Pavillon populaire
Le Pavillon populaire est un espace d'exposition consacré à l'art photographique depuis la fin des années 1990, situé sur l'esplanade Charles de Gaulle à Montpellier[1]. Construit en 1891 par l'architecte Léopold Carlier, il a été le siège de l'Association Générale des Étudiants de Montpellier puis a abrité des associations de la ville.
Destination initiale | |
---|---|
Destination actuelle |
Espace d'exposition |
Fondation | |
Style | |
Architecte | |
Surface |
650 m2 |
Propriétaire |
Ville de Montpellier (d) |
Patrimonialité |
Recensé à l'inventaire général () |
Pays | |
---|---|
Région | |
Département | |
Adresse |
Coordonnées |
43° 36′ 37″ N, 3° 52′ 55″ E |
---|
Historique
Le siège de l'AGEM puis des associations
À la fin du XIXe siècle, Montpellier est une ville universitaire réputée pour ses facultés de droit et de médecine. La jeune Association Générale des Étudiants de Montpellier, fondée en 1887, a besoin d'un nouveau local pour remplacer celui, trop exigu, qu'elle occupe rue du Clos René[2]. Avec le soutien de la municipalité, elle fait construire et inaugure en 1891 son "Cercle des étudiants" sur le Champ de Mars. Le bâtiment confié à l'architecte de la ville Léopold Carlier (1839-1922) est contemporain de son voisin moins spectaculaire qui abrite la réunion des officiers. Léopold Carlier conçoit, sur une surface assez restreinte de 650 m², un édifice surélevé au style néo-renaissance précédé d'un portique en pierre et orné de sculptures. L'intérieur est composé d'une très grande salle des fêtes, de plusieurs bureaux, d'une bibliothèque, d'une salle de conférences, de salles de gymnastique et d'hydrothérapie et d'une salle de billard. De célèbres peintres montpelliérains décorent nombre de ces salles. En 1905, le Cercle connaît de grosses difficultés financières et laisse le bâtiment à la ville qui le cède aux sociétés, nos actuelles associations. C'est de cette époque que date son nom de pavillon populaire.
Un lieu symbolique pour les manifestations et les festivités
En , l'immense manifestation vigneronne qui rassemble plus de 600 000 viticulteurs dans le centre de Montpellier causera des dommages au bâtiment. Des jeunes chantent L'Internationale et La Carmagnole… Toutes les vitres sont brisées, le Pavillon populaire est occupé par les manifestants.
En octobre 1914,équipé de 67 lits, il sert d'annexe à l'hôpital complémentaire N°1 [3]
Bien des années plus tard, en 1968, c'est une nouvelle fois le Pavillon populaire qui est au centre des manifestations vigneronnes, occupé par 3 000 manifestants venus de toute la région.
Le , des maires défenseurs de la viticulture occupent le lieu et le déclarent mairie du département de l'Hérault. Une plaque apposée le par Georges Frêche à l'entrée du bâtiment rappelle cet événement.
Le Pavillon populaire est le centre des grandes festivités populaires de la ville jusqu'au début des années 1980. C'est là que la victoire du Front populaire est fêtée en 1936, que la fin des deux Guerres mondiales est célébrée en grande pompe. Un siècle après sa construction, en 1991, l'architecte parisien François Pin rénove entièrement l'intérieur du bâtiment, dégageant l'espace central de ses cloisons, en construisant l'actuelle mezzanine. Le nouveau pavillon destiné aux expositions temporaires du musée Fabre est inauguré avec la rétrospective consacrée à Frédéric Bazille.
Un lieu d'exposition consacré à l'art photographique
En 1993, la Galerie photo qui s'appelait l’Espace Photo Angle dirigée par le photographe Roland Laboye, lauréat du prix Niépce en 1977 et qui se trouvait alors au palais des congrès du Corum, investit le pavillon du musée Fabre à l'occasion d'une exposition de lithographies de Picasso en montrant les Portraits des jours et de la nuit du photographe Daniel Frasnay. En 1994, des photographies illustrant la thématique de l'humour emplissent une nouvelle fois le Pavillon, suivies par la photographie silencieuse de Jeanloup Sieff. En 1996, Montpellier est l'unique ville française, avec Paris, à présenter, toujours au Pavillon, la rétrospective de Robert Doisneau réalisée par le Musée d'Art moderne d'Oxford.
À partir de 2001, le Pavillon populaire devient un espace municipal de la Ville de Montpellier consacré à la photographie, ouvert gratuitement au public[1].
Depuis 2011, Gilles Mora est le commissaire d'exposition du Pavillon populaire, où il présente trois expositions par an[4].
Expositions de photographie présentées au Pavillon populaire
- 1993 : Daniel Frasnay, Portraits des jours et de la nuit
- 1994 : Humour et Photographie
- 1996 : Robert Doisneau, Rétrospective réalisée par le Musée d'Art moderne d'Oxford
- 2003 : Alain Ceccaroli, Journal d'un paysage méditerranéen, du au
- 2004 : Manuel Álvarez Bravo, L'œuvre d'un maître de l'image, du au
- 2004 : Bruno Barbey, Fez, Cité Impériale, du au
- 2004 : Marilyn et ses amis - photos de la collection Sam et Larry Shaw (États-Unis), du au
- 2004 : Marc Riboud, 50 années de photographie en Chine, du au
- 2005 : Jean-Claude Gautrand, Parcours avec l'œuvre d'un militant de l'image, du au
- 2006 : Marie-Louise Bréhant, Images alchimiques, du au
- 2007 : Photojournalisme Italien - Soixante ans d'histoire de l'Italie, 1945 -2005, du au
- 2008 : Mexique multiple : Augustin Casasola, Marco Antonio Cruz, Lourdes Grobet, Pabllo Ortiz Monasterio, Emiliano Zapata, du au
- 2008 : Weegee, New York, Weegee the Famous, du au
- 2010 : 20 ans de collection • Fonds photographique de la ville de Montpellier, du au
- 2011 : Aires de jeux, champs de tension, figure de la photographie urbaine en Europe depuis 1970, au
- 2011 : Brassaï, Brassai en Amérique, 1957, du au
- 2012 : W. Eugene Smith, Pittsburgh, 1955-58, au
- 2012 : Au bonheur des fleurs, photos de Nobuyoshi Araki, Denis Brihat, Paul den Hollander (nl), Lee Friedlander, Gérard Traquandi, du au
- 2013 : La Volonté de bonheur, Témoignages photographiques du Front populaire 1934-1938, avec des photographies de Brassaï, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Nora Dumas, Gisèle Freund, André Kertész, François Kollar, Sam Lévin, Éli Lotar, Willy Ronis, David Seymour, ... du au
- 2014 : Bernard Plossu, Couleurs, du au
- 2014 : Linda McCartney, Rétrospective 1965-1997, du au
- 2014 : Patrick Tosani, Changements d’état, 1983-2014, du au
- 2014 : Aaron Siskind, Une autre réalité photographique[5], du au
- 2015 : La vie en Kodak - Colorama publicitaires de 1950 à 1970, du au
- 2015 : Jakob Tuggener, Fabrik : une épopée industrielle 1933-1953, du au
- 2015 : Denis Roche, Photolalies, 1967-2013, du au
- 2016 : Hélène Hoppenot, Le Monde d'hier, 1933-1956, du au
- 2016 : Elina Brotherus, La Lumière venue du nord, du au
- 2016 : Louise Dahl-Wolfe, L’élégance en continu, du au
- 2017 : Notes sur l'asphalte, une Amérique mobile et précaire, 1950-1990, Donald Appleyard, John Brinckerhoff Jackson, Allan Jacobs, Chester Liebs, Richard Longstreth et David Lowenthal, du au
- 2017 : William Gedney, Only the Lonely, 1955-1984, du au
- 2017 : Ralph Gibson, La Trilogie - 1970-1974, du au
- 2018 : Thérèse Rivière et Germaine Tillion, Aurès 1935, au
- 2018 : Heinrich Hoffmann, « Un dictateur en images » et en parallèle « Regards sur les ghettos », photographies des ghettos de Pologne prises par des inconnus, proposées par le Mémorial de la Shoah[6], du au
- 2018 : I Am A Man. Photographies et luttes pour les droits civiques dans le Sud des États-Unis, 1960-1970, Exposition collective avec des photographies de Bob Adelman, Dan Budnik, Roland Freeman, Ernest Withers, etc ... du au
- 2019 : Andy Summers, Une certaine étrangeté, au
- 2019 : Lynne Cohen, Double aveugle 1970-2012, du au
- 2019 : Valie Export, Expanded Arts, du au
- 2020 : Jean-Philippe Charbonnier, Raconter l'ailleurs et l'autre, du au
- 2020 : « The New-York school show – Les photographes de l'École de New York 1935-1965 », présentant un ensemble de près de 160 tirages originaux (couleur et noir et blanc) de 22 photographes : Lisette Model, Diane Arbus, Robert Frank, Bruce Davidson, Ted Croner, Homer Page, Ruth Orkin, Don Donaghy, Morris Engel, Dave Heath, Sy Kattelson, Arthur Leipzig, Louis Faurer, William Gedney, Sid Grossman, William Klein, Saul Leiter, Leon Levinstein, Helen Levitt, Ben Shahn, David Vestal, Dan Weiner, du au
- 2021 : Edward Burtynsky, Eaux Troublées[7],[8] du au
- 2021 : Andreas Müller-Pohle, « Mers et rivières[9] », du au
- 2022 : Raymond Depardon, « Communes » du au
Notes et références
- Le Pavillon Populaire : Espace d'art photographique, publié sur le site montpellier.fr (consulté le 11 décembre 2018)
- Charles Gide, Association générale des Etudiants de Montpellier : Inauguration, Charles Boehm. Montpellier, (lire en ligne)
- Annexe hôpital
- Le Pavillon Populaire, publié sur le site artcontemporain-languedocroussillon.fr (consulté le 11 décembre 2018)
- Dossier de presse de l'exposition Une autre réalité photographique
- Midi Libre Live : Hitler et les ghettos de Pologne, l'expo-choc de l'été à Montpellier, présentation des deux expositions, avec un entretien filmé avec Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon populaire et Alain Sayag, commissaire de l'exposition, sur le site du quotidien Midi-Libre
- Anaïs Viand, Burtynsky navigue en eaux troubles, in Fisheye, 28 juillet 2021
- Faustine Mazereeuw, « Eaux Troublées » à Montpellier : une exposition photo surprenante qui dénonce la pollution de l'environnement in France Info Culture, 8 août 2021
- Communiqué de presse de présentation de l'exposition Mers et rivières
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Plan archives-pierres-vives
- Les expositions du Pavillon populaire sur le site officiel de la ville de Montpellier
- Portail de la culture
- Portail de la photographie
- Portail des musées
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail de Montpellier