s’entendre
Français
Étymologie
- Forme pronominale du verbe entendre.
Verbe
s’entendre \s‿ɑ̃.tɑ̃dʁ\ pronominal intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
- Avoir des relations amicales avec une personne.
- Les Vervelle et les Grassou, qui s’entendent à merveille, ont voiture et sont les plus heureuses gens du monde. — (Honoré de Balzac, Pierre Grassou dans Œuvres complètes, A. Houssiaux, t. 11 1855, p. 179)
- Que de fois, en évoquant les entretiens passés d’Anna et de Claude, je m’étais dit : « Voilà deux hommes faits pour s’entendre. » — (Louis Delluc, Monsieur de Berlin, E. Fasquelle, 1916)
- Se mettre d’accord sur quelque chose avec quelqu’un.
- Eh bien ! tu le vois, il n’y a rien de tel que de s’expliquer : on finit toujours par s’entendre. — (Alfred de Musset, Le Chandelier, 1835, acte I, scène 1)
- Entendons-nous bien : à mes yeux, tout ce qui est parlementaire est essentiellement démocratique et populaire. — (Saint-Marc Girardin, Du décret du 24 novembre 1860, ou De la réforme de la Constitution de 1852, Michel-Lévy frères, 1860, p. 19-20)
- Être expert en quelque chose, savoir comment s’y prendre.
- C’est une fille qui s’entend au commerce et qui m’aidera dans la gestion de nos affaires. — (George Sand, Mattea, 1835)
- Car mademoiselle Anna Mirandot était une des plus jolies filles du Languedoc tout entier où les parents s’entendent à merveille à les faire. — (Armand Silvestre, Nouvelles Gaudrioles, Librairie illustrée, 1899, p. 55)
- Walder s’y entendait également à réparer un moteur, mais il était loin de valoir Gartner. — (Arnould Galopin, Les Aventures d’un apprenti parisien, A. Michel, 1928, p. 653)
- Avec un verbe à l’infinitif (souvent dire, parler, appeler, traiter…), il correspond au verbe simple entendre.
- Elle s’est entendu traiter de tous les noms.
- En ville, on s’entend dire que de gros travaux débuteront bientôt.
- Il y a des fois, quand je m’entends parler, je ne me reconnais plus.
- Savoir ce qu’on veut dire.
- Il ne s’entend pas lui-même.
- Je m’entends, cela suffit.
- Se comprendre l’un l'autre.
- Ils s’entendent très bien sans se parler.
- Ils s’entendirent à demi-mots.
- Nous commençons à nous entendre. Nos avis, nos opinions commencent à ne plus différer autant.
- Entendons-nous, comprenons-nous bien l’un l’autre, les uns les autres.
- (Sens passif) Être audible.
- Peu à peu, des claquements de sabots s’entendirent, puis des pas étouffés de religieuses ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- (Sens passif) Être compréhensible.
- Cela s’entend aisément. Cela est facile à comprendre.
- Cela ne s’entend pas, on ne saurait comprendre cela.
- Cela s’entend, cela s’entend de reste, Cela doit être ainsi, il faut bien que cela soit ainsi.
- L’homme est libre, jusqu’à un certain point, s’entend.
- Se concerter avec quelqu’un.
- J’ai besoin de m’entendre avec vous là-dessus.
- Agir de concert. (En particulier) Avoir avec quelqu’un une intelligence secrète.
- S’entendre avec les ennemis.
- Nos belles sont habiles. Je n’ai jamais couru cerfs dans mes forêts de Conches qui s’entendissent mieux à brouiller leur voie et à prendre les faux-fuyants. — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 1, « Le Roi de fer »)
- Sympathiser, vivre en bonne intelligence avec lui.
- Il est d’un commerce agréable, et je m’entends fort bien avec lui.
- Ils ne s’entendent guère ensemble.
- (Familier) Ils s’entendent comme larrons en foire, se dit de gens qui sont d’intelligence pour faire quelque chose que l’on juge blâmable.
- Savoir bien faire une chose, s’y prendre bien.
- Celui-là est défendu contre les quémandeurs trop opiniâtres par une sorte de femelle revêche, bourrue, grimaçante, qui s’entend à merveille à décourager les volontés les plus obstinées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 183)
- Il s’entend à faire valoir une terre. — Il s’entend à mener une intrigue.
- Bien connaître un sujet artistique ou scientifique.
- S’entendre en musique, en tableaux, etc. — S’y entendre en botanique, en mathématiques.
Notes
- Dans la définition 1, la construction du verbe n’est pas la même au singulier et au pluriel. Au singulier, on doit obligatoirement préciser avec qui on s’entend : Je m’entends bien avec lui. Au pluriel, on peut dire simplement : Nous nous entendons bien.
- Le pronom réfléchi se n’est pas complément d’objet direct du verbe entendre, mais du verbe qui suit, ce qui signifie qu’aux temps composés, le participe entendu ne s’accorde jamais.
Traductions
Prononciation
- France (Lyon) : écouter « s’entendre [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « s’entendre [Prononciation ?] »
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