Saint-Jean-Trolimon
Saint-Jean-Trolimon [sɛ̃ ʒɑ̃ tʁɔlimɔ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Jean.
Saint-Jean-Trolimon | |
L'église paroissiale. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Quimper |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Bigouden Sud |
Maire Mandat |
Jean-Edern Aubrée 2020-2026 |
Code postal | 29120 |
Code commune | 29252 |
Démographie | |
Gentilé | Trolimonnais |
Population municipale |
933 hab. (2019 ) |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 52′ nord, 4° 17′ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 56 m |
Superficie | 14,68 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Penmarch (banlieue) |
Aire d'attraction | Quimper (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Plonéour-Lanvern |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
Géographie
Description
Saint-Jean-Trolimon est située à la pointe de la Bretagne dans le Finistère-sud, en pays Bigouden. La commune dispose d'une façade littorale donnant sur la baie d'Audierne, une partie de la plage de Tronoan (Tronoën) et des dunes la bordant lui appartenant.
Saint-Jean-Trolimon est implantée au sud-ouest du Finistère dans le canton de Plonéour-Lanvern. Elle est située et à 24 km au sud-ouest de Quimper, son chef-lieu d'arrondissement, à 4 kilomètres à l'ouest de Pont-l'Abbé et à 5 km au sud de la vaste commune de Plonéour-Lanvern, dont une langue de terre qui s'avance jusqu'à la mer au niveau de l'étang de Saint-Vio sépare le finage communal en deux parties ; la partie sud, où se trouve le bourg, est aussi au sud et au sud-est limitrophe de Plomeur, et contient comme principaux hameaux Tréganné, Kerfilin, Kérioret, Ouernel, Tronoan et Stand ; tandis que la partie nord, plus petite en superficie, est totalement enclavée dans la commune de Plonéour-Lanvern et contient comme principaux hameaux Kerstrad, Kersine, Kergonan, Kerbascol et Saint-Ivy ; elle correspond à l'ancienne trève de Gorré-Beuzec[1].
- Les dunes bordant la plage de Tronoan et leur végétation naturelle à proximité de Kerdraffic, à la limite des communes de Plomeur et Saint-Jean-Trolimon.
- Tronoan (Tronoën) et les écarts avoisinants vus du GR 34, qui parcourt la lande en arrière du cordon de dunes bordant la plage de Tronoan ; au premier plan une zone de paluds.
- Lande fleurie près de Tronoan (Tronoën) en Saint-Jean-Trolimon.
La superficie de la commune est de 1 468 hectares ; son altitude varie entre 0 et 56 mètres[2].
Linguistiquement, Saint-Jean-Trolimon se situe dans la zone du breton cornouaillais.
Lieux-dits et écarts
Les hameaux de Gorré Beuzec, Kerbascol, Kerlaoudec, etc.. forment une exclave de la commune de Saint-Jean-Trolimon entre les territoires des communes de Tréguennec et Ploneour-Lanvern.
Le lieu-dit de Tronoën, à l'ouest de la commune, donne accès au littoral de la Baie d'Audierne.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pont-L'abbe », sur la commune de Pont-l'Abbé, mise en service en 1994[9] et qui se trouve à 4 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12,8 °C et la hauteur de précipitations de 993,3 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et à 14 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 11,5 °C pour la période 1971-2000[13], à 11,8 °C pour 1981-2010[14], puis à 12 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Saint-Jean-Trolimon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[16],[17],[18]. Elle appartient à l'unité urbaine de Penmarch, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[19] et 22 587 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[20],[21].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[22],[23].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[24]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[25],[26].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (85,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (42,9 %), terres arables (27,1 %), prairies (13,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,4 %), zones urbanisées (3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,8 %), zones humides côtières (1,5 %), forêts (0,8 %)[27].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[28].
Logement
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 568, alors qu'il était de 473 en 1999[Insee 1].
Parmi ces logements, 71,7 % étaient des résidences principales, 25,8 % des résidences secondaires et 2,5 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 97,3 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 1,9 % des appartements[Insee 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 83,2 %, en hausse par rapport à 1999 (74,6 %)[Insee 3].
Toponymie
La paroisse de Saint-Jean-Trolimon est notée « Treffrumon » dans des actes de 1389 et 1395, « Trolymon » en 1536, « Saint-Jean-Rumon » en 1690 et « Saint-Jean » en 1815. Les formes anciennes montrent que Trolimon est composé de deux éléments bretons : treff devenu tro, qui signifie « village », ici avec le sens de trève[n 1], et d'un nom de saint, Rumon, également honoré à Audierne[n 2] et dans la Cornouailles britannique[Note 7]. Rumon est l'ancien saint patron de la trève avant qu'il ne soit remplacé par saint Jean (-Baptiste) dans le courant du XVIIe siècle[n 3],[29].
Histoire
Préhistoire
Le sable venu de la Baie d'Audierne, déposé par le vent, a recouvert et conservé intacts sur l'ensemble de la commune une allée couverte et d'importants sites archéologiques de l'âge du fer.
La nécropole gauloise de Kerviltré (Kerveltré) se situe dans un champ dénommé Parc-an-Menhir, en forme de monticule, où s'élevaient autrefois cinq menhirs dont quatre ont été renversés, brisés et leurs pierres en partie utilisées pour des constructions, un seul subsistant avec des traces de six cupules sur l'une de ses faces. Vingt et une urnes cinéraires furent trouvées par le propriétaire qui les brisa, espérant y trouver un trésor caché ; elles contenaient des restes d'os humains calcinés et des bracelets en bronze. Deux autres urnes trouvées en 1874 par le propriétaire contenaient des objets archéologiques qui furent vendus à vil prix à un orfèvre, mais quelques objets conservés furent sauvés par Paul du Chatellier, alors informé de ces découvertes et qui entreprit une campagne de fouille en 1875 qui permit de découvrir d'autres urnes, des squelettes et de nombreux objets archéologiques, ainsi qu'une cachette de fondeur située à proximité. Deux cents mètres plus au nord, un terrain tout couvert de monticules, au nombre d'environ 150, sont les restes des habitations[30].
- Stèle gauloise datant de l'âge du fer (réimplantée au Musée de la préhistoire finistérienne de Penmarch)
- Objets archéologiques trouvés dans la nécropole gauloise de Kerviltré (dessins de Paul du Chatellier) 1.
- Objets archéologiques trouvés dans la nécropole gauloise de Kerviltré (dessins de Paul du Chatellier) 2.
- Urne funéraire trouvée à Tronoën en Saint-Jean-Trolimon (Musée de la préhistoire finistérienne de Penmarc'h).
- Statuette d'Osiris trouvée dans l'oppidum de Tronoën [à gauche sur la photographie].
- La stèle cannelée de Kerveltré.
La stèle cannelée de Kerveltré, brisée en quatre morceaux, a été réparée au ciment blanc et redressée à une centaine de mètres de son site d’origine.
L'Oppidum de Tronoën, fouillé par Paul du Chatellier[31] (une statuette en bronze d'Osiris y fut alors découverte[32]) ; le site fut réutilisé par la suite par les Romains : des statuettes votives indiquent qu'il existait à cet endroit un temple consacré à Vénus anadyomène[1].
D'autres sites préhistoriques existent sur le territoire communal : la cachette de fondeur de Rugaoudal ; la galerie souterraine de Castellou-Peron[33] ; les stèle de Kerbonnevez (qui présente trois cupules à son sommet), de Castellou-Braz et celle située devant l'église datent de l'âge du fer et sont en leucogranite de Pont-l'Abbé.
Époque moderne
Le calvaire de Kerfilin, dit aussi de Kerfilha, ou Croas an Istilli, ou Croas an Esquidi ("Croix des Abcès), avec ses bubons répartis sur le fût qui évoquent la peste, aurait été érigé en 1505 pour remercier le ciel d'avoir mis fin à l'épidémie[34].
Cette commune est connue pour son rôle lors de la révolte des bonnets rouges survenue en Bretagne en 1675. C'est sur son territoire, à la chapelle de Notre-Dame de Tréminou, que fut discuté et voté l'un des codes paysans.
La chapelle Saint-Evy desservait, pour les baptêmes et les mariages seulement, l'enclave de Gorré-Beuzec, séparée du bourg par une langue de terre de Plonéour-Lanvern qui s’avance vers la mer, les enterrements se célébrant au bourg de Saint-Jean-Trolimon où se trouvait le cimetière.
Révolution française
La trève de Saint-Jean-Trolimon, qui comprenait alors 29 feux, élit deux délégués, Nicolas Le Pape et Jacques Carot, pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789[35].
Saint-Jean-Trolimon est érigé en commune lors de la révolution française, sur la base d'une trève qui dépendait de la paroisse de Beuzec-Cap-Caval[n 4],[29]. L'enclave de Gorré-Beuzec fut alors rattachée à Saint-Jean-Trolimon contre la volonté de ses habitants qui auraient souhaité être rattachés soit à Plonéour, soit à Tréguennec[36].
Cette ancienne trève de Beuzec était fort réduite puisqu'elle ne comportait que 14 villages. On y ajouta 12 villages de l'ancienne paroisse-mère de Beuzec, avec la chapelle de Tronoën, ainsi que la totalité de l'enclave de Saint-Evy. La nouvelle commune présentait une bien étrange figure avec un bourg adossé à sa frontière orientale, et un territoire s'étendant jusqu'à l'océan[37].
La première moitié du XIXe siècle
Jérôme Loëdon[Note 8], alors curé de Saint-Jean-Trolimon (après avoir été curé constitutionnel de Plomeur), aussi commissaire de la République du canton de Plomeur, organisa une fête en l'honneur des victoires de Napoléon Bonaparte, notamment la prise de Malte le 9 fructidor an VI () dont le compte-rendu a été conservé : on y cria Vive la République ! Vive Bonaparte ! ; à une question demandant dans quelle partie du monde était Bonaparte, en route pour l'Expédition d'Égypte, il répondit « qu'il était là où est la victoire »[38]. Les habitants de Trolimon érigèrent un obélisque, exécuté par leurs mains d'après un dessin de Valentin, avec l'inscription suivante en latin (son texte est dû à Jérôme Loëdon) : « Civi Bonaparte victori, negociatori pacificatori, claro et insigni, hoc gratitudinis publicœ monumentum, erexere hujus communitatis incolœ republicani, ad perpetuam viri memeoriam, anno Reipublicœ sexto, die prima mensis venti »[39].
Le curé de Pont-l'Abbé écrit en 1810 : « Les habitants de Saint-Jean[-Trolimon] sont privés de pasteur»[37].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Saint-Jean-Trolimon en 1845 :
« Saint-Jean-Trolimont ; commune formée par le démembrement de Beuzec-Cap-Caval ; aujourd'hui succursale. (...). Principaux villages : Gorre-Beuzec, Kerbascol, Tréganne, Kerfilin, Kerloret. Superficie totale 1 468 hectares dont (...) terres labourables 637 ha, prés et pâturages 540 ha, bois 15 ha, landes ou incultes 230 ha (...). Moulins : 2 (à vent, de Rupape, de Kernavec). Il y a, en outre du bourg, la chapelle Saint-Ivy, qu'il ne faut pas confondre avec l'église du même nom située entre Quimper et Rosporden. Géologie : constitution granitique. On parle le breton[40]. »
La deuxième moitié du XIXe siècle
« Non seulement le territoire est (...) restreint, mais il est de valeur inégale, près du cinquième de ses 1 400 hectares étant constitué d'[un] cordon sableux littoral [et de palus], occupé au plus fort de la pression démographique [seconde moitié du XIXe siècle] par des familles misérables, à mi-chemin entre l'état de mendiant et de journalier. (...) Ces ménages de journaliers,dont les enfants ont souvent trouvé à s'employer dans les ports voisins comme marins ou ouvriers dans les conserveries, constituent une des extrémités d'une hiérarchie sociale à l'autre bout de laquelle se trouvent les propriétaires paysans qui constituent, dès avant la Révolution, une minorité [aisée] non négligeable »[41].
Traditionnellement, chez les paysans aisés, « c'est généralement le dernier ou l'avant-dernier des enfants qui hérite du fermage ou de la propriété des parents. Les aînés partent dès après leur mariage s'ils trouvent une ferme indépendante, parfois après une période de cohabitation avec leurs parents et le cadet recueille la propriété ou le fermage après des aménagements patrimoniaux entre frères et sœurs ». Ce système de transmission du patrimoine diffère du système de dévolution en usage généralement ailleurs, y compris dans le nord du Pays bigouden, où l'exploitation agricole est généralement transmise à l'aîné des enfants[41].
Fin XIXe la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :
- Le décret du qui a délégué une subvention pour 18 écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties.
- Le décret du qui a délégué une subvention pour 50 écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont été bâties dont 1 à Saint-Jean-Trolimon (Kerbascol)[42].
XXe siècle
- Le bourg de Saint-Jean-Trolimon vers 1900 (carte postale Anglaret).
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Jean-Trolimon porte les noms de 38 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, trois sont décédés sur le front belge (Jean Briec[n 5]) est mort le dans les combats de Maissin ; Rolland Quiniou le même jour à Rossignol ; Pierre Gloaguen le à Ypres) ; deux (Michel Souron[n 6] et Laurent Maréchal[n 7]) sont disparus en mer ; la plupart de autres sont décédés sur le sol français[43].
L'Entre-deux-guerres
Une photographie en couleurs (plaque autochrome) de Georges Chevalier, datant de , qui se trouve au Musée Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt, représente une "Petite ferme à la sortie du village, Saint-Jean-Trolimon".
Le , Mme Jean Garrec, mère de 19 enfants, du village de Lherapprat, reçut la Médaille de la famille française[44].
Le journal L'Ouest-Éclair écrit le que « les nombreux producteurs de pois des palues de Penmarch, Plomeur, Saint-Jean et Tréguennec, dont la récolte des pois est la principale, sinon la seule, ressource, après l'année désastreuse de 1938, ne pourront guère améliorer leur sort cette année »[45]. Le journal L'Humanité écrivait déjà en 1935 : « C'est la misère aussi chez les petits paysans que le Crédit agricole menace de saisies, menace aiguë chez les petits producteurs de pois de Plomeur, Penmarch, Saint-Jean, razziés férocement par le patronat de la conserve »[46].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Jean-Trolimon porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles, Georges Le Faou[Note 9], matelot canonnier, engagé dans les Forces navales françaises libres, disparu en mer lors du naufrage du sous-marin Surcouf (qui aurait été bombardé par erreur par un avion américain) le dans le Golfe du Mexique[47]. Dans les années 1970, l'anthropologue Martine Segalen a consacré plusieurs travaux à cette commune.
Politique et administration
Saint-Jean-Trolimon adhère à la communauté de communes du Pays Bigouden Sud[48].
Liste des maires
Instances judiciaires et administratives
Saint-Jean-Trolimon relève du tribunal d'instance de Quimper, du tribunal de grande instance de Quimper, de la cour d'appel de Rennes, du tribunal pour enfants de Quimper, du conseil de prud'hommes de Quimper, du tribunal de commerce de Quimper, du tribunal administratif de Rennes et de la cour administrative d'appel de Nantes[53].
La commune se trouve dans la circonscription de gendarmerie de la brigade de proximité de Pont-l'Abbé.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[55].
En 2019, la commune comptait 933 habitants[Note 10], en diminution de 7,26 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Enseignement
La commune est rattachée à l'académie de Rennes. Cette académie fait partie de la zone A pour son calendrier de vacances scolaires.
Cultes
- Culte catholique
La paroisse catholique de Saint-Jean-Trolimon (saint Jean-Baptiste) fait partie de l'ensemble paroissial de Pont-l'Abbé dans le doyenné de Pont-l'Abbé (diocèse de Quimper et Léon).
Économie
Revenus de la population et fiscalité
En 2011, le revenu fiscal médian par ménage était de 29 396 €, ce qui plaçait Saint-Jean-Trolimon au 16 956e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 ménages en métropole[58].
En 2009, 50,8 % des foyers fiscaux n'étaient pas imposables[Insee 4].
Emploi
En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 617 personnes, parmi lesquelles on comptait 76,8 % d'actifs dont 69,3 % ayant un emploi et 7,5 % de chômeurs[Insee 5].
On comptait 78 emplois dans la zone d'emploi, contre 70 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 431, l'indicateur de concentration d'emploi est de 61,3 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre un peu plus d'un emploi pour deux habitants actifs[Insee 6].
Entreprises et commerces
Au , Saint-Jean-Trolimon comptait 69 établissements : 16 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 4 dans l'industrie, 14 dans la construction, 27 dans le commerce-transports-services divers et 8 étaient relatifs au secteur administratif[Insee 7].
En 2011, 3 entreprises ont été créées à Saint-Jean-Trolimon[Insee 8], toutes par des autoentrepreneurs[Insee 9].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le "Circuit des Trois chapelles", réhabilité en 2020, permet de découvrir à pied les trois chapelles de Saint-Vio (en Tréguennec), Tronoën et Saint-Évy ; il est accessible en période sèche (le sentier est impraticable de novembre à mai) seulement en raison de la nature marécageuse d'une partie de l'itinéraire[59]
- L'enclos paroissial de la chapelle Notre-Dame-de-Tronoën : vue d'ensemble.
- Chapelle Notre-Dame-de-Tronoën : vue extérieure d'ensemble.
- Porte de la costale sud.
- Chapelle Notre-Dame-de-Tronoën : vue intérieure.
- Chapelle Notre-Dame-de-Tronoën : statue de Notre-Dame-de-Tronoën.
- Chapelle Notre-Dame de Tronoën : statue ancienne.
- Le calvaire de Tronën : vue d'ensemble.
- Le calvaire de Tronën : vue d'ensemble.
- Le calvaire de Notre-Dame-de-Tronoën : face sud.
- Le calvaire de Notre-Dame-de-Tronoën : face ouest.
- Le calvaire de Notre-Dame-de-Tronoën : face est.
- Le calvaire de Notre-Dame-de-Tronoën : face nord (vue partielle).
- Le calvaire de Tronoën : la frise du piédestal.
- Le calvaire de Tronoën : la frise du piédestal.
- Calvaire et chapelle de Saint-Evy[60], dédiés à saint Evy, qui est peut-être saint They ou David de Ménevie. Cette chapelle du XVIIe siècle est située près du village de Kerbascol, dans l'enclave de Gorré-Beuzec. Sur l'aile nord de l'édifice figurent un calice sculpté dans le granite et la date « 1660 ». Une fontaine se situe à l'angle de la nef et de l'aile sud[61].
- Chapelle Saint-Evy.
- Chapelle de Saint-Evy, datée du XVIIe siècle.
- Calvaire de Saint-Evy (XVIe siècle), restauré au XIXe siècle.
- Pietà du calvaire de Saint-Evy (réplique de l'original).
- Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.
- L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste et le monument aux morts.
- L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste : la façade.
- Stèles tronconiques devant l'église paroissiale de Saint-Jean-Trolimon.
Patrimoine culturel
L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le .
La "Maison des Jeux Bretons", créée en 2006, présente une quinzaine de jeux traditionnels bretons[63].
Personnalités liées à la commune
- Guy Trévoux (1920-2011), écrivain, résidait dans la commune.
- Pierre Flatrès (1921-1998), géographe, né dans la commune.
Voir aussi
Bibliographie
- Marcellin Caillon, À la découverte du pays bigouden, Pont-l'Abbé,
- Serge Duigou, Quand les Bigoudens étaient pilleurs d'épaves, Quimper, Ressac,
Notes et références
Notes
- Avant 1790, Saint-Jean-Trolimon était une trève de la paroisse de Beuzec-Cap-Caval.
- L' église Saint-Raymond d'Audierne était initialement dédiée à Saint Rumon
- Le remplacement d'un saint autochtone par un saint officiel de l'église catholique fêté le même jour est courant en Basse-Bretagne. En Grande-Bretagne, saint Rumon est fêté le 30 août, tandis que la décollation de saint Jean-Baptiste est fêtée le 29.
- La paroisse de Beuzec-Cap-Caval est supprimée dans le même temps et son territoire divisé entre Saint-Jean-Trolimon, Plomeur et Penmarc'h.
- Jean Briec, né le à Plonéour-Lanvern, soldat au 116e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le .
- Michel Souron, né le à Saint-Jean-Trolimon, canonnier au 1er régiment d'infanterie de montagne, disparu en mer le lors du naufrage de l'Eloby
- Laurent Maréchal, né le à Saint-Jean-Trolimon, matelot canonnier à bord du remorqueur Caudan qui sauta sur une mine le devant Smyrne.
Insee
- Dossier relatif à la commune, [lire en ligne]
- LOG T1M - Évolution du nombre de logements par catégorie.
- LOG T2 - Catégories et types de logements.
- LOG T7 - Résidences principales selon le statut d'occupation.
- REV T1 - Impôts sur le revenu des foyers fiscaux.
- EMP T1 - Population de 15 à 64 ans par type d'activité.
- EMP T5 - Emploi et activité.
- CEN T1 - Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2010.
- DEN T1 - Créations d'entreprises par secteur d'activité en 2011.
- DEN T2 - Créations d'entreprises individuelles par secteur d'activité en 2011.
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Trois paroisses de la Cornouaille anglaise se nomment "Ruan Major", "Ruan minor" et "Ruan Langhorne".
- Jérôme-Marie Loëdon, né le à Quimper, décédé le à Saint-Jean-Trolimon, paroisse dont il était le curé depuis 1804.
- Georges Le Faou, né le à Saint-Jean-Trolimon, Médaille militaire, Médaille de la Résistance.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Autres sources
- http://fr.topic-topos.com/patrimoine-saint-jean-trolimon
- Institut national de l'information géographique et forestière, Répertoire géographique des communes, [lire en ligne].
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
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