Veules

La Veules (ou Veulles[note 1]) est le fleuve côtier de France ayant le cours le moins long[4],[5]. Elle arrose la commune de Veules-les-Roses, dans le département de Seine-Maritime, et se jette dans la Manche. De nombreux moulins jalonnaient ses rives et les habitants y cultivaient du cresson commercialisé à Paris.

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la Veules
(Veulles)

La Veules à Veules-les-Roses.
La Veules sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 1,15 km [1]
Bassin 23,52 km2 [2]
Bassin collecteur Veules
Débit moyen 0,52 m3/s (Veules-les-Roses) [2]
Nombre de Strahler 1
Régime Pluvial océanique
Cours
Source Pays de Caux
· Localisation Veules-les-Roses[3]
· Altitude ~20 m
· Coordonnées 49° 52′ 09″ N, 0° 47′ 54″ E
Embouchure Manche
· Localisation Veules-les-Roses[3]
· Altitude m
· Coordonnées 49° 52′ 39″ N, 0° 47′ 52″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche sans
· Rive droite sans
Pays traversés France
Départements Seine-Maritime
Arrondissement Dieppe
Cantons Saint-Valery-en-Caux
Régions traversées Normandie
Principales localités Veules-les-Roses

Sources : SANDRE:« G5204000 », Géoportail, DIREN[2], OpenStreetMap

Hydronymie

Le nom de la Veules est mentionné pour la première fois sous la forme Wellas en 1025[6].

Il s'agit du nominatif pluriel de l'appellatif toponymique vieil anglais wella / wiella (thème en -a) signifiant « source, fontaine, cours d'eau » comme les Wells d'Angleterre[6], croisé avec le vieux norrois vella de sens proche. Ces pluriels anglais en -s sont rendus dans les textes rédigés en latin médiéval par un accusatif pluriel féminin (cf. rosa > rosas, d'où *Toptas > Tostas > Tôtes, Tostes, etc.)[6], alors qu'on attendrait un ablatif-locatif qui explique les formes en -s de nombreux toponymes de l'hexagone.

Le même appellatif se retrouve dans les Elbeuf de Seine-Maritime, jadis nommés Wellebuoht ; Wellebotum et Wellebof, tous situés au bord d'une rivière et dans Rouelles (Le Havre) (Rodewella 1035), similaire aux Rothwell anglais. Ces toponymes datent de l'implantation des Anglo-Scandinaves au Xe siècle[6].

La Veules a donné son hydronyme à la commune de Veules-les-Roses. Une autre commune à l'ouest de la centrale nucléaire de Paluel possède également un toponyme similaire : Veulettes-sur-Mer.

Géographie

Aménagement terminal avant la mer.

Le cours de la Veules est tout entier situé sur le territoire de la commune de Veules-les-Roses[note 2], dans le canton de Saint-Valery-en-Caux en Seine-Maritime, arrondissement de Dieppe, département de la région Normandie[1]. Sa source est localisée à 20 mètres d'altitude environ[3] au nord du lieu-dit la Cavée d'Iclon[7] et son embouchure se situe sur la plage de la commune, à l'ouest de l'ancien blockhaus[8].

Son cours est très limité puisqu'il se réduisait à 1 195 mètres[1] selon des données datant de 2012. Après des travaux d'aménagement achevés en 2013, le cours de la Veules a été réduit de quelques dizaines de mètres, la longueur actuelle du cours d'eau s'établit désormais à 1 149 mètres[4].

Bassin versant

Le bassin versant de la Veules se réduit à une superficie de 24 km2 selon la Direction régionale de l'Environnement[2], mais d'autres organismes, comme l'Agence de l'eau Seine Normandie, lui accordent une aire de 30 km2 étendant la zone sur le territoire des communes de Veules-les-Roses et de Sotteville-sur-Mer. Le bassin couvre un périmètre de 7 km de long pour 5,5 km de large, le fleuve s'écoule, selon une pente moyenne de 0,7 %, dans une vallée de 150 m de largeur[9].

Affluent

Étant donné sa faible longueur, la Veules ne compte pas d'affluent référencé[1].

Rang de Strahler

Le nombre de Strahler de la Veules est donc de un.

Hydrologie

La Veules possède un débit moyen de 0,52 m3/s non négligeable pour un cours d'eau de cette longueur, ce dernier est surtout considéré comme le plus régulier de Normandie avec un débit d'étiage limité à 0,48 m3/s[2]. Cette régularité est lié au fait que l'essentiel de l'alimentation du fleuve provient de la nappe de la craie dont il constitue une des résurgences. La commune de Veules-les-Roses abrite une station qualité des eaux de surface[10] à 6 mètres d'altitude.

Son régime hydrologique est dit pluvial océanique.

Histoire

C’est à partir du XVIIe siècle que les habitants de Veules-les-Roses (qui s’appela Veules-en-Caux jusqu'en 1897) utilisèrent le petit cours d’eau à des fins économiques. Une dizaine de moulins furent édifiés (un tous les 100 mètres) pour moudre le blé et le colza dont on extrayait l’huile, pour fouler le lin fournissant ainsi la matière première aux ateliers de tisserands[11]. Dès le XIIIe siècle, il existait, à l’embouchure de la Veules, un moulin de mer qui fonctionnait grâce à un bassin fermé par une porte à marée haute et que l'on ouvrait à marée descendante[11]. À sa source, les habitants cultivaient le cresson, plante aquatique par excellence, commercialisé à Paris[11]. Au XIXe siècle, l'activité des moulins déclina en même temps que le village devenait un lieu de villégiature pour le milieu intellectuel parisien ; Paul Meurice, Alexandre Dumas fils, Jules Michelet firent de fréquents séjours sur les bords du petit fleuve[12].

Aujourd’hui, le lieu est toujours prisé des touristes qui, après avoir respiré l’air iodé de la Manche, peuvent accomplir d’agréables promenades leur permettant de découvrir quelques-uns des anciens moulins, restaurés avec soin[5],[13]. Cet attrait des touristes, toujours plus nombreux, a été pris en compte par la commune qui a mis en place des circuits de visites commentées[5]. Ils pourront ainsi goûter « le charme du plus petit fleuve de France » chanté par Aurélien Bellanger dans le cadre de sa chronique sur France Culture : « La Conclusion »[14].

La Veules en peinture

La Veules a aussi été peinte par le peintre russe Vassili Polenov en , pendant le début de l'impressionnisme ; le tableau est conservé au musée Isaac Brodsky Apartment Museum (ru) à Saint-Pétersbourg.

Galerie

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, Bertout, Luneray, (ISBN 2-86743-623-0), pages 37-38.
  • François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150).

Liens externes

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. C'est sous ce nom Veulles que ce cours d'eau est référencé par le SANDRE.
  2. Le SANDRE 2012 y ajoute la commune de Sotteville-sur-Mer.

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Veulles (G5204000) » (consulté le ).
  2. [PDF] « Estimation des débits de références (module et QMNA5) des rivières de Haute-Normandie : Veules », Direction régionale de l'environnement.
  3. Géoportail - Institut national de l'information géographique et forestière, « Géoportail » (consulté le ).
  4. Éric Turpin, « Le plus petit fleuve de France est encore plus petit », sur France Bleu Haute-Normandie, (consulté le ).
  5. « Circuit du plus petit fleuve de France (dépliant) » [PDF], sur cdt76.media.tourinsoft.eu (consulté le ).
  6. de Beaurepaire 1979, p. 162
  7. « Source de la Veules » sur Géoportail (consulté le 28 mai 2012)..
  8. « Embouchure de la Veules » sur Géoportail (consulté le 28 mai 2012)..
  9. Étude globale et intégrée du bassin versant du Dun et de la Veules [PDF] Lire en ligne..
  10. Agence de l'eau Seine Normandie, « La Veules à Veules-les-Roses 1 - 03216250 ».
  11. Albert Hennetier, p. 37
  12. Histoire de Veules-les-Roses sur le site de la commune.
  13. Mairie de Veules-les-Roses, « Les moulins de Veules les Roses », sur le site de la commune (consulté le ).
  14. Aurélien Bellanger (dans sa chronique "La Conclusion"), « Le charme du plus petit fleuve de France », sur France Culture.fr, (consulté le ).
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