trahir
Français
Étymologie
- Du moyen français trahir, de l’ancien français traïr, trair, trahir, du latin trādere (« transmettre, livrer, remettre par trahison »), d’où « trahir » dérivé de dăre (« donner ») avec le préfixe trans-. La racine latine a aussi donné le substantif tradition (« action de transmettre, ce qui est transmis »).
- Cognat du portugais trair, de l’occitan traïr, l’espagnol traer, de l’italien tradire.
Verbe
trahir \tʁa.iʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se trahir)
- Faire une perfidie à quelqu’un ; lui manquer de foi.
- Monsieur, répondit la reine, je puis ne pas aimer mon mari, mais personne n’a le droit d’exiger de moi que je le trahisse. De bonne foi, trahiriez-vous les secrets de la princesse de Porcian, votre femme ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. II)
- Manquer de respect ou de considération, en parlant des choses.
- Oui, mon père à peine en terre, j'étais coupable, oubliant mon deuil, trahissant mon chagrin et son souvenir. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 33)
- Trahir les intérêts de quelqu’un, la confiance de son ami.
- Trahir la vérité, sa conscience, son devoir, sa promesse, sa foi, ses serments.
- (Droit) (Absolument) Livrer son pays, sa patrie ; agir par perfidie contre la sécurité de son pays.
- Découvrir ou révéler ce qu’on voulait tenir caché.
- Maudit accent qui me trahit toujours ! C'est vrai, j'arrive d'Italie. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Pensant à son accoutrement, il se défit de son faux-col et de sa casquette blanche d’aéronaute, qui pouvaient le trahir, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 356 de l’éd. de 1921)
- Sa figure intelligente, dont les traits et le teint trahissaient une assez forte proportion de sang soudanais, […], prenait par moments une expression de grande affabilité. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 67)
- Rien dans son regard ne trahissait jamais la moindre pitié, c'était un pur soldat, dépourvu d’états d'âme. — (Arkan Simaan, L'écuyer d'Henri le Navigateur, éd. L'Harmattan, 2007, p. 36)
- Ne pas seconder, desservir, rendre vain, décevoir.
- La fortune a trahi nos efforts.
- Les événements trahirent ses espérances.
- (Pronominal) Agir contre ses propres intérêts.
- Il s’est trahi lui-même en cette affaire.
Synonymes
Apparentés étymologiques
Traductions
Traductions à trier
- Allemand : verraten (de)
- Anglais : betray (en)
- Breton : gwerzhañ (br)
- Bulgare : извършвам предателство (bg)
- Catalan : trair (ca)
- Espagnol : traicionar (es), traidor (es) masculin
- Finnois : pettää (fi)
- Frison : ferriede (fy)
- Grec : προδίδω (el) prodhídho
- Ido : trahizar (io)
- Néerlandais : in de steek laten (nl), laten merken (nl), verraden (nl)
- Norvégien : forråde (no)
- Papiamento : traishoná (*)
- Portugais : atraiçoar (pt), trair (pt)
- Russe : предавать (ru), предать (ru), выдавать (ru)
- Same du Nord : beahttit (*)
- Sranan : tori (*)
- Suédois : förråda (sv)
- Tchèque : zradit (cs)
Références
- « trahir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (trahir)
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