Pascal Demurger

Pascal Demurger obtient un baccalauréat technologique[1].

Par la suite, il intègre l’École nationale d'administration dans la promotion Victor Schœlcher (1996)[2].

Pascal Demurger quitte la fonction publique (direction du budget au ministère de l’Économie et des Finances) pour rejoindre en septembre 2002, l’assurance Maif en qualité de conseiller du président[3]. Il évolue à différents postes au sein du groupe avant d’être nommé directeur de l’entreprise en 2009, sous l’autorité du président-directeur général[4].

Il entame une réflexion, à partir de 2013, sur l'adaptation de son entreprise à la révolution numérique et à une possible plateformisation du secteur de l’assurance[5] tout en veillant à préserver la culture de la relation client qui distingue la MAIF[6].

Il insuffle également de nouvelles pratiques managériales basées sur la confiance à priori pour transformer les relations internes[7] : flexibilité dans la gestion du temps, marges de manœuvre et responsabilisation des conseillers, système de rémunération valorisant le collectif, etc.

Il devient directeur général de la MAIF en 2016 lorsque la mutuelle sépare les postes de président du conseil d'administration et de directeur général[8].

En 2018, il soutient publiquement le dispositif de « société à mission » envisagé par la Loi Pacte, à rebours des positions d’une grande partie du patronat[9]^,[10]. À la fin de l’année, il présente un nouveau plan stratégique 2019-2022 Engagés pour demain visant à orienter l’activité et les projets de la MAIF d’abord en considération de leurs impacts sur les parties prenantes de l’entreprise, la société et l’environnement[11].

Il publie, en 2019, son premier livre, L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus. Il met en pratique ce plaidoyer à la MAIF : elle adopte sa raison d’être en 2019 puis devient, l’année suivante, l’une des premières entreprises à mission de France.

En avril 2020, alors que le confinement strict imposé en France en raison de la pandémie de Coronavirus fait chuter drastiquement le nombre d’accidents de la circulation[12]^,[13], la MAIF, sous l’impulsion de Pascal Demurger, prend la décision de redistribuer 100 millions d’euros[14]^,[15]aux sociétaires MAIF. Cette décision s’accompagne d’un dispositif solidaire[16] permettant à chaque sociétaire de se prononcer sur l’usage qu’il souhaite faire de la somme perçue (30€ par véhicule assuré) : soit percevoir cette somme, soit l’offrir au Fonds d’aide d’urgence Covid-19 de la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France, à l’institut Pasteur ou au Secours Populaire[17].

En juillet 2014, Pascal Demurger est élu président du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA)[3] et vice-président de l’Association française de l’assurance (AFA). Il œuvre alors au regroupement des trois familles mutualistes existantes (GEMA, FFSAM et ROAM) au sein de l'Association des assureurs mutualistes (AAM)[18] dont il est élu président à sa création en mai 2016. Avec Bernard Spitz, son homologue à la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), il impulse la construction d'un syndicat professionnel de l'assurance unifié, la Fédération française de l'assurance. Il en est nommé vice-président lors de sa mise en place en juillet 2016[19]. Trois ans après la mise en place de l’AAM et de la FFA, il annonce en avril 2019 sa décision de ne pas briguer de nouveau mandat [20].

• Président d’Altima Assurances,
• Administrateur de MAIF Vie,
• Membre du Conseil de surveillance IMA (Inter mutuelles assistance),
• Membre du Conseil stratégique de l'Ecole de management et d'innovation de Sciences Po Paris,
• Membre du Conseil d'administration de la Fondation de l'Université Paris Nanterre.
• Membre du Conseil d’Administration du Mouvement Impact France

• En 2020, il parraine l’association Alumnis for the planet, le réseau des anciens élèves de l’enseignement supérieur qui s’engagent et agissent pour le climat et l’environnement au sein de leur entreprise et, plus largement, dans leur vie quotidienne.
• En 2021, Dans le cadre de la COP26, Pascal Demurger intègre le collectif Generation Glasgow, qui rassemble plusieurs chefs d’entreprises (Accor, Aigle, Camif, Decathlon France, L’Oréal, Groupe Rocher, Schneider Electric, Veolia…) mettant en avant les barrières rencontrées dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Sous l’impulsion de Pascal Demurger, la MAIF met en place, à partir de 2015, le management par la confiance, un modèle de relations humaines et sociales au sein de l’entreprise basé sur le sens, l’attention, l’exigence et la bienveillance, qui a pour objectif de nourrir l’épanouissement et l’engagement des salariés. Leur motivation repose ainsi sur l’envie, plutôt que la contrainte[21].

Par « symétrie des attentions », l’épanouissement et la mobilisation des salariés se ressent sur le service rendu au client et la satisfaction de ce dernier[22], ce qui place le management par la confiance au cœur du modèle singulier mis en place à la MAIF[23].

Dans son premier livre publié à l’été 2019, L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera pas, Pascal Demurger en appelle à un changement radical dans notre manière d’entreprendre. Nourri par son expérience de Directeur général de la MAIF, il démontre que la prise en compte par l’entreprise de sa responsabilité politique n’est pas qu’une contrainte et peut, au contraire, nourrir durablement la performance de l’entreprise[24]. Il invite ainsi à la mise en place d’un cercle vertueux dans lequel plus d’engagement de l’entreprise pour ses parties prenantes et pour le monde crée plus de performance pour elle-même, permettant ensuite encore plus d’engagement[25].

Au mois de janvier 2020, il donne une conférence au Grand Rex sur sa vision du rôle politique d‘une entreprise[26].

Pascal Demurger est convaincu que, à l’instar des révolutions industrielle ou digitale, la prochaine révolution sera celle de l’impact et qu’elle sera encore plus profonde que les précédentes en raison de la pression qui s’accentue sur les entreprises pour changer radicalement de modèles et se faire plus vertueuses[27].

En 2021, à la suite de l’éviction d’Emmanuel Faber à la tête de Danone[28], il appelle à « faire sauter les verrous »[29] de l’engagement des entreprises en orientant encore davantage l’objet social de l’entreprise en faveur du bien commun[30], des salariés, des parties prenantes et même de la société dans son ensemble.

A l’invitation de la fondation JJ, il publie en février 2022, un rapport, édité par la Fondation Jean Jaurès, intitulé « L’urgence du temps long, un nouveau rapport État/entreprises pour une prospérité durable ».

Il estime que notre société fait face à deux enjeux majeurs conjoints :

• Accélérer la mobilisation des entreprises en faveur de la transition environnementale
• Gérer la réalité d’une concurrence mondiale de plus en plus acérée, avec des partenaires commerciaux qui ne placent pas toujours les exigences du défi climatique au cœur de leur stratégie économique

Il propose de réconcilier ces deux enjeux à travers 12 propositions, permettant à l’Etat d’inciter les entreprises à repenser intégralement leur contribution à la transition écologique et sociale[31]. Pour cela, il doit agir sur :

• La fiscalité les aides et la commande publique ;
• Les outils d’arbitrage de la consommation et de l’investissement ;
• La gouvernance.

Parmi ces 12 propositions[32] figurent l’impact score, la conditionnalité des aides publiques[33], l’instauration d’un seuil environnemental minimal dans la notation des marchés publics, ou encore la modulation du taux d’impôt sur les sociétés en fonction de la part durable de chiffres d’affaires[34]^,[35].

Pascal Demurger a pu revenir sur ces propositions dans le cadre d’une audition devant la Commission des Affaires Economiques de l’Assemblée nationale, en février 2022[36].

Par ailleurs, afin de renforcer l’impact des entreprises, il coordonne, en novembre 2021, un collectif de 19 chefs d’entreprises (Ulule, Bpifrance, Accor, Veolia, Ynsect, Decathlon, Camif, Blablacar, Doctolib, OVHCloud, Amundi, Renault...), co-signataires d’une tribune publié dans Le Monde, afin de soutenir la révision de la directive européenne sur le reporting extra-financier des entreprises[37]. L’objectif est simple : accroitre la transparence des entreprises dans la communication de leur impact sur la société et l’environnement, avec un nombre accru d’informations environnementales, sociales et de gouvernement (ESG) à renseigner.

Il coordonne, en février 2022, la rédaction d’une seconde tribune, co-signée cette fois-ci par 58 chefs d’entreprises (dont Air France, IKEA, Element ou encore La Poste), venus de tous les Etats membres de l’Union européenne, avec la même conviction[38].