Musée de Pont-Aven

Le musée de Pont-Aven est un musée français situé à Pont-Aven, dans le département du Finistère, en Bretagne.

Pour les articles homonymes, voir Musée des beaux-arts.

Musée de Pont-Aven
L'intérieur du musée de Pont-Aven (après 2016)
Informations générales
Type
Ouverture
Surface
2 000 m2
Visiteurs par an
120 000 (2016[1])
Site web
Collections
Collections
Nombre d'objets
1 514 au
Bâtiment
Protection
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
place Julia
29930 Pont-Aven
Coordonnées
47° 51′ 19″ N, 3° 44′ 48″ O
Localisation sur la carte du Finistère
Localisation sur la carte de Bretagne
Localisation sur la carte de France

Créé en 1985, rénové entre 2013 et 2016, le musée de Pont-Aven a pour objectifs de faire connaître l’œuvre des artistes inspirés par la Bretagne et plus particulièrement par Pont-Aven, depuis les années 1860, de développer un travail scientifique concernant cette période chronologique et de s’ouvrir à la création contemporaine.

Le musée accueille aussi des expositions temporaires mettant en lumière certains thèmes ou artistes, mêlant différents styles et inspirations, de l'école de Pont-Aven à l'art contemporain.

Depuis 2012, le musée, auparavant géré par la commune, a été transféré à Concarneau Cornouaille Agglomération.

Historique

Naissance de l'École de Pont-Aven

Camille Corot et ses amis séjournent en 1862 sur la côte bretonne, dans le petit village de Pont-Aven, situé entre Concarneau et Quimperlé. En , Paul Gauguin fait son premier séjour à Pont-Aven, sur les conseils du peintre Armand Félix Marie Jobbé-Duval, Breton d'origine, ainsi que du Père Tanguy, son marchand de couleurs. Entre 1887 et 1896, Paul Gauguin y revient à de nombreuses reprises et rencontre ainsi Émile Bernard. Ils adoptent de nouvelles techniques de peinture (le synthétisme et le cloisonnisme), caractérisées par de grands aplats de couleurs pures, cernés d'un trait noir et supprimant la perspective classique. De nombreux peintres les rejoignent à Pont-Aven (Paul Sérusier, Charles Filiger, Maxime Maufra, Henry Moret, Ernest de Chamaillard), formant ainsi l'École de Pont-Aven.

Création du musée

En émerge un premier regain d’intérêt pour le passé artistique de la ville. Le maire de Pont-Aven, Félix Le Louët, inaugure une plaque commémorative fixée sur l’ancienne pension Gloanec, rappelant le séjour de nombreux artistes. Parallèlement, les salons de l’hôtel Julia accueillent une exposition consacrée à Paul Gauguin et au groupe de Pont-Aven.

En 1953, année du cinquantenaire de la mort de Paul Gauguin, est organisé une rétrospective dont le point d’orgue est le prêt exceptionnel de La Belle Angèle, tableau alors conservé à Paris au musée du Louvre[2]. Jean-Jacques Manrot-Le Goarnig fut un temps conservateur du musée Paul-Gauguin de Pont-Aven[3].

Créée en 1960, l'Association des Amis de Gauguin[4] est présidée par Maurice Malingue. Son but est d'organiser une fois par an une exposition pour faire connaître l’École de Pont-Aven[5]. En 1961, la Société de peinture de Pont-Aven, présidée par Bertrand Queinec, se substitue à la précédente association. Elle est rebaptisée Association des Amis du musée de Pont-Aven[6].

Le projet de musée prend réellement corps avec le début des travaux de construction et d’aménagement de l’établissement à l'automne 1984. Le musée des Beaux-Arts de Pont-Aven est inauguré le [7],[8].

En 2003, grâce à une souscription auprès des entreprises et particuliers de la région, le musée acquiert Deux têtes de Bretonnes, un pastel de Paul Gauguin. Ce tableau, qui représente deux Bretonnes en coiffe de Pont-Aven et date du cinquième et dernier séjour de Gauguin en Bretagne, en 1894, est dédié à son ami le peintre Maxime Maufra[9],[10].

Des études pour l'extension du musée sont initiées en 2006[11]. En 2010 se tient l'exposition des 25 ans du musée. En 2012, sous la maîtrise d'ouvrage de Concarneau Cornouaille Agglomération et à la suite du choix du cabinet d'architectes L’Atelier de l’Île, le , les travaux du nouveau musée démarrent en 2013. Le musée rouvre après travaux le [12]. La surface d'exposition est alors doublée, passant de 850 à 1 700 m2.

Le rez-de-chaussée, en dehors des infrastructures classiques (accueil, caisses, boutiques…) dispose d'un centre de ressource important sur l'école de Pont-Aven.

Au premier étage, la salle Julia est nommée ainsi en l'honneur de Julia Guillou (1848-1927), qui fit construire cet hôtel entre 1881 et 1900, devenu par la suite ce musée. Il s'agit de la salle à manger de l'ancien hôtel, dont les boiseries ont été conservées et restaurées, auxquelles trois luminaires du XXIe siècle de Matali Crasset ont été ajoutés. Cette salle fait office de salon de réception, de lieu de conférence ou de concert.

Le deuxième étage est consacré aux expositions temporaires.

Le troisième niveau présente les expositions permanentes sur les auberges des artistes, la chronologie, Paul Gauguin, les fondateurs de l'école de Pont-Aven, le japonisme, les nabis et Pont-Aven après Gauguin.

Un jardin intérieur en terrasse est visible depuis le hall lumineux vitré qui dessert les niveaux du musée, avec des plantes se référant aux œuvres de l'école de Pont-Aven (ajoncs, bruyères…).

Une annexe est intégrée pour les réserves du musée[13].

En 2018, le musée a accueilli 94 044 visiteurs.

Le , le musée d'Orsay de Paris a signé un partenariat avec le musée de Pont-Aven[14]. Ce parrainage a pour but de bâtir un partenariat scientifique et d'obtenir plus facilement des prêts du musée[15]. Trois autres musées de France sont partenaires du musée d'Orsay.

Œuvres de la collection permanente

Né sans collection, le musée a mené dès ses débuts une importante campagne d’acquisitions. Il compte actuellement un fonds de 1 300 œuvres[16] (4 500 d'après le site du musée[17]) dont la moitié est dédiée aux arts graphiques (gravures, aquarelles, pastels…). La période chronologique balayée va de 1870 aux années postérieures à 1900.

Le musée poursuit ses acquisitions avec une moyenne d’une douzaine d’œuvres par an[18].

À l’occasion de la réouverture, le musée d’Orsay a déposé à Pont-Aven six œuvres majeures, dont une toile de Gauguin, «Village breton sous la neige », de 1894[19]

Collection

La collection regroupe des œuvres d’artistes de reconnaissance internationale comme Émile Bernard, Maurice Denis, Paul Gauguin (14 œuvres[20]), Georges Lacombe, Paul Sérusier entre autres, mais aussi des artistes de moindre renommée comme Pierre-Eugène Clairin, Émile Jourdan, Maurice Asselin, Marie Luplau. Le fonds s’est également ouvert aux artistes étrangers : Constantin Kousnetzoff, Carl Moser, Sydney Lough Thompson[21].

Maurice Denis
Les Feux de la Saint-Jean à Loctudy, 1895, huile sur carton ;
Maternité devant la mer ou Maternité au Pouldu, 1899 ;
Hommage à Notre-Dame-du-Folgoat (Folgoët), 1921, huile sur carton.
Émile Dezaunay
 La petite Mendiante de Pleyben, eau-forte et aquatinte en couleurs, 41,7 × 31 cm ;
Jeune Fille de Rosporden assise, 1895, eau-forte et aquatinte en couleurs, 27,8 × 19,9 cm.
Charles Filiger
Tête d’homme au béret bleu, 1892, gouache.
Émile Bernard
Paysage de Pont-Aven ou L'arbre roux (1888).
Paul Gauguin
Deux Têtes de Bretonnes (hommage au peintre Maxime Maufra), 1894, pastel[9]
Neuf zincographies de la « Suite Volpini (les 11 zincographies de la « suite Volpini » ont été réalisées à l'occasion de l'Exposition Volpini) [22].
Georges Lacombe
Grotte à Camaret, 1893-1894, huile sur toile.
Malo-Renault
La Petite Chatte, Fouesnant, eau-forte, vers 1900 ;
Le Coup de vent, eau-forte et aquatinte en couleur ;
Les Deux Pommes ou l’auberge, pointe sèche en couleur ;
Famille de Bigoudens au Cochon, eau-forte en couleur.
Henry Moret
Falaises en Bretagne, vers 1898, huile sur toile.
Émile Schuffenecker
Portrait de Madame Champsaur, 1890, huile sur toile.
Paul Sérusier
Portrait de Marie Lagadu, vers 1889, huile sur toile.
Elin Danielson-Gambogi
Jeune Bretonne (1884) [tableau acquis en 2021].

Expositions temporaires

Dossier de presse de l’exposition temporaire 2010 des 25 années d'acquisitions

De 1985 à 2016

Administration

  • Conservatrices :
    • 1985-2006 : Catherine Puget[27] ;
    • 2006 - 2020 : Estelle Guille des Buttes-Fresneau[28].
    • 2020 - : Sophie Kervran[29]

Notes et références

  1. « Musée de Pont-Aven : La barre des 120 000 visiteurs franchies », sur www.letelegramme.fr, (consulté le ).
  2. inconnu, « Histoire du musée », sur site officiel du musée de Pont-Aven, inconnue (consulté le )
  3. http://entreprises.lefigaro.fr/musee-paul-gauguin-29/entreprise-403085533
  4. « Association des Amis du Musée de Pont-Aven », sur data.bnf.fr (consulté le )
  5. inconnu, « Histoire du musée », sur Site officiel du musée de Pont-Aven, inconnue (consulté le )
  6. « Amis du Musée de Pont-Aven - Société de Peinture », sur Fédération Française des Sociétés d'Amis de Musées (consulté le )
  7. Site du musée des beaux-arts de Pont-Aven.
  8. inconnu, « Histoire du musée de Pont-Aven », sur site officiel du musée de Pont-Aven, inconnue (consulté le )
  9. « Un pastel de Gauguin préempté par le Musée de Pont-Aven », La Tribune de l'Art, 21 décembre 2003.
  10. « Têtes de Bretonnes : un coup de maître », Bretons, décembre 2010.
  11. « Pont-Aven, quel avenir pour le musée ? », Le Télégramme, 2 février 2009.
  12. « L’Atelier de l’Île livre le nouveau musée de Pont-Aven », sur Chroniques d‘architecture, (consulté le )
  13. « Le nouveau musée de Pont-Aven, un écrin pour Gauguin », telerama.fr, 24 mars 2016 (en ligne).
  14. « Musée d’Orsay / Musée de Pont-Aven : un contrat de partenariat », sur www.concarneau-cornouaille.fr (consulté le )
  15. une-vie-de-setter, « Sérusier et le musée d'Orsay s'invitent à Pont-Aven », sur Une Vie de Setter (consulté le )
  16. « Les 25 ans du musée de Pont-Aven », in Bretons, décembre 2010.
  17. Historique du musée.
  18. Virginie Bourhis, « Musée de Pont-Aven », sur www.facebook.com (consulté le )
  19. « La réouverture du Musée de Pont-Aven : un événement emblématique en Bretagne », sur www.culture.gouv.fr, (consulté le )
  20. Le Figaro, 26 mars 2016.
  21. Artzari.fr, guide de l'art et des artistes, juillet 2009.
  22. Olivier Derveaux, La « suite Volpini » de Gauguin s'étoffe au musée de Pont-Aven, journal' Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 23 novembre 2020.
  23. L'estampe en Bretagne 1880-1960.
  24. Anthony Palou, « Maurice Denis sous le ciel breton », Le Figaro, 23 juin 2009.
  25. « Musée de Pont-Aven - Trois expos au programme », Le Télégramme, 3 mars 2010.
  26. Philippe Mathé, « Pont-Aven met en lumière Kerouallan le discret », Ouest-France, 25 janvier 2011.
  27. Notice de Cathine Puget de la BnF.fr
  28. « Nomination d'Estelle Fresneau à la direction du Musée de Pont-Aven », La Tribune de l'Art, 7 juillet 2006.
  29. « Sophie Kervran prend la direction du musée de Pont-Aven », sur Connaissance des Arts, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Antoine Terrasse, Pont-Aven, l'école buissonnière, Éditions Gallimard, Collection « Découvertes », 1993.
  • André Cariou, Les Peintres de Pont-Aven, Éditions Ouest-France, 1999.
  • Antoine Terrasse et Claire Frèches, Les Nabis, Éditions Flammarion, 2002.
  • Collectif, L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin, Éditions Skira, 2003.
  • Catherine Puget, L'estampe en Bretagne 1880-1960, Éditions Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven, 2006 (ISBN 2910128377).
  • Collectif, La Bretagne de Paul Signac, Éditions Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven, 2008.
  • Myriam de Palma, Maurice Chabas (1862-1947), peintre et messager spirituel, Somogy, Musée de Pont-Aven, Musée de Bourgoin-Jallieu, 2009.

Articles connexes

Liens externes

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