Niké
Niké (en grec ancien Νίκη / Níkē, prononcé /nǐːkɛː/) est, dans la mythologie grecque, une déesse personnifiant la victoire, équivalent de la Victoire romaine.
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Fille du Titan Pallas et de Styx, elle est la sœur de Kratos (la Puissance), Bia (la Force) et Zélos (l'Ardeur), avec qui elle fait partie des proches de Zeus. L’Hymne homérique à Arès la fait cependant naître du dieu lui-même.
La forme des ailes de cette déesse a été reprise et simplifiée par l'entreprise américaine Nike qui l'utilise comme logo actuellement.
Étymologie
Aucune étymologie n'est clairement associée au nom Νίκη / Níkē, qui semble avoir une origine pré-grecque[1]. Un rapprochement, qui n'est pas sémantiquement correct, est fait avec le grec ancien νεῖκος / neĩkos (« discorde », « querelle », « combat »[2]) et le lituanien ap-nìkti (« attaquer »)[1].
Mythe
Selon une légende, Athéna et Niké décidèrent de créer la dynastie la plus pure en s'unissant spirituellement. Leur fils, Pallas, devint le meilleur guerrier du monde. Hélas, il mourut d'une maladie lancée par Apollon car Pallas avait abusé de Clitéa, prêtresse d'Apollon qui ne lui a pas révélé son avenir (une autre légende fait de lui un demi-dieu fils de Niké).
Iconographie
Niké est représentée comme une divinité ailée, capable de se déplacer à grande vitesse. Une célèbre sculpture, la Victoire de Samothrace, qui s’inspire d'elle, est conservée au musée du Louvre.
Elle est aussi souvent représentée dans les mains de Zeus et d'Athéna.
- Distatère d'or sous Alexandre le Grand, représentant à droite Niké.
- La déesse Niké debout sur un globe et tenue dans la main droite d'une statue représentant Zeus (Statue de Jupiter au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg).
- Niké représentée avec la Victoire de Samothrace, musée du Louvre à Paris.
Art grec archaïque
Diverses solutions ont été mises au point depuis la période archaïque pour exprimer le mouvement en vol.
- La Niké de Délos, plus ancienne statue en ronde-bosse de Niké. Trouvée à Délos, attribuée au sculpteur Archermos de Chios, datée vers , conservée au Musée national archéologique d'Athènes.
- Niké en figure d'acrotère, en marbre. Retrouvée à Delphes, dans le temple d'Apollon, datée vers , conservée au Musée archéologique de Delphes.
Réutilisation contemporaine
De nos jours, Niké a également souvent été utilisée dans un contexte sportif :
- la marque d'équipementier sportif Nike s'inspire du nom de la déesse, et son logo (le Swoosh) est une représentation stylisée des ailes de la Victoire de Samothrace.
- elle est représentée sur le premier trophée de la Coupe du monde de football, nommé « trophée Jules Rimet ».
- le Spirit of Ecstasy de la marque automobile Rolls-Royce, qui figure comme emblème sur les véhicules de la marque, est inspiré de la Victoire de Samothrace.
Dans la culture
Prénoms
- Le prénom Eunice (littéralement, « la victoire bénéfique » ou encore la « bonne victoire ») est directement tiré de cette divinité.
- Le prénom Bérénice, d'origine macédonienne (littéralement « qui porte la victoire »), est directement tiré de cette divinité. La forme latinisée en est Véronique.
- Les prénoms Nicodème, Nicomède, Nicolas, Nicéphore, Nicaise, Nicomaque et Nicette.
Toponymes
- Níki est le nom d'une commune grecque située le long de la frontière avec la Macédoine.
- Nikopol en Ukraine et Nikopol en Bulgarie.
- Le surnom « Nicator » porté par des dynastes séleucides (Démétrios II Nicator, Séleucos Ier Nicator).
Prix littéraires
- Le prix littéraire polonais le plus important porte également ce nom : Prix Nike.
Notes et références
- (en) Robert Beekes, Etymological Dictionary of Greek, vol. 2, Leyde, Éditions Brill, (lire en ligne [PDF]), p. 1021-1022.
- Anatole Bailly, Dictionnaire grec-français, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 1316.
Voir aussi
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 2, 5).
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 384).
- Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne] (à Arès, v. 4).
- Sophocle, Antigone [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 148).
Bibliographie
- André Baudrillart, Les divinités de la Victoire en Grèce et en Italie d'après les textes et les monuments figurés, Paris, Thorin & fils éditeurs, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome no 68 », , 96 p. (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
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