Beaujolais
Le Beaujolais est une région naturelle française située au nord de Lyon en France, qui s'étend dans le nord du département du Rhône, dans le sud de la Saône-et-Loire et dans le nord-est de la Loire. C'est une ancienne province française dont la capitale historique est Beaujeu et la capitale actuelle est Villefranche-sur-Saône, chef-lieu d'arrondissement et seule sous-préfecture du Rhône.
Pour le vin, voir beaujolais (AOC).
Beaujolais | |
Paysage du Beaujolais. | |
Pays | France |
---|---|
Région française | Auvergne-Rhône-Alpes Bourgogne-Franche-Comté |
Département français | Rhône, Loire Saône-et-Loire |
Villes principales | Villefranche-sur-Saône Tarare Belleville-en-Beaujolais |
Siège du pays | Villefranche-sur-Saône |
Coordonnées | 46° 05′ nord, 4° 40′ est |
Géologie | Roches granitiques |
Production | Beaujolais (AOC) |
Régions naturelles voisines |
Monts du Lyonnais Dombes Roannais Clunisois |
Localisation | |
Toponymie
Le Beaujolais tire son nom de Beaujou (de la forme dialectale jou « mont, colline »), et non de Beaujeu[1].
Géographie
Situation
Le Beaujolais est un ensemble collinaire situé au nord-est du Massif central, bordé à l'est par la vallée de la Saône et à l'ouest par la vallée de la Loire. Les monts du Beaujolais, comme on appelle parfois cet ensemble, sont contigus au nord aux monts du Mâconnais, et au-delà au Morvan, et au sud aux monts du Lyonnais, et au-delà au massif du Pilat. La plus grande partie du Beaujolais, et la majorité de sa population, se situent sur le versant est du massif.
Deux voies de communication naturelles marquent le Beaujolais au nord et au sud du massif montagneux[2] : au sud, le passage de Tarare (col des Sauvages, 723 mètres) entre la vallée de la Turdine et celle du Rhins, affluent de la Loire ; le passage de Beaujeu au nord, dû à la remontée de l'érosion jusqu'à l'intérieur du massif, qui fait communiquer Belleville avec Pouilly-sous-Charlieu par le col des Écharmeaux.
Point culminant
Le point culminant des monts du Beaujolais est le mont Saint-Rigaud, à 1 009 m d'altitude. Le sommet est accompagné par le mont Monet à 1 000 mètres, la roche d'Ajoux à 970 mètres et le mont Tourvéon à 944 mètres.
Hydrographie
Le Beaujolais est partagé entre le bassin du Rhône, à l'est, et le bassin de la Loire, à l'ouest. Une série de cols (col des Sauvages, col des Écharmeaux ...) marque la ligne de partage des eaux.
- La Saône longe le Beaujolais du nord (Mâcon) au sud (Anse), du côté est.
- L'Ardières, d'orientation ouest-est, arrose Beaujeu et se jette dans la Saône à Belleville-sur-Saône
- L'Azergues descend du col des Écharmeaux en direction du sud puis contourne la pointe sud-est du massif pour se jeter dans la Saône à Anse.
- La Turdine, au sud-ouest du Beaujolais, se jette à l'Arbresle dans la Brévenne, affluent de l'Azergues.
- Le Rhins quitte les monts du Beaujolais vers l'ouest et se jette dans la Loire à Roanne.
Climat
Le Beaujolais a un climat semi-continental avec une influence montagnarde[réf. nécessaire].
Histoire
En 1898, Claudius Savoye, instituteur en Beaujolais, écrit un ouvrage qui fait référence sur le Beaujolais préhistorique.
Le Beaujolais fut d'abord une baronnie qui était possédée au IXe siècle par Guillaume Ier de Forez, comte du Lyonnais et du Forez, mort en 900. À sa mort, la baronnie échut à son fils Bérard qui le premier porta le titre de sire de Beaujeu. Cette première maison s'éteignit en 1265, en la personne de Guichard V.
Isabeau, son héritière, épousa Renaud, comte du Forez, qui devint chef d'une nouvelle maison de sires de Beaujeu, parmi lesquels on remarque Édouard Ier, maréchal de France. La baronnie de Beaujeu passa, vers 1400, dans la maison de Bourbon, par la cession qu'en fit Édouard II à Louis II de Bourbon, son oncle. Un des descendants de celui-ci, Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu, épousa Anne de France, fille de Louis XI, connue sous le nom de Dame de Beaujeu.
En 1522, le Beaujolais, confisqué au connétable de Bourbon, fut donné à Louise de Savoie, mère de François Ier. Réuni à la couronne en 1531, il fut rendu en 1560 par François II, à Louis III de Montpensier, héritier du Connétable. Marie de Montpensier le porta en dot, en 1626 à Gaston d'Orléans, dont la fille, la célèbre Grande Mademoiselle, le légua à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV.
Le Beaujolais, érigé en comté, resta depuis dans la maison d'Orléans. Le dernier prince qui ait porté le titre de comte du Beaujolais fut Louis Charles d'Orléans, le troisième frère du roi Louis-Philippe Ier, né à Paris en 1779 et mort à Malte en 1808.
C'est du Beaujolais que démarrent les premières déprédations commises par la bête du Lyonnais, qui fera une trentaine de victimes entre 1754 et 1756.
Activité
L'économie du Beaujolais repose sur la viticulture, l'industrie et les activités de services liées à la présence de la population. Toutefois, un tiers des travailleurs qui résident dans le Beaujolais travaillent dans l'agglomération de Lyon[3].
Le Beaujolais comprend trois zones géographiques bien différenciées :
- le val de Saône, où passent d'importantes voies de communication (route, autoroute, voie ferrées, Saône canalisée), et où se trouvent des activités industrielles diversifiées ;
- les coteaux du Beaujolais, qui portent le vignoble ;
- le Beaujolais Vert : une activité agricole dominée par l'élevage, une filière sylvicole porteuse d'une identité naturelle et économique forte, une économie traditionnelle en phase de diversification (depuis le textile vers la métallurgie, le plastique et l'agroalimentaire), une activité touristique en fort développement.
Viticulture
C'est une région viticole, connue pour ses vins typiques, vins rouges issus à 97 % du cépage Gamay.
Le vignoble du Beaujolais s'étend sur les coteaux à la base des contreforts orientaux du massif, le long de la Saône.
La production moyenne s'élève à 1 million d'hectolitres par campagne réparti en douze AOC : Beaujolais, Beaujolais Villages et dix crus (morgon, régnié, moulin-à-vent, côte-de-brouilly, brouilly, juliénas, saint-amour, chénas, chiroubles et fleurie). Seules les appellations génériques (les deux premières) peuvent prétendre à une commercialisation en primeur. Celui-là même qui est attendu dans le monde entier chaque année le troisième jeudi de novembre lors de la traditionnelle dégustation du « Beaujolais nouveau »[4].
Sylviculture
Les hauteurs du Beaujolais ont de nombreuses parcelles plantées de conifères, notamment le Douglas[5].
Textile
De nombreuses usines de tissage sont actives dans la région. Elles furent à l'origine d'une importante activité économique jusqu'au début de la mondialisation.
Culture populaire
Littérature
- Le beaujolais nouveau est arrivé, roman de René Fallet, 1975.
- Le vignoble du Diable, roman de Philippe Bouin, Presses de la Cité 2013
Filmographie
- Le Beaujolais nouveau est arrivé, de Jean-Luc Voulfow, 1978 (adapté du roman homonyme) ;
- Après lui, de Gaël Morel, 2007.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Claudius Savoye, Le Beaujolais préhistorique, Dédale Éditions, Lyon, 1re édition 1899
- Jacques-Guillaume Trolieur de la Vaupierre, Histoire du Beaujolais, manuscrits inédits des XVIIe et XVIIIe siècles publiés par Léon Galle et Georges Guigue, Lyon, 1920, Société des bibliophiles lyonnais, t.1 476 p. lire en ligne sur Gallica ; t.2 Mémoires de Louvet, 506 p. lire en ligne sur Gallica
- Mathieu Méras, Le Beaujolais au Moyen Age, Lyon, 1956
- Samuel Auray, Carnet de territoire : Le Beaujolais, Lyon, CAUE Rhône Métropole éditions, , 160 p. (ISBN 978-2-912533-27-2, lire en ligne)
Notes et références
- Le Petit Robert des noms propres : dictionnaire illustré, Paris, Le Robert, , 193 p. (ISBN 978-2-321-00872-9), p. 236.
- André Cholley., « J.G. Ebersolt : Notes de géographie beaujolaise. », Les Études rhodaniennes vol. 6, n°1, 1930., p. 110-112 (www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1930_num_6_1_6308)
- [PDF] Le Beaujolais : un territoire rural marqué par les restructurations industrielles, sur insee.fr.
- Site officiel des vins du Beaujolais, sur beaujolais.com.
- Centre France, « Beaujolais - La présence d’une petite mouche d’Amérique du Nord pourrait affecter les bois du Beaujolais », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
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