Saint-Germain-sur-Meuse

Saint-Germain-sur-Meuse est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Germain.

Saint-Germain-sur-Meuse

Le pont du chemin de fer sur la Meuse.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Commercy
Intercommunalité Communauté de communes de Commercy - Void - Vaucouleurs
Maire
Mandat
Rémi Potier
2020-2026
Code postal 55140
Code commune 55456
Démographie
Population
municipale
232 hab. (2019 )
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 39′ 02″ nord, 5° 41′ 26″ est
Altitude Min. 240 m
Max. 395 m
Superficie 7,67 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Vaucouleurs
Législatives Première circonscription
Localisation
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Saint-Germain-sur-Meuse
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Saint-Germain-sur-Meuse
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Saint-Germain-sur-Meuse
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Saint-Germain-sur-Meuse

    Géographie

    Le village de Saint-Germain est situé sur un axe de communication nord-sud conduisant à Neufchâteau, en longeant la vallée de la Meuse : route départementale 36 et ligne de chemin de fer de Bologne à Pagny-sur-Meuse. Il se trouvait également sur la voie romaine Nasium-Toul.

    Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes :

    Communes limitrophes de Saint-Germain-sur-Meuse
    Ourches-sur-Meuse Pagny-sur-Meuse
    Foug
    Vaucouleurs Ugny-sur-Meuse Rigny-la-Salle

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Germain-sur-Meuse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (71,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (67,4 %), mines, décharges et chantiers (14,7 %), prairies (9,2 %), zones urbanisées (5,7 %), terres arables (3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Saint-Germain est le nom de nombreuses localités dans les pays francophones. Le nom de ces dernières vient d'un saint ayant porté le nom saint Germain. Par exemple une commune de Meurthe-et-Moselle se situant à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Germain-sur-Meuse se nomme Saint-Germain.

    Histoire

    La voie romaine

    La voie romaine reliant Nasium (Naix-aux-Forges) à Toul suivait la vallée de la Barboure, via Boviolles, Marson, Reffroy puis passait au sud de Bovée-sur-Barboure, au nord de Broussey-en-Blois et Sauvoy et se dirigeait vers Saint-Germain-sur-Meuse (Travia) où elle franchissait la Meuse sur un pont de pierre dont on voyait encore les ruines à côté du pont moderne au XIXe siècle[8]. (Depuis, le pont a été reconstruit, et les vestiges du pont antique ont disparu). De là elle rejoignait Toul en traversant le bois de Saint-Germain, passait par la ferme de SavonnièresFoug) et par Ménilot. Cette voie romaine est citée à la fois dans la table de Peutinger et dans l'Itinéraire d'Antonin[9]. Au lieu-dit Chemin des Romains, on trouve des substructions gallo-romaines : tuiles, briques, poteries.

    La partie du chemin à l'ouest de Saint-Germain porte encore le nom de Chemin de la Pucelle[10] car selon la tradition, Jeanne d'Arc aurait suivi cette route pour se rendre à Chinon y offrir ses services à Charles VII. La suite du chemin à l'est dans les bois de Saint-Germain porte le nom de Hordal, descendant du troisième frère de Jeanne, Pierre d'Arc. Il subsiste encore des parties très bien conservées de cette voie romaine, en particulier sur les hauteurs boisées.

    Bornes d'Empire

    La « Borne d'Empire » de Tusey.

    À Saint-Germain, cette voie romaine croisait une autre voie, d'importance secondaire, allant de Tusey (Tucinum ou Tussium) au sud au camp de Sorcy au nord, et non loin de l'intersection, au sud de la voie Nasium-Toul, se dressait une borne colossale, carrée, en pierre taillée, sans aucune inscription, dite dans le pays Borne d'Empire, qui fut débitée en moellons vers l'année 1820[11]. Une pierre semblable se trouve encore à Tusey, devant le mur du haut fourneau, situé derrière le château de la Fonderie (localisation 48° 37' 2.86" N, 5° 40' 11.5" E)[12]. Cette pierre a une forme cubique d'environ un mètre de côté, et présente une petite cavité au centre d'une des faces, dans laquelle est emboîtée une pièce métallique (voir photo).

    Ces bornes feraient partie de celles qui ont été plantées à la suite de la rencontre de Quatre-Vaux en 1299, entre Philippe IV le Bel et l'empereur Albert Ier de Habsbourg, pour fixer la frontière entre les deux empires, laquelle suivait la vallée de la Meuse. Selon plusieurs témoignages, ces pierres étaient surmontées de bornes en bronze[13] qui ont été ensuite démontées par Henry II[14], ne laissant sur place que les supports en pierre.

    Saint-Germain l’Auxerrois

    Sculpture en bois polychrome représentant saint Germain l'Auxerrois, datée du XVe siècle.

    À l'époque gallo-romaine, Saint-Germain-sur-Meuse s'appelait Travia (du latin traviare, traverser). On retrouve une trace de ce nom dans la rue principale du village, la rue Traverse, là où passait la voie romaine, et où elle traversait la Meuse. Ce village a pris le nom de Saint-Germain lors du passage de Saint-Germain évêque d'Auxerre en 429 et 447. Lors de son passage en 447, un miracle se serait produit : son bâton planté en terre s'est transformé en un grand arbre verdoyant, comme cela s'était produit dans la Bible pour le bâton d'Aaron (Nombre 17,23). On rapporte également un miracle semblable à propos de Saint-Christophe.

    On bâtit une abbaye royale à l'endroit du miracle, laquelle est mentionnée pour la dernière fois dans un acte de 878 et qui a ensuite disparu[15]. Ce village a alors pris le nom de Saint-Germain, devenu Saint-Germain-sur-Meuse en 1919.

    Une église romane a été construite à l'emplacement de l'ancienne abbaye bénédictine, dont il subsiste une tour de la 2e moitié du XIIe siècle.

    Saint-Germain dépendait autrefois de Savonnières (qui doit son nom à une fabrique de savon), une ville importante où se sont tenus plusieurs conciles en 856 et en 862. Cette ville de Savonnières qui était la mère église de Saint-Germain a totalement disparu.

    Amblainville

    Saint-Gorgon sur le blason de Varangéville.

    Sur le ban de Saint-Germain-sur-Meuse, au milieu des bois, non loin des ruines de Gombervaux, se trouve l'emplacement d'un village détruit au XIVe siècle : Saint-Gorgon, autrefois Amblainville, dont le site est marqué dans une petite clairière par une intarissable fontaine de Saint-Gorgon. On y trouvait un ermitage et une chapelle dédiée à saint Gorgon, laquelle est présentement à l'état de ruines. Ce saint, qui était le patron du village disparu, est un martyr romain du début du IVe siècle, qui fit l'objet d'une vénération particulière en Lorraine jusqu'à la fin du XIXe siècle, et dont les reliques se trouvent à l'abbaye de Gorze, près de Metz. Il existe plusieurs églises Saint-Gorgon dans la région, dont une à Vertuzey, Woël, Saint-Gorgon (Vosges) ou Moyeuvre-Grande et un prieuré bénédictin Saint-Gorgon à Varangéville. On trouve dans l'église de Saint-Germain un vitrail où le saint est représenté guérissant un enfant malade[16].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Marcel Conreux DVD  
    2008 mai 2020 Patrick André    
    mai 2020 En cours Rémi Potier [17]   Ouvrier qualifié

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].

    En 2019, la commune comptait 232 habitants[Note 2], en diminution de 14,39 % par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    500488510444482490497474481
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    447430438454408401402375377
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    364376377309293303260262283
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    303281216192220241253248263
    2014 2019 - - - - - - -
    273232-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    En 2015, on recense onze entreprises dans la commune de Saint-Germain-sur-Meuse dont trois entreprises de un à neuf salariés (soit 27,3%) et une entreprise de plus de dix salariés (soit 9,1%)[22].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Église, tour du XIIe siècle.
    • L'église paroissiale du XIIe siècle ; vitrail de saint Gorgon bénissant un enfant malade.
    • Une carrière de calcaire, exploitée par l'usine Solvay de Dombasle-sur-Meurthe, située à une soixantaine de kilomètres.
    • Le moulin de Chanteraine, ancien moulin à eau.
    • Le château transformé en ferme avec ses quatre tours d'angle.
    • Monument commémoratif de Louis Curel, entrepreneur de travaux publics de Toul, bienfaiteur de la commune, 1894, statue en pied, fonte peinte monochrome. Il existe aussi une fontaine Louis-Curel à Toul.
    • Statuette de saint Jean-Baptiste XVIe siècle, pierre, maison privée, 20, Grande Rue. Sur une autre maison au 34 de la même rue, une statuette en pierre également du XVIe siècle représentant sainte Anne, la mère de la Vierge Marie.
    • Ruines de l'ermitage et de la chapelle et fontaine Saint-Gorgon (vers Gombervaux).
    • Chapelle Notre-Dame de Massey.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    Tranché de gueules au crosseron d'or posé en bande et d'or au rameau de gueules bourgeonné de sinople en bande ; à la bande ondée d'azur chargée d'un filet d'argent en barre brochant sur la partition.
    Détails
    Blason composé par R.A. Louis avec les conseils de la Commission Héraldique de l'UCGL et mis à disposition de la commune en 2011.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Les Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, Volume 10 sur Google Books, page 81,
    9. Les agglomérations secondaires de la Lorraine romaine sur Google Books, page 239, paragraphe 3.3.1. Le réseau routier régional
    10. carte IGN 3215 E
    11. Mémoires et procès-verbaux, Volume 13 sur Google Books, page 347
    12. Titre Archéologie de la Meuse: Partie centrale du département et Atlas Publication de la Société philomatique de Verdun Volume 2 of Archéologie de la Meuse: Description des voies anciennes et des monuments aux époques celtique et gallo-romaine ..., Félix Liénard Auteur Félix Liénard Éditeur impr. de Ch. Laurent, 1884 , Page 158
    13. Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc sur Google Books page 175
    14. Notice de la Lorraine - Augustin Calmet sur Google Books page 424
      « On convint de mettre les bornes des deux empires à la Meuse, et [que] l'on planta même par les ordres des deux princes, des bornes d'airain [...] sur l'un des côtés de ces bornes était gravée l'aigle impériale, et sur l'autre les fleurs de lys [...] Henry II, roi de France fit arracher plusieurs de ces bornes, et [qu'il] les faisait payer à poids d'or à ceux qui lui en apportaient »
      .
    15. Histoire de Lorraine, Augustin Calmet, t. 1 p. 313,314 Histoire de Lorraine Par Augustin Calmet sur Google Books Histoire de Lorraine Par Augustin Calmet sur Google Books
      « Louis-te-Bègue confirme à Arnalde, évêque de Toul, les abbayes de Saint-Evre, de Saint-Germain et de Saint-Martin. An 878. »
      .
    16. Le patrimoine des communes de la Meuse, Volume 2 sur Google Books page 1048
    17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    22. « Tout savoir sur Saint-Germain-sur-Meuse », sur eterritoire.fr (consulté le ).
    23. La mémoire des Lorrains, Claude Gerard, Nancy, 1984, p.307 selon un ancien texte : "Après avoir traversé la Meuse en la ville d'Ugney (Ugny), estoit partie de pié avec et la compagnie de plusieurs dames d'estat du dit Vaucouleurs pour aller en pèlerinage à Notre-Dame de Marcey près du dit lieu de Vaucouleurs"
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