appeler
Français
Étymologie
Verbe
appeler \a.pə.le\ ou \a.ple\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’appeler)
- Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
- […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. I)
- Le sucre de raisin que l'on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, p. 120)
- Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
- (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
- Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
- Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éd. Médiaspaul, 2001, page 492)
- (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
- Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en quelque endroit.
- On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
- Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
- (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
- Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
- Faire venir en se servant de la voix ; héler.
- Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
- Je l’appelle et il ne vient point. — Il appelait inutilement, pas un domestique n’était à la maison.
- (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
- (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
- Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
- Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
- (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
- Inviter à venir.
- Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
- Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
- Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
- (En particulier) (Droit) (Justice) Citer devant le juge.
- Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
- Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
- Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
- Envoyer, défier.
- Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
- Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
- Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 240 de l’éd. de 1921)
- (Figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
- J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
- La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
- (Quelquefois) Rendre nécessaire.
- Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
- Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
- (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
- Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
- Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
- Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
- L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
- (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
- Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
- Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
- (Absolument) (Droit) (Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
- Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
- Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
- (Figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
- J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
- (Figuré) Invoquer, se référer.
- J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
- J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
- Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :
— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
- (Figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
- Il en a appelé.
- (Pronominal) Porter le nom de.
- Le grand jeune homme dégingandé, qui s’appelait Laurier, s’était apparemment institué chef en raison de sa position sociale et de ses aptitudes naturelles. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 390 de l’éd. de 1921)
Dérivés
- appeler à l’aide (crier à l’aide, invoquer l’aide de quelqu’un)
- appeler à son secours (se dit en parlant des moyens extraordinaires que l’on emploie pour venir à bout de quelque chose)
- appeler au secours (crier au secours, invoquer le secours de quelqu’un)
- appeler comme d’abus (appeler à une autorité laïque d’un jugement, d’un acte du pouvoir ecclésiastique qu’on prétend entaché d’abus)
- appeler de ses vœux
- appeler l’attention
- appeler les choses par leur nom
- appeler sous les drapeaux (convoquer les soldats d’une classe à un devoir militaire)
- appeler un chat un chat
- désappeler
- en appeler à la postérité
- rappeler
- réappeler
Apparentés étymologiques
Proverbes et phrases toutes faites
- cela s’appelle parler (se dit lorsque quelqu’un fait des propositions plus avantageuses qu’on ne s’y attendait ou lorsqu’on loue quelqu’un d’avoir dit, sur une question longtemps agitée, des choses claires, lumineuses, péremptoires)
- c’est le chien de Jean de Nivelle, il s’enfuit quand on l’appelle
- l’abîme appelle l’abîme
- Dieu vient de l’appeler à lui (se dit en parlant d’une personne qui vient de mourir)
- voilà ce qui s’appelle parler (se dit lorsque quelqu’un fait des propositions plus avantageuses qu’on ne s’y attendait ou lorsqu’on loue quelqu’un d’avoir dit, sur une question longtemps agitée, des choses claires, lumineuses, péremptoires)
Traductions
Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom (1)
- Allemand : nennen (de), heißen (de)
- Ancien français : apeler (*), semondre (*)
- Anglais : call (en), name (en)
- Arabe marocain : سمّى (*)
- Breton : anvañ (br), envel (br)
- Danois : hedde (da)
- Gallo : abramer (*), apeler (*)
- Macédonien : се вика (mk) se vika neutre
- Mahorais : uhira (*)
- Néerlandais : noemen (nl)
- Nǀu : ǃ’ai (*)
- Same du Nord : gohččut (*), gohčodit (*), nammadit (*)
- Shingazidja : ukaza (*), upara (*)
- Turc : çağırmak (tr)
- Wallon : lomer (wa)
Faire venir en se servant de la voix (5)
- Allemand : rufen (de)
- Anglais : call (en)
- Anjouanais : huira (*)
- Arabe : نادى (ar)
- Arabe marocain : عْيط (*), غوّت (*)
- Azéri : çağırmaq (az)
- Gallo : apeler (*)
- Mahorais : uhira (*)
- Néerlandais : roepen (nl)
- Same du Nord : gohččut (*), rávkat (*)
- Shingazidja : urumiza (*), upara (*)
- Swahili : kuita (sw)
Contacter quelqu'un par téléphone (6)
- Alémanique : aarufe (*)
- Allemand : telefonieren (de), anrufen (de), rufen (de)
- Anglais : call (en), call up (en)
- Arabe : هاتف (ar)
- Arabe marocain : عْيط (*), غوّت (*)
- Gallo : abramer (*), apeler (*)
- Indonésien : menelpon (id)
- Néerlandais : bellen (nl), opbellen (nl), telefoneren (nl)
- Nǀu : ǃ’ai (*)
- Russe : звонить (ru) zvonit'
- Shingazidja : upara (*)
Traductions à trier suivant le sens
- Anglo-saxon : clipian (ang)
- Breton : envel (br) (nommer), gelver (br) (faire venir en se servant de la voix)
- Catalan : apel·lar (ca), cridar (ca)
- Chaoui : ilaɣa (*)
- Danois : kalde (da), råbe (da)
- Espagnol : llamar (es), invocar (es)
- Espéranto : voki (eo)
- Féroïen : rópa á (fo), kalla á (fo)
- Finnois : kutsua (fi)
- Gaélique écossais : gairm (gd)
- Hébreu ancien : קרא (*) masculin (genre(?) d'un verbe à préciser ou à vérifier)
- Hongrois : hív (hu)
- Ido : advokar (io)
- Islandais : kalla (is)
- Istro-roumain : cľem (*)
- Italien : chiamare (it)
- Latin : vocare (la)
- Macédonien : се јавува (mk) se javuva, се вика (mk) se vika
- Néerlandais : noemen (nl), heten (nl) (1,2), opnoemen (nl) (3), roepen (nl) (5,7,8,12,13,14), opbellen (nl) (6), benoemen (nl) (15), appeleren (nl) (17), een beroep doen op (nl) (19)
- Norvégien : kalle (no), (6) ringe (no)
- Occitan : nomenar (oc), cridar (oc), sonar (oc), apelar (oc)
- Papiamento : yama (*)
- Polonais : wołać (pl), nazywać (pl)
- Portugais : chamar (pt)
- Roumain : chema (ro), suna (ro) (contacter par téléphone)
- Same du Nord : čuorvut (*)
- Serbe : звати (sr)
- Songhaï koyraboro senni : cee (*)
- Sranan : kari (*)
- Suédois : kalla (sv), ropa (sv)
- Tchèque : zavolat (cs)
Prononciation
- \a.ple\ (nord) ou \a.pə.le\ (sud)
- France : écouter « appeler [a.pə.le] »
- France (Occitanie) : écouter « appeler »
- (Région à préciser) : écouter « appeler [Prononciation ?] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (appeler), mais l’article a pu être modifié depuis.
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