Blamont

Blamont est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Pour les articles homonymes, voir Blamont (homonymie) et Blâmont.

Blamont

La mairie de Blamont.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Montbéliard
Intercommunalité Pays de Montbéliard Agglomération
Maire
Mandat
Serge Delfils
2020-2026
Code postal 25310
Code commune 25063
Démographie
Gentilé Blamontais, Blamontaises [1]
Population
municipale
1 210 hab. (2019 )
Densité 120 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 23′ 11″ nord, 6° 50′ 56″ est
Altitude Min. 403 m
Max. 603 m
Superficie 10,06 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Montbéliard
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Maîche
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Blamont
Géolocalisation sur la carte : France
Blamont
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Blamont
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Blamont

    Ses habitants se nomment les Blamontais et Blamontaises.

    Géographie

    Blamont est située sur le plateau de Blamont (Lomont), à environ 600 m d'altitude. Les communes ci-dessous appartiennent également au plateau du Lomont :

    Urbanisme

    Typologie

    Blamont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montbéliard, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 137 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (46,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (46,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (46,4 %), terres arables (28,1 %), prairies (17,7 %), zones urbanisées (7,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Blanmunt en 1232 ; Blammont en 1282 ; Blamont en 1284 ; Blanemont en 1309 ; Blandimonte en 1366 ; Blammont en 1373 ; Albo monte en 1447 ; Blarmont en 1588 ; Blantmont en 1611 ; Blasmont en 1717[9].

    Histoire

    Il semble que l'étymologie de Blamont soit celtique, blan signifie cime et mon source[10].

    L'agglomération se constitue à partir du XIIe siècle et est dotée de fortifications dès cette période. Un château est construit sur un éperon rocheux dominant le village et relié à celui-ci par un ouvrage avancé. Il est de forme carrée, flanqué d’un réduit d’entrée de forme trapézoïdale. Deux cents hommes peuvent y loger. Les remparts sont composés de murailles épaisses. Il sera assiégé à plusieurs reprises aux XVe, XVIe et XVIIe siècles[11].

    En 1283, la seigneurie de Blamont avec celle du Clémont et du Châtelot furent soustraites des possessions des comtes de Montbéliard afin d'être remises à Thiébaud IV de Neuchâtel-Bourgogne qui était le petit-fils de Thierry III de Montbéliard ; en 1377 ce fut le tour de celle d'Héricourt de les rejoindre[12].

    Au XIVe siècle, il sera fait le bornage des terres de Blamont pour éviter des frictions avec les Montbéliard, le seigneur de Neuchâtel-Bourgogne était représenté à Blamont par Esme Peurresey, écuyer, en qualité de châtelain et Huguenin de Willafans, seigneur de Fay comme bailli[12].

    La seigneurie se composait de 13 paroisses en plus de la petite ville de Blamont. Celle-ci était le siège d'un commandement, d'un bailliage, d'une église, de halles, d'un château[13], d'un hôpital fondé en 1351 par le seigneur de Neuchâtel-Bourgogne avec le patronage et les dîmes de plusieurs églises pour subvenir à ses besoins[14] et d'une perception comme en témoigne la présence de Jehan Luclat de Blamont, cité comme receveur du seigneur de Neuchâtel-Bourgogne lors d'une vente le 28 décembre 1396[15]. Parmi les terres que Blamont administre sont celles de Soyhières avec ses dépendances et son château, les droits sur les moulins de Laufon et les territoires de Porrentruy et de Beurnevésin, tout cela fut donné le 26 septembre 1402 par Thiébaud VIII de Neuchâtel à Jean et Thiébaud de Blamont : Nous Thiebaut seigneur de Nuefchastel et conte de Blancmont... donnons, baillons, cedons et transportons a tous iour maix a jehan et a thiebaut de Blancmont frere, nos bien amez escuiers, fils de feu Perrin de Roiche, jadix escuier...touz les droits, actions, raisons et réclamations quelconques, que nous houons, pouhons et deibuons hauoir es villes, finaige et territoires de Pourrentrui et de Burneuesin du dyocese de besancon, au chaistel et fourteresce de Soyeres du dyocese de Basle, et a toute la terre, appartenance et appendisses audit chaistel et fourteresce...et sur les molins de la ville de Loffons dudit diocese de Basle...que feu Jehan Henri de Dele escuier tenoit... Ce fief sera renouvelé le 15 décembre 1403[15].

    Sa charte de franchise lui avait été remise en décembre 1308 par Thiébaud IV de Neuchâtel-Bourgogne[16]. Ce dernier, en décembre de cette année, fait plusieurs concessions aux habitants, tant à ceux du bourg de la halle, qu'à ceux du bourg-dessus qu'il déclare francs de toutes espèces de mainmorte, servitude, exactions, tailles, corvées et charuages[14].

    Assaut de Blamont par les Alsaciens et Suisses en 1475, Zürcher Chronik (chronique de Zurich), XVe siècle.

    Lors de la guerre de Bourgogne, les Bernois dévastèrent Blamont durant l'été 1473. Le 31 juillet 1475, les Alsaciens et Suisses (4 000 hommes environ) entament le siège du château occupé par les troupes bourguignonnes et en obtiennent la reddition en août 1475[14]. Le 28 mai 1477, un traité est conclu à Zurich entre la duchesse Marie de Bourgogne et les cantons suisses, il est décidé qu'Héricourt et Châtelot serait à l'archiduc Sigismond tandis que Blamont et Clémont reviendrait à l'évêque de Bâle. Ce dernier les restituera en 1478 aux Neuchâtel-Bourgogne[15].

    À la mort de Guillaume de Neuchâtel-Bourgogne, l'empereur Maximilien en qualité de comte de Bourgogne, ordonnait en 1506 que son procureur-général au bailliage d'Amont se déclare comme propriétaire du fief de Blamont en totalité pour en empêcher la main mise d'Ulric VI de Wurtemberg-Montbéliard. Malgré cela les comtes de Montbéliard reprirent la seigneurie et firent reconstruire le château de Blamont en 1546 qu'ils utilisèrent comme résidence d'été[14]. Après la conquête française, le château reçoit quelques améliorations : Vauban estime que l’escarpement est bien conçu ; Il n’y propose que des modifications mineures. Il revient en 1687 avec un projet plus important visant à une refonte complète des extérieurs. Finalement, seuls un abri casematé et une tour bastionnée seront construits[11]. À partir de 1699, une garnison est installée[14].

    Au début de la campagne de France, l'armée bavaroise, partie de la Sixième Coalition, s'empare par surprise du fort de Blamont le  : une compagnie d'infanterie et un peloton de chevau-légers, sous la conduite du capitaine von Heidegger (ou von Heideck), franchissent le pont-levis et désarment la petite garnison ; ils s'emparent de 12 canons, un mortier et une quantité de munitions[17],[18].

    Le bâtiment casematé et la tour bastionnée du début du XVIIIe siècle sont les seuls vestiges du fort de Blamont, car un autre château a été bâti sur son emplacement en 1814.

    En 2017, la ville est choisie comme lieu de tournage par l'équipe NX Télévision lors du Festival du Film d'1 Jour.

    Héraldique

    Blason de la commune

    Blason
    D'argent à trois monts d'azur[19].
    Détails
    Armes parlantes (Blanc et Monts).
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1953 1977 Félix Trabbia SFIO-PS Boulanger
    Conseiller général du Canton de Hérimoncourt (1958-1976)
    mars 2001 mai 2020 Claude Perrot[20] DVG Médecin
    mai 2020 En cours Serge Delfils [21]    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].

    En 2019, la commune comptait 1 210 habitants[Note 3], en augmentation de 3,6 % par rapport à 2013 (Doubs : +2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    615543533641679675698718686
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    624645720646694641655669671
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    632563514417512583594533724
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    7317281 0451 0211 0261 0421 1061 1311 097
    2014 2019 - - - - - - -
    1 1971 210-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    • Charles-Nicolas Méquillet (1728-1802), général des armées de la République, né à Blamont, décédé à Bondeval.
    • Jean Nicolas Méquillet (1736-1822), général des armées de la République, né à Blamont, décédé à Héricourt (Haute-Saône).
    • Albert Perronne, scientifique suisse (1891-1982).
    • Charles-François-Philibert Masson, (1761-1807), scolarité à Montbéliard puis part travailler dans l'horlogerie à Neufchâtel, plus tard il se rend en Russie où il devint l'instituteur des enfants du comte Solhkol, ministre de la Guerre, il est admis à la cour du Tsar de Russie. En raison de ses sympathies pour les révolutionnaires français, il est expulsé, s'installe quelque temps en Allemagne puis revient en France où il publie Mémoires secrets sur la Russie, le poème les Helvétiens, le roman la nouvelle Astrée, des odes dont l'une sur la fondation de la république a été couronnée par l'Institut en 1802, une statistique du département de Rhin et Moselle, un cours mémorial de géographie, les jardins de Samboursky[14].
    • Le marquis de Sade y situe une partie de l'action de son roman Aline et Valcour.
    • Jules Viette (1843-1894), ministre de l'agriculture sous la 3e république. Place des tilleuls, un monument salue sa mémoire[26].
    • Florent Schmitt (1870-1958), compositeur est né à Blamont.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Annuaire départemental du Doubs, 1842, p. 64.
    • Ephéméride du comté de Montbéliard, charles Leopold Eberhard Duvernoy, 1832,
    • Géographie universelle, tome 5, Anton Friedrich Büsching, p. 591.
    • Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, volume 1, Jacquin, 1838, p. 469.
    • Monuments de l'histoire de l'ancien évêché de Bale, volume 5, Joseph Trouikllat, 1867, p. 188, 189, 190, 701, 863, 865.
    • Recherches historiques sur la ville, la principauté et la république de Mandeure (Epomnaduodurum), Euglene Augustin Bouchey, 1862, p. 344, 363, 364.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/doubs-25
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 1, BESANÇON, CÊTRE, .
    10. annuaire départemental
    11. http://www.sites-vauban.org/Fort-de-Blamont
    12. Recherches historiques sur la ville de Mandeure
    13. Géographie universelle
    14. Ephéméride du comté de Montbéliard
    15. Monuments de l'histoire
    16. Mémoires et documents
    17. Versuch einer militärisch-historischen Darstellung des grossen Befreiungs-Krieges, tome 2, Weimar, 1815, p. 55-56.
    18. Maurice-Henri Weil, La Campagne de 1814 d'après les documents des archives impériales et royales de la Guerre à Vienne, t. 1, Paris, L. Baudouin, 1891, p. 21.
    19. e forum de www.cancoillotte.net ; le franc-parler Comtois ; site:forum.cancoillotte.net ; consulté le:31 janvier 2021
    20. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
    21. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    26. « Monument à Jules Viette – Blamont | E-monumen », sur e-monumen.net, (consulté le ).
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