Spartaco Fontanot
Spartaco Fontanot (1922-1944) fut l'un des résistants fusillés au fort du Mont-Valérien comme membre du groupe Manouchian. Il était italien, soldat volontaire de l'armée française de libération FTP-MOI. Son nom est l'un des dix qui figurent sur l'« affiche rouge » placardée par les Allemands pendant le procès des 23 du groupe Manouchian. Sa photographie y est accompagnée de la mention : « FONTANOT COMMUNISTE ITALIEN 12 ATTENTATS ».
Spartaco Fontanot | |
Fontanot sur l'Affiche rouge. | |
Surnom | Paul |
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Naissance | Monfalcone, Italie |
Décès | Forteresse du Mont-Valérien |
Allégeance | FTP-MOI |
Cause défendue | Résistance |
Hommages | rue des Trois-Fontanot à Nanterre Médaille de la Résistance Mort pour la France |
Biographie
Premières années
Spartaco Fontanot naît le à Monfalcone, dans la province de Gorizia, dans le Frioul-Vénétie Julienne, en Italie. Il a deux ans lorsqu'il vient en France, ses parents, antifascistes italiens, étant obligés de quitter l'Italie lors de la prise du pouvoir par Mussolini.
Après l'école élémentaire, il suit les cours du collège technique de Puteaux, d'où il sort avec son CAP d'ajusteur, tourneur et dessinateur. Son désir était de devenir ingénieur, mais ses parents ne pouvant lui faire poursuivre ses études, il entre comme tourneur dans une petite usine. Il adhère à la CGT. Ayant toujours l'idée de devenir ingénieur, il fréquente les cours du soir à l’École des arts et métiers de Paris[1].
Seconde Guerre mondiale
Lors de l'occupation allemande en 1941, il se tourne rapidement vers la lutte armée et, en 1942, s'engage volontairement dans les rangs des Francs-tireurs et partisans MOI immigrés de la région parisienne, partie intégrante des Forces françaises de l'intérieur[2], sous le pseudonyme, Paul, matricule 10166[1]. Il doit cesser à cette date les cours des Arts et Métiers.
En , la police est venue arrêter son père et sa sœur Sparta. Recherché, il doit quitter le domicile parental.
Il participe à de nombreux attentats et sabotages contre les troupes d’occupation, contre les officiers allemands, et notamment à Rueil, place de la Concorde et dans de nombreuses stations de métro et même d'autobus. Il participe aux opérations entreprises contre Ritter et contre le général von Schaumburg, commandant du Grand Paris[3]. Il fait également exécuter de nombreux sabotages contre des pylônes. Il est classé parmi les tireurs d'élite.
En raison des effectifs qu'il commande à la tête d'un détachement du groupe tactique placé sous les ordres du commandant Manouchian, il est nommé lieutenant des FFI[4].
Arrêté à Paris par la 2e Brigade spéciale, le , il ne parle pas. Transféré à Fresnes, il est condamné par le Tribunal militaire et fusillé le au Mont-Valérien avec ses 21 camarades.
Liste des membres du groupe Manouchian exécutés
La liste suivante des 23 membres du groupe Manouchian exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'Affiche rouge :
- Celestino Alfonso (AR), Espagnol, 27 ans
- Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le )
- Joseph Boczov [József Boczor; Wolff Ferenc] (AR), Hongrois, 38 ans - Ingénieur chimiste
- Georges Cloarec, Français, 20 ans
- Rino Della Negra, Italien, 19 ans
- Thomas Elek [Elek Tamás] (AR), Hongrois, 18 ans - Étudiant
- Maurice Fingercwajg (AR), Polonais, 19 ans
- Spartaco Fontanot (AR), Italien, 22 ans
- Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
- Emeric Glasz [Békés (Glass) Imre], Hongrois, 42 ans - Ouvrier métallurgiste
- Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
- Szlama Grzywacz (AR), Polonais, 34 ans
- Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
- Cesare Luccarini, Italien, 22 ans
- Missak Manouchian (AR), Arménien, 37 ans
- Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
- Marcel Rayman (AR), Polonais, 21 ans
- Roger Rouxel, Français, 18 ans
- Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
- Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
- Amedeo Usseglio, Italien, 32 ans
- Wolf Wajsbrot (AR), Polonais, 18 ans
- Robert Witchitz (AR), Français, 19 ans
Hommages
Spartaco Fontanot est le troisième membre d'une famille héroïque. Jacques Fontanot (18 ans) et Nerone Fontanot (1921-1943, 22 ans), ses cousins, ont comme Spartaco sacrifié leur vie pour la Libération de la France.
Distinctions
La mention Mort pour la France lui est attribuée par le Ministère des Anciens Combattants en date du [5].
Il est décoré de la croix vermeil et de la médaille de la Résistance à titre posthume[1].
Références
- Notice FONTANOT Spartaco (dit Paul), Antonio Bechelloni, Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, maitron-en-ligne.univ-paris1.fr
- LE GROUPE MANOUCHIAN
- Antonio Bechelloni, Les trois Fontanot, p.23
- « Le groupe Manouchian », sur ivry94.fr (consulté le )
- Spartaco Mario FONTANOT, base des fusillés du Mont-Valérien, memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- FFI - FTPF, Pages de gloire des vingt-trois, Éditeur : Immigration (CFDI), 1951, préface de Justin Godart, postface de Charles Tillon
- Philippe Ganier-Raymond, L'Affiche rouge, Fayard, 1976
- Antonio Bechelloni, Les trois Fontanot, Nerone, Spartaco et Jacques, nanterriens, fils d’immigrés italiens, morts pour la France, Société d’histoire de Nanterre, (lire en ligne)
- Antonio Bechelloni, Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, Notice FONTANOT Spartaco (dit Paul)
Liens externes
- « La journée d'un « Terroriste » », sur Afficherouge-manouchian.hautetfort.com
- « Ces Arméniens qui ont dit non » (consulté le )
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