Mardyck

Mardyck (nom d'origine: Mardijk en flamand[1]) est une ancienne commune française, associée à Dunkerque, située dans le département du Nord et la région Hauts-de-France.

Ne doit pas être confondu avec Fort-Mardyck.

Mardyck

Entrée de Mardyck.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Commune Dunkerque
Intercommunalité Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral
Statut Commune associée
Maire délégué Fabienne Castel
Code postal 59279
Code commune 59380
Démographie
Gentilé Mardyckois
Population 292 hab. (2019 )
Densité 34 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 01′ 10″ nord, 2° 15′ 02″ est
Superficie 8,69 km2
Élections
Départementales Grande-Synthe
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration Dunkerque
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Mardyck
Géolocalisation sur la carte : France
Mardyck
Géolocalisation sur la carte : Nord
Mardyck
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Mardyck
Liens
Site web http://www.ville-dunkerque.fr/fr/je-vis-adunkerque/mardyck-commune-associee/index.html

    Histoire

    Avant 1789

    Mardyck était le point d'arrivée sur la côte d'une voie romaine venant de Cassel et traversant toute la Flandre maritime[2].

    Mardyck jouxte l'ancien hameau de Fort-Mardyck ; les deux subissent les mêmes évènements. De ce fait, dans certains textes, avant le rattachement à Dunkerque, les deux communes sont quasiment considérées comme étant les mêmes.

    Avant la Révolution française, la paroisse était incluse dans le diocèse de Thérouanne, puis à la disparition de celui-ci dans le diocèse de Saint-Omer[3].

    La terre de Mardyck a été donnée à l'abbaye de Saint-Bertin de Saint-Omer en 959 par le comte de Flandre Arnould Ier[4].

    Vers 1132, Emma, abbesse de l'abbaye d'Origny, après de longues contestations, renonce au profit de l'abbaye de Saint-Martin (Abbaye de Saint-Martin-aux-Bois?) à la possession d'une pêcherie que son monastère possédait à Mardyck[5].

    Mardyck releva de la châtellenie de Bourbourg jusque vers 1140, époque où elle fut rattachée à la châtellenie de Bergues. Vers 1168, elle reçut du comte de Flandres Philippe d'Alsace, une keure ou charte communale avec les privilèges associés à ce statut et un scel (sceau) vers 1168, réaffirmée en 1218 par la comtesse Jeanne de Constantinople et en 1350 par le comte Louis II de Flandre (Louis de Male)[6].

    En 1209, les marins de Mardyck passent un accord avec l'abbaye de Saint-Winoc de Bergues, au sujet du prélèvement de la dîme des harengs, les témoins étant les doyens de Bourbourg, Pène (Noordpeene) et de Bergues[7].

    En , le roi Philippe IV le Bel, vainqueur du comte de Flandre Gui de Dampierre, confirme aux villes de Flandre, dont Bergues, Bourbourg, Mardyck, leurs lois et libertés, moyen d'assurer le calme dans ces villes[8].

    En 1328, quasi toute la Flandre (y compris Bourbourg, Bergues, Mardyck, , Gravelines, Bailleul, Dunkerque, Bruges, Courtrai, Ypres etc.) se révolte contre le comte de Flandre Louis de Nevers, les villes sont excommuniées. Le roi de France Philippe VI de Valois secourt le comte et écrase les Flamands à la bataille de Cassel, en 1329, le roi autorise l'archevêque de Reims, l'évêque de Senlis et le doyen de Rouen à lever l'interdit (l'excommunication) encouru du chef d'infraction à la paix[9].

    Par la suite, Mardyck se retrouve plusieurs fois prise dans des conflits ou est connue pour des évènements inhabituels :

    En 1658, Louis XIV, âgé de 20 ans, en pleine campagne militaire tombe malade à Mardyck et fut transporté à Calais. D'après le descriptif de la maladie, il avait contracté ce qui fut considéré comme étant une fièvre typhoïde (en fait il s'agissait d'une grave intoxication alimentaire. Il en guérit à force (ou malgré) de purgations, saignées, et d'administration d'antimoine[11].

    Par le traité des Pyrénées en 1659 entre la France et l'Espagne, l'Espagne cède Mardyck, Bourbourg, Gravelines à la France mais Mardyck fait partie du territoire autour de Dunkerque cédé par la France à l'Angleterre à la suite de la bataille des dunes.Les Anglais améliorent les fortifications de Mardyck.

    , achat de Dunkerque, de Mardyck et de Fort-Mardyck pour 400 000 £ à Charles II d'Angleterre.

    Les fortifications de Mardyck sont démolies en 1664 après celles construites à Dunkerque et Gravelines[12].

    En 1714, la France creuse un nouveau port à Mardyck à la suite des traités d'Utrecht de 1713, lesquels imposent la destruction du port de Dunkerque et des fortifications de la ville; on pense donc à Mardyck pour tenter de creuser un nouveau port, mais les installations sont détruites après le traité de 1717 (Paix de La Haye)[13]. Le port de Mardyck ne pouvait de toutes façons être une solution satisfaisante, en raison de bas fonds, de vase, de grands risques courus par les bateaux, seul le rétablissement de la situation de Dunkerque dans le courant du siècle[14].

    Depuis 1789

    En 1789, Martin Liévin Palmaert, curé desservant de Mardyck est désigné comme suppléant des représentants du clergé aux Etats généraux de 1789 ; à la suite de la démission d'un titulaire, il siège à l'Assemblée constituante en 1790, et prête serment dans le cadre de la Constitution civile du clergé (serment par lequel le clergé prête serment de fidélité à la Constitution)[15].

    Jusqu'en 1792, le village de Mardyck est sous la souveraineté du Royaume de France. En 1790, il se trouve dans le département du Nord nouvellement créé[16].

    En 1793, le village devient officiellement une commune, au sein du canton de Dunkerque. La commune et ce canton font partie du district de Bergues, qui devient en 1801 l'arrondissement de Bergues puis en 1803 celui de Dunkerque. La commune fait partie après 1801 du canton de Dunkerque-Ouest.

    En 1800, a lieu le rattachement de l'ancien hameau devenu commune de Fort-Mardyck.

    Pendant la première guerre mondiale, Mardyck fait partie en 1917 du commandement d'étapes de Spycker, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front[17]. La commune fait également partie du commandement d'étapes installé en 1916, à Grand-Millebrugghe, et en 1917-1918, de ceux situés à Petite-Synthe puis à Coudekerque-Branche, et Téteghem[17]. La commune est le siège d'un parc automobile pour toute la région[17].

    Le 6 décembre 1917, des bombes sont tombées sur Mardyck sans faire de victimes[18].

    En 1940, création, par l'occupant allemand, d'un terrain d'aviation qui servit notamment pour les chasseurs de la JG-2[19].

    La raffinerie des Flandres construite en 1974 sera la dernière raffinerie construite en France.

    La commune s'est associée avec Dunkerque en 1980 et fait partie du canton de Grande-Synthe

    En 1999, la population était de 372 habitants.

    Géographie, environnement

    La commune a bénéficié d'une opération de renaturation avec la coulée verte restaurée par le conseil général et la communauté urbaine ayant vocation de corridor biologique et d'accueil de la faune et de flore sauvages. C'est un élément du maillage écologique régional (trame verte et bleue), qui contribue à une amélioration de la naturalité du paysage[20].
    Les travaux ont été menés ainsi qu'à Loon-Plage en trois phases de 1999 à 2001, sur 28 hectares en cherchant à valoriser l'écopotentialité des sites. Les écologues y ont recreusé des dépressions humides (dont un hectare de marais à la place d’une ancienne route), restauré des pelouses sèches dont de type steppiques, des prairies (qui ont rapidement retrouvé une flore riche, dont l’erigeron âcre, la bugrane épineuse ainsi que l’ophrys abeille) sur des terres agricoles antérieurement labourées. Huit hectares ont été boisés avec des essences régionales et les berges de 2,6 km de canaux et watergangs ont été renaturées ou bordées des traditionnels saules têtards, caractéristiques des polders régionaux[20]
    Les gestionnaires ont notamment constaté le retour du Callitriche truncata et de l’œnanthe aquatique dans les watringues, ainsi que de la samole de Valerand, de la chlora perfoliée, de la petite centaurée d’une espèce d’eleocharis et d'un gnaphalium (gnaphale jaunâtre) dans les zones sableuses. L'investissement était de 460 000 euros sur 3 ans (1,62 euro/m2)[20].

    Communes limitrophes

    Drapeau

    Mardyck a son propre drapeau : fascé de 6 pièces horizontales azur et or[21].

    Héraldique

    En 1989, Mardyck modifia ses armoiries qui sont devenues : D'azur à une barque d'or, portant un saint Nicolas de carnation, vêtu d'argent et d'or, crossé et mitré du même, et bénissant de la dextre, trois enfants à ses pieds le regardant[22],[23].


    Armories d'origine de Mardyck jusqu'en 1989 : D'azur à une barque d'or, portant un Saint Nicolas de carnation, vêtu d'argent et d'or, crossé et mitré du même, et bénissant de la dextre[24],[25].


    Liste des maires[26]

    Maire en 1802-1803 : Ant. Cagniard[27].

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1853 1865 Henri Geersen    
    1866 1875 Edouard Longueval    
    1876 1888 Henri Cocquillier    
    1888 1900 Emile Mormentyn    
    1900 1904 Henri Cocquillier    
    1904 1921 Louis Vandevelde    
    1921 1926 Henri Geersen    
    1926 1943 Emile Debril    
    1943 1947 André Letrez    
    1947 1959 Paul Vandevelde    
    1959 1979 Abdon Pynthe[28]   Agriculteur.
    Les données manquantes sont à compléter.

    Liste des maires-délégués

    Liste des maires-délégués successifs représentant Mardyck au conseil municipal de Dunkerque
    Période Identité Étiquette Qualité
    1980 1983 Abdon Pynthe[29]   Agriculteur.
    1983 1989 Abdon Pynthe[30]   Agriculteur,
    Conseiller communautaire à la Communauté urbaine de Dunkerque de 1971 à 1989[31].
    1989 2014 Gérard Blanchard PS retraité de la Fonction publique,
    Conseiller communautaire à la Communauté urbaine de Dunkerque de 2008 à 2014[32].
    2014 En cours Fabienne Castel SE Gestionnaire de paye[33],
    Conseillère communautaire à la Communauté urbaine de Dunkerque depuis 2014.
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    224634628649348389410411413
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    415448436425449440419420425
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    465462425418426392406262345
    1962 1968 1975 1999 2006 2011 2016 2019 -
    330331323372346285310292-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[34].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Économie

    Vie quotidienne

    À Mardyck se trouvent:

    • Une école primaire (fermée en par manque d'élèves)
    • Une piscine (avec sauna et solarium)
    • Une salle de sport
    • Une maison de village
    • Terrain de motocross
    • Des boulodromes
    • Un city stade
    • Des terrains de football
    • Des aires de jeux pour enfants
    • Une salle des fêtes
    • Un café

    Festivités

    On y fête:

    Personnalités

    Notes et références

    1. Centre de Recherche généalogique Flandre-Artois
    2. Mr Bergerot, <<Vie de Saint-Folquin>>, dans Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1855, p 90 à 131, lire en ligne
    3. Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 66, lire en ligne.
    4. Henri Piers, Histoire de la ville de Bergues-Saint-Winoc: notices historiques sur Hondschoote, Wormhoudt, Gravelines, Mardick, Bourbourg, Watten, etc, Imprimerie de Vanelslandt, (lire en ligne), p. 116 et 122
    5. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1132.
    6. Georges Dupas, Seigneuries et seigneurs de la châtellenie de Bourbourg, Editions Galaad Graal, , p. 18
    7. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904, Tome III, Année 1209.
    8. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VI, Année 1297, mois de septembre.
    9. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904, Tome IX, Anne 1329.
    10. Henri Piers op. cit. page 117
    11. Bulletin de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Année 1898, pages 79 -80, lire en ligne.
    12. Henri Piers op. cit. page 120
    13. Henri Piers op. cit. page 121
    14. Raymond de Bertrand  Le port et le commerce maritime de Dunkerque au XVIIIe siècle », dans Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 112-407, lire en ligne.
    15. « Martin, Liévin Palmaert »
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. « Journaux des marches et opérations des corps de troupe - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
    18. Journal de marche du commandement d'étapes de Petite-Synthe, novembre 1917-janvier1918, page 16, lire en ligne.
    19. Michael Holm, « Jagdgeschwader 2 », sur www.ww2.dk (consulté le )
    20. Dossier : « Tourbières ; le point sur leur gestion » ; Revue Espaces naturels n' 11 • Juillet 2005
    21. Source: Cyberflag
    22. Raymond de Bertrand 1852.
    23. « 404 », sur Communauté urbaine de Dunkerque (consulté le ).
    24. http://www.ville-dunkerque.fr/fileadmin/user_upload/Les_Mags_de_la_ville/DK_Mag/2012/225-janvier2012/DKM225.pdf
    25. « Nuttige gegevens vooral voor zoektochten in ✝West-Vlaanderen (Frans Nijs) », sur telenet.be (consulté le ).
    26. liste des maires Mairie de Mardyck
    27. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 272, lire en ligne.
    28. http://www.lepharedunkerquois.fr/actualite/Dunkerque/2010/12/08/a-300-on-aurait-fait-quoi.shtml
    29. Lalu, Christian, « Annexe. — Les organigrammes des grandes villes », Annuaire des Collectivités Locales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 1, no 1, , p. 701–809 (lire en ligne, consulté le ).
    30. Procès-verbal du Conseil municipal du 12/03/1983
    31. Service relation publique de la Communauté Urbaine de Dunkerque.
    32. « 404 », sur Communauté urbaine de Dunkerque (consulté le ).
    33. « Conseil municipal de Dunkerque : le trombinoscope des adjoints », sur La Voix du Nord (consulté le ).
    34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    35. Notice no IA59002597, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    36. Source: EED Espace eolien Developpement et Source: Wind power, Champs éolien de Mardyck

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    Lien externe

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