Wah-wah
Wah-wah est une onomatopée décrivant un son dont le timbre oscille dans une sorte de va-et-vient, comme une voix humaine prononçant la syllabe Oua, imitant ainsi des pleurs ou des ricanements.
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L'effet wah-wah est un effet de filtre utilisé en musique (essentiellement à la guitare électrique et à la trompette) entraînant une « modification de la qualité vocalique d'un son »[1].
Sourdine pour les cuivres
Wah-wah est le nom d'une sourdine en métal utilisée par les trompettistes ou trombonistes principalement, pour modifier le timbre de leur instrument. Cette sourdine s'adapte hermétiquement au pavillon et est percée d'un trou central dans lequel coulisse un petit tube cylindrique terminé par un pavillon. Le son change suivant la position du tube. En agissant sur l'ouverture du tube avec la main pendant le jeu, on obtient l'effet wah-wah.
Par extension, ce terme désigne aussi le style des musiciens qui emploient ce procédé, surtout mis en valeur chez Duke Ellington durant la période jungle. Les principaux spécialistes de ce style sont : Bubber Miley, Cootie Williams, Rex Stewart, Cat Anderson, King Oliver, Hot Lips Page, Snooky Young, Charlie Green, Quentin Jackson, Al Grey, etc.
Le même principe est appliqué à l'harmonica, mais la sourdine est alors formée avec les mains[2].
Utilisations notables
- Rhapsody in Blue de George Gershwin (1924)
- Wa Wa Wa de King Oliver (1926)
- East St.Louis Toodle-oo de Duke Ellington (enregistré pour la première fois en 1927)
- Sugar Blues, Clyde McCoy (en) (1931)
- Punkte (en) de Karlheinz Stockhausen (1952), noté pour la trompette et au trombone à l'aide de cercles ouverts et fermés reliés par une ligne[1].
À titre de curiosité, on peut citer The Fat Man de Fats Domino, où ce dernier imite au chant le son d'une trompette utilisant la wah-wah.
Pédale pour guitare
Pour les instruments amplifiés, en particulier la guitare électrique, l'effet est produit à l'aide d'une pédale d'effet.
La pédale wah-wah est composée d'un filtre dont la fréquence de coupure comporte un pic de résonance élevé[3]. On modifie la valeur de cette fréquence à l'aide du pédalier. C'est le glissement de la fréquence de coupure qui entraîne le son caractéristique de l'effet. Les modèles les plus connus ont été produits par Thomas Organ puis Dunlop (Cry Baby) et par Vox à partir des années 1960.
Une variante appelée auto-wah existe, où la modulation n'est pas contrôlée au pied, mais se déclenche automatiquement sur l'attaque des notes[3],[4], notamment utilisé en funk et en disco. Le filtre est alors un VCF contrôlé par un circuit détecteur d'enveloppe[3].
Utilisation
De nombreux musiciens utilisent la pédale wah-wah, et ce dans des styles aussi variés que le funk, le rhythm and blues, la soul, le blues et le blues rock, le reggae, le jazz-funk, le rock psychédélique , le raï ou encore le heavy metal.
Même si la pédale wah-wah est utilisée principalement sur une guitare électrique, l'effet est possible sur tout autre instrument amplifié électriquement comme la basse, le violon, la trompette ou encore différents types de claviers comme le piano électrique Fender Rhodes ou l'orgue.
En 1966, le premier à utiliser la pédale wah-wah dans le rock est Frank Zappa, à qui l'ingénieur du son britannique Dick Denney, travaillant chez Vox, a fait une démonstration. Dans la foulée, Zappa montre la pédale à Jimi Hendrix qui lui donne ses lettres de noblesse[5].
Artistes
- Buckethead (sur Jordan par exemple)
- Cliff Burton (bassiste de Metallica)
- Kirk Hammett (Guitariste soliste de Metallica)
- Matthieu Chedid (dit « -M- »)
- Eric Clapton (notamment avec Cream)
- Chris Squire (ancien bassiste de Yes, aujourd'hui décédé)
- Dimebag Darrell (guitariste de Pantera)
- Miles Davis (à partir de 1970)
- John Frusciante (ancien guitariste des Red Hot Chili Peppers)
- David Gilmour (guitariste de Pink Floyd)
- Jimi Hendrix
- Terry Kath (guitariste de Chicago)
- Curtis Mayfield (sur Future Shock par exemple)
- Mike McCready (guitariste de Pearl Jam)
- Tom Morello (guitariste de Rage Against the Machine)
- Muddy Waters
- Jimmy Page (guitariste de Led Zeppelin)
- Stevie Ray Vaughan
- Brian Robertson (guitariste de Thin Lizzy)
- Joe Satriani
- Slash (guitariste de Velvet Revolver, et Guns N' Roses)
- Hillel Slovak (ancien guitariste des Red Hot Chili Peppers)
- Sly Stone
- Peter Tosh
- Steve Vai
- Wednesday 13
- Jack White (guitariste des White Stripes)
- Zakk Wylde (guitariste de Ozzy Osbourne)
- Frank Zappa
- Kerry King (guitariste de Slayer)
Chansons
- Up from the Skies de Jimi Hendrix Experience, 1967
- Tales of Brave Ulysses de Cream, 1967
- Voodoo Child (Slight Return) de Jimi Hendrix, 1968
- Echoes, des Pink Floyd, avec une pédale wah-wah branchée à l'envers, 1971
- Theme from Shaft de Isaac Hayes, 1971
- Family Affair de Sly and the Family Stone, 1971
- Papa Was a Rollin' Stone de The Temptations, 1972
Notes et références
- (en) Robert Erickson, Sound Structure in Music, University of California Press, 1975, (ISBN 0-5200-2376-5)
- (en) [vidéo] Ronnie Shellist - Tip #4: Hand Effects: Wah Wah sur YouTube
- (en) Dave Hunter, « Effects Explained: Filtering and EQ », sur www.gibson.com, (consulté le )
- (en) The Boss Book: The Ultimate Guide to the World's Most Popular Compact Effects for Guitar, Hal Leonard Publishing Corporation, (ISBN 978-0634044809)
- Patrice Bardot, « Wah-wah », sur liberation.fr, (consulté le )
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