étouffer
Français
Étymologie
Verbe
étouffer \e.tu.fe\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’étouffer)
- (Transitif) Faire mourir en arrêtant la respiration.
- La diphtérie peut étouffer les enfants.
- (Transitif) Suffoquer, empêcher de respirer librement.
- La chaleur m’étouffe.
- Il s’étouffait en mangeant.
- (Figuré) — Étouffer quelqu’un de caresses.
- (Intransitif) Avoir la respiration empêchée ou mourir faute d’air.
- Il n’y a point d’air dans cette chambre, on y étouffe.
- Délacez cette femme, elle étouffe.
- Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, p. 71)
- (Transitif) (Figuré) Étouffer de rire, rire jusqu’à perdre la respiration.
- Dérober aux plantes l’air ou les nutriments nécessaires à leur végétation.
- Les mauvaises herbes étouffent le blé.
- (Transitif) Éteindre en interceptant l’air.
- Étouffer un incendie.
- (Transitif) (Figuré) Supprimer, annihiler, empêcher de se développer,cacher, surmonter.
- Il semble que la tradition politique de la classe ouvrière européenne soit encore vivace dans certains pays, alors qu’elle est étouffée en Amérique, où pourtant aussi elle a existé. — (Herbert Marcuse, Débat sur le problème de la violence dans l’opposition, dans La fin de l’Utopie, traduction de Liliane Roskoff & Luc Weibel, 1968)
- Seule planait l’ombre de la Kampétaï, prête à abattre sa lourde main supplicieuse pour étouffer dans l’œuf toute velléité d’insoumission. — (Thuyen Nhis, My-Lan, Publibook, 2002, p.138)
- Rosalie s'en fut à la chapelle pour s'agenouiller en étouffant ses larmes. — (Pierre Gamarra, Rosalie Brousse, chapitre IV ; Éditeurs Français Réunis, Paris, 1953)
- (Transitif) (Musique) Amortir le son.
- Étouffer les sons : Les rendre moins éclatants, les amortir.
- Il y a, dans les pianos, une pédale qui sert à étouffer les sons.
- (Transitif) Empêcher l’apparition publique.
- [...] il était menteur comme un valet, présomptueux et opiniâtre comme un pédant et assez mauvais poète pour être étouffé s'il y avait de la police dans le royaume. — (Paul Scarron, Le Roman comique, première partie, chapitre VIII, 1651)
- Voici, pour commencer, ce que j’écrivais, il y a six ans, dans un livre de colère que l’hostilité générale s’efforça d’étouffer par tous les moyens imaginables. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
Vocabulaire apparenté par le sens
Traductions
- Afrikaans : onderdruk (af)
- Allemand : erdrosseln (de), ersticken (de), erwürgen (de), auslöschen (de)
- Anglais : to smother (en) (1, 2, 3, 4, 5, 6), to suffocate (en) (1, 2, 3), to choke (en) (4), to quell (en) (5 ; 6 : (Figuré)), to stifle (en) (6 : (Figuré)), to dampen (en) (7 : (Musique), to suppress (en) (8)
- Breton : mougañ (br)
- Catalan : acubar (ca), ofegar (ca), sufocar (ca), afogar (ca)
- Danois : undertrykke (da), kvæle (da)
- Espagnol : sofocar (es), ahogar (es)
- Espéranto : sufoki (eo)
- Féroïen : køva (fo), kvala (fo)
- Finnois : tukehduttaa (fi)
- Grec : πνίγω (el) pnígo
- Ido : sufokar (io)
- Italien : soffocare (it)
- Kazakh : тұншығу (kk) tunşığuw, тұншықтыру (kk) tunşıqtıruw
- Kurde : fetisandin (ku), xeniqandin (ku)
- Néerlandais : neerslaan (nl), onderdrukken (nl), smoren (nl), verkroppen (nl), verstikken (nl)
- Portugais : abafar (pt), estrangular (pt), sufocar (pt), asfixiar (pt), esganar (pt)
- Russe : задушить (ru)
- Same du Nord : hávkat (*) (3), čáskadit (*) (5)
- Wallon : stofer (wa)
Prononciation
- France : écouter « étouffer [e.tu.fe] »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (étouffer)
- « étouffer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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