Shimon Peres

Shimon Peres (en hébreu : שמעון פרס , en arabe : شمعون بيرس), né Szymon Perski le à Wiszniew (en Pologne à l'époque, actuellement en Biélorussie) et mort le à Ramat Gan (Israël), est un homme d'État israélien.

Pour les articles homonymes, voir Peres.

Shimon Peres
(he) שמעון פרס
(ar) شمعون بيرس

Shimon Peres en 2009.
Fonctions
Président de l'État d'Israël

(7 ans et 9 jours)
Élection 13 juin 2007
Premier ministre Ehud Olmert
Benyamin Netanyahou
Prédécesseur Dalia Itzik (intérim)
Moshe Katsav
Successeur Reuven Rivlin
Premier ministre d'Israël
[N 1]
(7 mois et 14 jours)
Président Ezer Weizman
Législature 13e
Prédécesseur Yitzhak Rabin
Successeur Benyamin Netanyahou

(2 ans, 1 mois et 7 jours)
Président Chaim Herzog
Législature 11e
Prédécesseur Yitzhak Shamir
Successeur Yitzhak Shamir

Intérim
(1 mois et 30 jours)
Président Ephraïm Katzir
Législature 8e
Prédécesseur Yitzhak Rabin
Successeur Menahem Begin
Ministre des Affaires étrangères

(1 an, 7 mois et 26 jours)
Premier ministre Ariel Sharon
Prédécesseur Shlomo Ben Ami
Successeur Benyamin Netanyahou

(3 ans, 4 mois et 8 jours)
Premier ministre Yitzhak Rabin
Lui-même (intérim)
Prédécesseur David Lévy
Successeur Ehud Barak

(2 ans, 2 mois et 2 jours)
Premier ministre Yitzhak Shamir
Prédécesseur Yitzhak Shamir
Successeur Moshe Arens
Ministre de la Défense

(7 mois et 14 jours)
Premier ministre Lui-même
Prédécesseur Yitzhak Rabin
Successeur Yitzhak Mordechai

(3 ans et 17 jours)
Premier ministre Yitzhak Rabin
Prédécesseur Moshe Dayan
Successeur Ezer Weizman
Ministre des Finances

(1 an, 2 mois et 21 jours)
Premier ministre Yitzhak Shamir
Prédécesseur Moshe Nissim
Successeur Yitzhak Shamir
Ministre des Transports

(3 ans, 6 mois et 9 jours)
Premier ministre Golda Meir
Prédécesseur Ezer Weizman
Successeur Aharon Yariv
Membre de la Knesset

(47 ans, 7 mois et 10 jours)
Législature 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 9e, 10e,
11e, 12e, 13e, 14e, 15e,
16e et 17e
Biographie
Nom de naissance Szymon Perski
Date de naissance [1],[N 2]
Lieu de naissance Vichnieva (Pologne)
Date de décès
Lieu de décès Ramat Gan (Tel-Aviv, Israël)
Nature du décès Accident vasculaire cérébral
Sépulture Mont Herzl
Nationalité Israélien
Parti politique Mapaï (1959-1965)
Rafi (1965-1968)
Parti travailliste (1968-2005)
Kadima (2005-2016)
Diplômé de The New School
Université de New York
Université Harvard


Premiers ministres d'Israël
Prix Nobel de la Paix 1994
Présidents de l'État d'Israël

Après une carrière diplomatique entamée après la guerre d'indépendance israélienne, il devient haut fonctionnaire au service du gouvernement israélien comme directeur adjoint, puis directeur général du ministère de la Défense entre 1953 et 1959. Après cette période, il commence une longue carrière politique.

Successivement membre du Mapaï, du Rafi, de l'Alignement, du Parti travailliste et de Kadima, il siège comme ministre au sein de douze gouvernements, ce qui lui confère une longévité inédite. Il occupe à trois reprises la fonction de Premier ministre (en 1977 par intérim, de 1984 à 1986, de 1995 à 1996). Respecté à l'étranger, Shimon Peres reçoit, avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, le prix Nobel de la paix 1994 pour sa participation aux pourparlers de paix avec les Palestiniens ayant mené aux accords d'Oslo.

Devenu membre de Kadima, parti fondé par Ariel Sharon, il est élu à la présidence de l'État d'Israël à l'issue de l'élection présidentielle de 2007, devenant ainsi le premier ancien chef du gouvernement désigné chef de l'État dans l'histoire d'Israël ; il prête serment le . À l’issue de son septennat, le , il met un terme à sa carrière politique, à près de 91 ans.

Après la mort d'Ariel Sharon, Shimon Peres était le dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l'État d'Israël.

Situation personnelle

De la Pologne à Israël

La famille de Szymon Perski émigre vers Tel Aviv en 1934, alors que ce dernier est âgé de 11 ans. Il suit des études à l'école de Geula de Tel Aviv, puis à l'école agricole de Ben-Shemen. Il vit dans un kibboutz durant plusieurs années.

Formation et carrière

Shimon Peres en 1936.

En 1941, il est élu secrétaire du Hanoar Haoved Véhalomed, un mouvement de jeunesse socialiste et sioniste. En 1944, il retourne au kibboutz Alumot, où il avait reçu une formation agricole et avait travaillé comme agriculteur et comme berger[2].

En 1947, Shimon Peres s'enrôle dans la Haganah, prédécesseur de l'Armée de défense d'Israël. David Ben Gourion le désigne responsable du personnel et des achats d'armes. Il est nommé à la tête du service naval quand Israël reçoit son indépendance en 1948[3].

Il est nommé, en 1953, directeur général du ministère de la Défense, quatre ans après sa rencontre avec le Premier ministre David Ben Gourion. À cette fonction, il s'implique particulièrement dans l'achat d'armes pour le jeune État d'Israël, ce qui contribue à en faire la 6e puissance atomique mondiale[4].

Chargé de la supervision du programme nucléaire israélien, il se rend en France en 1954 et fait la rencontre d'Abel Thomas, directeur général du ministère de l'Intérieur, qui lui présente Maurice Bourgès-Maunoury. Ensemble, ils mettent en place une coopération entre les services de renseignements dans la lutte contre l'ennemi commun égyptien, accusé par la France de soutenir les indépendantistes algériens. En 1956, Bourgès-Maunoury devient ministre de la Défense dans le gouvernement Guy Mollet. Une étroite coopération franco-israélienne s'amorce[5]. Les efforts de Peres sont efficaces et il réussit à acquérir, auprès de la France, le premier réacteur nucléaire de Dimona[6] grâce à l'intervention du physicien Jules Horowitz et, auprès de l'avionneur français Marcel Dassault, le Mirage III, un avion de combat à réaction.

Tout en ayant fait d'Israël une puissance nucléaire, Shimon Peres revendique la « politique d'ambiguïté nucléaire », qui veut qu'Israël ne confirme ni n'infirme jamais la possession de la bombe nucléaire. Ses détracteurs jugent que cette stratégie vise à ne pas avoir à signer le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ou à se soumettre aux contrôles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)[7],[8],[9].

Vie privée et familiale

En 1945, Shimon Peres épouse Sonya Gelman (en), née en 1923 et morte en 2011. De leur union, naissent trois enfants : une fille, Himara Walden-Peres, linguiste, et deux fils, Yoni et Chemi, président de Pitango, une importante société israélienne de capital risque.

Lauren Bacall[10], née Betty Joan Perske, actrice américaine de cinéma hollywoodien, est de la famille de Shimon Peres. Elle disait être sa cousine germaine, mais lui n'accréditait pas un lien de famille aussi précis[11].

Parcours politique

Ascension

Shimon Peres (à gauche),
dans les années 1960.

En 1959, il est élu pour la première fois député à la Knesset, le Parlement israélien, sur la liste Mapaï (composante du Parti travailliste). Il est constamment réélu depuis.

Shimon Peres est vice-ministre de la Défense de 1959 à 1965, au moment de son implication dans l'affaire Lavon avec Moshe Dayan. Avec celui-ci, il quitte le Mapaï de David Ben Gourion pour former un nouveau parti, le Rafi, qui se réconcilie avec le Mapaï en 1968.

En 1969, Peres est à nouveau nommé ministre et, en 1970, il devient ministre de l'Immigration, des Transports et des Communications. Après avoir été brièvement ministre de l'Information, il est nommé ministre de la Défense dans le gouvernement d'Yitzhak Rabin, de 1974 à 1977. Durant ce mandat, il est rapporté qu'il aurait tenté un rapprochement avec le régime d'apartheid sud-africain et aurait tenté de lui vendre l'arme nucléaire[12]. Il aurait par ailleurs apporté un soutien militaire à des milices chrétiennes maronites durant la guerre civile libanaise[13].

Premier ministre d'Israël

Bien qu'il n'ait jamais mené son parti à une victoire aux élections, Shimon Peres a assumé, à trois reprises, la charge de Premier ministre.

Devenu chef du Parti travailliste, il occupe cette fonction par intérim, d'avril à , à la suite de la démission d'Yitzhak Rabin. Mais la gauche perd les élections législatives cette année-là, et Shimon Peres devient le chef de l'opposition jusqu'en 1984.

Shimon Peres, quittant sa fonction de ministre de la Défense, en présence de son successeur, Ezer Weizman.
Shimon Peres en 1986.

Il redevient Premier ministre en , à la tête d'un gouvernement de coalition avec le Likoud. Dans le cadre d'un accord avec Yitzhak Shamir, il cède comme prévu sa place à ce dernier, en . Il occupe alors la fonction de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1988. À ce poste, il tente en vain de trouver une solution à la question palestinienne, conjointement avec la Jordanie. En 1985, à la suite d'un attentat sur un yacht mené par l'OLP, il autorise un raid de l'armée de l'air israélienne contre le siège de l'organisation à Tunis en Tunisie, détruisant le siège[14].

Ministre des Finances au sein d'un nouveau cabinet de coalition, Shimon Peres retourne dans l'opposition de 1990 à 1992. Cette même année, battu par Yitzhak Rabin à la direction du Parti travailliste, il est de nouveau nommé ministre des Affaires étrangères, et se bat en faveur de négociations sur l'avenir des territoires occupés, avec l'OLP de Yasser Arafat. En 1993, Shimon Peres est l'un des artisans des accords d'Oslo. Cela lui vaut, l'année suivante, de se voir décerner le prix Nobel de la paix, avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.

Quelques minutes avant l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, le , Shimon Peres se trouve aux côtés de ce dernier. Alors qu'Yigal Amir s'apprête à les abattre tous les deux, le Premier ministre retourne remercier les organisateurs de la manifestation en faveur du processus de paix israélo-palestinien, tandis que Peres, hésitant, décide finalement de partir[15]. Yigal Amir se résout à lui laisser la vie sauve, et conserve ses munitions pour Yitzhak Rabin.

À la suite de cet assassinat, Peres redevient Premier ministre et réaffirme sa volonté de poursuivre le processus de paix. Il décide d'avancer de six mois le scrutin qui doit désigner le Premier ministre israélien au suffrage universel par les citoyens. Pendant la campagne électorale, pendant qu'il cumule le rôle de Premier ministre et celui de ministre de la Défense, il lance l'opération militaire Raisins de la colère dans le Sud du Liban. Le bombardement de Cana, où 106 civils qui s'étaient abrités auprès de la FINUL, moururent sous les bombardements israéliens, met un terme à l'opération. L'image de Shimon Peres est fortement endommagée à l'étranger, mais l'impact national est également important[16]. Les semaines précédant l'élection, la cote de popularité de Shimon Peres s'effondre. Son adversaire Benyamin Netanyahou met alors l'accent sur le mauvais bilan des travaillistes en matière de sécurité et les critiques à l'international fusent, certains demandant un retrait du prix Nobel à Peres. Le , le Premier ministre sortant est battu de justesse par le candidat du Likoud, qui recueille 50,5 % des voix. Pour beaucoup, cet échec sonne le glas de sa carrière politique.

L'historien controversé Ilan Pappé considère que Shimon Peres a été, malgré son rôle d'« artisan de la paix » dans le conflit israélo-palestinien, l'un des plus grands responsables de la « politique de colonisation des terres palestiniennes »[17] (l'opinion palestinienne le considérant comme un « criminel » qui a encouragé la Nakba)[18]. Selon L'Orient-Le Jour, en tant que Premier ministre israélien à l'époque, c'est sous son commandement qu'une base de l'ONU à Cana est touchée par un bombardement, dans lequel plus d'une centaine de personnes s'y étant réfugiés ont été tués[19].

Traversée du désert

Shimon Peres aux côtés de Yasser Arafat en 2001.

Shimon Peres continue d'agir en tant qu'« ambassadeur » non officiel d'Israël, grâce au prestige et au respect dont il jouit dans l'opinion publique internationale et dans les cercles diplomatiques. Il s'efforce de contrecarrer l'activité de propagande des cercles internationaux pro-palestiniens[réf. nécessaire]. L'année de sa défaite, le président de la Confédération suisse, Jean-Pascal Delamuraz, lui décerne le « prix de la fondation » lors du forum de Crans-Montana. En 1997, il fonde le Centre Peres pour la Paix, et reste un défenseur résolu des accords d'Oslo et de l'autorité palestinienne, en dépit des deux Intifadas.

Nommé ministre de la Coopération régionale par Ehud Barak le , il subit un nouvel échec personnel lors de l'élection présidentielle de 2000, lorsqu'il est battu, à la surprise générale, par Moshe Katsav. Contre toute attente, il accepte la fonction de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Ariel Sharon. Shimon Peres défend le droit pour Israël à une politique de sécurité, répond aux critiques internationales contre la « barrière de sécurité » élevée par l'État israélien. Il soutient la politique d'Ariel Sharon dans sa volonté d'utiliser les forces armées israéliennes pour contrecarrer la « guerre de la terreur », engendrée par les nombreux palestiniens transformés en bombes humaines, et pour déraciner l'infrastructure politique et militaire de la « résistance » palestinienne et de ses réseaux terroristes. Il qualifia toutefois l'assassinat, en , de Salah Shehadeh (Hamas), de « tragédie », en raison de l'importance des pertes civiles lors de ce bombardement. Il a très longtemps tardé à admettre l'idée d'un État palestinien souverain et ne reconnaît pas le fait de l'occupation israélienne, restant sur la position officielle (« territoires disputés »), ni l'idée d'un retrait de la totalité des territoires occupés[réf. nécessaire]. Il prend position en faveur de la guerre d'Irak de 2003, lors du Forum économique de Davos, où il déclare, notamment, que « la guerre contre le terrorisme commence par Saddam Hussein », et que la guerre en Irak « serait une très bonne chose pour la reprise de l'économie mondiale »[20].

Du Parti travailliste à Kadima

Shimon Peres est battu à l'élection interne du Parti travailliste de 2005 par Amir Peretz. Celui-ci précipite des élections législatives anticipées, en annonçant le départ des travaillistes du gouvernement Sharon.

Le , moins de 24 heures après l'hospitalisation du Premier ministre Ariel Sharon à la suite d'une hémorragie cérébrale, un des responsables de Kadima affirme sous certaines conditions que Shimon Peres devrait être nommé Premier ministre. Mais celui-ci annonce sur Aroutz 1, le , qu'il n'a pas l'intention de redevenir Premier ministre, même si cela lui était proposé. En revanche, il devient le numéro 2 (derrière Ehud Olmert) de Kadima, nouveau parti à vocation centriste créé par Sharon en vue des élections anticipées de mars 2006. Le , il démissionne de son poste de député pour lever les obstacles juridiques à la poursuite de sa carrière au sein de son nouveau parti[21].

Après la victoire de Kadima, il devient vice-Premier ministre du gouvernement de coalition qu'Ehud Olmert forme avec les travaillistes. Il a également le porte-feuille de ministre du Développement régional chargé de la Galilée et du désert du Néguev.

Président de l'État d'Israël

Candidat à l'élection présidentielle de 2007, il arrive en tête du premier tour à la Knesset le en obtenant 58 voix contre 37 pour Reuven Rivlin, le candidat du Likoud et 21 pour Colette Avital, présentée par le Parti travailliste. Aucun des trois candidats n'atteignant la majorité absolue de 61 voix requise pour être élu dès le premier tour, un second tour a lieu le même jour. Dès l'annonce des résultats du premier tour, ses deux concurrents se retirent de la course et déclarent leur soutien à Peres, lui laissant la voie libre. Il est élu président par 86 voix contre 23[22].

Shimon Peres à Davos en 2007.

Shimon Peres est investi président de l'État d'Israël le , après avoir prêté serment devant les membres de la Knesset pour un septennat. Il succède à Moshe Katsav, qui l'avait battu sept ans plus tôt, lors du précédent scrutin présidentiel. Le nouveau chef de l'État doit alors restaurer le prestige de la fonction du président de l'État d'Israël, mis en cause par des scandales de mœurs impliquant l'ex-président Katsav.

Le , Shimon Peres est le premier dirigeant l'État d'Israël à prononcer un discours devant la Grande Assemblée nationale de Turquie[23].

En , le président Peres reçoit, des mains de la reine Élisabeth II, les insignes de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George lors d'une cérémonie organisée au palais de Buckingham, à Londres. Lors de la cérémonie, le chef de l'État israélien s'est dit « très ému de recevoir, en tant qu'émissaire d'Israël, un tel honneur ».

Au Forum économique mondial de Davos de , Shimon Peres et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan ont une virulente discussion autour de l'intervention israélienne à Gaza. Le chef du gouvernement turc, énervé, déclare qu'il se « souvient très bien de ces enfants qui sont morts sur la plage ». Le président israélien réplique alors qu'il « faut savoir se mettre à la place des autres : que feriez-vous si des dizaines, des centaines de roquettes s'abattaient sur Istanbul ? »[réf. nécessaire]. Erdoğan décide alors de prendre ses affaires et de quitter le débat, acclamé par ses partisans de l'AKP qui voient en lui un héros. L'opposition turque rappelle cependant que l'État d'Israël reste un allié et que le Premier ministre Erdoğan a manqué de respect à un prix Nobel de la paix.

Le , Shimon Peres entame des consultations pour la formation d'un nouveau gouvernement. Dès lors, il se dit favorable à une grande coalition. Le 24 février, il ouvre la 18e Knesset. Le , Peres rencontre au Beit HaNassi, la résidence présidentielle, le vainqueur désigné des élections législatives, Benyamin Netanyahou et le charge de former un gouvernement. Le 31 mars, Netanyahou est nommé Premier ministre et est investi le lendemain par la Knesset.

Le pape Benoît XVI, en visite officielle en Israël en , est salué par le président Peres au Beit HaNassi. Le , il déclare « être près à aller par les airs, la terre, la mer, même à la nage, pour atteindre la paix »[24].

En 2011, le président des États-Unis Barack Obama lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté à la Maison-Blanche[24]

Après la présidence

Dernière activités

Retiré de la vie politique, il continue de voyager à l'étranger[25].

Bien que réputé infatigable, il est victime de deux malaises cardiaques en [25].

Mort et hommages

Le , après une rencontre avec des dirigeants d'entreprises de nouvelles technologies israéliennes et vingt-trois années jour pour jour après la signature des accords d'Oslo, Shimon Peres est victime d'un accident vasculaire cérébral majeur qui le laisse dans un état critique[26],[27]. Il meurt le 28 septembre 2016 des suites de cet AVC, au centre médical Chaim Sheba[28].

Fait rarissime aux États-Unis en l'honneur d'une personnalité étrangère, Barack Obama décide la mise en berne des drapeaux sur la Maison-Blanche, ainsi que tous les bâtiments officiels et militaires américains dans le pays et à l'étranger pour une durée de deux jours en hommage à Shimon Peres[29].

Tombeau de Shimon Peres au Mont Herzl.

Le , son corps est exposé à l'extérieur du Parlement, à Jérusalem[25]. Ses funérailles se déroulent à Jérusalem le lendemain, le , en présence de plusieurs personnalités internationales, parmi lesquelles le président français, François Hollande, et son prédécesseur Nicolas Sarkozy, le prince Charles, le président allemand, Joachim Gauck, le roi d'Espagne, Felipe VI, le président américain, Barack Obama, et son prédécesseur Bill Clinton, accompagné du secrétaire d'État John Kerry et de la conseillère à la sécurité nationale Susan Rice. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, est également présent[30]. Le Canada est représenté par le Premier ministre Justin Trudeau, ses prédécesseurs Stephen Harper et Jean Chrétien, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, et la chef du Parti conservateur, Rona Ambrose[31].

Sa disparition ne suscite pas autant d'hommages dans le monde arabe. Aucun chef d'État arabe ou député arabe israélien ne se déplace pour assister à ses obsèques, à l'exception du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas[32]. Alors que la Jordanie reste silencieuse, le président de l'Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, exprime sa « peine profonde » et envoie son ministre Sameh Shoukry à ses obsèques[33]. Dans les pays arabes, Shimon Peres est généralement décrit comme l'artisan de la « répression » et de la « colonisation juive » et comme le « boucher de Cana », en référence au bombardement de plus de cent civils libanais et palestiniens au sein d'un camp de l'ONU en 1996[34],[35],[36],[37],[32].

Détail des mandats et fonctions politiques

Shimon Peres avec Bill Clinton (Washington, 1996).

Prix et distinctions

Shimon Peres recevant le Prix Nobel de la paix le , aux côtés de Yitzhak Rabin et Yasser Arafat , « pour leurs remarquables avancées dans les négociations de paix entre Israël et la Palestine »

Décorations

Buste de Shimon Peres à Jérusalem.

Publications

  • David et sa fronde, éd. Stock, Paris, 1971
  • L'héritage des Sept, éd. Stock, Paris, 1981
  • La force de vaincre (entretien avec Joëlle Jonathan), éd. Centurion, Paris, 1981
  • Le Temps de la paix, éd. Odile Jacob, Paris, 1993
  • Combat pour la paix, éd. Fayard, Paris, 1995
  • Le Voyage imaginaire : Avec Théodore Herzl en Israël, éd. Éditions, Paris, 1998
  • Conversations avec Shimon Peres (entretien avec Robert Littell), Paris, Gallimard, 1998
  • Mon dernier rêve : La double hélice, éd. Baker Street, Paris, 1999
  • Que le soleil se lève, éd. Odile Jacob, Paris, 1999
  • Un temps pour la guerre, un temps pour la paix, éd. Robert Laffont, Paris, 2003
  • Un chemin vers la paix (entretien avec Christiane Vulvert), éd. Timée, Paris, 2006
  • 60 Ans de conflit israélo-arabe : Témoignages pour l'Histoire (avec Boutros Boutros-Ghali), éd. Complexe, Paris, 2006
  • Pensées et poèmes, éd. Éditions des Catalogues Raisonnés, Paris, 2008
  • (en) Ben-Gurion : A Political Life, éd. Schocken Books, Berlin, 2011
  • Avec nous, après nous...(avec Jacques Attali), éd. Fayard, Paris, 2013
  • Aucun rêve n'est impossible, éd. Baker Street, Paris, 2017

Notes et références

Notes

  1. Par intérim du au .
  2. Il célébrait son anniversaire notamment en suivant le calendrier hébreu, à la date du 20 Av, qui correspondait au 2 août lors de sa naissance en 1923, qui correspond au 4 août en 2007, au 21 août en 2008 et au 10 août en 2009 : cf. Greer Fay Cashman, « Peres turns 84 today… and on Shabbat », The Jerusalem Post, 1er août 2007.

Références

  1. Sa fiche sur le site internet du Premier ministre d'Israël.
  2. (en) « SHIMON PERES », sur peres-center.org (consulté le )
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  4. « Qui était Shimon Peres, le dernier des pères fondateurs d’Israël ? », LCI, (lire en ligne, consulté le )
  5. Frédérique Schillo, La politique française à l'égard d'Israël : 1946-1959, Bruxelles, André Versaille, , 1076 p. (ISBN 978-2-87495-175-6 et 2874951757)
  6. Michaël Bloch, « Shimon Peres, l'homme de paix qui ne savait pas gagner une élection - leJDD.fr », LeJDD.fr, (lire en ligne, consulté le )
  7. Laurent Zecchini, « Shimon Pérès, le nucléaire israélien et "l’option Samson" », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Les multiples visages de Shimon Pérès », Orient XXI, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Le jour où Shimon Peres voulut vendre l'arme nucléaire au régime de l'apartheid | Slate Afrique », Slate Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  10. Brigitte Dusseau, Agence France-Presse, « Décès de Lauren Bacall, actrice mythique de l'âge d'or d'Hollywood », sur La Presse, le 12 août 2014.
  11. Nirit Anderman, « Shimon Peres remembers 'very strong, very beautiful' relative Lauren Bacall », Haaretz, Tel Aviv, (lire en ligne)
  12. Le jour où Shimon Peres voulut vendre l'arme nucléaire au régime de l'apartheid, Slate Afrique, 28 septembre 2016.
  13. Walid Charara et Marina Da Silva, « Obstinada resistencia en el Sur del Líbano », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
  14. « Jeremy Corbyn, les Palestiniens et l'antisémitisme », Orient XXI, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Yitzhak Rabin, le “camp de la paix” frappé au cœur », Marianne, no 644, août 2009.
  16. Christophe BOLTANSKI, « Shimon Pérès le guerrier, piégé par sa stratégieJusqu'à hier matin, 80 % des Israéliens soutenaient leur Premier ministre et l'intervention militaire. », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  17. Ilan Pappe, « Shimon Peres from the perspective of his victims », sur electronicintifada.net/,
  18. Sylvain Moreau, « La semaine où… Shimon Pérès est mort », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  19. « Massacre de Cana, colonisation, accords d'Oslo... Shimon Peres en quelques points », sur lorientlejour.com,
  20. Afsané Bassir-Pour, « Une marche vers la guerre jugée inéluctable par les autres participants », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
  21. « Shimon Peres quitte la Knesset », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « Peres elected Israel's president », BBC News, (lire en ligne).
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  24. Cambridge University Press, The Political Psychology of Israeli Prime Ministers: When Hard-Liners Opt for Peace, Yael Aronoff, 2014, p.149.
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  33. « At Shimon Peres’s funeral, world leaders gather for a final farewell », sur Washington Post (consulté le )
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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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