Dans les forêts qui entourent notre domicile, s'il est facile de reconnaitre deux ou trois espèces, dans une forêt plus éloignée, on se trouve parfois face à des arbres dont on se demande qui ils sont. Heureusement, avec les médias d'aujourd'hui ou avec de bons livres de botanique arboricole, il est possible de mettre un nom d'espèce sur tel ou tel arbre remarquable. Pour y arriver, il faut bien observer l'arbre et noter sa taille, sa forme, sa ramure, ses feuilles, son écorce…

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Classer les arbres

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    Observez la forme et la disposition des feuilles. Il existe deux grandes familles d'arbres : les feuillus et les résineux. Les premiers (chênes, bouleaux…) ont des feuilles plates plus ou moins longues et effilées, tandis que les résineux (pins, sapins…) ont des feuilles sous forme d'aiguilles [1] . La forme et la disposition des feuilles sont des éléments fortement discriminants quant à l'identification d'une espèce.
    • Certaines espèces d'arbres ont des feuilles qui se présentent sous la forme d'écailles imbriquées (thuya), parfois jumelées avec des aiguilles (comme le genévrier).
    • Fruit de l'évolution, la variété est de mise dans le vaste monde des arbres. Tout le monde connait les feuilles fines se terminant plus ou moins en pointe. Il est des espèces dont les feuilles sont très épaisses, découpées et plus ou moins symétriques.
    • Les feuilles lobées ont un limbe (pourtour de la feuille) divisé en arrondis plus ou moins marqués.
    • Les feuilles sont dites palmées quand elles ont 3 ou 5 grosses nervures qui rejoignent l'extrémité du pétiole (platane), alors que les feuilles pennées ont un limbe fait de folioles disposées de part et d'autre d'un axe médian.
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    Repérez les fleurs, les fruits et autres inflorescences d'un arbre. Ce sont des critères absolument déterminants. Selon la saison, vous aurez ou les unes ou les autres, les fleurs (printemps) précédant toujours les fruits (été, automne [2] ). Il n'est pas question d'aborder ici toutes les fleurs et tous les fruits, mais les principaux types [3] .
    • Les fleurs peuvent se présenter individuellement ou en bouquets. Si votre observation se fait au printemps, vous noterez attentivement la répartition des fleurs, groupées ou non. La couleur joue aussi un très grand rôle.
    • Il est vrai qu'à la période de la fructification un arbre est plus facilement reconnaissable. Nous connaissons quelques-uns de ces fruits, mais il en existe des milliers, certains comestibles, d'autres non, certains à noyaux, d'autres à pépins, d'autres enfin produisent des baies, etc.
    • Les cônes ou babets sont les organes de la reproduction de certaines espèces (pins). Il s'agit de structures en écailles de bois et les cônes mâles et femelles ne sont pas sur la même branche. Ces cônes ne sont pas réservés aux seuls… conifères !
    • Restent les fruits à coques (pêches, cerises) et autres glands (ceux des chênes). Ils ont une enveloppe résistante à l'intérieur de laquelle se trouve la graine destinée à la reproduction.
    • Les gousses (celles des caroubiers, des catalpas) sont une forme de fructification assez courante. Elles ressemblent à des haricots à l'intérieur desquels se trouvent les graines.
    • Certains arbres ont comme fruits, non consommables le plus souvent, des akènes, c'est-à-dire une graine munie d'une ou deux ailes translucides (orme, érable…), le vent se chargeant alors de transporter au loin ces graines.
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    Portez votre attention sur l'aspect et la couleur de l'écorce. Il faut bien observer l'écorce du tronc avec sa couleur et ses reflets, sa texture (lisse, granuleuse), ses crevasses et autres rides, éventuellement son épaisseur. Sans être aussi déterminante que les feuilles ou les fruits, l'écorce peut vous permettre de distinguer l'espèce d'un arbre [4] .
    • L'on serait tenté de dire que de loin tous les troncs se ressemblent ou presque : ils sont marron et sont dessinés comme cela par les enfants, mais si vous vous rapprochez, vous allez voir qu'il y a une grande diversité d'écorces, les couleurs vont du brun foncé au gris, du jaune clair au blanc, etc.
    • Souvent, l'écorce d'un arbre est rarement d'une seule pièce et son aspect change au fil des saisons, c'est comme la peau de l'arbre qui le protège contre les intempéries et ses prédateurs. L'évolution fait qu'aucune écorce ne se ressemble [5] .
    • Certaines espèces (cèdres, pins, sureaux) ont des écorces qui se présentent sous forme d'écailles lesquelles se détachent régulièrement du tronc pour laisser place à d'autres.
    • D'autres espèces ont des troncs lisses, comme les châtaigniers, les hêtres, les mimosas…, généralement cette écorce est fine et de couleur claire.
    • Enfin, certaines espèces ont des troncs recouverts d'une écorce se détachant par lanières, horizontalement (merisier) comme verticalement (cyprès ou arbousier).
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    Observez la taille et la forme générale de l'arbre. Prises ensemble, elles permettent de déterminer au moins la famille, sinon le genre. Les arbres poussent comme ils peuvent et pour une même espèce, il peut y avoir des différences de quelques mètres, ce qui compte, c'est la taille moyenne [6] . Pour ce qui est de la forme générale, certains termes peuvent être employés [7] .
    • Le terme de conique ou de pyramidal s'applique aux arbres larges à la base et qui vont en se rétrécissant vers le sommet.
    • Le terme d'étalé s'applique aux arbres dont la croissance est principalement horizontale, comme l'Albizzia.
    • Un arbre élancé ou colonnaire est un arbre assez étroit et haut qui de loin par sa régularité fait penser à une colonne.
    • Un arbre pleureur ou tombant a des branches qui descendent naturellement vers le sol (osier, saule).
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    Tenez compte de l'écosystème local. Même s'il y a des espèces colonisatrices, elles ne se développent pas dans tous les milieux. Vous ne verrez jamais de cocotiers sur les rivages de la Manche ! C'est pourquoi dans un milieu donné, vous ferez une première recherche sur les espèces locales, vous éliminerez ainsi certaines essences [8] .
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Bien observer pour bien identifier

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    Servez-vous d'une encyclopédie des arbres. Il y a des centaines d'ouvrages (papier et numériques) sur les arbres, certains sont très généralistes, tandis que d'autres se focalisent sur une espèce très particulière. Ce qui va déterminer votre choix, c'est votre objectif : juste connaitre le nom d'un arbre inconnu ou tout savoir sur lui. Si vous ne trouviez rien en librairie spécialisée, il vous resterait toujours les sites Internet, eux aussi spécialisés [9] .
    • Il faut bien sûr vous munir d'un ouvrage qui traite des arbres se situant dans votre zone d'exploration ou de promenade. Vous aurez ainsi plus de chances de tomber sur votre arbre inconnu. Et la recherche sera aussi plus rapide. Pourquoi avoir un ouvrage sur toutes les familles d'arbres, alors que vous explorez des forêts de résineux  ?
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    Allez jeter un coup d'œil aux sites d'identification de végétaux. Il y a des milliers de sites qui ont pour thème les arbres et il est difficile de faire son choix. Certains sont de véritables encyclopédies, tandis que d'autres donnent une vue limitée. Tous peuvent vous servir, mais au fil de vos recherches vous utiliserez davantage tel ou tel site [10] .
    • Utilisez plutôt des sites qui commencent par vous demander les caractéristiques de l'arbre à identifier. Les sites encyclopédiques, et certains sont très bien faits, ont l'inconvénient de vous présenter les arbres par familles ou espèces, c'est à vous d'aller dénicher celui qui vous intéresse, vous risquez d'y passer beaucoup de temps.
    • Tous les sites ne peuvent pas être cités, mais allez visiter celui de QECF, il est très agréable à l'œil et intéressant, car il offre trois types de recherche. Il en est d'autres et vous pouvez aussi utiliser des sites en langues étrangères.
    • À titre d'exemple, il est des sites qui permettent l'identification d'un arbre (quasiment) sur la base des feuilles, comme Au cœur de l'arbre.
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    Demandez aux spécialistes. Pour mieux connaitre un milieu forestier, proche ou lointain, sachez qu'il existe des clubs de nature, des associations… qui organisent des promenades à la découverte des bois. Ce sont des passionné(es) qui aiment partager leurs connaissances et leur amour des arbres. Il n'y a pas que l'ONF (Office national des forêts) qui organise ce genre de manifestations [11] .
    • Certaines universités de sciences, certains jardins botaniques organisent des cycles d'initiation à la botanique, celle des arbres, avec ateliers pratiques. Il suffit de s'inscrire à l'avance sur les sites en question, les postulants sont nombreux. Certaines chambres d'agriculture organisent aussi de telles formations. Le plus souvent, des connaissances théoriques se conjuguent avec des expériences sur le terrain.
    • Peut-être plus superficiel, pour ceux qui veulent juste en savoir un peu plus, sachez qu'il existe pour certains parcs et autres arborétums, des guides qui se feront un plaisir de vous présenter leurs arbres et de répondre à vos questions. Il faut là aussi s'inscrire à l'avance.
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    Utilisez une application d'identification des arbres. Elles pullulent, mais certaines sortent du lot, comme Pl@ntnet. Le principe est simple : vous photographiez avec votre ordiphone une feuille, un fruit, une écorce, une fleur et l'application vous donne le nom de l'arbre et bien d'autres renseignements. En cas de doute, plusieurs solutions vous sont proposées [12] .
    • Certaines applications sont payantes, mais beaucoup sont gratuites, toutes ne sont pas performantes et toutes n'existent pas pour tous les systèmes d'exploitation.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:
Identifier des arbres courants

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    Sachez identifier un pin. Le genre Pinus de la famille des Pinacées regroupe quantité d'arbres, relativement hauts, qui partagent des caractéristiques communes, comme les feuilles en forme d'aiguilles et des fructifications en forme de cônes faites d'écailles [13] .
    • Le pin à torches (Pinus taeda) est un arbre plutôt haut (30 à 35 m) et plutôt droit. Ce qui le distingue d'autres pins est que sa canopée est plutôt sommitale. Les aiguilles fines et souples vont par trois, mesurent de 8 à 15 cm et jaunissent en fin de vie [14] .
    • Le pin maritime (Pinus pinaster) pousse dans le sud de la France et est facilement reconnaissable avec sa canopée. C'est une espèce qui peut atteindre 30 m, son écorce devient de plus en plus crevassée au fil des ans, les aiguilles sont géminées et ses fruits sont en quelque sorte sexués, les femelles (pommes de pin) sont oblongues, tandis que les cônes mâles sont ovoïdes et de couleur brun-orangé [15] .
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    Sachez identifier un sapin. Les sapins font partie des Pinacées, comme les pins avec lesquels on les confond, mais ils appartiennent au genre Abies.
    • L'Épicéa commun (Picea abies) se rencontre en zone de moyenne montagne et peut atteindre 30 à 40 m. C'est lui qui fait les frais lors des fêtes de Noël ! Les branches sont également réparties sur toute la hauteur, mais sont plus larges à la base. Les cônes mâles sont des fuseaux ovales jaunes, tandis que les cônes femelles, dont la couleur varie dans l'année, sont ces fameuses pommes d'écailles qui abritent les graines [16] .
    • Le sapin nain (Abies balsamea Piccolo) est, comme son nom l'indique, petit. Il s'agit en fait d'une forme issue du sapin baumier (15 à 20 m), mais qui ne dépassera pas 50 cm de haut, par contre il aura un diamètre de 60 cm : un arbre de parterre en somme ! Les bourgeons violets sont spectaculaires et l'arbre dégage une très forte, mais agréable, odeur de résine [17] .
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    Sachez identifier un chêne. Les chênes se divisent en deux grandes catégories : les blancs et les rouges, même s'il existe en parallèle d'autres types.
    • Le chêne pédonculé (Quercus robur) atteint la trentaine de mètres et est facilement reconnaissable à ses feuilles lobées. À l'automne, le doute n'est plus permis, l'arbre porte des glands avec sa cupule en bois et sa graine oblongue [18] .
    • Le chêne écarlate (Quercus coccinea) fait partie des chênes rouges. D'une douzaine de mètres à l'âge adulte, cet arbre a des feuilles certes lobées, mais les contours sont indentés et de vert profond qu'elles sont au printemps, elles virent à l'écarlate brillant à l'automne, cet arbre est magnifique [19] .
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    Sachez identifier un érable. De nombreuses sous-espèces, mais de grandes ressemblances, ce sont eux qui enflamment les forêts de l'hémisphère nord à l'automne : c'est l'été indien !
    • L'érable à sucre (ou franc, de son nom scientifique Acer saccharum) a des feuilles à 5 lobes qui, de vertes en début de saison, virent à l'automne aux tons chauds (jaune, orange, rouge). Le tronc est recouvert d'une écorce fissurée, un peu comme les pins et les fruits (ou graines) sont des samares [20] .
    • L'érable argenté (ou de Virginie, de son nom scientifique Acer saccharinum) possède des feuilles dentelées qui prennent des couleurs flamboyantes, mais pâles, à l'automne. Si le tronc des arbrisseaux est lisse et argenté, d'où son nom, plus âgé, il est recouvert d'une écorce profondément fissurée, comme un pin [21] .
    • L'érable rouge (Acer rubrum) est célèbre : une de ses feuilles est sur le drapeau canadien ! Comme tous les érables, les feuilles à 5 lobes prennent des couleurs spectaculaires et chaudes à l'automne. Si le tronc est lisse pour les petits spécimens, il devient fortement fissuré à l'âge adulte, avec des tuiles de bois, comme pour les pins. Les graines sont des samares avec leurs deux petites ailes, fines et nervurées [22] .
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    Sachez identifier un bouleau. Cette espèce est très répandue dans l'hémisphère nord de climat tempéré : on ne manque pas de bouleaux ! Son tronc est recouvert d'une écorce qui part sous forme de fines lamelles comme du papier à cigarette. Les feuilles sont ovales et ciselées et bougent au moindre souffle d'air. Les fruits sont inimitables, des chatons, plus courts que ceux des châtaigniers [23] .
    • Le bouleau à papier (Betula papyrifera) atteint une vingtaine de mètres, très droit, son tronc est très blanc et par endroits, l'écorce de détache sous forme de fines lamelles qui font penser à du papier [24] .
    • Le tronc du bouleau d'eau (Betula occidentalis) se reconnait facilement à son écorce rouge, striée de pointillés horizontaux blancs. Les feuilles sont celles de tous les bouleaux, ovées et finement ciselées. La taille avoisine les 10 mètres.
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    Sachez reconnaitre un sycomore. Sycomore est un nom qui recouvre plusieurs espèces très différentes. Ici, il s'agit de Ficus sycomorus, c'est un très grand arbre qui étonnamment appartient à la famille des… figuiers. Visible à Mayotte, cet arbre est apprécié pour l'ombre qu'il crée. Ses fruits sont tout sauf banals, il s'agit de grappes de petites boules (infrutescences) rose clair spectaculaires. Le tronc porte une écorce jaune-vert qui se renouvèle par bandes faisant apparaitre la prochaine écorce au départ jaune [25] .
    • Dans un paysage, vous ne pouvez pas rater cet arbre majestueux, souvent isolé, pouvant atteindre 20 mètres de hauteur (certains sycomores atteignent 40 m) et dont le feuillage peut avoir plus de 20 m de diamètre.
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Conseils

  • La connaissance des forêts et des arbres est affaire de patience, de balades dans la nature et de recherche chez vous ou à la bibliothèque. N'hésitez pas à faire appel à des spécialistes (ONF) qui organisent des conférences, des promenades à thèmes, etc.
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Catégories: Arbres
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