Mener un débat de qualité est tout un art. Pour convaincre les autres de vos points de vue et avoir le dernier mot dans un débat, il est important que vous puissiez comprendre les éléments de base de la psychologie, de la logique et d’une communication efficace.

Étapes

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    Choisissez un point de vue que vous aimeriez défendre. Vous devez choisir un point de vue que vous aimeriez défendre et vous assurer d’en être bien informé. Il est préférable que ce soit quelque chose en quoi vous croyez vraiment, dans la mesure où il est beaucoup plus facile d’émettre des arguments convaincants sur des sujets qui vous passionnent. Vous devez donc vous assurer de comprendre non seulement votre propre opinion, mais aussi celle des personnes qui ne partagent pas le même avis. Cela vous permettra de vous attendre à des objections et de répondre plus efficacement.
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    Trouvez quelqu’un avec qui échanger. Avant de poursuivre la discussion, il est important que vous puissiez vous familiariser avec le concept de « personne impossible ». Si vous voulez avoir une chance de remporter un débat ou de réaliser quelque chose de productif, vous devez mener la discussion avec une personne qui est fondamentalement sensée. Si tel n’est pas le cas, épargnez-vous cette peine et trouvez quelqu’un qui a un raisonnement beaucoup plus cohérent avec qui vous pourrez débattre.
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    Commencez par énoncer une théorie. À ce niveau, il vous revient juste de faire un bref exposé de votre point de vue et des raisons pour lesquelles vous soutenez cela. Vous pouvez vous exprimer en ces termes « je crois que la Lune faisait autrefois partie de la Terre pour les raisons suivantes ». Après avoir fait cette déclaration, vous pouvez livrer un bref résumé des raisons pour lesquelles vous défendez cela. Dans la mesure du possible, vous devez faire l’effort d’utiliser des prémisses fondées sur des données probantes. Vous pouvez par exemple dire « les données géologiques révèlent que les pierres trouvées sur la Lune sont très similaires à celles retrouvées au début de l’existence de la Terre » au lieu d’avancer un argument comme « le fait que la Lune ait été rejetée dans l’espace suite à une collision est simplement une formidable idée ».
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    Répondez aux objections. Dans la plupart des cas, votre contradicteur répondra à la thèse que vous avez énoncée en émettant des objections par rapport à une ou plusieurs de vos prémisses, lesquelles ne sont rien d’autre que les raisons que vous avez avancées pour soutenir votre point de vue. Si vous maitrisez parfaitement le point de vue que vous défendez, vous remarquerez que la plupart des objections qui sont émises ne seront pas chose nouvelle pour vous. Servez-vous des preuves et de la logique pour démontrer à votre contradicteur les raisons pour lesquelles ses objections ne sont pas valables. Vous pouvez réfuter les objections de deux façons principales : en démontrant que les preuves ne justifient pas les réserves émises ou en exposant une erreur de logique dans la prémisse de ces dernières.
    • Pour émettre un avis contraire à l’idée selon laquelle le pain blanc raffiné est bon pour la santé parce qu’il est transformé, vous pouvez dire qu’une étude réalisée a révélé que des rats qui ont été nourris uniquement de pain blanc sont tous morts. Il s’agit là d’une réponse fondée sur des données factuelles.
    • Vous pouvez donner la réponse suivante : « le fait que le pain blanc soit transformé ne veut pas dire qu’il est sain. Aucun lien n’a vraiment été établi entre les aliments fortement transformés et l’amélioration de la santé. Cela signifie que ton objection ne découle pas de tes hypothèses ». Il s’agit là une fois encore d’une réponse logique.
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    Appuyez-vous sur les objections de votre contradicteur. Vous devez éviter de vous limiter à réfuter les objections de votre adversaire dans la mesure du possible. Analysez-les plutôt dans un autre sens et servez-vous-en pour contrecarrer son point de vue.
    • Par exemple, votre théorie pourrait être que les rats de laboratoire ne devraient pas être utilisés dans les expériences douloureuses. Votre contradicteur pourrait émettre une objection dans ce sens en affirmant que les rats ne peuvent pas ressentir les douleurs de la même manière que les humains. Vous pouvez utiliser des preuves pour rejeter cet avis contraire en faisant référence aux études réalisées qui démontrent qu’en cas de stress, le cerveau et le système nerveux des hommes et des rats fonctionnent de la même manière. Au lieu de limiter votre analyse à cela, vous devez aussi prendre la peine de lui montrer à quel point sa supposée objection vient vraiment étayer votre point de vue. Toujours dans la continuité de l’exemple donné plus haut, vous pouvez vous exprimer en ces termes « étant donné que tu bases ton objection sur la capacité à ressentir la douleur, les éléments de preuve que je t’ai présentés ne prouvent-ils pas que le fait de mener des expérimentations sur des animaux de laboratoire est contraire à l’éthique ? ».
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    Faites l’effort de répondre à chaque question avant de passer à la suivante. S’il y a encore des questions en suspens sur lesquelles vous ne vous entendez pas avec votre contradicteur, sachez qu’il sera difficile de faire quelque chose de productif, dans la mesure où les préoccupations non résolues continueront à être exprimées sans cesse. En fin de compte, cet état de choses entrainera une situation dans laquelle il n’y a d’autre choix que « d’accepter d’être en désaccord », ce qui n’est généralement pas une issue idéale.
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    Restez rationnel, calme et raisonnable à tout moment. Vous pourriez avoir l’impression que votre contradicteur ne comprend pas du tout votre point de vue, mais si vous commencez à trop vous agiter, il considérera cela comme un signe de faiblesse et déduira qu’il a pris le dessus sur vous. Plutôt que d’aider à le persuader, le fait de tenir des propos injurieux ou de crier ne fera que le conforter davantage dans sa position. Il est important que vous puissiez retenir que le comportement émotionnel ne saurait remplacer les arguments rationnels.
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    Soyez patient. Soyez prêt à passer un peu de temps pour expliquer vos prémisses et votre point de vue aussi longtemps que votre adversaire et vous continuerez à débattre de manière raisonnable. Ce n’est pas facile d’amener quelqu’un à changer d’avis. Il y a en fait une multitude de raisons liées à cela, mais la plus évidente d’entre elles est le simple fait que personne n’aime se rendre compte qu’il se trompe. Ce n’est donc pas une chose particulièrement facile à accepter, et pour cela vous devez faire preuve de patience. Vous ne réussirez pas à le convaincre avec votre première proposition.
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    Utilisez une grammaire et un langage convaincants. Vous n’avez pas besoin de prétendre que vous êtes un professeur d’université, mais si vous voulez véritablement vous montrer convaincant et efficace, il est important que vous puissiez vous exprimer de manière cohérente et décente. Évitez d’employer de gros mots pour montrer que vous êtes plus intelligent, parce que la plupart des gens peuvent comprendre à travers un tel geste. D’un autre côté, vous ne devez pas avoir peur d’utiliser l’expression appropriée pour la circonstance. Si vous sentez la nécessité d’utiliser un gros mot, n’hésitez pas à l’employer. Ce qui est vraiment important, c’est que vous devez faire l’effort de vous exprimer (ou d’écrire) avec assurance et clarté. Exprimez-vous en faisant l’effort de ne pas employer plus ou moins de mots qu’il n’en faut.
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    Posez des questions. La plupart des gens estiment que la personne qui maitrise le plus un sujet prendra le dessus au cours d’un débat. Cependant, cet état de choses n’est pas vérifié. Si vous êtes en mesure de poser des questions, sachez que vous pouvez facilement rétablir l’équilibre peu importe la thématique. L’idée qui sous-tend cette méthode remonte à Socrate. Ce dernier interrogeait longuement les hommes qui se considéraient comme des sages, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus donner une réponse sans montrer une faille sur le plan logique ou aller dans son sens à lui. Gardez à l’esprit que certaines personnes aiment s’entendre parler, et vous pouvez utiliser cela contre elles. D’un autre côté, vous devez éviter de poser des questions pour lesquelles il peut y avoir plusieurs réponses. Au cas où ces gens répondent en disant « umm…(en marquant une pause dans leur propos) » et réfléchissent pour prendre une décision, sachez que vous n’aurez aucune suite, car dès que vous aurez fini avec la phase relative aux questions, tout ce qu’ils doivent faire pour éviter votre conclusion est de revenir à la préoccupation qui a été posée et de changer d’avis. En se basant sur l’exemple de débat mentionné plus haut (la réaction des rats à la douleur), un moyen efficace qui permettrait de mener la discussion en utilisant la méthode de Socrate[1] serait de poser la question ci-après : « comment les êtres humains ressentent-ils la douleur ? ». La réponse logique serait de dire que c’est à travers les impulsions du système nerveux. Il y a de fortes chances que vous puissiez avoir une réponse plus simple, mais elle sera tout de même liée à cette idée de base. Ensuite, vous pouvez poser la question de savoir si un système nerveux est responsable de ces impulsions. Votre contradicteur répondra certainement par l’affirmative, et vous pouvez par la suite demander si les rats ont un système nerveux. Bien entendu, la conclusion logique est oui. Par conséquent, si les rats sont dotés d’un système nerveux et que ce dernier est à la base de la douleur, ils peuvent évidemment la ressentir.
    • L’autre méthode efficace pour défendre ce point de vue est de demander la manière dont il sait que quelqu’un ressent la douleur. Votre contradicteur répondra certainement que la personne fera des gémissements. Vous pouvez ensuite lui poser la question suivante « d’accord, les bébés ne gémissent pas, est-ce à dire que ceux-ci ne ressentent pas des douleurs ? ». Si vous avancez ces propos, il y a de fortes chances qu’il change sa réponse pour être un peu plus vague. Vous devez toujours faire l’effort de l’amener à admettre la définition la plus large d’un concept (c’est-à-dire la vie, les douleurs), car cela vous permettra d’inscrire votre point de vue dans cette définition. Il sera certainement tenté de revenir sur sa précédente déclaration et de dire que lorsqu’une personne pleure, cela veut dire qu’elle éprouve des douleurs. Notifiez-lui ensuite que les rats couinent et tentent de s’échapper lorsqu’ils sont le plus susceptibles de souffrir.
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    Soyez prêt à perdre. Un débatteur habile comprend qu’à des moments donnés, les arguments de son contradicteur seront simplement plus solides que les siens. Si vous constatez que vous êtes coincé et que vous n’êtes pas en mesure de réfuter les points de vue de votre adversaire, soyez assez raisonnable et honnête pour admettre votre défaite. Évitez d’être obstinément déterminé en continuant à émettre des objections, même après que vous vous soyez trompé. Quiconque a l’habitude de mener régulièrement des débats a certainement déjà essuyé un certain nombre de défaites. Dans de pareilles circonstances, ayez simplement la décence de féliciter votre contradicteur, apprenez de vos erreurs et passez à autre chose. Ce qui est intéressant, c’est que chaque expérience (que ce soit une défaite ou une victoire) vous aidera à mieux vous préparer pour votre prochaine confrontation. Le simple fait que vous ayez perdu un débat ne veut pas dire que vous êtes obligé de changer d’avis. Prenez-en simplement de la graine et passez à autre chose.
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    Ne soyez pas trop fier d’avoir raison (ou de remporter un débat). Cela amène en fait votre contradicteur à reconnaitre difficilement qu’il a eu tort, chose qui dans une divergence d’opinions non officielle devrait être votre premier objectif.
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Conseils

  • Soyez un bon perdant. N’ayez jamais un mauvais esprit sportif.
  • La règle de base à retenir est que votre désir personnel de croire en quelque chose ou votre opinion sur l’importance de la croyance ne convaincra personne. Pour réussir cela, il faut des preuves et de la logique.
  • Familiarisez-vous au fonctionnement de la logique. La capacité d’argumenter de manière logique vous aidera grandement à relever les contradictions et les lacunes qui ressortent des objections de la partie adverse. Vous n’avez pas besoin d’apprendre la notation logique par cœur ou de suivre un cours de logique formelle, tant que vous comprenez les principes fondamentaux de la logique et les raisonnements fallacieux. Les raisonnements fallacieux sont des arguments qui présentent des lacunes sur le plan de la logique, ce qui les rend contradictoires ou incohérents. Une introduction aux raisonnements fallacieux est disponible ci-dessous.
  • Si votre contradicteur est un amateur, pensez à utiliser vos propres raisonnements fallacieux comme les fausses conclusions ou les arguments d’hommes de paille.
  • Il y a une différence entre une discussion et un débat. On parle de discussion lorsque vous demandez à votre contradicteur de changer d’opinion, alors qu’un débat est un échange responsable d’idées.
  • Améliorez votre vocabulaire pour inclure dans votre argumentation le jargon de débat et des mots de transition que vous utiliserez comme « par ailleurs », « étant donné que », « en tant que tel (pour, de, par, en soi[2] .) » et « vis-à-vis (confronté à[3] .) »
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Avertissements

  • Faites attention à la manière dont vous abordez passionnément un problème. Si vous insultez, offensez ou ostracisez votre contradicteur, il y a très peu de chances qu’il finisse par partager votre avis, peu importe à quel point votre opinion était convaincante.
  • Si vous êtes dans une discussion non officielle, votre contradicteur pourrait recourir à des blagues et aussi tenter de vous crier dessus ou de vous menacer. Cependant, tous ces éléments ne sont que des caractéristiques des personnes qui ont subi une défaite dans une discussion.
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Catégories: Débats
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