de la commission bicamérale pour les Communautés européennes[32].

Moins de deux semaines plus tard, à l'occasion d'une entrevue au palais de La Moncloa, le président du gouvernement Felipe González se met d'accord avec Aznar pour que Marcelino Oreja prenne la succession d'Abel Matutes – futur tête de liste du PP aux élections européennes de juin 1994 – à la Commission européenne[33]. Il prend officiellement ses fonctions de commissaire européen aux Transports et à l'Énergie de la commission Delors III le [34].

Quelques mois plus tard, en octobre, Jacques Delors cède la présidence de la Commission à Jacques Santer, qui choisit de confier à Oreja le poste de commissaire européen aux Relations avec le Parlement, à la Culture et à l'Audiovisuel[35]. Il entre en fonction le .

Retrait de la vie politique

Le , face à l'incertitude créée par la candidature aux élections européennes de la ministre de l'Agriculture Loyola de Palacio, il préfère annoncer la fin de sa vie administrative et politique, confirmant qu'il ne cherche pas être candidat lors de ce scrutin ou à se succéder au sein de l'exécutif européen[36].

Devenu acteur du secteur privé, il est anobli par Juan Carlos Ier le , avec le titre de marquis[37]. Il entre notamment au conseil d’administration du groupe pétrolier Repsol[38].

Distinctions

En 2017, il se voit décerner le Prix européen Charles-Quint.

Notes et références

  1. (es) « Decreto 46/1974, de 11 de enero, por el que se nombran Altos Cargos del Departamento. », Bulletin officiel de l'État du
  2. (es) « Decreto 3046/1974, de 8 de noviembre, por el que se dispone el cese de don Marcelino Oreja Aguirre como Subsecretario de Información y Turismo. », Bulletin officiel de l'État du
  3. (es) « Decreto 3348/1975, de 19 de diciembre, por el que se nombra Subsecretario de Asuntos Exteriores a don Marcelino Oreja Aguirre. », Bulletin officiel de l'État du
  4. (es) « Orden por la que se asciende a Ministro Plenipotenciario de primera clase a don Marcelino Oreja Aguirre. », Bulletin officiel de l'État du
  5. (es) « Real Decreto 1607/1976, de 7 de julio, por el que se nombran los Ministros del Gobierno. », Bulletin officiel de l'État du
  6. (es) « Real Decreto 1352/1977, de 15 de junio, por el que se designan Senadores, al amparo de lo dispuesto en la Ley para la Reforma Política. », Bulletin officiel de l'État du
  7. (es) « Real Decreto 1563/1977, de 4 de julio, por el que se nombran Ministros del Gobierno. », Bulletin officiel de l'État du
  8. (es) « Oreja Aguirre, Marcelino », fiche biographique de la Ire législature, site du Congrès des députés
  9. (es) « Real Decreto 711/1979, de 5 de abril, por el que se nombran Ministros del Gobierno. », Bulletin officiel de l'État du
  10. (es) « Real Decreto 1795/1980, de 8 de septiembre, por el que se dispone el cese de diversos miembros del Gobierno. », Bulletin officiel de l'État du
  11. (es) « La crisis de Gobierno se cierra con la sustitución de Marcelino Oreja por Pérez-Llorca », El País, le
  12. (es) « Real Decreto 1850/1980, de 12 de septiembre, por el que se asciende a la categoría de Embajador al Ministro Plenipotenciario de primera clase don Marcelino Oreja Aguirre. », Bulletin officiel de l'État du
  13. (es) « Real Decreto 2042/1980, de 10 de octubre, por el que se nombra Gobernador general en la Comunidad autónoma del País Vasco a don Marcelino Oreja Aguirre. », Bulletin officiel de l'État du
  14. (es) « Marcelino Oreja, primer gobernador general en una comunidad autónoma », El País, le
  15. (es) « Marcelino Oreja dimite como diputado por Guipúzcoa », El País, le
  16. (es) « Candidaturas proclamadas para las elecciones al Congreso de los Diputados y al Senado convocadas por Real Decreto 2057/1982, de 27 de agosto. », Bulletin officiel de l'État du
  17. (es) « Real Decreto 1766/1982, de 30 de julio, por el que se dispone cese en el cargo de Delegado general del Gobierno en la Comunidad Autónoma del País Vasco don Marcelino Oreja Aguirre. », Bulletin officiel de l'État du
  18. (es) « Oreja Aguirre, Marcelino », fiche biographique de la IIe législature, site du Congrès des députés
  19. (es) « Grupo parlementario centrista », fiche récapitulative de la IIe législature, site du Congrès des députés
  20. (es) « Grupo parlementario popular », fiche récapitulative de la IIe législature, site du Congrès des députés
  21. (es) « Marcelino Oreja, candidato español a la Secretaría General del Consejo de Europa », El País, le
  22. (es) « Marcelino Oreja, favorito ante la elección del secretario general del Consejo de Europa », El País, le
  23. (es) « Marcelino Oreja fue elegido, por amplia mayoría, secretario general del Consejo de Europa », El País, le
  24. (es) « Manuel Fraga lanza hoy el Partido Popular como clave de la renovación del centro-derecha », El País, le
  25. (es) « Dirigentes de AP conceden cinco meses a Oreja para que acredite su capacidad de aglutinar al centro-derecha », El País, le
  26. (es) « Catherine Lalumière releva a Marcelino Oreja al frente del Consejo de Europa », El País, le
  27. (es) « Marcelino Oreja », fiche biographique de la 3e législature, site du Parlement européen
  28. (es) « Oreja no aspira a ser el candidato popular », El País, le
  29. (es) « Marcelino Oreja deja la ejecutiva del PP y su cargo como portavoz en el Parlamento Europeo », El País, le
  30. (es) « Oreja regresa al Comité ejecutivo del PP a propuesta de Aznar », El País, le
  31. (es) « Candidaturas proclamadas para las Elecciones al Congreso de los Diputados y al Senado, convocadas por Real Decreto 534/1993, de 12 de abril. », Bulletin officiel de l'État du
  32. (es) « Oreja Aguirre, Marcelino », fiche biographique de la Ve législature, site du Congrès des députés
  33. (es) « Aznar y González pactaron que Oreja releve a Matutes en la Comisión Europea », El País, le
  34. (es) « Marcelino Oreja, designado nuevo comisario europeo en lugar de Matutes », El País, le
  35. (es) « Marín y Oreja tendrán funciones más relevantes en la nueva Comisión Europea de Jacques Santer », El País, le
  36. (es) « Marcelino Oreja se retira de la vida política sin poder hablar con Aznar », El País, le
  37. (es) « El Rey hace marqueses a Marcelino Oreja y Tàpies », El País, le
  38. (es) Raúl Sánchez, Belén Picazo, « El 40% de los ministros de la Democracia se ha pasado a una gran empresa », sur ElDiario.es,

Voir aussi

Articles connexes

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