La prééclampsie est un trouble grave chez les femmes enceintes qui développent une pression sanguine élevée et des signes de lésion au niveau de certains organes. Elle peut être fatale autant pour la mère que pour le bébé. Elle se développe en général après la vingtième semaine. La seule façon de l’arrêter est de faire sortir le bébé. Si vous présentez des signes de prééclampsie, consultez immédiatement votre médecin. Il pourra alors évaluer les options qui s’offrent à vous pour vous soigner.

Partie 1
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Savoir reconnaitre la prééclampsie

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    Allez chez le médecin si vous avez des symptômes de prééclampsie. Si vous n’êtes pas sûre que les symptômes dont vous souffrez sont seulement une gêne associée à la grossesse ou des signes de prééclampsie, contactez votre médecin pour passer un examen. Voici quelques-uns des signes d’une prééclampsie [1] [2]  :
    • des maux de tête ;
    • le souffle court ;
    • une vision floue, une perte de la vision, une sensibilité à la lumière et d’autres changements au niveau de la vision ;
    • des nausées ou des vomissements ;
    • des douleurs abdominales sur le côté droit sous les côtes ;
    • une diminution de la miction.
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    Consultez immédiatement un médecin si les symptômes sont plus graves. La prééclampsie peut être moyenne ou grave. Si vous observez des symptômes graves, il est important de vous rendre immédiatement chez un médecin. Appelez votre gynécologue ou rendez-vous aux urgences si vous remarquez une aggravation subite de vos symptômes ou si vous avez les symptômes suivants [3]  :
    • des maux de tête graves ;
    • une vision floue ;
    • une douleur abdominale intense ;
    • des difficultés à respirer ou un souffle court.
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    Laissez votre médecin vous prendre votre pression sanguine. La plupart du temps, les femmes qui souffrent de prééclampsie montrent une montée soudaine de leur pression sanguine, mais elle peut aussi augmenter lentement. Toutes les femmes qui sont atteintes d’une pression sanguine élevée ne présentent pas les autres symptômes. À cause de cela, il est important que votre pression sanguine soit vérifiée régulièrement [4] .
    • Votre pression sanguine doit se trouver en dessous de 140/90 mmHg (millimètres de mercure).
    • Si elle est plus élevée et le reste pendant plus de quatre heures, cela devrait inquiéter votre médecin.
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    Passez d’autres tests si votre médecin vous le recommande. Il va probablement vous demander de passer d’autres tests pour vérifier la santé d’autres organes et de votre bébé. Cela pourrait impliquer les tests suivants [5] .
    • Une analyse sanguine. Cela va permettre au médecin de vérifier que votre foie et vos reins fonctionnent correctement. Il va aussi probablement évaluer le nombre de plaquettes dans le sang pour savoir s’il coagule correctement.
    • Une analyse d’urine. Cela va permettre de mesure la quantité de protéines dans votre urine. Cela pourrait impliquer la prise d’un seul échantillon ou de plusieurs sur une période de 24 heures.
    • Une échographie. Pendant l’échographie, le médecin utilise des ultrasons sur une fréquence trop haute pour être entendue, afin de créer une image du bébé dans l’utérus. Cela ne fait pas mal et ce n’est pas dangereux ni pour vous ni pour votre bébé. Il pourra alors voir si le bébé se développe correctement en mesurant sa taille et la quantité de liquide amniotique dans lequel flotte le bébé.
    • Le test de non-stress. Pendant ce test, le médecin va mesurer les battements cardiaques du bébé pendant qu’il bouge.
    • Une analyse biophysique. Pendant ce test, le médecin pourrait utiliser une échographie en même temps que le test de non-stress ou à un autre moment. L’analyse biophysique utilise les ultrasons pour déterminer le niveau de liquide amniotique, les mouvements du fœtus, le tonus et la respiration.
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    Demandez le diagnostic au médecin. Si on vous diagnostique une prééclampsie, il existe différentes combinaisons de symptômes qui auraient pu amener au diagnostic. Il aura détecté une pression sanguine élevée accompagnée d’au moins un des symptômes suivants [6] [7]  :
    • des protéines dans l’urine (appelée protéinurie) ;
    • d’autres signes de mauvais fonctionnement des reins ;
    • une baisse de l’activité du foie ;
    • une numération de plaquettes trop faible dans le sang ;
    • un œdème pulmonaire (lorsque les poumons se remplissent de liquides) ;
    • des problèmes de vision ;
    • des maux de tête nouveaux ou différents des habituels.
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Partie 2
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Évaluer ses options

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    Discutez des risques avec le médecin. Si vous souffrez de prééclampsie, cela est dangereux pour vous et pour votre bébé. Vous prenez plusieurs risques [8]  :
    • des attaques ;
    • une congestion cérébrale ;
    • des hémorragies graves ;
    • un hématome rétroplacentaire (également appelé placenta abruptio).
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    Discutez de l’âge de votre enfant avec le médecin. Les bébés nés avant la 37e semaine sont considérés comme prématurés. Ils présentent un risque accru de troubles respiratoires et d’hémorragies. Si cela est possible, votre médecin pourrait essayer de prolonger la grossesse pour vous rapprocher de la 37e semaine. Cependant, s’il est nécessaire de faire sortir le bébé avant la 37e semaine, il pourrait recommander une injection de stéroïdes.
    • L’injection de stéroïdes permet de développer plus vite les poumons du bébé s’il nait à la 34e semaine ou plus tôt. Cependant, cela pourrait prendre entre 24 et 48 heures pour que les stéroïdes fassent effet.
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    Déterminez si votre corps est prêt à l’accouchement. Si vous souffrez de la prééclampsie vers la fin de la grossesse, le médecin pourrait penser que l’option la plus sûre pour vous et l’enfant est de provoquer l’accouchement. Il va examiner le col de l’utérus pour déterminer s’il se prépare à l’accouchement. Si c’est le cas, les choses suivantes vont se passer [9]  :
    • il commence à s’ouvrir, le médecin va dire qu’il se dilate ;
    • il devient plus fin, il va dire qu’il s’efface ;
    • il se ramollit, il va dire qu’il arrive à maturité.
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    Rendez-vous à l’hôpital pour vous faire surveiller. Le médecin va vouloir que vous restiez à l’hôpital pour être surveillée jusqu’à la naissance. Si le bébé n’est pas encore suffisamment développé pour naitre ou si des médicaments sont nécessaires pour accélérer le développement, vous pourriez avoir besoin d’une surveillance constante pendant ce temps-là. Voici ce que le médecin pourrait demander [10]  :
    • un contrôle régulier de la pression sanguine pour s’assurer qu’elle ne continue pas à augmenter ;
    • une analyse régulière de l’urine pour évaluer les changements dans les niveaux de protéines dans l’urine ;
    • des analyses sanguines pour vérifier les dégâts au niveau des reins et du foie ;
    • une surveillance du rythme cardiaque du bébé pour détecter des signes de détresse ;
    • des échographies pour évaluer la croissance du bébé et son niveau d’activité.
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    Sachez que le repos au lit a peu de chances de vous aider. Les médecins avaient l’habitude de demander aux femmes enceintes de rester au lit, mais depuis, des études ont montré que cela n’est pas vraiment utile. En plus, cela fait augmenter le risque d'avoir [11]  :
    • des caillots de sang à cause d’une réduction du niveau d’activité ;
    • des difficultés financières à cause d’une incapacité à aller au travail ;
    • des perturbations dans la vie sociale et le soutien social de la mère.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:
Planifier une conduite à tenir

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    Pensez à hâter l'accouchement. Discutez avec votre médecin de l’éventualité de provoquer l’accouchement si vous en êtes arrivée à la 37e semaine. Le travail devra être provoqué si la prééclampsie apparait après la 37e semaine de grossesse. À ce moment-là, le bébé sera complètement développé et prêt à naitre. L’accouchement à ce moment-là devrait soulager la prééclampsie et prévenir d’autres complications. Si le médecin déclenche l’accouchement, il pourrait faire les choses suivantes [12] .
    • Décoller les membranes. Pendant cette procédure, il va utiliser un doigt pour séparer la poche des eaux du col de l’utérus. Cela va stimuler la libération d’hormones (les prostaglandines) qui pourraient démarrer le travail. Ce n’est pas très agréable et cela pourrait provoquer des saignements.
    • Insérer un médicament dans le vagin. Ce médicament pourrait se présenter sous la forme d’un comprimé ou de gel. Il va aider le col de l’utérus à se ramollir. Il pourrait nécessiter 24 heures avant d’agir. Si cela ne fonctionne pas, vous en recevrez une deuxième dose ou en intraveineuse.
    • Administrer un anticonvulsif pendant le travail si nécessaire. Par exemple, si vous souffrez d’une prééclampsie grave, vous pourriez recevoir du sulfate de magnésium pendant le travail pour éviter les attaques [13] . Cependant, le sulfate de magnésium n’est pas nécessaire si la prééclampsie est légère.
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    Subissez une césarienne si nécessaire. Si les symptômes sont très graves, vous pourriez avoir besoin d’une césarienne pour accoucher. Cette procédure amène le médecin à pratiquer une incision à travers la paroi de l’abdomen jusque dans l’utérus pour que le bébé en soit retiré sans passer par les voies naturelles [14] .
    • Cette procédure sera effectuée s’il est trop dangereux pour la mère et le bébé de continuer la grossesse.
    • Si nécessaire, le médecin vous donnera du sulfate de magnésium pour éviter les attaques pendant l’opération.
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    Si cela est nécessaire, prolongez la grossesse avec des médicaments. Les médicaments pourraient combattre les symptômes et permettre à la grossesse de durer un peu plus longtemps. Cela donnera plus de temps au bébé de se développer dans l’utérus. Si vous prenez des médicaments, demandez au médecin s’ils vont affecter votre bébé. Il existe plusieurs médicaments envisageables [15] [16] .
    • Les médicaments pour la pression sanguine. Si votre pression sanguine est à la limite de l’acceptable (c’est-à-dire 140/90 mmHg), vous pourriez recevoir des médicaments. Si elle est dangereuse pour vous ou pour votre bébé, votre médecin pourrait vouloir la contrôler pour réduire le risque d’attaques. Le labétalol est un médicament certifié pour traiter la pression sanguine élevée chez les femmes. Il existe d’autres médicaments non certifiés qu’on prescrit parfois aux femmes enceintes comme la nifédipine ou le méthyldopa. S’il vous prescrit un de ces médicaments, assurez-vous de discuter avec lui des risques pour vous et votre bébé.
    • Les corticoïdes. Ces médicaments peuvent être utilisés pour stimuler la maturation des poumons chez le bébé en un ou deux jours. Cela pourrait être nécessaire si l'accouchement doit avoir lieu avant terme. En plus, ces médicaments pourraient être utilisés pour réduire les symptômes provoqués par des problèmes au foie ou de plaquettes.
    • Les anticonvulsifs. Ces médicaments pourraient être prescrits si le risque d’attaque est élevé ou si vous avez déjà souffert d’attaques.
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À propos de ce wikiHow

Lacy Windham, MD
Coécrit par:
Obstétricienne et gynécologue
Cet article a été coécrit par Lacy Windham, MD. La Dre Windham est obstétricienne et gynécologue agréée par le conseil de l’Ordre du Tennessee. Elle a fait ses études de médecine au Centre des sciences de la santé de l'université du Tennessee à Memphis et a terminé son résidanat à l'École de médecine de Virginie orientale en 2010, où elle a reçu les Prix du meilleur résident en médecine fœtomaternelle, du meilleur résident en oncologie et du meilleur résident en général. Cet article a été consulté 9 458 fois.
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