Yellow Submarine (film)
Yellow Submarine est un film d'animation américano-britannique réalisé par George Dunning. Sorti le , il est basé sur la chanson homonyme des Beatles qu'on peut entendre dans le film ainsi que quinze autres titres du groupe. La bande-sonore du film sort en album le comprenant six chansons, dont quatre titres inédits, et la trame orchestrale de George Martin.
Pour les articles homonymes, voir Yellow Submarine.
Titre original | Yellow Submarine |
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Réalisation |
George Dunning Dennis Abey |
Scénario |
Al Brodax (en) Erich Segal Lee Minoff Jack Mendelsohn |
Acteurs principaux |
John Clive (voix) |
Sociétés de production |
Apple Corps King Features Production TVC London |
Pays de production |
Royaume-Uni États-Unis |
Genre |
Film d'animation Film musical |
Durée | 90 minutes |
Sortie | 1968 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Dès sa sortie, Yellow Submarine s’impose comme un chef-d’oeuvre de l’animation, autant pour son univers haut en couleur, que pour son travail technique avant-gardiste.
Synopsis
Il était une fois, un royaume enchanté situé sous les mers appelé Pepperland, un endroit merveilleux protégé par le Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, où le bonheur et la musique règnent en maîtres. Mais un jour, les méchants Blue Meanies déclarent la guerre et envoient une armée menée par le terrifiant Gantelaid (Flying Glove). Ils transforment alors les habitants de Pepperland en statues de pierres et vident le royaume de toutes ses couleurs. Panique totale dans la population dont le Lord Maire décide d'envoyer le chef d'orchestre Fred chercher de l'aide. Ce dernier réussit à s'enfuir à temps dans un sous-marin jaune et va ressusciter la légende de Yellow Submarine : fabuleuse légende disant qu'un jour, des hommes arrivèrent sur la contrée de Pepperland pour y faire naître la musique et le bonheur. Ainsi, Fred va devoir trouver des personnes capables de relever ce défi.
Il finit par échouer à Liverpool où il tombe d'abord sur un Ringo déprimé et errant sans but (Eleanor Rigby) et essaie tant bien que mal de le persuader de l'aider. Ringo rassemble alors ses trois amis John, George (au son de sa composition Love You To) et Paul.
Durant le voyage de retour à Pepperland à bord du sous-marin jaune, ils vont traverser six mers différentes :
- La Mer du Temps (Sea of Time) : où le temps les fait plonger en enfance ou dans la vieillesse (When I'm Sixty-Four)
- La Mer de la Science (Sea of Science) : où ils chantent Only a Northern Song
- La Mer des Monstres (Sea of Monsters) : où un terrifiant aspirateur commence par aspirer le décor avant de s'aspirer lui-même.
- La Mer de Rien (Sea of Nothing) : où ils rencontrent Jeremy Hilary Boob, Ph. D., un Nowhere Man. Ringo ayant pitié de lui, l'invite à bord du sous-marin.
- La Mer des Têtes (Sea of Heads ou Foothills of the Headlands) : où ils sont séparés du sous-marin et John chante Lucy in the Sky with Diamonds.
- La Mer des Trous (Sea of Holes) : où Jeremy est enlevé par l'un des Blues Meanies patrouillant dans les périphéries de Pepperland. Lorsque Ringo saute par-dessus un trou vert (qui se transforme en Mer du Vert (Sea of Green) et qui s'avère être un portail caché), ils arrivent enfin à Pepperland.
Réunis avec Fred, le Lord Maire et le sous-marin, le groupe prend la place du Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Armés de leur humour et de leur musique (With a Little Help from My Friends, All You Need Is Love, Hey Bulldog), le groupe réussit à sauver Pepperland de l'emprise des Meanie. Les fleurs repoussent, les couleurs reviennent, le Sgt. Pepper's Lonely Heart Club Band est libéré grâce au trou que Ringo ramène de Sea of Holes et Jeremy est sauvé. Vaincus, les Meanies sont forcés de battre en retraite, mais John leur propose de devenir amis. Le chef des Meanies accepte cette invitation et une grande fête s'ensuit, montrant chaque personnage vivant heureux pour toujours (It's All Too Much).
À la fin, les vrais Beatles apparaissent et nous montrent tous leurs souvenirs. George a le moteur du sous-marin, Paul a « un peu d'amour » (a little love) et Ringo a toujours la moitié d'un trou dans sa poche parce qu'il a donné le reste à Jeremy. Cependant, John repère que « d'autres Blues Meanies s'apprêtent à envahir la salle de cinéma » et dit gaiement qu'il n'y a plus qu'une seule chose à faire pour les faire sortir : « Chanter ! » (Singing!). Le quatuor reprend la chanson All Together Now en chœur avec diverses traductions de la chanson qui apparaissent dans l'ordre sur l'écran.
Fiche technique
- Titre : Yellow Submarine
- Réalisation : George Dunning, Dennis Abey
- Scénario : Al Brodax, Erich Segal, Lee Minoff, Jack Mendelsohn
- Production : Al Brodax
- Société de production : Apple Corps, King Features Production, TVC London
- Société de distribution : United Artists
- Budget : 250 000 £
- Musique : The Beatles et George Martin
- Chansons : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison
- Orchestration : George Martin
- Direction musicale : George Martin
- Directeur artistique : Heinz Edelmann
- Producteur associé : Mary Ellen Stewart
- Assistant production : Sally Hyman
- Superviseur production : John Coates
- Directeurs animation : Jack Stokes, Robert Balser
- Pays d'origine : Royaume-Uni - États-Unis
- Format : Couleurs (DeLuxe) - 35 mm – 1.66:1 - Mono
- Genre : Film d'animation, Film musical
- Durée : 90 minutes
Distribution
Voix originales
- John Clive : John
- Geoffrey Hughes (en) : Paul
- Peter Batten : George
- Paul Angelis (en) : Ringo, le chef des Blue Meanies, George
- Dick Emery : Lord Mayor, Nowhere Man (Jeremy Hillary Boob, Phud (Ph.D.)), Max
- Lance Percival (en) : Old/Young Fred
Parties chantées
1er doublage (1969)
- Bernard Murat : Paul
- Philippe Ogouz : George
- Claude Bertrand : le chef des Blue Meanies
- Teddy Bilis : le maire
2e doublage (Années 2000)
- Pierre Laurent : John
- Adrien Antoine : Ringo
- Pierre Baton : le maire
- Patrice Dozier : Nowhere Man
- Christophe Lemoine : Max
- Henri Labussière : Fred
Production
Genèse
L'idée de Yellow Submarine voit le jour en 1967 lorsque Al Brodax, qui a produit une série d'animation intitulée The Beatles pour la télévision américaine, contacte le manager du groupe Brian Epstein, avec l'idée de produire un long métrage animé. Encouragé par le succès de la série télévisée, Epstein accepte de se lancer dans l'aventure et signe un contrat avec la société américaine King Features. Cette dernière associe au projet le producteur George Dunning, qui a également travaillé sur la série.
En , une réunion informelle est organisée par George Martin aux studios Abbey Road à Londres lors de la sortie de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Une seule écoute de ce dernier suffit à convaincre les producteurs que ce film pourrait être plus ambitieux que tout ce que les Beatles ont fait auparavant et l'idée d'une aventure de fiction est rapidement évoquée. Lorsque les contrats sont signés, l'équipe de production dispose de onze mois pour développer le film, la première étant prévue pour . Le budget est de 1 million $US[1], une valeur de plus de 7,7 millions $US en 2020[2].
Les Beatles, qui détestent unanimement la série télévisée de Brodax qui les caricature à outrance, sont consultés dans un premier temps, mais, lorsqu'ils apprennent que les mêmes équipes se retrouveront aux commandes du prochain long-métrage, ils se montrent peu enthousiastes et décident de prendre de la distance avec le projet. De plus, absorbés par Sgt. Pepper, le travail sur le film Magical Mystery Tour et l'album du même nom, et bouleversés par la mort de Brian Epstein survenue le alors qu'ils se trouvent à Bangor, au Pays de Galles, où ils assistent à une conférence sur la méditation transcendantale que donne le Maharishi Mahesh Yogi, ils n'ont ni le temps, ni l'envie de doubler leurs personnages : « On leur a dit qu'on ne s'impliquerait pas énormément, et qu'on ne voulait pas faire les voix, c'était trop de travail, dira Paul McCartney. Alors ce sont des gens comme Lance Percival qui les ont faites à notre place »[3]. Néanmoins, ils accepteront de se faire filmer pour la dernière séquence du film, dans les studios de Twickenham en : « Ils voulaient qu'on apparaisse à la fin du film pour dire : « Salut, c'est les Beatles, on espère que vous avez aimé le film. », déclara McCartney. Il a fallu qu'on aille se faire filmer. On n'en avait pas envie mais, à partir du moment où on s'était impliqué, il fallait bien leur donner quelque chose »[4]. Ils ne prennent pas non plus part au scénario, même si John Lennon et George Harrison contactent parfois la production pour lancer quelques idées : c'est par exemple Lennon qui imagine le Vacuum man dont la trompe engloutit tout ce qui l'entoure et qui finit par s'aspirer lui-même[5]. En réalité, le groupe a très vite le sentiment d'être dépouillé de ses idées sans être consulté. En 1980, John Lennon s'exprimera encore avec ressentiment : « L'équipe de Yellow Submarine n'était qu'un ramassis de bêtes répugnantes, mis à part le gars qui faisait les dessins. Ils ont pris toutes nos idées pour le film, sans nous créditer en retour »[6].
Scénario
Plusieurs scénarios sont présentés à Epstein, dont un écrit par Joseph Heller. Tous sont refusés par l'impresario[7], Brodax déniche alors un jeune auteur alors inconnu, Lee Mintoff. Les Beatles le rencontrent et approuvent ses idées, mais refusent son script, aux airs de conte de fées. C'est alors que Brodax contacte Erich Segal, professeur d'anglais américain qui gagnera une réputation mondiale quelques années plus tard avec le scénario du film Love Story, afin de remanier l'histoire, qui ne sera achevée que peu avant le montage final. Est également recruté le poète Roger McGough (en), chargé de vérifier que l'écriture du scénario et des dialogues reflètent bien la saveur du dialecte de Liverpool. Celui-ci fait partie groupe humoristique The Scaffold (en) qui comprend aussi Mike McGear, le frère de Paul McCartney[8]. Ce film d'animation pour enfants est le premier à mettre dans son scénario certains dialogues axés pour les adultes[9].
Le responsable des effets spéciaux Charlie Jenkins, suggère de contacter l'illustrateur tchécoslovaque Heinz Edelmann, collaborateur régulier de Twen, un magazine pour la jeunesse. Ce dernier, qui n'a encore jamais travaillé pour le cinéma, livre en deux semaines des dessins au style coloré et surréaliste, à la fois rétro et moderne, qui éblouissent les animateurs et contribue largement à l'atmosphère générale du film. Nommé directeur artistique, Edelmann étudie durant des semaines les poses et l'attitude de chacun des Beatles, imagine des traitements visuels différents en fonction des séquences et des chansons[10]. Le style visuel est semblable au travail de l'artiste britannique Alan Aldridge (en)[11] et, aux dires du critique américain John Simon (en) du National Review, est un mélange d'« art nouveau et psychédélique, op et pop, Dada et suréalisme... »[12].
Bande originale
En , Brian Epstein qui a signé le contrat pour le film, s'engage à fournir au moins trois titres originaux des Beatles pour la bande son, une contrainte que le groupe n'apprécie guère. Ils traînent pour livrer les morceaux et ne font aucun effort de créativité. Une blague circule même parmi eux : si la réalisation d'un titre est décevante, il est aussitôt retenu pour le film[13]. Finalement, ils offrent quatre chansons originales : Only a Northern Song (enregistrée lors des séances du disque « Sgt. Pepper »[14]), It's All Too Much, All Together Now et Hey Bulldog.
En , la chanson Baby, You're a Rich Man est enregistrée expressément pour figurer dans le film[15], mais à la suite de la présentation mondiale de l'émission de télévision Our World le mois suivant, la chanson All You Need Is Love doit rapidement être publiée en 45-tours. Étant déjà mise en boîte, Baby, You're a Rich Man est donc publiée en face B[16] en juillet. Ces deux chansons seront placées sur la deuxième face de la version américaine de l'album Magical Mystery Tour. Au moment où cette version de l'album sera intégrée à la discographie officielle, la chanson All You Need Is Love paraîtra donc sur deux différents 33-tours des Beatles; la seule autre chanson entendue sur deux albums est la chanson titre de ce film qui fut publiée originellement sur Revolver en 1966 et qui est en ouverture de cette bande-son.
Pour ne pas nuire aux ventes de l'« Album blanc », qui sera mis en marché en novembre, il est décidé de repousser la date de sortie de la trame sonore qu'en , deux mois après la sortie du film aux États-Unis et six mois après sa sortie en Angleterre. Sur la pochette américaine, on y retrouve même un texte vantant les mérites de l'album double. Ce texte est inclus avec la réédition du disque en 2009[17].
Liste des chansons
Outre la chanson thème, les quatre inédits et All You Need Is Love qui se retrouvent sur le disque originel, plusieurs autres chansons sont entendues dans le film, souvent au complet, en montages différents jusqu'en extraits de quelques secondes.
Voici, dans l'ordre, la liste de toutes les chansons interprétées par les Beatles dans le film. Sauf indication contraire, elles sont signées Lennon/McCartney. L'astérisque dénote une chanson qui était inédite à l'époque.
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La chanson It's All Too Much entendue dans le film n'est pas exactement le même montage qu'on entend sur l'album. La chanson complète a une durée de plus de huit minutes mais pour le film, on enlève deux des quatre couplets et une grande partie de la finale. La séquence n'a qu'une durée d'environ deux minutes. On l'édite aussi pour la version de l'album, mais cette fois on conserve tous les couplets sauf un (qui est pourtant entendu dans le film) et on abrège la finale d'un peu plus d'une minutes; cette version dépasse les six minutes[18]. La version complète n'a jamais été officiellement publiée.
On peut aussi entendre un vers de la chanson The Sound of Music chanté par le chef des Blue Meanies et son assistant Max[19].
En 1999, pour le trentième anniversaire de sa sortie, une version remastérisée du film est publiée, accompagnée d'une nouvelle bande-son intitulée Yellow Submarine Songtrack comprenant des nouveaux mixages de toutes ces chansons sauf pour A Day in the Life qui est exclue du disque.
Trame sonore
Cette trame sonore de style classique est arrangée et dirigée par George Martin, le producteur du groupe, et est interprétée par les 41 musiciens du George Martin Orchestra. Mis à part Yellow Submarine in Pepperland, qui reprend la mélodie écrite par Lennon/McCartney, Martin est aussi le compositeur de la musique[20]. Celle-ci est enregistrée et éditée une première fois de façon à s'agencer aux images du film. Quand vient le temps de préparer l'album, Martin décide de tout réenregistrer; d'une façon ou d'une autre, les musiciens devront être rémunérés encore du fait que leur prestation sera utilisée dans une seconde publication. La musique instrumentale du film est donc réenregistrée les 22 et pour être publiée sur la face B du 33 tours originel[21].
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Un autre morceau de Martin, qui devait être placé sur l'« Album blanc » en introduction à la chanson Don't Pass Me By, est entendu dans le film tout juste avant la séquence de Eleanor Rigby. Aussi absent de cette trame sonore, il sera finalement inclus en ouverture de la compilation Anthology 3 en 1996 sous le titre A Beginning[22].
Accueil
Sortie du film
La première de Yellow Submarine a lieu le au London Pavilion (en) de Londres. La foule entassée devant marque le dernier relent de la beatlemania[23]. Alors en pleine période psychédélique et en dépit de son évidente qualité, le film ne rencontre pas le succès lors de sa sortie en Angleterre où il n'est projeté que dans un nombre limité de salles[24]. Contre toute attente, les Beatles sont énormément impressionnés en visionnant le montage final et regretteront tardivement de ne pas avoir joué un rôle plus actif dans le processus de production. « Le film tient vraiment la route, déclare Paul McCartney. C'est très spirituel, intelligent et plutôt dépaysant. » George Harrison remarque que « Heinz a été brillant et je crois qu'il mérite tout le crédit du film. J'ai bien aimé le film. Je crois que c'est un classique. C'est un film pour toutes les générations, tout gosse de trois ou quatre ans regarde Yellow Submarine jusqu'au bout »[3]. Ringo Starr quant à lui, souligne que « c'est la musique qui est importante. La musique est le fondement et, dans ce cas, enveloppée par le film. J'ai adoré Yellow Submarine. J'ai trouvé ça très novateur, avec une animation superbe. Ça reste superbe et je suis content qu'on ait participé à cette aventure »[4].
À sa sortie aux États-Unis, le [21], le nombre de salles qui le présentent est beaucoup plus grand et par conséquent les spectateurs y sont plus nombreux. Le film reçoit aussi d'excellentes critiques[25].
Lorsque le film sort en France en mai 1969, la presse l'encense. Le magazine Rock & Folk en parle longuement dans son numéro de décembre 1968. « On se paye une petite visite dans l'univers intimiste des Beatles. John et ses machines bizarres, sa poésie exacerbée. Paul et ses grands bazars symphoniques. George et ses visions info-psychédélique. Et tous les gags Beatliens, comme ces jouets qui se baladent partout et se courent après dès qu'on ne les regarde plus. Le type qui a fait ce film nous offre là une super tranche de génie délirant »[26]. Cinéma 69 prend le relais : « Avec une liberté insensée, et incensurée, Yellow Submarine déjà chanté par les quatre garçons de Liverpool nous emmène dans les recoins les plus insoupçonnés de cette planète qu'on n'explorera jamais à fond puisqu'elle est infinie, nommée imagination. Ce film invente véritablement son langage et sa syntaxe propre, il faudrait un vocabulaire neuf et un style adéquat pour rendre cette magie que seul détient le septième art-bis, alias l'animation »[26]. Pour Le Monde du 31 mai, c'est avant tout le déluge de couleurs qui constitue le vrai sujet du film : « L'invention colorée soumet le spectateur à un bombardement rétinien peu commun. C'est une orgie visuelle du style psychédélique »[26].
Postérité
Le film sort en VHS et Betamax en 1987, sans la chanson Hey Bulldog et avec quelques secondes supplémentaires de Baby, You're a Rich Man. De plus, une section avec une partition de jazz assez folle est entendue dans une des scènes de l'attaque finale[27].
En 1999, plus de trente ans après sa sortie, le film est retravaillé et restauré à partir du film 35 mm originel, en vue d'une nouvelle sortie au cinéma pour ensuite être publiée sur VHS. Une version numérique pour support DVD est également éditée. Cette nouvelle édition comporte la version britannique du film qui inclut une séquence avec la chanson Hey Bulldog. Celle-ci avait été coupée lors du montage pour sa projection aux États-Unis.
L'idée de refaire le film, avec des nouvelles versions des chansons, est soumise en 2009 par le réalisateur américain Robert Zemeckis en association avec les studios Disney. Le projet est finalement abandonné en 2012[28].
Une nouvelle restauration image par image a été effectuée en format 4K, commercialisée en DVD et en Blu-ray le en Europe et le lendemain en Amérique du Nord[29]. Cette restauration a été utilisée pour la présentation du 50e anniversaire, cette fois pour les salles de cinéma, le [30],[31].
Le , pendant le confinement de la pandémie de la Covid-19, le film a été présenté en streaming sur la page YouTube du groupe[32].
Distinctions
Récompenses
- New York Film Critics Circle Awards 1968 : Meilleur film d'animation
- National Society of Film Critics 1969 : Meilleur réalisateur (George Dunning)
- NBR Award 1969 : Top 10 films
Nominations
- Hugo Awards 1969 : Meilleur film dramatique (George Dunning, Al Brodax, Roger McGough, Jack Mendelsohn, Lee Minoff, Erich Segal)
- Grammy Awards 1970 : Meilleure bande-originale (John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, George Martin)
Hommages
- John Lasseter, réalisateur du film animé Toy Story décrit Yellow Submarine comme étant une « œuvre révolutionnaire » qui a contribué à « ouvrir la voie au monde de l'animation à la diversité fantastique dont nous jouissons tous aujourd'hui ».
- Josh Weinstein, un scénariste de la sériée de télévision The Simpsons affirme, pour sa part, que ce film « a donné naissance à une animation moderne » utilisant un humour subversif qui a conduit à des œuvres d'animation aujourd'hui classiques tels que la série South Park et le film Shrek[33].
Autour du film
Adaptations en BD
En 1968, Yellow Submarine est adapté en comic book par José Delbo avec les textes de Paul S. Newman[34] pour Gold Key Comics / Western Publishing[35]. L'histoire diffère du film car la bande dessinée a été achevée bien avant que le scénario ne soit finalisé[36]. En bonne condition, cette BD peut valoir de 300 à 400$US[37],[38].
Une autre adaptation BD a été initiée par la maison d'édition Dark Horse Comics pour coïncider à la ressortie du film en 1999. Illustrée par Bill Morrison, aujourd'hui le rédacteur en chef de Mad Magazine[39], cette œuvre n'a pas vu le jour et est restée inachevée[36] jusqu'au cinquantième anniversaire de la sortie du film lorsque Titan Comics (en) la publie le [40].
Jouets
Pour accompagner la ressortie du film en 1999, la compagnie américaine McFarlane Toys a commercialisé deux collections de figurines au thème du film. Dans chacun des paquets se trouvait un Beatles accompagné d'un autre jouet. La première collection comprenait George avec le sous-marin jaune, Ringo avec Sir Bleunoir, John avec Jeremy et Paul, une première fois avec Fred et dans un second paquet avec Gantelaid. L'autre collection, cette fois des Beatles habillées avec les costumes du « Lonely Heart's Club Band » a été mise en marché en 2000. Cette fois George était accompagné du Turc et d'un tuba, Ringo avec un géant bleu et sa pomme, John avec un bulldog et un trombone et Paul avec le monstre suceur[41].
En , une série de six voitures jouets décorées dans le thème du film ont été mises en marché par la compagnie Mattel[42].
À la suite d'une enquête de crowdsourcing via Lego Ideas, la compagnie Lego a mis en vente le [43], un ensemble de briques conçu par le designer Kevin Szeto avec la thématique du film Yellow Submarine. L'ensemble de 550 pièces comprend le sous-marin (mesurant 13 cm par 25 cm par 2 cm), les figurines des quatre membres du groupe et Jeremy, le « Nowhere Man »[44].
Conjointement à la sortie de la nouvelle BD en 2018, une série de figurines en vinyle sera mise sur le marché à partir d' par Titan Merchandise. Cette collection appelée All Together Now contiendra plusieurs versions des membres du groupe en plus de certains autres personnages (le bulldog à quatre têtes, Sir Bleunoir, etc.)[39].
Vêtements
Stella McCartney a dévoilé, le , une collection de vêtement inspirée des visuels du film[45].
Notes et références
Notes
- Dans la version américaine du film, lorsque la chanson Hey Bulldog fut coupée du montage, on rajouta quelques secondes supplémentaires de cette pièce pour améliorer la transition avec la prochaine scène.
Références
- (fr) Paul Trynka (trad. de l'anglais), The Beatles : 1961-1970 : dix années qui ont secoué le monde, Paris, Tournon, , 455 p. (ISBN 2-914237-35-9), p. 320
- (en) « $1,000,000 in 1967 → 2021 », sur www.in2013dollars.com (consulté le ).
- The Beatles Anthology, Seuil, , p. 291
- The Beatles Anthology, Seuil, , p. 292
- Frédéric Granier, Les Beatles : Quatre garçons dans le siècle, Paris, PERRIN, , 566 p. (ISBN 978-2-262-07723-5), p. 325-326
- (en) Sheff (David), The Playboy Interviews With John Lennon & Yoko Ono : The Final Testament, Playboy Press,
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- The Beatles VH1 Special - Yellow Submarine. 1999.
- (en) Holly Williams, « Why The Beatles’ Yellow Submarine is a trippy cult classic », BBC, (lire en ligne, consulté le ).
- Frédéric Granier, Les Beatles : Quatre garçons dans le siècle, Paris, PERRIN, , 566 p. (ISBN 978-2-262-07723-5), p. 325
- The Art of the Beatles, Mike Evans, édition Anthony Blond (Muller, Blond & White), UK, 1984, (ISBN 0-85634-180-0), p. 84
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- Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, Les Beatles la totale : Les 211 chansons expliquées, Paris, Éditions du Chêne/EPA, , 671 p. (ISBN 978-2-85120-855-2), p. 528
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- Pierre Mikaïloff, Jean-Éric Perrin et Gilles Verlant, Les Beatles Pour Les Nuls, Paris, First-Gründ, , 358 p. (ISBN 978-2-7540-4695-4), p. 186
- Thierry Liesenfeld, Les Beatles et la France sont des mots qui vont très bien ensemble, Le Castor Astral & Saphyr, (ISBN 978-2-85920-606-2), p. 264
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- « Stella McCartney dévoile une collection psychédélique inspirée par les Beatles », Centre Presse, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Pichaiwat Saengprapan, sous la direction de Pierre Molinier et Pierre Arbus, Le dessin animé « Yellow Submarine » : la réflexion sur la période psychédélique des Beatles. Mémoire de DEA en études audiovisuelles, ESAV Toulouse, 2006, 85 p.
- Vincent Rigoulet, sous la direction de Sébastien Arfouilloux, Écrire à partir d'un film d'animation en version originale : découvrir l'utilité et le pouvoir de l'écrit. Mémoire de Diplôme universitaire Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation, mention premier degré, ESPE Grenoble, université Savoie-Mont Blanc, 2016, 43 p. Texte intégral
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) Internet Movie Database
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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