Wolf Wajsbrot
Wolf Wajsbrot est un résistant juif et communiste polonais né à Kraśnik (Pologne) le et mort pour la France le , fusillé au fort du Mont-Valérien.
Naissance | |
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Décès |
(à 18 ans) Forteresse du Mont-Valérien |
Nationalité | |
Activités |
Mécanicien, résistant |
Biographie
Wolf Wajsbrot réside au 153, rue de Paris à Ivry-sur-Seine et, de 1939 à 1942, apprend la mécanique à l'École du travail (centre d'apprentissage pour jeunes Juifs) du 4 bis, rue des Rosiers[1].
Il s'engage dans les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) probablement au cours de l'été 1942. Il participe avec le 2e détachement FTP-MOI à l'action du , avenue de Lowendal dans le 7e arrondissement de Paris, où des Allemands sont tués et blessés. En , il est versé dans le « détachement des dérailleurs » des FTP-MOI de la région parisienne et participe à de nombreux déraillements de trains[2]. Il habite alors à Paris dans une chambre louée sous un faux nom par sa petite amie, Sarah Danciger[3].
Arrêté en même temps que cette dernière le par la police française (Brigades spéciales des Renseignements généraux), il déclare que sa mère a été déportée après la rafle du Vel' d'Hiv' pour la protéger. En réalité, selon un témoignage de la sœur de Wolf Wajsbrot, sa mère (veuve depuis 1935) et ses six frères et sœurs échapperont aux rafles et survivront à la guerre[4],[5]. Sarah Danciger, quant à elle, sera déportée à Auschwitz, d'où elle ne reviendra pas[6]. Emprisonné à Fresnes, Wolf est condamné à mort par une cour militaire allemande le et fusillé le au fort du Mont-Valérien avec 21 de ses camarades du « Groupe Manouchian ».
Affiche rouge
Il figure sur l'« Affiche rouge » éditée par les Allemands :
« Wasjbrot, Juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements ».
Distinctions
- Médaille de la Résistance, décernée à titre posthume par décret du , publié au Journal Officiel le .
Divers
- Profession : apprenti mécanicien.
- Lieux d'habitation : Ivry-sur-Seine ; Paris 3e.
Hommages
Le nom (et la photographie) de Wolf Wajsbrot figurent au cimetière parisien de Pantin (Seine-Saint-Denis). Il a été gravé sur l'un des monuments funéraires de la Société des amis de Krasnik, où une plaque commémorative a été déposée par sa mère.
Son nom est inscrit sur la cloche du Mémorial de la France combattante au fort du Mont-Valérien, ainsi que sur la plaque commémorative dédiée au groupe Manoukian à Ivry-sur-Seine, au Blanc-Mesnil, de même qu'à proximité de la gare d'Évry-Petit-Bourg.
Liste des membres du groupe Manouchian exécutés
La liste suivante des 23 membres du groupe Manouchian exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'Affiche rouge :
- Celestino Alfonso (AR), Espagnol, 27 ans ;
- Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le ) ;
- Joseph Boczov [József Boczor; Wolff Ferenc] (AR), Hongrois, 38 ans. Ingénieur chimiste ;
- Georges Cloarec, Français, 20 ans ;
- Rino Della Negra, Italien, 19 ans ;
- Thomas Elek [Elek Tamás] (AR), Hongrois, 18 ans. Étudiant ;
- Maurice Fingercwajg (AR), Polonais, 19 ans ;
- Spartaco Fontanot (AR), Italien, 22 ans ;
- Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans ;
- Emeric Glasz [Békés (Glass) Imre], Hongrois, 42 ans. Ouvrier métallurgiste ;
- Léon Goldberg, Polonais, 19 ans ;
- Szlama Grzywacz (AR), Polonais, 34 ans ;
- Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans ;
- Cesare Luccarini, Italien, 22 ans ;
- Missak Manouchian (AR), Arménien, 37 ans ;
- Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans ;
- Marcel Rayman (AR), Polonais, 21 ans ;
- Roger Rouxel, Français, 18 ans ;
- Antoine Salvadori, Italien, 24 ans ;
- Willy Schapiro, Polonais, 29 ans ;
- Amedeo Usseglio, Italien, 32 ans ;
- Wolf Wajsbrot (AR), Polonais, 18 ans ;
- Robert Witchitz (AR), Français, 19 ans.
Notes et références
- « Inauguration de la plaque commémorative dédiée à Wolf Wasjbrot (le 3 février 2010) », sur le site ecoledetravail.fr, consulté le .
- « Le groupe Manouchian », sur ivry94.fr (consulté le ).
- « Wajsbrot », dans le site d'Alain Blottière consacré à son roman Le Tombeau de Tommy, consulté le .
- Témoignage de Dora Phélut, sœur de Wolf Wajsbrot, recueilli le par Alain Blottière et publié dans son site consacré à son roman Le Tombeau de Tommy (http://www.letombeaudetommy.net/Wajsbrot_files/modifications.pdf).
- Selon la notice du Maitron, ses parents sont arrêtés au cours de la rafle du Vel'd'Hiv du , puis déportés depuis le camp de Drancy ou de Pithiviers à Auschwitz où ils moururent (cf. Daniel Grason et Michèle Rault, « Wolf Wajsbrot »).
- Extrait de la liste du convoi 67 pour Auschwitz publié sur la page « Wajsbrot » dans le site d'Alain Blottière consacré à son roman Le Tombeau de Tommy.
Bibliographie
- Laurence Thibault (dir.), Les Jeunes et la Résistance, AERI/ La Documentation Française, 2007.
- Adam Rayski, L'Affiche rouge, mairie de Paris, 2003.
- La Résistance en Ile-de-France, DVD-Rom, AERI, 2004.
- Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, Le Sang de l'étranger : les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, , 470 p. (ISBN 2-213-01889-8, BNF 35011435, présentation en ligne). Nouvelle édition corrigée : Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, Le Sang de l'étranger : les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, , 470 p. (ISBN 978-2-213-01889-8).
Annexes
Liens internes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- La journée d'un « Terroriste » sur l-afficherouge-manouchian.hautetfort.com.
- Ces Arméniens qui ont dit non sur anciens-combattants-armeniens.org.
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