Trichey
Trichey est une petite commune française rurale située dans le département de l'Yonne en Bourgogne, région administrative Bourgogne-Franche-Comté.
Trichey | |||||
Vue générale. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Avallon | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne | ||||
Maire Mandat |
Delphine Griffon 2020-2026 |
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Code postal | 89430 | ||||
Code commune | 89422 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
41 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 6,2 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 55′ 52″ nord, 4° 08′ 29″ est | ||||
Altitude | Min. 225 m Max. 343 m |
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Superficie | 6,61 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Tonnerre (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton du Tonnerrois | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Géographie
Situation
Trichey se trouve dans la pointe est du département de l'Yonne ; la commune est limitrophe du département de l'Aube par Étourvy, et le département de la Côte-d'Or est à environ 10 km à l'est[1].
Tonnerre est à 17 km au sud-ouest par la route départementale D202 ; on y trouve la gare de chemin de fer la plus proche de Trichey. Cruzy, son ancien chef-lieu de canton, est à 15 km au sud-est. Ancy-le-Franc est à 23 km au sud, Chaource à 16 km au nord (Aube)[1],[2].
La commune n'est desservie que par de petites routes de campagne :
- D95 (Trichey - Thorey et au-delà, la D952 Tonnerre-Arthonay-proximité de Bar-sur-Seine) ;
- D202 (Trichey/Quincerot - Tonnerre) ;
- D162 Quincerot (se prolonge sur Étourvy par la D27 jusqu'à Cussangy)[1].
Communes limitrophes
Généralités
La commune totalise seulement 661 hectares de surface pour une quarantaine d'habitants, et n'inclut aucun hameau. C'est une commune essentiellement rurale, avec un taux d'urbanisation de 0,6%[3]. de Son relief est assez profondément marqué dans les craies du Crétacé supérieur[4] par la vallée du Landion qui sépare la commune en deux dans l'axe nord-sud ; cette vallée reçoit de nombreuses petites vallées latérales elles aussi assez profondément creusées. Entre plateaux et vallées, les coteaux abrupts montrent un dénivelé moyen de quelque 50 à 60 m d'altitude[1].
Géologie
La carte géologique de la commune[5] montre une composition simple.
J9[5] sur les plateaux correspond au calcaire du Portlandien, Jurassique supérieur[6]. C'est un calcaire clair, massif, de la barre supérieure du Tithonique[7]
Sur les coteaux est indiqué J8 - C7[5]. J8 correspond au Kimméridgien, soit une roche marno-calcaire faite de calcaires tendres en alternance avec des marnes à Exogyra (par exemple Exogyra virgula ou Nanogyra nana, espèces de petites huîtres)[6] ; C7 correspond à des calcaires siliceux lités du Sénonien[7].
Dans le fond de la vallée principale se trouve un étroit ruban d'alluvions[5].
A l'ouest et au sud, les deux taches jaune clair marquées « LP » correspondent à des plaques de limons des plateaux (Quaternaire) recouvrant localement la craie du Crétacé. Ces plaques, typiques de la bordure Est du bassin Parisien, sont des formations argilo-limoneuses provenant de la décomposition du calcaire[8].
Hydrographie
Il y a peu d'eau à la surface de la commune. Un petit ruisseau prend source dans le village ; c'est la branche sud du Landion, divisé à sa naissance. Cette branche, peut-être saisonnière, est longue de environ 3 km ; depuis le village elle coule vers le nord et rejoint à Étourvy dans l'Aube l'autre branche du Landion, en provenance de la limite de Quincerot (commune voisine au nord-est) avec Étourvy. Le Landion est un affluent de l'Ource, elle-même affluent de la Seine[1].
Outre ce très petit cours d'eau, la carte d'état-major montre la source dite fontaine de Grivet, à environ 850 au sud de Trichey, près de la route de Rugny (côté ouest).
Urbanisme
Typologie
Trichey est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tonnerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,7 %), forêts (16,9 %), zones agricoles hétérogènes (14,4 %)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].
Toponymie
Formes successives connues du nom :
- Treicheium, XIe siècle (cart. gén. de l'Yonne, II, 29) ;
- Strichiacum, 1101 (cart. gén. de l'Yonne, I, 206) ;
- Tricheium, 1332 (abbaye de Reigny) ;
- Triché, 1340 (cart. du comté de Tonnerre, arch. de la Côte-d'Or)[16].
Histoire
L'abbaye de Quincy, fondée en 1133 à 1 km au nord de Tanlay par les moines de Pontigny, est à 10 km au sud de Trichey[1]. De rayonnement variable au fil des siècles, elle a abrité jusqu'à environ 150 moines et devait alors être une institution de poids dans la vie locale.
Les registres paroissiaux de Trichey commencent en 1747[17].
Jusqu'en 1792 Trichey faisait partie du diocèse de Langres, de la province de l'Île-de-France, de l'élection de Saint-Florentin et du bailliage d'Ervy[18].
En 1839, 265 personnes vivaient sur la commune[19]. Le maire s'appelait Hugot, son adjoint Guenin, le prêtre Chupier et l'instituteur Boudrey[20]. En 1862 un château de Grivet est mentionné comme détruit ; il en reste de nos jours le nom donné à la source dite « fontaine de Grivet » (voir paragraphe « Hydrographie »)[21].
Faisant partie du canton de Cruzy-le-Châtel de longue date[22], en 2000 Trichey entre dans la communauté de communes du Tonnerrois créée cette année-là. Le , toutes les communes de cette communauté de communes sont absorbées par la nouvelle communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].
En 2019, la commune comptait 41 habitants[Note 3], en augmentation de 5,13 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
- L'église Saint-Aventin-de-Troyes possède encore des parties du bâtiment du XIIe siècle. Elle est bâtie sur un plan d'un parallélogramme irrégulier, avec une annexe à gauche de la nef. Sa nef mesure 20,80 m x 5,90 m. Sa largeur au niveau de l'autel est de 8,10 m. Sa hauteur varie : 6,15 m dans la nef (assez basse), 6,90 m à l'autel. Elle est munie d'une tour carrée au-dessus du porche. Autour des combles de la nef se trouve un cordon de modillons en console, du XIIe siècle. Au sud de la nef s'ouvre une baie très étroite en lancette et chanfreinée. Autour des combles du chœur se trouvent des modillons rustiques plus anciens et un chapiteau du XIIIe siècle à crosses. De chaque côté du chœur voûté sur des nervures de la fin du XVe siècle, s'ouvre une baie à nervures dans le style gothique flamboyant (1420-début XVIe siècle. Le chevet droit est percé d'une baie du XIIIe siècle[28].
L’église Saint-Aventin.
- Sur le mur d'une maison proche de l'église, se tient un chapiteau sculpté de branches et de feuillages, trouvé dans la terre en face de l'église[28].
- Quantin (et d'autres) signalent pour Trichey des cercueils de pierre trouvés aux Ouches[28], quoiqu'un lieu-dit de ce nom n'apparaisse pas dans les cartes historiques (Cassini, cartes d'état-major anciennes et récentes, ....)
Dans les environs se trouvent nombre d'autres lieux d'intérêt, tant local (à Étourvy l'église Saint-Georges, les lavoirs et le moulin à farine et à huile, atelier de forge et charronnage à Cruzy, etc) qu'à rayonnement plus large (château de Tanlay - 14 km au sud, château de Meaulnes à Cruzy, château d'Ancy-le-Franc, musées et monuments à Tonnerre, etc.).
Protections environnementales
Une grande partie de la commune de Trichey est incluse dans la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) continentale de type 2 du « Massif calcaire du Tonnerrois oriental et Armançon »[29], soit 30 001,77 hectares sur 44 communes au total. Cette ZNIEFF vise de façon générale une portion de la vallée de l'Armançon et un large secteur de plateaux calcaires d'âge jurassique supérieur et moyen. Le couvert végétal comprend des massifs forestiers faits essentiellement de feuillus, et des cultures intercalées ; des prairies occupent les fonds de vallées, les coteaux présentent des pelouses sèches et des fruticées. La surface communale d'environ 559 ha[1] concernée par cette ZNIEFF sur Trichey, inclut presque tout le terrain, habitat compris, au sud de la route D202, excepté le terrain (env. 4,6 ha compris par la boucle que fait cette route à la sortie de Trichey en direction de Quincerot : à cet endroit la limite nord de la ZNIEFF suit le chemin de la ferme Saint-Nicolas (située sur Quincerot)[30].
Pour approfondir
Bibliographie
- Maximilien Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, recueil de documents authentiques, vol. 3, Auxerre, Imprimerie Perriquet, (lire en ligne).
- Maximilien Quantin, Dictionnaire topographique du département de l'Yonne : comprenant les noms de lieux anciens et modernes, Paris, imprimerie impériale, , 167 p. (lire en ligne).
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Trichey, carte interactive sur geoportail.fr – cartes IGN. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez moduler, désactiver ou supprimer chaque couche (= carte) dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche.
- Trichey sur la carte de google.fr.
- « Établissement de Plans de Prévention des Risques naturels concernant les mouvements différentiels de terrain liés au phénomène de retrait-gonflement des argiles dans le département de l’Yonne », sur infoterre.brgm.fr, BRGM, (consulté le ).
- Spéléo-club de Chablis, « L'Yonne : Géologie et hydrologie », sur scchablis.com (consulté le ), p. 19.
- Trichey, carte géologique interactive sur geoportail.fr – cartes IGN. Couches « Cartes géologiques » et « Limites administratives » activées.
- Joëlle Masson, « Armançon, carte géologique », sur svt.ac-dijon.fr, (consulté le ).
- « Formations stratigraphiques et abréviations utilisées dans les figures (section Drac) », sur geol-alp.com (consulté le ).
- M. Donsimoni, « Carte géologique harmonisée du département de la Meuse - notice technique », sur infoterre.brgm.fr, BRGM, (consulté le ), p. 40.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Tonnerre », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Dictionnaire topographique de la France », sur cths.fr, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (consulté le ), p. 130.
- « Quincerot, histoire et patrimoine », sur quincerot.fr (site de la mairie de Quincerot) (consulté le ).
- Quantin 1862, p. 130.
- Quantin 1839, p. 104.
- Quantin 1839, p. 94.
- Quantin 1862, p. 63.
- Quantin 1839, p. 75.
- Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 3 janvier 2014.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Maximilien Quantin, Répertoire archéologique du département de l'Yonne, vol. 1, Paris, Imprimerie impériale, (réimpr. Res Universis, 1991), 291 p. (lire en ligne), p. 250-251.
- « Massif calcaire du Tonnerrois oriental et Armançon » - 260014961. Fiche et cartographie ZNIEFF Natura 2000.
- « Cartographie de la ZNIEFF du « Massif calcaire du Tonnerrois oriental et Armançon » », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
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