Robert Galley
Robert Galley, né le dans le 5e arrondissement de Paris[1] et mort le à Troyes[2], est un homme politique français. Résistant, compagnon de la Libération, il devient parlementaire, ministre à plusieurs reprises, maire de Troyes et trésorier du RPR. Il participe à la création de l'Union nationale inter-universitaire en 1969, dont il devient ensuite membre de son comité d'honneur.
Pour les articles homonymes, voir Galley.
Biographie
Enfance et études
Né d'un père médecin le à Paris, Robert Galley fait ses études au lycée Louis-le-Grand de sa ville et au lycée Hoche de Versailles[3].
Faits de guerre
Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Galley s'engage, à Londres, le dans les Forces françaises libres. Il quitte pour cela la ville de Saint-Jean-de-Luz déguisé en soldat polonais, à bord du navire Sobieski[3]. Il a seulement dix-neuf ans.
Entraîné au camp d'Aldershot, dans le comté d'Hampshire, il combat avec la 1re division française libre comme chasseur de deuxième classe et fait partie de l'expédition de Dakar puis des opérations au Gabon, en octobre et novembre 1940 : pour cela il quitte le Royaume-Uni le [3]. Il participe à la campagne de Syrie, en ; à sa fin, il intègre le peloton des élèves officiers de Damas d'où il sort aspirant de l'Arme blindée en novembre[3]. En , il effectue un stage à l'École britannique des chars du Caire à l'issue duquel sa compagnie, constituée en colonnes volantes part en pour le front de la bataille d'El Alamein : il participe le à l'attaque de l'Himeitat[3]. Il est en outre chef de section de chars, avec laquelle il poursuit l'ennemi allemand de Tripolitaine, jusqu'en Tunisie avant d'être mis à l'appui des troupes du général Leclerc en [3]. Comme sous-lieutenant, il rejoint ensuite les rangs de la 2e division blindée du général Leclerc (au sein du 501e régiment de chars de combat), dont il épousera plus tard la fille aînée, Jeanne[3].
Débarqué le en France, il entre à Écouché dans l'Orne, à la tête de la section de pointe du groupement tactique qu'il commande. Tireur au canon d'une classe exceptionnelle, il coupe un convoi ennemi de Panzer en détruisant plusieurs véhicules[3].
Il termine la guerre à la tête de la compagnie de chars dans laquelle il l'avait commencée comme simple chasseur. Avec sa compagnie, il tient quatre ponts sur l'Orne, prenant également un risque en dirigeant un de ses chars contre un char ennemi Panther. Il participe à la libération de Paris puis aux attaques de Longjumeau, Massy-Palaiseau et Antony et aux batailles de Lorraine et d'Alsace jusqu'en en se distinguant aux prises d'Andelot[4], Baccarat, Strasbourg et Herbsheim ; à la tête de la 1re compagnie de chars, il participe également à la campagne d'Allemagne jusqu'en , lors de la prise de Berchtesgaden[3].
Par le décret du , il est fait compagnon de la Libération.
L'histoire de la compagnie de chars à laquelle appartenait Galley a été retracée dans un livre, relatant un certain nombre de faits de guerre. Le , à Écouché (Orne), le lieutenant Galley ordonne la mise à mort d'un SS allemand déguisé en prêtre[5]; le , il ordonne l'exécution de SS prisonniers à Bischofswiesen, en Allemagne[6].
Carrière après-guerre
Après la guerre, Robert Galley reprend ses études interrompues. Il passe les concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieur et est reçu à l'École centrale Paris dont il sort ingénieur diplômé de la promotion 1949. La même année il devient ingénieur de l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs. Il fait un stage à la compagnie chérifienne des pétroles, de 1950 à 1954. Il exerce alors diverses fonctions dans les secteurs atomique et informatique : chef de département de construction des usines au CEA en 1955, chargé des études de la construction de l'usine de plutonium de Marcoule ; chargé de la direction des études et de la construction de l'usine de Pierrelatte de 1958 à 1966 ; délégué à l'informatique auprès du Premier ministre[7] ; président du conseil d'administration de l'INRIA depuis 1967[3].
Robert Galley représenta la France au sacre de l’empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, en tant que ministre de la Coopération en octobre 1977[8].
Carrière politique
Robert Galley est député UDR puis RPR de l'Aube, entre 1968 et 2002. Il est trésorier du RPR entre 1984 et 1990. Il est plusieurs fois ministre de 1968 à 1981 (avec Georges Pébereau comme directeur de cabinet en 1968) et est maire de Troyes pendant vingt-trois ans, de 1972 à 1995[9]. Le général de Gaulle songe à lui pour succéder à Georges Pompidou au poste de Premier ministre en 1968, mais lui préférera finalement Maurice Couve de Murville[10].
En 1995, il obtient le prix de l'AJCF. Il est membre du comité d'honneur du mouvement Initiative et Liberté.
Après la mort de Pierre Messmer, en , Robert Galley était considéré comme l'un des deux derniers gaullistes historiques, avec Yves Guéna.
Dans sa dernière interview, accordée à Michel Colomès, de l'hebdomadaire Le Point, en [11], Robert Galley raconte, entre autres, ses deux premières rencontres avec de Gaulle, à Londres, en 1940.
Vie privée
Robert Galley est l'époux de Jeanne Leclerc de Hauteclocque, (1931-2018)[12], fille du maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque. Ils ont deux fils, Philippe et Alexis qui est directeur général de l'entreprise de jeux vidéo F4.
Détail des mandats et fonctions
Au gouvernement
- - : ministre de l'Équipement et du Logement du gouvernement Georges Pompidou IV
- - : ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales du gouvernement Maurice Couve de Murville
- - : ministre des Postes et Télécommunications du gouvernement Jacques Chaban-Delmas
- - : ministre des Transports du gouvernement Pierre Messmer I
- - : ministre des Armées des gouvernements Pierre Messmer II et Pierre Messmer III
- - : ministre de l'Équipement du gouvernement Jacques Chirac I
- - : ministre de la Coopération des gouvernements Raymond Barre I, Raymond Barre II et Raymond Barre III
- - : ministre de la Défense et de la Coopération du gouvernement Raymond Barre III
Au Sénat
- - : sénateur de l'Aube (départ en raison de nomination au gouvernement)
À l'Assemblée nationale
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube (départ en raison de nomination au gouvernement)
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube (départ en raison de nomination au gouvernement)
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube (départ en raison de nomination au gouvernement)
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube
- - : député de l'Aube
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube
- - : député de la deuxième circonscription de l'Aube
Commissions dont Robert Galley a été membre ou président :
- Commission de la production et des échanges
- Membre : -
- Membre : -
- Rapporteur budgétaire pour avis
- Membre : -
- Membre : -
- Membre : -
- Membre : -
- Commission des affaires étrangères
- Membre : - 7 avril 1992
- Commission d'enquête sur la pollution de l'eau et la politique nationale d'aménagement des ressources hydrauliques
- Membre : -
- Commission d'enquête sur les causes, les conséquences et la prévention des inondations
- Membre : -
- Président : -
- Commission d'enquête sur l'utilisation des fonds affectés à la formation professionnelle
- Membre : -
- Commission d'enquête sur Superphénix et la filière des réacteurs à neutrons rapides
- Membre : 11 avril 1998 - 25 juin 1998
- Président : 21 avril 1998 - 25 juin 1998
- Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi d'orientation relatif à la lutte contre l'exclusion
- Membre : 28 mars 1998 - 9 juillet 1998
- Commission spéciale chargée d'examiner deux projets de loi sur la bioéthique
- Membre : 4 février 1994 - 21 avril 1997
- Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique
- Membre : 28 juin 2001 - 18 juin 2002
- Commission spéciale chargée d'examiner les trois projets de loi sur la bioéthique
- Membre : 10 avril 1992 - 1er avril 1993
- Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
- Membre titulaire : 30 avril 1986 - 14 mai 1988
- Membre titulaire : 12 octobre 1988 -
- Membre titulaire : 14 avril 1993 - 27 avril 1993
- Vice-président : 28 avril 1993 - 11 octobre 1993
- Vice-président : 12 octobre 1993 - 30 janvier 1996
- Président : 31 janvier 1996 - 21 avril 1997
- Membre titulaire : 25 juin 1997 - 18 juin 2002
Décorations et distinctions
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du [13]
- Croix de guerre 1939-1945 avec quatre citations
- Médaille coloniale avec agrafes « Libye », « Tunisie »
- Officier du Nichan Iftikhar (Tunisie)
- Prix de l'Amitié judéo-chrétienne de France (1995)
Hommages
- À Troyes, la place où est situé le siège de la communauté du grand Troyes est baptisée de son nom, de son vivant.
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Décès de l'ancien résistant et figure du gaullisme Robert Galley, Le Point, le 8 juin 2012
- « Robert Galley », sur ordredelaliberation.fr, Chancellerie de l'Ordre de la Libération, .
- « Andelot au cœur de l'Histoire », site andelot.eu. Consulté le 16 septembre 2012.
- Le Chemin le plus long, page 550
- Le Chemin le plus long, page 686
- Maurice Roy, Le patron de l'Informatique, in L'Express no 798 du 3-9 octobre 1966, p. 51
- Docs interdits, « Notre ami l'empereur Bokassa 1er » (Fr3, novembre 2011).
- « Décès de l'ancien résistant Galley », Le Figaro, 8 juin 2012.
- Xavier de La Chevalerie, « Mai 68 à l’Élysée (article : « Les journées de Mai 1968 à l'Élysée et leur épilogue », Espoir no 115, 1998) », sur charles-de-gaulle.org.
- Michel Colomès, « Les dernières confessions de Robert Galley », Le Point, no 2074, 14 juin 2012, p. 56-58 [lire un résumé en ligne, publié le 8 juin 2008].
- https://www.simplifia.fr/avis-de-deces/jeanne-galley-paris
- « Ordre de la libération »
Annexes
Bibliographie
- Pierre Quillet (récit de 70 Anciens), Le Chemin le plus long – Chronique de la compagnie de chars de combat du général de Gaulle, (1940-1945), 4 volumes, éd. Mémoires d'Hommes, Paris, 1997 ; réédité en 2005 (ISBN 2-84367-015-2) ; autre édition (préface de Georges Buis), éd. Maisonneuve et Larose, 1997, 723 p. (ISBN 2706812532 et 978-2706812538) [aperçu en ligne sur books.google.fr].
Liens externes
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