La fécondation in vitro (FIV) est une série de procédures mises en œuvre pour traiter l'infertilité et d'autres problèmes génétiques empêchant la conception d'un enfant. Il s'agit de la forme de procréation médicalement assistée la plus efficace même si les chances de réussite dépendent de différents facteurs comme l'âge et les causes d'infertilité [1] . Pour vous préparer physiquement et mentalement à cette procédure, mais également pour maximiser vos chances de réussite, vous pouvez prendre certaines mesures. Une alimentation saine et riche en protéine est importante pour optimiser la production d'ovules et une préparation mentale est nécessaire en vue des injections quotidiennes et des tests de fertilité.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Comprendre la procédure

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    Sachez comment se déroule la procédure. Avant de vous lancer dans l'aventure de la FIV, vous devez savoir en quoi elle consiste pour vous permettre, à vous et à votre partenaire (s'il sera là pour vous soutenir), de vous préparer. La FIV comporte cinq grandes étapes : le déclenchement de l'ovulation, le prélèvement des ovules, le prélèvement des spermatozoïdes, la fécondation et enfin, le transfert d'embryon. Un protocole de FIV dure environ deux semaines, mais plus d'un protocole sera nécessaire pour la réussite du traitement. Vous passerez par trois phases [2] [3] .
    • Durant la première phase : on vous fera des injections pour stimuler la production de follicules et bloquer votre ovulation. Un médecin vous fera passer des examens sanguins et des échographies.
    • Durant la deuxième phase : une fois les ovules murs, vous subirez une chirurgie mineure qui permettra de les prélever. Un embryologiste les préparera et les placera dans une boite de Petri. Un spermatozoïde sera introduit par injection dans chaque ovule.
    • Durant la troisième phase : une fois les ovules fertilisés, ils entament leur division cellulaire jusqu'au troisième ou cinquième jour, au moment du transfert d'embryon. Les embryons obtenus sont examinés pour s'assurer qu'ils ne présentent aucune maladie, que ce soit une fibrose kystique, une dystrophie musculaire ou une trisomie 21. Vous décidez du nombre d'embryons à transférer dans votre utérus et si vous voulez congeler ou pas les embryons restants.
    • Sachez qu'il est impossible de prédire la réussite d'une FIV, car les facteurs en jeu (âge et santé reproductive) diffèrent d'un couple à l'autre. Votre médecin pourra vous donner une estimation des chances de réussite en fonction de vos antécédents médicaux. Il n'empêche que la FIV est la méthode de procréation médicalement assistée la plus fiable à ce jour. Elle est connue pour son taux de réussite élevé [4] [5] .
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    Sachez quels sont les risques de la FIV. La FIV est une procédure couteuse qui prend énormément de temps. Elle est stressante et mentalement épuisante, plus particulièrement si vous et votre partenaire avez des difficultés à concevoir et à surmonter les différentes étapes de la procédure. La FIV présente quelques risques médicaux [6] .
    • Des grossesses multiples : la FIV augmente les risques de grossesses multiples si plusieurs embryons sont implantés dans l'utérus. En cas de grossesse multiple, le risque d'accouchement prématuré est élevé.
    • Un accouchement prématuré et un faible poids du bébé à la naissance.
    • Un syndrome d'hyperstimulation ovarienne : les ovaires gonflent et deviennent douloureux. Il est provoqué par les injections faites pour stimuler les ovaires. Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne peut causer des douleurs abdominales, des ballonnements, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Si vous tombez enceinte, ces symptômes dureront quelques semaines.
    • Une fausse couche : bien que le risque de fausse couche pour une femme subissant une FIV est similaire à celui d'une femme qui tombe enceinte naturellement, il croît en fonction de l'âge de la mère. Le risque est légèrement plus important si vous utilisez des embryons congelés [7] .
    • Des complications durant la procédure de prélèvement des ovules : le médecin utilise une aiguille aspirante pour collecter les ovules, ce qui peut causer des saignements, des infections ou endommager vos intestins, votre vessie ou un vaisseau sanguin.
    • Une grossesse extra-utérine : elle se produit lorsque l'ovule fécondé s'implante hors de l'utérus (généralement dans les trompes de Fallope). Entre 2 et 5 % des femmes subissant une FIV ont une grossesse extra-utérine.
    • Des anomalies congénitales : il est prouvé que le taux d'anomalies congénitales était légèrement plus élevé dans le cas de FIV que dans celui d'une grossesse naturelle. Les causes exactes de ce phénomène sont inconnues.
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    Abordez le sujet des contraintes financières de la FIV avec votre médecin. La FIV est connue pour être l'un des traitements de fertilité les plus chers. Aux États-Unis par exemple, une FIV coute entre 18 000 et 20 000 dollars. La plupart des compagnies d'assurance couvrent les tests de diagnostic, comme les échographies et l'hystérosalpingographie, cependant elles ne tiennent pas compte du traitement à proprement parler. Le cout de l'opération dépendra de vos besoins personnels, mais aussi des prestations facturées par votre clinique. Ci-dessous un aperçu des éventuelles dépenses qui vous attendent [8] .
    • Les médicaments pour stimuler l'ovulation.
    • Les tests de fertilité.
    • Les échographies et les contrôles.
    • Les examens sanguins.
    • Il est possible que vous ayez besoin de traitements supplémentaires, comme une injection intracytoplasmique (ICSI) qui consiste à injecter directement un spermatozoïde dans un ovule et qui coute entre 1 000 et 1 500 euros. Vous aurez peut-être aussi besoin de subir un diagnostic préimplantatoire durant lequel les embryons sont testés génétiquement. Le diagnostic coute plus de 3 000 euros. Si vous décidez de congeler les embryons, vous devrez dépenser une centaine d'euros pour la congélation et le stockage.
    • Votre médecin peut vous donner un aperçu du cout de votre traitement. Il pourra également vous proposer des sources de financement si vous rencontrez quelques difficultés financières. Certaines cliniques proposent des programmes de remboursement avec lesquels vous payez un montant défini (entre 20 000 et 30 000 euros) dont une partie vous est remboursée si vous ne tombez pas enceinte après trois ou quatre essais. Toutefois, renseignez-vous sur ce que votre clinique considère comme un résultat positif, car quitter la clinique enceinte ne garantit en rien le fait que votre grossesse arrivera à terme. Il se peut que vous fassiez une fausse couche ou souffriez de complications et il vous sera impossible de vous faire rembourser.
    • Certaines compagnies d'assurance proposent une prise en charge partielle de la FIV ou des procédures de diagnostic. Rendez-vous chez votre assureur pour savoir s'il couvre les frais de FIV. Il est probable que vous deviez vous faire traiter dans une clinique partenaire pour bénéficier d'une prise en charge financière.
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    Demandez à votre partenaire et à vos proches de vous apporter leur soutien. La réalisation de la FIV nécessite 8 à 10 injections par jour, de multiples tests et autant de consultations médicales. Tout au long du traitement, demandez donc à votre partenaire et à vos proches de vous apporter leur soutien. Vous aurez besoin de quelqu'un qui apprendra à faire les injections d'hormones de fertilité plusieurs fois par jour. Vous aurez également besoin de soutien pour affronter les effets secondaires de ces injections [9] .
    • Parmi les effets secondaires du traitement, on peut citer une irritation de la peau au niveau de l'injection, des ballonnements abdominaux, une sensibilité des seins, des maux de tête et des nausées. Vous devrez aussi consulter régulièrement un médecin pour suivre l'évolution de la grossesse. N'ayez pas peur de solliciter le soutien de votre partenaire et de vos proches durant toutes ces étapes, notamment si vous ressentez les effets secondaires des injections hormonales.
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    Intégrez un groupe de soutien. La plupart des couples qui choisissent la FIV s'accordent à dire qu'intégrer un groupe de soutien se révèle d'une grande aide. Cherchez donc sur Internet un groupe à côté de chez vous qui rassemble des personnes ayant subi une FIV. La fécondation in vitro est un processus stressant et vous et votre partenaire pourrez surmonter plus facilement cette épreuve en restant au contact d'autres couples qui ressentent le même stress et la même nervosité [10] .
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Commencer le protocole de FIV

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    Faites-vous examiner par votre médecin. Avant de commencer le protocole de FIV, votre médecin vous fera passer quelques tests, à vous et à votre partenaire (s'il est donneur de sperme), pour vérifier votre fertilité [11] .
    • Votre médecin vous fera passer des tests de réserve ovarienne pour déterminer la quantité ainsi que la qualité de vos ovules. Cette procédure consiste en un examen sanguin réalisé durant les premiers jours du cycle menstruel. Les résultats du test, en même temps que l'échographie de vos ovaires, permettront au médecin de savoir comment vos ovaires vont réagir aux hormones de fertilité.
    • Il se peut également que votre médecin vous fasse un examen de la cavité utérine à l'aide d'une hystérosonographie. Il s'agit d'injecter du liquide dans votre col de l'utérus pour préparer une échographie qui permettra d'obtenir une image de votre cavité utérine. Votre médecin vous fera ensuite une hystéroscopie consistant à insérer un tube flexible dans votre vagin et votre col pour examiner l'état de votre cavité utérine.
    • L'hystérosalpingographie est une autre solution envisageable. Le médecin injecte un produit de contraste dans le col de l'utérus et se sert de rayons X pour examiner la forme de la cavité et s'assurer que les trompes de Fallope ne sont pas bouchées.
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    Demandez à votre partenaire de tester sa fertilité. S'il est le donneur de sperme, votre partenaire devra subir un spermogramme avant de commencer le traitement. Il s'agit d'identifier ses éventuels problèmes de fertilité.
    • Vous et votre partenaire devez subir des examens pour vérifier que vous n'avez aucune maladie infectieuse, comme le VIH, avant le début du traitement.
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    Participez à une simulation du transfert d'embryon (Mock). Un mois avant le début du traitement, votre médecin vous demandera de participer à une simulation du transfert d'embryon. L'objectif est de s'assurer que vous et/ou le donneur répondez positivement aux thérapies hormonales [12] .
    • Durant la simulation, le médecin vous fera une échographie lorsque votre taux d'estrogène sera au plus haut. Il peut ainsi connaitre la profondeur de votre cavité utérine et la technique la plus efficace pour placer les embryons dans votre utérus [13] . Vous devrez prendre des pilules contraceptives pour réguler votre cycle et le synchroniser avec celui du donneur (si vous faites appel à un donneur).
    • Le médecin vous donnera de la neurohormone gnRH (gonadotropin releasing hormone) pour inhiber la sécrétion de l'hormone lutéinisante dans votre corps. Cette étape prépare la paroi de l'utérus au transfert embryonnaire.
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Partie 3
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Modifier son mode de vie et son alimentation

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    Prenez des suppléments d'omégas-3 et d'acide folique. Les omégas-3 contribuent au développement de l'embryon tandis que l'acide folique agit positivement sur la santé du fœtus. Prendre ces suppléments pendant le traitement prépare le corps à la grossesse [14] [15] .
    • Les suppléments ne sont pas contrôlés par les organismes de santé. Prenez donc uniquement des produits dont la toxicité a été testée par un tiers et qui ont été recommandés par votre médecin. Ce dernier pourra vous indiquer le bon dosage pour chaque supplément.
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    Pratiquez quotidiennement une activité physique légère à modérée. Les femmes en surpoids ou ayant une faible condition physique ont peu de chances de tomber enceinte durant un protocole de FIV. Pratiquez quotidiennement une activité physique légère, comme de la marche ou du yoga, pour améliorer votre circulation sanguine et réduire le stress ressenti durant la préparation au traitement. Les exercices légers à modérés n'ont aucun effet négatif sur les protocoles de FIV.
    • Toutefois, vous devez éviter les exercices épuisants et les activités cardiovasculaires intenses comme la course, le footing ou l'aérobic qui réduisent les chances de naissance viable et augmentent les risques de fausse couche.
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    Ayez un cycle de sommeil normal. Pour augmenter votre taux de fertilité, vous devez adopter une alimentation saine et avoir une bonne hygiène de vie au moins quatre à six semaines avant le premier protocole de FIV. Ceci inclut un cycle de sommeil normal, soit huit à neuf heures de sommeil toutes les nuits [16] .
    • Dormez dans l'obscurité totale pour inciter votre corps à produire de la mélatonine. La mélatonine est une hormone indispensable au bon développement des follicules. Il vaut mieux en obtenir à travers un cycle de sommeil normal qu'à l'aide de suppléments.
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    Mangez des aliments de qualité, pauvres en matières grasses. Faites comme si vous étiez enceinte et adoptez un régime alimentaire sain et pauvre en graisse composé d'aliments de qualité contenant du fer, du potassium et du magnésium. Votre alimentation doit être riche en légumes feuillus, en fruits, en légumes, en calcium et en protéine [17] .
    • Évitez les régimes restrictifs, comme ceux pauvres en calories ou pauvres en glucides. Adoptez à la place une alimentation saine qui vous permet de garder un poids normal et qui ne risque pas de nuire à vos chances de tomber enceinte.
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    Limitez votre consommation de caféine et d'alcool. Là encore, comme si vous étiez enceinte, vous devez limiter votre consommation de caféine et d'alcool, mais aussi éviter le tabac. Ainsi, votre corps sera le plus sain possible avant le début du protocole de FIV [18] .
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Conseils

  • Au moment de consulter un spécialiste FIV, demandez une estimation réaliste de vos chances de succès.
  • Il s'avère que le taux de réussite d'une grossesse est plus important avec des embryons congelés qu'en cycle frais.


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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À propos de ce wikiHow

Aimee Eyvazzadeh, MD, MA
Coécrit par:
Gynécologue et spécialiste de la fertilité
Cet article a été coécrit par Aimee Eyvazzadeh, MD, MA. Aimee Eyvazzadeh est spécialiste de la fertilité et fondatrice de Egg Whisperer Show, un service de soins établi dans la région de la baie de San Francisco, spécialisé en éducation à la fertilité. Ses travaux ont été présentés dans des magazines comme People, Forbes et Marie Claire, et diffusés par Today Show, Good Morning America et CNN. Elle a obtenu un doctorat en médecine à l'université de Californie à Los Angeles en 2001, a accompli son résidanat en obstétrique et en gynécologie à la Harvard Medical School en 2005. Elle a également bénéficié d'une bourse de recherche en endocrinologie de la reproduction et de l’infertilité à l'université du Michigan où elle a obtenu un master en santé publique. Cet article a été consulté 6 654 fois.
Catégories: La maternité
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