Roland Lescure

Roland Lescure, né le dans le 11e arrondissement de Paris, est un économiste, homme d'affaires et homme politique français.

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Roland Lescure

Roland Lescure en 2021.
Fonctions
Ministre délégué chargé de l'Industrie
En fonction depuis le
(1 mois et 30 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Élisabeth Borne
Ministre Bruno Le Maire
Gouvernement Borne
Prédécesseur Agnès Pannier-Runacher (indirectement)
Président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Premier ministre Jean Castex
Élisabeth Borne
Législature XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Frédérique Massat
Successeur Guillaume Kasbarian
Député français

(5 ans, 1 mois et 14 jours)
Élection 17 juin 2017
Réélection 19 juin 2022
Circonscription 1re des Français établis hors de France
Législature XVe et XVIe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017-2022)
RE (depuis 2022)
Prédécesseur Frédéric Lefebvre
Successeur Christopher Weissberg
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 11e (France)
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste (2006)
LREM
Père François Lescure
Grand-père paternel Pierre de Lescure
Fratrie Pierre Lescure (demi-frère)
Diplômé de École polytechnique
ENSAE
London School of Economics
Profession Économiste

De 2009 à 2017, il est le premier vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Après avoir été brièvement adhérent du Parti socialiste pour soutenir Dominique Strauss-Kahn, il rejoint La République en marche et est élu député dans la première circonscription des Français de l'étranger (Amérique du Nord) lors des élections législatives de 2017. À l'Assemblée nationale, il est président de la commission des Affaires économiques et rapporteur général du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (Pacte), promulgué en .

Le 4 juillet 2022, il est nommé ministre délégué chargé de l'Industrie dans le gouvernement Élisabeth Borne.

Biographie

Jeunesse et études

Petit-fils du résistant Pierre de Lescure, fils de François Lescure, journaliste à L'Humanité, et d'une mère syndicaliste à la Régie autonome des transports parisiens (RATP), il est le demi-frère du journaliste Pierre Lescure[1]. Il grandit à Montreuil[2].

Diplômé de l'École polytechnique en 1990 (promotion X1987)[3], il est ensuite étudiant de l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE) et de la London School of Economics dont il est diplômé d'une maîtrise en économie en 1992[2].

Parcours professionnel

Il travaille au ministère de l'Économie et des Finances, notamment au moment de la création de l'euro, puis à l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et à la Caisse des dépôts et consignations[2].

En 2005, il est nommé directeur général délégué de Natixis Asset Management[4]. En 2006, il devient directeur général adjoint et directeur des gestions de Groupama AM[2],[4].

De 2009 jusqu'en , il est le premier vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec[5] (CDPQ), l'un des plus importants fonds de pension d'Amérique du Nord dont il supervise 80 % de l'activité[2]. Son arrivée fait suite à une période d'agitation à la CDPQ, l'institution accusant des pertes de 40 milliards en 2008[6]. Selon Challenges, il est nommé à ce poste « pour sa réputation de gestionnaire prudent et d'investisseur de long terme »[2]. À ce poste, il préside à une forte internationalisation et diversification des placements[7],[8],[9].

Il est l'un des principaux acteurs du projet du Réseau électrique métropolitain[10] et favorise, entre autres, les investissements dans les énergies renouvelables[11]. Durant les sept années complètes où il a été chef des placements, six se sont soldées par des rendements supérieurs aux indices de référence de la Caisse. Ces résultats sont notamment dus au portefeuille Action Qualité mondiale[12], ce fonds étant constitué de multinationales incontournables des marchés boursiers mondiaux et de titres de grande qualité[13].

Débuts

Roland Lescure se dit tenant d'un centre gauche « pragmatique »[14]. Il indique avoir « pris [sa] carte au PS au moment de la candidature de Dominique Strauss-Kahn » lors de la primaire socialiste de 2006, mais l'avoir « rapidement rendue » pour avoir « découvert un monde ritualisé et hiérarchique dans lequel le militant de base n’avait pas beaucoup d’importance »[15],[14].

En 2012, il rencontre Emmanuel Macron dans le cadre d'une réunion avec des investisseurs, ce dernier étant alors secrétaire général adjoint de l'Élysée[8]. Il est l’un des premiers contributeurs financiers de sa campagne présidentielle[9]. En 2017, il indique que son nouvel engagement a été influencé par le Brexit[2].

Élection

Candidat de La République en marche dans la 1re circonscription des Français de l'étranger (Canada et États-Unis) lors des élections législatives de 2017, il arrive très largement en tête au 1er tour avec 57,53 % des suffrages ; l'abstention étant trop élevée (81,36 %), un second tour est nécessaire. Il est élu député avec 79,25 % des voix contre 20,75 % pour Frédéric Lefebvre, député sortant LR[16].

Fonctions à l'Assemblée nationale

En , il prend la présidence de la commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale[17].

En , après la nomination de François de Rugy au gouvernement, il soutient la candidature de Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée nationale[18]. Une fois celui-ci élu, il se porte candidat à sa succession à la présidence du groupe LREM[19]. Arrivé en tête au premier tour, il échoue au second tour face à Gilles Le Gendre (157 voix contre 106)[20],[21].

A l'occasion du renouvellement des postes au sein de la majorité, en , il est reconduit dès le premier tour de scrutin à la présidence de la commission des Affaires économiques[22].

Loi Pacte

En 2018, il est nommé rapporteur général du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (Pacte)  loi promulguée en mai 2019 , ce qui constitue pour lui une première fonction exposée dans l'hémicycle[23]. Il travaille notamment sur la préparation de la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP)[24]. Parmi ses principales mesures, outre les privatisations d'ADP et de la Française des jeux qui cristallisent les critiques de l'opposition, la loi vise à étendre l’intéressement et la participation en supprimant le Forfait social pour les entreprises de moins de 250 salariés ; dégage les entreprises franchissant un certain seuil d'effectif des obligations sociales, fiscales et administratives qui en découlent pendant cinq années consécutives passées au-delà de ce seuil ; met en place des mesures de simplification administrative pour les créateurs d'entreprises ; modifie la définition de l'objet social de l'entreprise dans le Code civil en l'élargissant à son rôle social et environnemental ; simplifie l'offre existante et le fonctionnement de l'épargne retraite ; renforce la place des administrateurs salariés dans les conseils d'administration[25].

En tant que rapporteur général, il répond aux opposants à la privatisation d’ADP prévue par la loi, dans l’hémicycle et les médias[9]. Après l'adoption de la loi, que Challenges présente comme une « réforme fourre-tout (privatisations, seuils sociaux, intéressement) et très technique [qui] reste méconnue », il la présente aux chefs d’entreprises, qui sont censés en bénéficier[26]. Alors que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), dont il était le numéro 2 avant d'être élu député, est « abondamment citée parmi les repreneurs potentiels d’ADP et d’Engie », dont la privatisation est également prévue par la loi Pacte, l’association Anticor évoque un conflit d'intérêts potentiel, même si la situation « n’emporte pas de qualification pénale et de sanction attachée »[9].

Autres activités parlementaires et prises de position

A partir de , il est corapporteur d'une mission parlementaire mise en place sous son impulsion et visant à évaluer le coût des violences, des dégâts et des blocages engendrés par les samedis de manifestation du mouvement des Gilets jaunes[27].

Lors du débat sur l’immigration lancé fin 2019 par le gouvernement, il plaide pour une intégration économique plus forte des étrangers en France, présente la mise en place de quotas d'immigration, prévue par le gouvernement, comme « une fausse bonne idée », « dans une logique de long terme », et considère que la volonté du gouvernement de faire voter ces quotas par le Parlement chaque année serait « un dévoiement politique ». Dans Le Huffington Post, la journaliste Astrid de Villaines souligne qu'« il est rare, au sein de La République en Marche de voir des positions aussi tranchées, publiquement, en désaccord total avec le gouvernement »[28].

Au sein de LREM

En vue des élections européennes de 2019, il fait partie des neuf « ambassadeurs » de LREM chargés de nouer des contacts, voire des liens, avec des partenaires potentiels pour LREM[29].

En 2021, en vue de préparer le futur programme du mouvement pour l'élection présidentielle de 2022, il est chargé de piloter le groupe de travail Économie avec Alexandre Holroyd[30]. Avec Anne de Bayser, il anime aussi le groupe des « relais de la société civile », dans le cadre de la pré-campagne d'Emmanuel Macron[31].

Ministre

Le 4 juillet 2022, il est nommé ministre délégué chargé de l'Industrie, auprès Bruno Le Maire, du ministre de l’Économie, des Finances, et de la Souveraineté industrielle et numérique, dans le gouvernement Borne[32].

Publications

  • Roland Lescure et Yannick L'Horty, « Le chômage d'inadéquation en France : une évaluation », Économie & Prévision, vol. 113, no 2, , p. 139-154 (lire en ligne, consulté le )
  • Roland Lescure, Antoine Nogier et Laure Tourjansky-Cabart, « Une évaluation économique de la pollution atmosphérique », Économique et Statistique, vol. 307, no 1, , p. 3-20 (lire en ligne, consulté le )

Notes et références

  1. « Roland Lescure, ex-ponte d'un fonds de pension, candidat En Marche! en Amérique du Nord », La Tribune, (lire en ligne, consulté le )
  2. Delphine Cuny, « Roland Lescure, ex-ponte d'un fonds de pension, candidat En Marche ! en Amérique du Nord », sur latribune.fr, (consulté le ).
  3. « Polytechnique.org :: Annuaire », sur www.polytechnique.org (consulté le )
  4. Sophie Rolland, « De la Caisse de dépôt du Québec à En marche », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  5. « Qui est Roland Lescure ? | Hugo Fontaine | Services financiers », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
  6. La Presse canadienne, « Perte de 40 milliards à la Caisse de dépôt - L'opposition fait front commun pour réclamer une enquête », Le Devoir, (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le )
  7. « Une perte pour la Caisse, un gain pour la France - La Presse+ », La Presse+, (lire en ligne, consulté le )
  8. Mathieu Magnaudeix, « Quand le député LREM Lescure ne disait pas non aux paradis fiscaux », sur Mediapart, (consulté le )
  9. Olivier Petitjean, « Privatisation d’Aéroports de Paris : les réseaux Macron en plein conflits d’intérêts ? », sur bastamag.com, (consulté le ).
  10. Michel Girard, « Une source de diversion pour la Caisse », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  11. « La Caisse finance pour 60 M$ un parc éolien en Gaspésie », sur TVA Nouvelles, (consulté le )
  12. « qualité mondiale | Le blogue Économie de Gérald Fillion | Radio-Canada.ca », sur Le blogue Économie de Gérald Fillion | Radio-Canada.ca (consulté le )
  13. Jean-Christophe Laurence, « Loin de Montréal, près des tabous… », La Presse+, (lire en ligne, consulté le )
  14. Service politique du Monde, « Qui sont les huit nouveaux présidents des commissions permanentes de l’Assemblée ? », sur lemonde.fr, (consulté le )
  15. Justine Rastello, « L'ascension express de Roland Lescure, en tête dans la circo de l'Amérique du Nord », sur liberation.fr, (consulté le )
  16. Le Parisien, « Législatives 2017 : Frédéric Lefebvre perd son siège en Amérique du Nord », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  17. L'Usine Nouvelle, « Les nouveaux visages (et les plus chevronnés) à la tête des commissions à l'Assemblée - Economie », usinenouvelle.com/, (lire en ligne, consulté le )
  18. Julie Cloris, « Duel Ferrand-Pompili pour présider l’Assemblée : qui soutient qui ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  19. « Lescure candidat à la tête des députés LREM », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  20. Jannick Alimi, « Assemblée nationale : Gilles Le Gendre, nouveau président de LREM, dans les pas de Ferrand », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  21. Le Point.fr, « Gilles Le Gendre élu nouveau président des députés LREM », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  22. Le Monde avec AFP, « Gilles Le Gendre reste président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  23. Caroline Vigoureux, « Avec la loi Pacte, le député LREM Roland Lescure sort de l’ombre », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  24. Marc Endeweld, « Aéroports de Paris, petites concessions entre amis », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
  25. « Loi Pacte : les principales mesures et leur mise en œuvre », sur Les Echos, (consulté le )
  26. Thierry Fabre, « Roland Lescure en mission VRP pour vendre la loi Pacte auprès des patrons », sur challenges.fr, (consulté le ).
  27. « Des députés en «mission» pour juger «l’impact» de la crise des gilets jaunes », sur Libération.fr, (consulté le )
  28. Astrid de Villaines, « Les quotas d'immigration "fausse bonne idée" pour Lescure, député des Français du Canada », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  29. Manuel Jardinaud et Amélie Poinssot, « En Europe, LREM à la pêche aux alliances », sur Mediapart, (consulté le ).
  30. « Comment LREM prépare la présidentielle de 2022 », sur Challenges (consulté le )
  31. Ellen Salvi, « Laïcité et « wokisme » : les métamorphoses d’Emmanuel Macron », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  32. « Remaniement en direct : Bruno Le Maire reconduit au ministère de l’économie, Olivier Véran devient porte-parole du gouvernement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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