Nicolas-Joseph Maison

Nicolas-Joseph Maison, né le à Épinay-sur-Seine et mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire, fait maréchal de France sous la Restauration. Sous la monarchie de Juillet, il a été ministre des Affaires étrangères, puis de la Guerre.

Pour les articles homonymes, voir Maison (homonymie).

Nicolas-Joseph Maison

Nicolas-Joseph Maison
Gravure d'Aloys Senefelder.

Naissance
Épinay-sur-Seine (France)
Décès  68 ans)
Paris (France)
Origine France
Arme Infanterie
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 17891836
Distinctions Marquis
Comte de l'Empire
Grand-croix de la Légion d'honneur
Grand-croix de l'ordre de la Réunion
Grand-croix de Saint-Louis
Hommages nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 14e colonne.

Biographie

Révolution française

Nicolas Joseph Maison, grenadier au 1er bataillon de Paris en 1792, Léon Cogniet, 1834.

Dès 1789, Nicolas Maison rejoint la Garde nationale d'Épinay, où d'abord grenadier, il passe caporal puis sergent-major. Le , il s’engage au 1er bataillon de volontaires de Paris et, le , il devient capitaine au 9e bataillon de volontaires de Paris[1] et sert dans l’infanterie au début des guerres de la Révolution.

Il est dénoncé et destitué le , mais réussit à se justifier, fait la campagne de 1794 à l'armée du Nord et participe à la bataille de Fleurus. Il redevient capitaine le . Attaché jusqu'en 1797 à la division commandée par le général Bernadotte, Maison est élevé au grade de chef de bataillon en .

Le , il est nommé adjudant-général chef de brigade et premier aide de camp de Bernadotte, alors ministre de la Guerre. Il est chargé d'une mission à l'armée du Rhin et combat près de Mannheim les hussards de Szecklers qui inquiètent la cavalerie française. En 1800, il est grièvement blessé au village de Schout (Hollande) en repoussant un corps d'Anglo-Russes.

La période napoléonienne

En 1805, il rejoint le 1er corps de la Grande Armée et participe à la bataille d'Austerlitz. Il est promu général de brigade le , durant la campagne de Prusse, au sein du corps de maréchal Bernadotte. Il participe à la bataille d'Iéna. Peu après, il prend part à la chasse de l’armée prussienne, et c'est lui qui traverse le premier la Saale pour culbuter le prince de Wurtemberg et pénétrer dans Lübeck. En 1807, il est nommé chef de l'état-major général du 1er corps et fait la campagne qui s'achève par la paix de Tilsitt.

En 1808, il sert en Espagne sous le maréchal Victor et se distingue à la bataille d'Espinosa. Lors de l'attaque de Madrid, il a le pied droit fracassé par une balle, ce qui l'oblige à rentrer en France. Il est créé baron de l'Empire le . En 1809, lors du débarquement des Anglais en Hollande, il est à Anvers avec Jean-Baptiste Bernadotte, prince de Ponte-Corvo. Puis, après l'évacuation de l'île de Walcheren, il commande successivement à Berg-op-Zoom, à Rotterdam et au camp d'Utrecht.

En 1812, il participe à la campagne de Russie. Il est nommé général de division le et participe au franchissement de la Bérézina. Après la blessure du maréchal Oudinot, il prend le commandement du IIe corps et fait retraite vers la Vistule.

En 1813, Maison, à la tête du 5e corps, bat les Prussiens à Möckern et prend la ville de Halle. C'est lui qui, le jour même de la bataille de Lützen, marche sur Leipzig, s'en empare et empêche l'ennemi de détruire les ponts de l'Elster Blanche. À Bautzen avec deux régiments, il repousse les charges combinées de six colonnes de cavalerie et les met en déroute. Le , à Haynau, la cavalerie lourde prussienne surprend plusieurs bataillons ainsi qu'une partie de l'artillerie du général Maison. Les Français sont sabrés et dispersés, et la charge des Prussiens n'est arrêtée que par un bataillon formé en carré. Maison est blessé à la bataille de Wachau et à celle de Leipzig. Après la défaite du maréchal Macdonald à Katzbach, il est chargé de conduire la retraite. Avant la bataille de Leipzig, où il est une nouvelle fois blessé, il est fait comte de l'Empire le . Il est décoré de la grand-croix de l'ordre de la Réunion le .

En , il commande le 1er corps chargé de couvrir la Belgique et le port d’Anvers. Il défend quelque temps, malgré une grande infériorité numérique, les approches d'Anvers. Son intention est de se porter sur Paris à marches forcées ; il se dirige sur Valenciennes pour attaquer les Saxons lorsqu'il apprend à Quiévrain l'abdication de Napoléon Ier. Il conclut alors un armistice et gagne Lille, d'où il envoie son adhésion au nouveau gouvernement.

Restauration

Après l’abdication de l’Empereur, il se rallie à Louis XVIII, qui le fait chevalier de Saint-Louis.

Pendant les Cent-Jours, il reste loyal aux Bourbons. Le , Maison qui vient d'être nommé gouverneur de Paris, accompagne Louis XVIII en Belgique à Gand. Il est fait commandant de la 1re division militaire après Waterloo.

Chargé de juger le maréchal Ney, accusé de trahison pour s’être rallié à Napoléon, il se déclare incompétent avec plusieurs de ses collègues. Cela lui vaut une rétrogradation au commandement de la 8e division à Marseille. Il est cependant fait marquis en 1816 et pair de France.

En 1828 Charles X lui confie le commandement du corps expéditionnaire français en Morée en tant que lieutenant-général, contre Ibrahim Pacha. Au cours de la campagne, il s'empare successivement des villes de Navarin, Modon, Coron, Patras ainsi que du château de Morée. Peu avant son retour en France, il est fait maréchal de France le . Mais toutes ces faveurs n'altèrent pas le caractère vraiment indépendant du maréchal Maison.

Monarchie de Juillet

Il se rallie la révolution de Juillet. En 1830, il accepte de Louis-Philippe Ier la mission de se rendre avec MM. Odilon Barrot et Auguste de Schonen auprès des princes déchus pour les décider à quitter la France.

Le , il devient ministre des Affaires étrangères pour deux semaines, puis est nommé ambassadeur à Vienne ; il est transféré à Saint-Pétersbourg en 1833. Le , il est nommé ministre de la Guerre, fonction qu’il occupe jusqu’à son retrait de la vie publique le .

Il meurt à Paris le .

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 5)[2].

Tombe de Nicolas-Joseph Maison (cimetière du Père Lachaise, division 5).
  • Ses manœuvres autour de Lille, dans la crise de 1814, avaient attiré mon attention, et l'avaient gravé dans mon esprit. (Jugement de Napoléon sur Maison.)

Honneurs et titres

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est, 13e et 14e colonnes.

États de service

  • Garde nationale d’Épinay
  • du au  : 3e bataillon de volontaires de Paris.
  • jusqu’au  : 9e bataillon de fédérés.
  • du au  : aide de camp du général Goguet.
  • jusqu’au  : adjoint de l'adjudant général Mireur.
  • jusqu’au  : chef de bataillon d’un bataillon de grenadiers.
  • jusqu’au  : aide de camp du général Bernadotte.
  • jusqu’au  : chef d’état-major de la 27e division militaire.
  • jusqu’au  : premier aide de camp du maréchal Bernadotte.
  • jusqu’au  : sous-chef d'état-major du 1er corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : général commandant la 2e brigade de la 1re division du 1er corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : chef d'état-major du 1er corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : général commandant la 1re brigade de la 2e division du 1er corps de la Grande Armée.
  • mars-juillet : convalescence.
  • jusqu’au  : général commandant de la 1re brigade de la 2e division du 1er corps de l’armée d'Espagne.
  • au  : corps d'observation de l'Elbe.
  • jusqu’au  : armée d'Allemagne.
  • jusqu’au  : armée du Nord.
  • jusqu’au  : corps d'observation de Hollande.
  • jusqu’au  : 17e division militaire.
  • jusqu’au  : commandant du département de la Lippe.
  • jusqu’au  : commandant d’Utrecht.
  • jusqu’au  : commandant de la 2e brigade de la 6e division du corps d'observation de l'Elbe.
  • jusqu’au  : commandant de la 3e brigade de la 6e division du 2e corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : commandant de la 8e division du 2e corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : commandant de la 1re division du corps d'observation de l'Elbe.
  • jusqu’au  : commandant de la 16e division du 5e corps de la Grande Armée.
  • jusqu’au  : commandant du 1er corps de l'armée du Nord.
  • jusqu’au  : commandant de la 1re division militaire (Paris).
  • du au  : commandant de la 1re division militaire (Paris).
  • du au  : commandant de la 8e division militaire (Marseille).
  • jusqu’au  : commandant de la 1re division militaire (Paris), puis mis en disponibilité.
  • du 8 à 1829 : commandant en chef du corps expéditionnaire de Morée.

Il est possible de voir son portrait en pied au musée des Invalides. Sa devise était L'Être est mon roy.

Marié à Madeleine Weydold, il laisse trois fils et une fille. Dont Eugène, vicomte Maison (1806-1885), maître de requêtes au conseil d'État (dont postérité).

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du comte Maison et de l'Empire ()

Écartelé : au 1, du quartier des comtes militaires de l'Empire ; aux 2 et 3, d'azur, à la maison d'argent, ajourée et maçonnée de sable, girouettée de deux pièces d'or et surmontée en chef de trois étoiles d'argent ; au 4, d'azur, au rocher d'argent, sommé d'un épervier essorant d'or, tenant dans son bec un anneau d'argent.[4],[5]

Armes du marquis du Maison, maréchal et pair de France
Supports
deux griffons.
Devise
APERTE ET HONESTE.

Notes et références

  1. Adrien Pascal, Les Bulletins de la Grande armée 4, page 475.
  2. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 519-520.
  3. « Cote LH/1698/41 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  4. Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org.
  5. Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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