Oswald d'Andréa

Oswald Antoine Marie d'Andréa est un compositeur français de musique pour le cinéma, la télévision et la radio. Il est né le à Tunis[1],[2].

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Oswald d'Andréa
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Oswald Antoine Marie d'Andréa
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Biographie

Il reçoit un premier prix de piano à 15 ans, suivi rapidement l'année suivante (en 1950) d'un prix d'harmonie. Selon les principes d'une éducation bourgeoise, poussé par ses parents qui veulent pour lui, un métier sûr et honorable, il quitte sa Tunisie natale et vient en France pour poursuivre de très sérieuses études en pharmacie.

Une biographie officielle de 1969[3] raconte ainsi ses débuts de carrière : « … C'est donc entre un cours de faculté et une séance de laboratoire qu'Oswald se laisse tout de même tenter par une proposition de concert par ci ou un accompagnement de vedette par là ; et aussi à l'écriture de quelques arrangements qui le font vite remarquer dans les milieux professionnels de la musique. »

Dans les coulisses d'une scène dans les milieux des années 1950, Oswald d'Andréa est amené à rencontrer Maurice Pon, parolier, entre autres, de Henri Salvador pour qui il avait écrit  Une chanson douce qui l'initie aux différents métiers de la musique. Les musiciens qui composent d'instinct ont besoin d'un copiste pour transcrire « à la volée » ce qu'ils ont imaginé. Oswald d'Andréa se voit confier plusieurs retranscriptions en partition pour Salvador donc, mais pas seulement. De ce jour, naît un amitié indéfectible qui s'étendra sur plusieurs décennies. Une photo prise dans les coulisses de Bobino par la presse se veut un témoignage de cette histoire.

Rapidement après des débuts sur scène en pointillé, la rigueur du scientifique reprend le pas sur la nonchalance artistique : il commence alors à composer ses premières œuvres, ses premières musiques de chansons et dirige ses premiers orchestres qui accompagneront en studio et sur scène de nombreux artistes. On le retrouve ainsi comme compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et musicien studio ou scène pour Georges Brassens, Pia Colombo, Maurice Fanon (pour La Petite Juive), Boby Lapointe, Catherine Sauvage, Henri Tachan

Mais auparavant, partir de 1959, Oswald D'Andréa participe à plusieurs tournées Jacques Canetti dont Brassens est la vedette. Il y accompagne certains artistes de la première partie, dont Boby Lapointe (chanson Tirez sur le pianiste), Pia Colombo (chansons Tique Taque).

En 1963, Oswald d'Andréa relève un nouveau défi avec son orchestre et enregistre un disque vibrant d'hommage à la musique de Brassens dont certains dans des critiques acerbes en décrient régulièrement les qualités musicales. Le titre de l'album paru chez Philips est volontiers provocateur Chansons sans paroles de… Georges Brassens. On retrouve parmi l'orchestre de cet enregistrement Pierre Gossez au saxophone.

Un croquis de l'époque annoté par Oswald d'Andréa lui-même témoigne de la richesse de l'univers musical créé et en fait une disposition précise sur le plateau d'enregistrement : l'orchestre réuni pour l'occasion, comprend 4 saxophones, 4 trompettes, 4 trombones, 3 basses symphoniques, 1 hautbois, 1 clarinette, 4 violoncelles, 1 basse tempo, 1 basse électrique, 2 flûtes, 1 accordéon, 12 violons, 2 batteries, 1 harpe, 1 vibraphone, 1 xylophone, 2 guitares, 3 timbales, 1 chœur, 1 clavecin et 1 célesta.

Après cette réécriture novatrice de la musique de Brassens, presque quarante années plus tard (en 2010), Oswald D'Andrea crée des nouveaux arrangements originaux pour la formation clarinette-violoncelle-guitare-voix du quatuor l'Amandier. En conclusion de leur présentation de Vaison, il déclare à la presse locale : « c'est la démarche inverse : après le grand orchestre, la musique de chambre. »

En 1964, la maison de disques Polydor sort une de ces premières créations complètes en LP intitulé Tokyo 64 (olympic disc). Ce disque encore de nos jours suscite un intérêt particulier pour toute oreille musicale qui se respecte.

À partir de la fin des années soixante, il entame une riche collaboration avec le producteur Moshe Naïm[4]. Il registre plusieurs de ses créations d'œuvres musicales avec Moshe Naïm, nouvelle maison de disques fraichement créée : Concerto pour commencer un concert, 12 divertissements pour piano, Le temps : 0-12-24 (Les uns par les autres), Le temps : les 12 signes du zodiaque

En 1969, Oswald d'Andréa compose le générique de l'émission RTL non stop, présentée par Philippe Bouvard et diffusée sur RTL. Ce morceau comprend des « blancs » de quelques secondes pendant lesquels Philippe Bouvard annonçait le titre de l'émission et le nom de la speakerine dénommée Nicole (d'Andréa ?). Cet enregistrement jette les bases de ses compositions sur Le temps (Les uns par les autres) auxquelles Moshe Naïm consacrera deux albums en 1971 et 1973.

Fin 69, début 1970, D'Andréa devient par la suite directeur musical du TEP, autrement connu sous le nom de théâtre de l'Est parisien. Oswald y écrit, orchestre, dirige des musiques de scène pour des œuvres de Bertolt Brecht. Ces travaux musicaux pour L'Opéra de quat'sous, Sainte Jeanne des Abattoirs lui vaudra d'être catalogué, même quand il abordera la comédie musicale avec Jérôme Savary. Cette réputation, pour être flatteuse, n'en était pas moins réductrice. Il trouve alors une parade en réenregistrant ses compositions en direct en concert sur disque LP avec son épouse Nicole. Le disque Brecht konzert paraît toujours chez Moshe Naïm, sa pochette dessinée au trait en noir et blanc contraste avec le rouge de propagande des artistes estampillés communistes qu'il côtoie.

Au sujet de sa collaboration longue et fructueuse avec Catherine Sauvage, on raconte aussi que « … pour soutenir sa mémoire, lors de ces accompagnements "épisodiques", Oswald ne se séparait pas de quelques notes, regroupées dans un petit classeur. Si dans les récitals Oswald accompagnait Catherine Sauvage au piano (souvent avec la participation de Pierre Nicolas), au disque, c'est-à-dire en studio, il était également parfois à la tête d'un orchestre. C'est le cas pour cette version de Avec le temps, chanson que Léo Ferré avait offerte à Catherine. »

En 1977, il enregistre de nouvelles compositions en disque LP Musiques originales des films imaginaires d'Oswald d'Andrea et Piano Formes toujours avec Moshe Naïm.

Durant cinq années, il sera comme il le dit lui-même en interview marié à Jérôme Savary afin d'assurer le poste de directeur musical d'une nouvelle comédie musicale. Savary veut en proposer une adaptation française de Cabaret, elle sera montée au Théâtre du 8ème de Lyon avec Ute Lemper, la première a lieu en 1986 et Oswald d'Andréa est au pupitre. Leur fructueuse collaboration est récompensée en 1987 lors de la 1re cérémonie des molières : le spectacle est consacré Molière du meilleur spectacle musical.

En 1996 au théâtre Mogador de Paris, Savary reprendra Cabaret (livret de Joe Masteroff) avec cette fois Dee Dee Bridgewater et Marc Lavoine.

Après de nombreuses musiques de téléfilms pour la télévision notamment pour le réalisateur Jean Cosmos, il compose la musique du film La Vie et rien d'autre, qui sera récompensée d'un César en 1990.

S'en suivront les bandes originales des films Un week-end sur deux (1990), et Capitaine Conan (1996).

En 2002, Oswald d'Andréa jette un regard dans le rétroviseur de sa vie d'artiste compositeur et publie un roman autobiographique L'Oreille en fièvre de 354 pages, préfacé par Jean Cosmos publié aux éditions Pont-Scorff - Arthemus.

Joint par des journalistes de France Télévisions, Il s'est exprimé récemment depuis son lieu de retraite dans l'agglomération de Besançon (Doubs) pour évoquer avec tristesse, émotion et joie la disparition de son ami Jérôme Savary le [5] .

Compositions et partitions

  • Les cinq temps : œuvre pour deux pianos en cinq mouvements ("Le temps du printemps" (1er), "Le temps de l'été" (2e), "Le temps de l'automne" (3e), "Le temps de l'hiver" (4e) et "Le 5e temps").
  • Concerto N°1 pour piano seul : en 4 parties (Bacchanale/Ad Libitum/Prière/Final).
avec Boby Lapointe et Pierre Hugon
  • From two to two : chanson (chant, contre-chant)

Musicographie / Discographie

Enregistrements sous son propre nom

  • 196? : Oswald d'Andréa et le 4 de cœur - Un Premier AmourEP 4 titres Disques Polydor - Polydor BIEM 21848
  • 1964 : Tokyo 64 (olympic disc) LP Disques Polydor - Polydor LP 46150
  • 1969 : Concerto pour commencer un concert LP Disques Moshe Naim - Moshe Naim MN 11003
  • 1969 : Galaxie (Les uns par les autres) EP (4 titres) Disques Moshe Naim - Moshe Naim MN 22 003
  • 1970 : 12 divertissements pour piano LP Disques Moshe Naim - Moshe Naim MN 11005
  • 1971 : Le temps : 0-12-24 (Les uns par les autres) LP Disques Moshe Naim - Moshe Naim 12002
  • 1973 : Le temps : les 12 signes du zodiaque LP Disques Moshe Naim - Moshe Naim 12004
  • 1977 : Musiques originales des films imaginaires d'Oswald d'Andrea LP Disques Moshe Naim / Musidisc - MN 12018 ou MN 012018
  • 1977 : Piano Formes LP Disques Moshe Naim / Musidisc - MN 12019
  • 2005 : The sound of timeCD EMEN - MN 17210

Musiques de spectacles

À partir de 1970 et de sa collaboration avec le TEP en tant que directeur musical, il enchaîne année après année les créations de musique pour des créations ou des adaptations d'œuvres en spectacles musicaux.

Pour la pièce Major Barbara d'après George Bernard Shaw, mise en scène de Guy Rétoré et jouée au théâtre de l'Est parisien.
  • 1970 : Major Barbara (Ensemble Oswald d'Andréa - EP 6 titres)EP Disques Jacques Canetti - Jacques Canetti M 261.022
Autres créations
  • 1970 : L'Opéra de quat'sous d'après Kurt Weil LP Disques Jacques Canetti - Jacques Canetti 48.838 (une création du Théâtre de l'Est parisien/Oswald d'Andréa avec Maurice Barrier; Maxime Casa; Rose Thiery)
  • 1972 : Sainte Jeanne des Abattoirs de Bertolt Brecht, mise en scène de Guy Rétoré et jouée au Théâtre de l'Est parisien.
Pour Jérôme Savary
directeur musical de comédie musicale
Pour Jean-Louis Martin-Barbaz et Laurent Pelly
  • 1988 : Lola Montès[7] Comédie musicale (textes et lyriques) de Jacques Tephany ; musique originale d'Oswald d'Andréa ; mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz et Laurent Pelly. Jouée au théâtre des pays du Nord de Béthune.
Pour Anna Kupfer, mise en scène de Pierre Ascaride
  • 1992 : Transit : Autorisation de traverser un pays, s’il est bien établi qu’on ne veut pas y rester Spectacle musical[8].
Pour la compagnie de danse Sylvie Kay
  • 1995 : La Fleur de l’âge spectacle de théâtre musical d’après un scénario inédit de Jacques Prévert. Mise en scène Udo Staf.
Pour le Quatuor l'Amandier (Avec Estelle Gresset (clarinette), Denis Naegely (guitare), Thomas Nicol (violoncelle) et Philippe Borie (chant).
  • 2010 : Le quatuor l’Amandier interprète Georges Brassens (nouveaux arrangements et orchestrations)[9]

Musiques de films

Musiques de téléfilms

Musiques d'émissions radiophoniques et de séries télévisées

  • 1969 : Les indicatifs de RTL non stop (Les uns par les autres)[10] EP 4 Titres Disques Moshe Naim - MN 32.001
  • 1976 : Comme du bon pain série TV en 5 épisodes réalisé par Philippe Joulia

Musiques de documentaires

  •  ? : Un autre horizon

Nicole et Oswald d'Andréa

  • 198? : Brecht konzert LP Disques Moshe Naim - MN 12061
  • 2005 : Deux pianos sur scèneCD Disques Moshe Naim / EMEN - EMEN - MN 17209

Arrangements et direction musicale d'accompagement d'artiste et/ou Orchestre d'Oswald d'Andréa

Pour Joe Dassin
  • 1965 : Je vais mon chemin (arrangement sur titre A1) ∫ EP 4 titres
Pour Jacques Debronckart
  • 1966 : Jacques Debronckart (Premier album /11 titres)LP 33 tours BAM - BAM LD 433
Pour Ofer Mikael
  • 196? : am levadad (EP 2 titres) EP Disques Talia - Talia 7753
Pour Maurice Fanon
  • entre 1964 et 1967 29 chansons

Écritures

  • 2002 : L'Oreille en fièvre - Autobiographie d'Oswald d'Andréa préfacé par Jean Cosmos : 354 p / Éditions Pont-Scorff - Arthemus

Bibliographie

  • Sous les étoiles exactement - Émission de radio de Serge Levaillant et Serge Elhaïk (France Inter), diffusion du .
  • Oswald d'Andréa revisite Brassens pour les 3èmes Brassensiades - Article web de France TV / Culturbox publié le 26/03/2010. Publication à l'occasion de La 3e édition des Brassensiades, qui a eu lieu les 26, 27 et à Pirey près de Besançon (doubs) au centre culturel Saint-Exupéry.
  • Télérama Spécial Georges Brassens - Télérama (1991 et réédition en 2001)
  • Oswald D'Andrea et la chronique de Martin Pénet - Émission radiophonique Étonnez-moi, Benoît de Benoît Dutertre du sur France Musique.

Liens externes

Notes et références

  1. Sa fiche sur lesgensducinema.com.
  2. Notice d'autorité de la BnF (contient une incohérence sur l'année de naissance).
  3. Texte d'un notice extraite d'un programme d'une série de concerts donnés lors d'une tournée internationale au printemps 1969. Le répertoire choisi illustre tout à fait le propos d'Oswald : il joue Chopin, Debussy, Rachmaninov, Gerschwin et… D'Andréa.
  4. Moshe Naïm, fondateur de la maison de disque qui porte son nom et producteur de nombreuses vedettes des années soixante et soixante-dix est aussi connu pour être un ami personnel de Dali et d'Antonio Saura. Il fonde sa propre maison de disque Moshé-Naïm pour enregistrer les auteurs artistes chanteurs et/ou compositeurs qu'il produira également sur scène.
  5. Cf. Article Mort de Jérôme Savary: la tristesse de son ami Oswald d'Andrea. Consultation du 27 mai 2013.
  6. Cf. Livret du spectacle Frigoli Archives [PDF]. consultation du 27 mai 2013.
  7. Cf. Lola Montès (notice worldcat Numéro OCLC - 491505280. consultation du 27 mai 2013.
  8. Cf. Fiche de Transit (spectacle musical). consultation du 27 mai 2013.
  9. Programme Saison culturelle 2011/2012 - Val de Morteau disponible en [PDF]. consultation du 27 mai 2013.
  10. Extraits 11, 12, 6 et 10 repris ultérieurement dans l'album LP de 1971 Le Temps : 0-12-24 (Les uns par les autres).
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