Pavillon de la Muette

Le pavillon de la Muette est un ancien rendez-vous de chasse construit par l'architecte Ange-Jacques Gabriel pour le roi Louis XV, de 1764 à 1775 sur les ruines du château homonyme, construit pour le roi François Ier au XVIe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Château de la Muette.

Pavillon de la Muette
Le pavillon.
Présentation
Type
Partie de
Destination initiale
Destination actuelle
En restauration
Style
Architecte
Matériau
Construction
1766-1775
Inauguration
1775
Restauration
Depuis 2019
Commanditaire
Propriétaire
Emmanuel Basse
Benoît d'Halluin
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Division administrative
Subdivision administrative
Commune
Adresse
Route des pavillons
Coordonnées
48° 57′ 50,98″ N, 2° 07′ 03,25″ E
Localisation sur la carte des Yvelines
Localisation sur la carte d’Île-de-France
Localisation sur la carte de France

Il est situé au nord de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, en la commune de Saint-Germain-en-Laye, dans le département français des Yvelines, en région Île-de-France.

Historique

L'actuel pavillon a été construit sur un ancien château édifié pour le roi François Ier, par l'architecte Pierre Chambiges.

De forme très découpée, il comportait alors sept niveaux, dont un en sous-sol, avec au centre un corps carré abritant les pièces de réception et de vie et, dans quatre tours d'angles, de petits appartements. Il était complété au nord par une chapelle et au sud, lui faisant pendant, une cage d'escalier.

François Ier l'utilisait pour la chasse et pour un séjour intime avec sa famille et ses amis, à l'écart de la cour du château « vieux » de Saint-Germain-en-Laye. La construction mêle alors, comme ce dernier, briques et pierres. Philibert Delorme le suréleva pour aménager une salle de jeu de paume surmontée d'une terrasse-belvédère en plomb, dont Jacques Ier Androuet du Cerceau nota alors, dans Les plus excellents bâtiments de France, qu'elle s'enfonçait rapidement et menace d'entraîner la ruine de l'édifice tout entier.

Abandonné dès le règne d'Henri II, ce premier château est représenté largement écroulé sous le règne du roi Louis XIV, dans une gravure de 1665, et il est d'ailleurs rasé peu après.

En 1764, le roi Louis XV commande à Ange-Jacques Gabriel, les plans d'un pavillon ; celui-ci travaille, à ce moment-là, à la construction du petit Trianon. Ce premier projet n'aboutit cependant pas et Gabriel dessine de nouveaux plans en 1766, où le bâtiment se voit agrémenté d'une rotonde octogonale surmontée d'une terrasse. La construction prend alors place sur les fondations du précédent château. Le pavillon prend alors modèle sur celui du Butard, et en reprend alors, à quelques variantes près, les dispositions[1].

Au sud, sont ajoutées une vaste terrasse rectangulaire et une allée pavée qui ne figurent pas sur les plans d'origine. Il est alors projeté de construire plus au sud, en retrait de l'allée cavalière, un bâtiment pour l'équipage de vénerie, mais c'est finalement une dépendance plus modeste, la maison forestière, qui est érigée immédiatement à l'ouest du pavillon et réunie, sous Charles X, avec un bâtiment d'écuries. Celui-ci, à la Restauration, fait grand usage du pavillon pour ses parties de chasse, où il reçoit également ses intimes.

Napoléon III, qui y maintient un équipage de vénerie, vient lui aussi à plusieurs reprises au pavillon et un récit de chasse à tir par Marcel de Baillehache, dans ses Souvenirs d'un lancier de la garde impériale, en donne un bon aperçu.
Il y reçoit notamment, la reine Victoria et le prince Albert le , lors du voyage qui scelle « l'entente cordiale » franco-britannique.

Une aquarelle d'Hippolyte Bellangé représentant l'épisode et la présentation de la meute, devant l'entrée nord de la salle octogonale, est conservé dans la collection de la reine d'Angleterre ainsi que deux croquis de l'équipage de chasse qu'exécute la reine sur son carnet personnel (en ligne).

Le pavillon est encore utilisé, dans les années 1950, 1960 et 1970, pour abriter le studio école de l'OCORA, institution dépendant de l'ORTF dirigée par Pierre Schaeffer et chargée de former les futurs cadres des radios des colonies.

À partir du début années 1980, le pavillon tombe dans un état d'abandon et de délabrement total jusqu'en 2014, où il est acquis par le diplomate Frédéric Journès et l'artiste-peintre bulgare Hristo Mavrev, qui ont depuis, entamé sa restauration commencée début 2015. À ce stade, les premiers travaux ont porté sur le dégagement des allées et terrasses pavées, disparaissant alors sous la végétation, le déblaiement des gravats intérieurs, le dégagement des combles précédant le diagnostic structurel des toitures, la sécurisation du bâtiment contre les effractions[2].

Le pavillon peut se visiter depuis , notamment à l'occasion des journées européennes du patrimoine.

Architecture et description

En sous-sol, sont aménagées de vastes cuisines qui rappellent, dans leur conception, le réchauffoir du Petit Trianon.

Au rez-de-chaussée, légèrement surélevé par rapport aux terrasses, le bâtiment comporte un vaste vestibule central au sud et un salon à l'ouest, qui conservent un remarquable pavement à cabochon. À l'est, un escalier et une pièce de service prennent place, et le grand salon octogonal au nord, est doté, au XIXe siècle, d'un parquet dont le motif central est en forme d'étoile.

L'étage comporte deux chambres, au sud et à l'ouest, et une pièce de service. Au-dessus du comble, la terrasse belvédère aménagée au début du règne de Louis XVI est toujours présente mais est en très mauvais état, les feuilles de plomb trop larges employées pour sa couverture ayant, sous l'effet de la dilatation, fini par se déchirer en de nombreux points, causant la dégradation des charpentes et des plafonds sous l'effet des infiltrations.

Ses extérieurs sont quant a eux, beaucoup plus sobres, où l'on note l'absence de fronton triangulaire, de sculptures et de bas-reliefs, seules des chaînes d'angles à bossages sont présentes, ainsi que les fenêtres cintrées sur fond rectangulaire, présentes du côté de la rotonde, celles-ci étant la signature de Gabriel. Le parti pris d'une ligne épurée est évident dans le dessin et correspond au virage que prennent l'architecture et les arts décoratifs à la fin du règne de Louis XV vers plus de sobriété.

Sur les abords du pavillon, les plans anciens figurent une vaste allée circulaire plantée d'arbres qui a aujourd'hui disparu. Au nord, une terrasse conforme aux plans originaux a bien été réalisée, elle a été récemment dégagée.

Galerie

Protection

L'édifice fait l'objet d'un classement aux monuments historiques, dans sa totalité, par arrêté du [3].

Références

  1. Marie-Marguerite Roy, « Le Butard et la Muette : deux pavillons de chasse d’Ange-Jacques Gabriel pour Louis XV », Les Cahiers de l’École du Louvre. Recherches en histoire de l’art, histoire des civilisations, archéologie, anthropologie et muséologie, no 6, (ISSN 2262-208X, DOI 10.4000/cel.313, lire en ligne, consulté le )
  2. Par Sébastien BirdenLe 1 avril 2016 à 21h00, « VIDÉO. Saint-Germain-en-Laye : des passionnés font revivre le pavillon de chasse du Roi », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. « Château de la Muette », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens internes

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