Capture de l'escadre de Cadix

La capture de l'escadre de Cadix a lieu le 14 juin 1808 à Cadix, en Espagne, près de trois ans après la bataille de Trafalgar, et un mois après que les Espagnols se sont soulevés contre les armées d'occupation françaises. Cinq vaisseaux de ligne français et une frégate se trouvaient dans le port de Cadix depuis la victoire britannique. L'amiral français Rosily-Meris, après un combat de cinq jours contre les Espagnols, se rend avec son escadre et les 4 000 marins sous ses ordres[1].

Capture de l'escadre de Cadix
Carte du port de Cadix
Informations générales
Date 9–14 juin 1808
Lieu Cadix, Espagne
Issue Victoire espagnole, l'escadre française se rend
Belligérants
Empire français Royaume d'Espagne
Commandants
François Étienne de Rosily-MesrosJuan Ruiz de Apodaca
Tomás de Morla y Pacheco (en)
Forces en présence
5 vaisseaux de ligne,
1 frégate,
4 000 marins
5 vaisseaux de ligne,
1 frégate
Au moins 2 000 marins et miliciens,
Nombreuses canonnières
Pertes
13 morts,
46 blessés,
3 676 prisonniers,
6 bâtiments capturés[1],[2]
4 tués,
50 blessés,
15 canonnières coulées

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles



Deuxième campagne de Portugal et du Nord de l'Espagne (1809)

Campagne de Castille et d'Andalousie (1809-1810)

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Siège de Cadix (1810-1812)

Campagne de Castille (1811-1812)

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)
Coordonnées 36° 37′ nord, 6° 21′ ouest
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Andalousie

Contexte

Ayant à faire face à des conditions difficiles, le contre-amiral Rosily-Méros agit de la meilleure manière qui soit en pareille situation, essayant de gagner assez de temps pour permettre l'arrivée à Cadix des troupes qui avaient été détachées Madrid en Andalousie. Il adopte une position défensive dans le canal qui mène à l'arsenal de La Carraca, au-delà de la portée des batteries terrestre. Alors qu'il était à l'ancre dans le canal, il propose dans un premier temps de quitter la baie de Cadix, afin de calmer la population ; puis, dans un deuxième temps, il propose aux Britanniques, qui bloquaient le port, d'envoyer ses canons à terre, de garder ses équipages à bord et de descendre son pavillon. En échange, il demande des otages pour assurer la sécurité de ses malades restés à quai, des habitants français de Cadiz et une promesse qu'il devrait être assurée contre toute attaque. Les Britanniques repoussent ces demandes.

Le gouverneur espagnol de Cadix Tomás Morla, refuse également de satisfaire les demandes de l'amiral français et exige que l'escadre française se rende. Devant le refus français, les Espagnols positionnent des batteries sur la Isla de León et près de Fort Louis.

Les vaisseaux français étaient :

Neptune 80
Héros 74
Pluton 74
Algesiras 80
Argonaute[3] 74
Cornélie (en) 44

Bataille

Le 9 juin, à 15h00, une division de canonnières espagnoles et les batteries érigées sur la Isla de Leon et sur Fort Louis lancent les hostilités contre les vaisseaux français avec un feu soutenu qui se poursuit jusqu'à la nuit tombée. Les commandants espagnols demandent à deux vaisseaux de ligne, le Principe de Asturias (112) et le Terrible (74), de les soutenir.

Le lendemain matin, le 10 juin, la cannonade recommence et continue jusqu'à 14h00, lorsque le vaisseau amiral français, le Héros, hisse un drapeau de trêve. Peu après, Rosily-Méros adresse une lettre au gouverneur espagnol Morla, lui offrant de débarquer ses canons et munition, mais de conserver ses hommes et d'abaisser ses couleurs. Ces propositions sont à nouveau rejetées, les Espagnols se préparent à reprendre l'attaque contre l'escadre française, avec une intensité accrue. Le 14 juin, à 19h00, une batterie supplémentaire de 30 canons de 24 livres étaient prêts à entrer en action lorsque, les vaisseaux français abaissent leurs pavillons qui, dans le courant de la matinée, sont remplacés par ceux de l'Espagne.

Les Britanniques sont des spectateurs impatients de ce combat. L'amiral Collingwood, qui commandait les vaisseaux bloquant Cadix, fait une offre de coopération, mais cette offre est refusée par les Espagnols. Ces derniers demandaient aux Britanniques de se contenter d'empêcher les Français de regagner le large, mais ils n'étaient pas disposés à ce que les Britanniques les aident à capturer des bâtiments qui ne pouvaient leur échapper[4],[5].

Les pertes françaises sont relativement faibles, les Espagnols n'ont que quatre morts à déplorer. Le gouverneur espagnol Tomás Morla, se refuse d'employer des moyens de destruction violents, tels que des boulets rouges, étant certain du succès de son attaque.

Conséquences

Immédiatement après la reddition de l'escadre française, la Junta Suprema espagnole demande à l'amiral britannique de permettre le passage, sur l'un de ses vaisseaux d'un représentant espagnol qu'elle souhaitait envoyer négocier avec George III une alliance contre Napoléon Ier.

George Canning, le Secrétaire d'État des Affaires étrangères britannique, déclare :

« No longer remember that war has existed between Spain and Great Britain. Every nation which resists the exorbitant power of France becomes immediately, and whatever may have been its previous relations with us, the natural ally of Great Britain[6]. »

Dans la journée du 4 juillet, le gouvernement britannique émet un ordre déclarant que toutes les hostilités entre la Grande-Bretagne et l'Espagne devaient cesser avec prise d'effet immédiate.

Notes et références

  1. Thayer Mahan 1912, p. 195
  2. Ce nombre de 3 676 prisonniers est fourni par la Gazette de Madrid
  3. (Argonaute de 1806)
  4. Foy et Foy 1827, p. 210.
  5. James 1826, p. 14.
  6. Foy et Foy 1827, p. 213

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Alfred Thayer Mahan, The Influence of Sea Power Upon the French Revolution and Empire, 1793-1812, Little, Brown, and Company,
  • (en) Maximilien, comte de Foy et Elisabeth Augustine, comtesse de Foy, History of the war in the Peninsula, under Napoleon : to which is prefixed, a view of the political and military state of the four belligerent powers, vol. 1, Londres, Treuttel and Würtz,
  • (en) William James, Naval History of Great Britain 1793-1820, Londres, Applegath,

Liens externes

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