Classification officielle des vins de Bordeaux de 1855
La classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 a été établie à l'occasion de l'exposition universelle de Paris de 1855, à la demande de Napoléon III.
Réalisé par la Chambre de commerce de Bordeaux, ce classement n'inclut que des vins de la rive gauche de la Garonne, qui en dépendaient, et aucun de la rive droite, qui dépendaient de celle de Libourne.
Ce classement, qui a légèrement évolué au fil du temps, fait encore actuellement office de référence, malgré de nombreuses critiques.
Historique
Des classements des vins de Bordeaux ont existé dès l'époque moderne (par exemple ceux d'Abraham Lawton entre 1742 et 1775, et celui de Thomas Jefferson en 1787)[1], mais la première classification officielle des bordeaux date de 1855.
Demande et méthode
Napoléon III décide d'organiser une exposition universelle en 1855 à Paris, et des comités officiels sont donc chargés de sélectionner les produits et œuvres d'art admis à être exposés[2].
Lodi-Martin Duffour-Dubergier, président de la Chambre de commerce de Bordeaux et par ailleurs négociant en vin et propriétaire des châteaux Smith Haut Lafitte et Gironville[3], fait préparer une carte du vignoble pour montrer d'où viennent les meilleurs[4]. Pour renforcer cette idée de qualité des vins de Bordeaux, il souhaite établir un classement des meilleurs vins de la région[5].
C'est ainsi que le Syndicat des courtiers bordelais reçoit de la Chambre de commerce de Bordeaux une lettre datant du demandant « de vouloir bien nous transmettre la liste bien exacte et bien complète de tous les crus rouges classés du département […] également […] la classification relative aux grands vins blancs »[6].
Ces courtiers de l'industrie vinicole bordelaise établissent donc un classement, non pas à partir de dégustations, mais à partir des prix des vins qu'ils commercialisent sur plusieurs décennies, avec l'idée que le temps a fait que les meilleurs vins ont atteint les prix les plus élevés[4]. Il est difficile de parler de qualité, alors qu'on ne sait pas, aujourd'hui, ce qu'elle était à l'époque.
Les vins sont alors classés en importance du premier au cinquième cru. Tous les rouges viennent de la région du Médoc sauf le Château Haut-Brion produit dans les Graves. Les blancs sont limités à la variété liquoreuse des sauternes[alpha 1] et barsac sur trois niveaux. Seuls sont retenus des vins de la rive gauche de la Garonne, car ce sont ceux qui dépendaient de la Chambre de commerce de Bordeaux, sollicitée pour l'établissement du classement, alors que les vins de la rive droite (tels que les pomerol, saint-émilion, etc.) dépendaient de la Chambre de commerce de Libourne, qui n'a pas été sollicitée, et étaient donc commercialisés par les courtiers de Libourne et non de Bordeaux.
Le classement est publié le .
« Messieurs,
Nous avons eu l'honneur de recevoir votre lettre du 5 de ce mois, par la quelle vous nous demandiez la liste complète des vins rouges classés de la Gironde, ainsi que celle de nos grands vins blancs.
Afin de nous conformer à votre désir, nous nous sommes entourés de tous les renseignements possibles, et nous avons l'honneur de vous faire connaitre, par le tableau ci-joint, le résultat de nos informations.
Vous savez comme nous, Messieurs, combien ce classement est chose délicate et éveille des susceptibilités. Aussi n'avons nous pas eu la pensée de dresser un état officiel de nos grands vins, mais bien de soumettre à vos lumières un travail dont les éléments ont été précisés aux meilleures sources.
Pour répondre au P.S. de votre lettre, nous pensons qu'en supposant que les 1ers crus valassent 3 000 francs[alpha 2], les :
Deuxièmes devraient être cotés : 2 500 à 2 700 ;
Troisièmes _________________ 2 100 à 2 400 ;
Quatrièmes ________________ 1 800 à 2 100 ;
Cinquièmes ________________ 1 400 à 1 600.
Nous sommes avec respect, Messieurs, vos bien dévoués serviteurs. »
— Lettre des syndics des courtiers de commerce, aux membres de la chambre de commerce de Bordeaux, le 18 avril 1855[7].
Classement d'origine
Le document manuscrit d'origine est reproduit ici avec ses erreurs d'orthographe et de typographie. Le classement comprenait initialement :
- pour les rouges, 57 crus dont quatre premiers crus, douze seconds crus, quatorze troisièmes crus, onze quatrièmes crus et seize cinquièmes crus ;
- pour les blancs, 21 crus dont un premier cru supérieur suivi de neuf premiers crus et de onze deuxièmes crus.
Vins rouges
Classements | R. | Crûs | Communes | Propriétaires |
---|---|---|---|---|
Premiers Crûs | 1 | Chateau Lafite | Pauillac | Sir Samuel Scott Baronnet[alpha 3] |
2 | Chateau Margaux | Margaux | Aquado | |
3 | Chateau Latour | Pauillac | de Beaumont de Courtivron de Flers | |
4 | Haut Brion | Pessac (Graves) | Eugène Larieu | |
Seconds Crûs | 5 | Mouton | Pauillac | Bon N. de Rothschild |
6 | Rauzan Ségla Rauzan Gassies | Margaux | Comtesse de Castelpers Viguerie | |
8 | Léoville | St Julien | Marquis de las Cazes Baron de Poyféré Barton | |
9 | Vivens Durfort | Margaux | de Puysegur | |
10 | Gruau Laroze | St Julien | de Bethman Baron Sarget de Boisgerard | |
11 | Lascombe | Margaux | Mademoiselle Hue | |
12 | Brane | Cantenac | Baron de Brane | |
13 | Pichon Longueville | Pauillac | Baron de Pichon Longueville | |
14 | Ducru Beau Caillou | St Julien | Ducru - Bavex | |
15 | Cos Destournel | St Estephe | Martyns | |
16 | Montrose | St Estephe | Dumoulin | |
Troisièmes Crûs | 17 | Kirwan | Cantenac | Deschryver |
18 | Chateau d'Issan | Cantenac | Blanchy | |
19 | Lagrange | St Julien | Comte Duchatel | |
20 | Langoa | St Julien | Barton | |
21 | Giscours | Labarde | J. P. Pescatore | |
22 | St Exupéry | Margaux | Fourcade | |
23 | Boyd | Cantenac | Plusieurs propriétaires | |
24 | Palmer | Cantenac | Émile Pereire | |
25 | Lalagune | Ludon | Vve Jouffrey Piston | |
26 | Desmirail | Margaux | Sipiere | |
27 | Dubignon (en)[alpha 4] | Margaux | Ppe Dubignon Min Dubignon | |
28 | Calon | St Estèphe | Sévère Lestapis de Paris | |
29 | Ferriere | Margaux | Vve J. Ferriere | |
30 | Becker | Margaux | Szjarderski & Rolland | |
Quatrièmes Crûs | 31 | St Pierre | St Julien | Bontemps Dubary Vve Roullet Vve Galloupeau |
32 | Talbot | St Julien | Marquis d'Aux | |
33 | DuLuc | St Julien | DuLuc ainé | |
34 | Duhart | Pauillac | Casteja | |
35 | Poujet-Lassale[alpha 5] | Cantenac | Izan[alpha 6] | |
36 | Poujet | Cantenac | de Chavaille | |
37 | Carnet | St Laurent | de Luëtkens | |
38 | Rochet | St Estèphe | Vve Lafon de Camarsac | |
39 | Chat. de Beychevele | St Julien | P. F. Guestier Jor | |
40 | Le Prieuré | Cantenac | Vve Pagès | |
41 | Marquis de Thermes | Margaux | Oscar Sollberg | |
Cinquièmes Crûs | 42 | Canet | Pauillac | de Pontet |
43 | Batailley | Pauillac | P. F. Guestier Jor | |
44 | Grand Puy | Pauillac | Fre : Lacoste ainé | |
45 | Artigues Arnaud | Pauillac | Durey | |
46 | Lynch | Pauillac | Jurine | |
47 | Lynch Moussas | Pauillac | Vasquez | |
48 | Dauzac | Labarde | Wiebrok | |
49 | Darmailhac | Pauillac | ||
50 | Le Tertre | Arsac | Henry | |
51 | Haut Bages | Pauillac | Liberal | |
52 | Pedescleaux | Pauillac | Pedescleaux | |
53 | Coutenceau | St Laurent | Bruno Devez | |
54 | Camensac | St Laurent | Popp | |
55 | Cos Labory | St Estephe | Martyns | |
56 | Clerc Milon | Pauillac | Clerc | |
57 | Croizet Bages | Pauillac |
Lettre de présentation (1re page) Lettre de présentation (2e page) Premiers et
seconds crûsTroisièmes et quatrièmes crûs Quatrièmes et cinquièmes crûs
Modifications
Ce classement n'a connu que deux changements depuis sa création :
- le premier intervient le , alors que l'exposition universelle de Paris n'est pas encore terminée : Château Cantemerle est alors ajouté comme cinquième cru (par simple rajout manuscrit à la liste antérieure). La demande du propriétaire de l'époque, Caroline de Villeneuve-Durfort, a été acceptée par le Syndicat des courtiers de Bordeaux car le domaine vendait jusqu'en 1854 directement à ses clients (surtout néerlandais), sans passer par les négociants bordelais, qui n'ont donc pas pris en compte son prix sur plusieurs années[8].
- le second a lieu le : Château Mouton Rothschild obtient de passer du rang de deuxième à premier cru[9], par décision signée du ministre de l'Agriculture Jacques Chirac, donnant satisfaction aux demandes répétées (déposées en 1961, 1969 et 1971) du propriétaire de Mouton, Philippe de Rothschild[10]. Ce dernier a subi l'opposition de son cousin, Élie de Rothschild, le propriétaire de Lafite, puis d'Alexandre de Lur Saluces, propriétaire d'Yquem. La devise du domaine passe ainsi de « Premier ne puis, second ne daigne, Mouton suis » à « Premier je suis, second je fus, Mouton ne change ».
De 57 à 61 crus
Outre ces deux changements, d'autres événements ont affecté le classement pour le faire passer de 57 crus à l'origine à 61 crus actuellement :
- le Château Dubignon (en) n'existe plus. Ses vignobles ont été absorbés en 1960 par le Château Malescot Saint-Exupéry et le Château Margaux ;
- le Château Pouget-Lassale a été intégré au Château Pouget en 1874 ;
- le Château Léoville était déjà divisé au moment du classement mais, du fait d'un imbroglio juridique entre les propriétaires à cette époque, les courtiers ont choisi de ne pas distinguer les différents domaines tout en mentionnant les noms de leurs trois propriétaires. En 1880, au terme des batailles juridiques, le très vaste domaine de Léoville est finalement séparé en trois entités distinctes : le Château Léoville Las Cases, le Château Léoville Poyferré et le Château Léoville Barton ;
- le Château Pichon Longueville fut définitivement scindé en deux en 1860 (officiel juridiquement en 1908) pour former le Château Pichon-Longueville actuel et le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande ;
- le Château Boyd connait une succession de propriétaires qui aboutit finalement à la division du domaine en deux propriétés : le Château Boyd-Cantenac et le Château Cantenac Brown ;
- le Château Batailley est séparé en deux, par Francis et Marcel Borie en 1942, pour aboutir à la création du Château Haut-Batailley.
Au fil du temps, les propriétés classées ont pu également changer de superficie, sans que cela ait été pris en compte. Ce classement et les 88 châteaux (61 rouges et 27 blancs) qui en font désormais partie sont un sujet de discussions, de critiques et de débats parmi les amateurs.
Vins blancs
Classements | R. | Crûs | Communes | Propriétaires |
---|---|---|---|---|
1er Crû Supérieur | 1 | Yquem | Sauternes | de Lur-Saluces (Bertrand) |
Premiers Crûs | 2 | Latour Blanche | Bommes | Focke |
3 | Peyraguey | Bommes | Lafaurie ainé | |
4 | Vigneau | Bommes | Vve de Reyne | |
5 | Suduiraut | Preignac | Guillot Frères | |
6 | Coutet | Barsac | de Lur-Saluces (Bertrand) | |
7 | Climens | Barsac | Lacoste | |
8 | Bayle | Sauternes | Dépons & Cie | |
9 | Rieusec | Sauternes | Mayé | |
10 | Rabeaud | Bommes | Deyme | |
Deuxièmes Crûs | 11 | Mirat | Barsac | Moller |
12 | Doisy | Barsac | Daene | |
13 | Pexoto | Bommes | Vve Lacoste | |
14 | D'arche | Sauternes | Lafaurie & Cie | |
15 | Filhot | Sauternes | de Lur-Saluces (Bertrand) | |
16 | Broustet Nerac | Barsac | Capdeville | |
17 | Caillou | Barsac | Saraute | |
18 | Suau | Barsac | Pédescleaux | |
19 | Malle | Preignac | de Lur-Saluces (Henry) | |
20 | Romer | Preignac | de Lamyre Mory | |
21 | Lamothe | Sauternes | Vve Baptiste |
De 21 à 27 crus
Le classement est passé de 21 crus à l'origine à 27 crus actuellement. Cette différence est due aux événements suivants :
- à l'origine, le classement comprenait également parmi les deuxièmes crus le Château Pexoto, propriété au départ du banquier bordelais Samuel Peixotto puis par la suite de la famille Lacoste. Il a été intégré en 1872 au Château Rabaud ;
- en 1878 au décès de la comtesse Duchâtel, propriétaire du Château Peyraguey, Marguerite Tanneguy Duchâtel, son unique héritière, décide de séparer en deux lots la vente de la propriété. Il en résultera le Clos Haut-Peyraguey et le Château Lafaurie-Peyraguey ;
- en décembre 1903 et à la suite d'un désaccord de ses propriétaires, le Château Rabaud est scindé en deux propriétés égales : le Château Sigalas Rabaud et le Château Rabaud-Promis ;
- la succession du Château Broustet Nérac, après le décès de son propriétaire Bernard Capdeville en 1861, va conduire, par héritage de ses deux filles, à la création du Château Broustet et du Château Nairac ;
- après 1875, le Château Doisy est divisé en trois entités distinctes du fait du décès de Jean Jacques Emmanuel Daëne, son propriétaire, et de l’application des lois napoléoniennes sur les successions : le Château Doisy Daëne, le Château Doisy-Dubroca et le Château Doisy-Védrines ;
- le Château Lamothe est divisé en deux en 1981 et cela conduit à la création du Château Lamothe Guignard ;
- le Château Romer est scindé en deux au début du XXe siècle et le Château Romer du Hayot résulte de la scission.
Classement des rouges
La liste ci-dessous correspond à la version actuelle de la classification et comprend 61 crus dont cinq premiers crus, quatorze seconds crus, quatorze troisièmes crus, dix quatrièmes crus et dix huit cinquièmes crus. Les différences avec la version de 1855 sont explicitées entre parenthèses et le nom du cru à l'origine est précisé lorsqu'il diffère de l'actuel. Lorsque la commune sur laquelle se trouve un château est différente de celle ayant donné son nom à son appellation, ceci est précisé entre parenthèses. Les châteaux sont regroupés par appellation, et celles-ci sont présentées par ordre alphabétique.
Premiers crus
- Château Margaux, margaux[alpha 1] ;
- Château Lafite Rothschild, pauillac - Lafite à l'origine ;
- Château Latour, pauillac ;
- Château Mouton Rothschild, pauillac (second cru en 1855, promu en premier cru en 1973) - Mouton à l'origine ;
- Château Haut-Brion, pessac-léognan (graves jusqu'en 1986).
Deuxièmes crus
- Château Brane-Cantenac, margaux (à Cantenac) - Brane à l'origine ;
- Château Durfort-Vivens, margaux - Vivens Durfort à l'origine ;
- Château Lascombes, margaux - Lascombe à l'origine ;
- Château Rauzan-Gassies, margaux ;
- Château Rauzan-Ségla, margaux ;
- Château Pichon-Longueville, pauillac ;
- Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, pauillac - Pichon Longueville à l'origine ;
- Château Cos d'Estournel, saint-estèphe - Cos Destournel à l'origine ;
- Château Montrose, saint-estèphe ;
- Château Ducru-Beaucaillou, saint-julien - Ducru Beau Caillou à l'origine ;
- Château Gruaud Larose, saint-julien - Gruau Laroze à l'origine ;
- Château Léoville Barton, saint-julien - Léoville à l'origine ;
- Château Léoville Las Cases, saint-julien - Léoville à l'origine ;
- Château Léoville Poyferré, saint-julien - Léoville à l'origine.
Troisièmes crus
- Château La Lagune, haut-médoc (à Ludon) - Lalagune à l'origine ;
- Château Boyd-Cantenac, margaux - Boyd à l'origine ;
- Château Cantenac Brown, margaux (à Cantenac) - Boyd à l'origine ;
- Château Desmirail, margaux ;
- Château Ferrière, margaux ;
- Château Giscours, margaux (à Labarde) ;
- Château d'Issan, margaux (à Cantenac) ;
- Château Kirwan, margaux (à Cantenac) ;
- Château Malescot Saint-Exupéry, margaux - St. Exupéry à l'origine ;
- Château Marquis d'Alesme Becker, margaux - Becker à l'origine ;
- Château Palmer, margaux (à Cantenac) ;
- Château Calon-Ségur, saint-estèphe - Calon à l'origine ;
- Château Lagrange, saint-julien ;
- Château Langoa Barton, saint-julien - Langoa à l'origine.
Quatrièmes crus
- Château La Tour Carnet, haut-médoc (à Saint-Laurent) - Carnet à l'origine ;
- Château Marquis de Terme, margaux - Marquis de Thermes à l'origine ;
- Château Pouget, margaux (à Cantenac) - Poujet et Poujet Lassale à l'origine ;
- Château Prieuré-Lichine, margaux (à Cantenac) - Le Prieuré à l'origine ;
- Château Duhart-Milon, pauillac - Duhart à l'origine ;
- Château Lafon-Rochet, saint-estèphe - Rochet à l'origine ;
- Château Beychevelle, saint-julien - de Beychevele à l'origine ;
- Château Branaire-Ducru, saint-julien - DuLuc à l'origine ;
- Château Saint-Pierre, saint-julien ;
- Château Talbot, saint-julien.
Cinquièmes crus
- Château Belgrave, haut-médoc (à Saint-Laurent) - Coutenceau à l'origine ;
- Château Camensac, haut-médoc (à Saint-Laurent) ;
- Château Cantemerle, haut-médoc (à Macau, entré dans le classement le 16 septembre 1855) ;
- Château Dauzac, margaux (à Labarde) ;
- Château du Tertre, margaux (à Arsac) - Le Tertre à l'origine ;
- Château d'Armailhac, pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe) - Darmailhac à l'origine ;
- Château Batailley, pauillac ;
- Château Clerc Milon, pauillac ;
- Château Croizet-Bages, pauillac ;
- Château Grand-Puy Ducasse, pauillac - Artigues Arnaud à l'origine ;
- Château Grand-Puy-Lacoste, pauillac - Grand Puy à l'origine;
- Château Haut-Bages Libéral, pauillac - Haut Bages à l'origine ;
- Château Haut-Batailley, pauillac - Batailley à l'origine ;
- Château Lynch-Bages, pauillac - Lynch à l'origine ;
- Château Lynch-Moussas, pauillac ;
- Château Pédesclaux, pauillac - Pédescleaux à l'origine ;
- Château Pontet-Canet, pauillac - Canet à l'origine ;
- Château Cos Labory, saint-estèphe.
Classement des blancs
Le classement des vins blancs se décline en trois catégories et se limite uniquement aux vins liquoreux de Sauternes et de Barsac. La hiérarchie semble donc avoir été plus stricte dans le Sauternais avec trois catégories au lieu de cinq pour les rouges. Il comprend actuellement au total 27 crus dont un seul premier cru supérieur, onze premiers crus et quinze deuxièmes crus.
Premier cru supérieur
Premiers crus
- Château Climens, barsac ;
- Château Coutet, barsac ;
- Château Guiraud, sauternes - Bayle à l'origine ;
- Château Clos Haut-Peyraguey, sauternes (à Bommes) - Peyraguey à l'origine ;
- Château Lafaurie-Peyraguey, sauternes (à Bommes) - Peyraguey à l'origine ;
- Château La Tour Blanche, sauternes (à Bommes) - Latour Blanche à l'origine ;
- Château Rabaud-Promis, sauternes (à Bommes) - Rabeaud à l'origine ;
- Château de Rayne-Vigneau, sauternes (à Bommes) - Vigneau à l'origine ;
- Château Rieussec, sauternes (à Fargues) - Rieusec à l'origine ;
- Château Sigalas Rabaud, sauternes (à Bommes) - Rabeaud à l'origine ;
- Château Suduiraut, sauternes (à Preignac).
Deuxièmes crus
- Château Broustet, barsac - Broustet Nérac à l'origine ;
- Château Caillou, barsac ;
- Château Doisy Daëne, barsac - Doisy à l'origine ;
- Château Doisy-Dubroca, barsac - Doisy à l'origine ;
- Château Doisy-Védrines, barsac - Doisy à l'origine ;
- Château de Myrat, sauternes - Mirat à l'origine ;
- Château Nairac, barsac - Broustet Nérac à l'origine ;
- Château Suau, barsac ;
- Château d'Arche, sauternes ;
- Château Filhot, sauternes ;
- Château Lamothe, sauternes ;
- Château Lamothe Guignard, sauternes - Lamothe à l'origine ;
- Château de Malle, sauternes (à Preignac) - Malle à l'origine ;
- Château Romer, sauternes (à Fargues) ;
- Château Romer du Hayot, sauternes (à Fargues) - Romer à l'origine.
Répartitions par appellations
À l'origine
Appellation | Premiers Crûs | Seconds Crûs | Troisièmes Crûs | Quatrièmes Crûs | Cinquièmes Crûs | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
Haut-médoc | 0 | 0 | 1 | 1 | 2 | 4 |
Margaux | 1 | 5 | 10 | 4 | 2 | 22 |
Pauillac | 2 | 2 | 0 | 1 | 11 | 16 |
Pessac-léognan | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 |
Saint-estèphe | 0 | 2 | 1 | 1 | 1 | 5 |
Saint-julien | 0 | 3 | 2 | 4 | 0 | 9 |
Total | 4 | 12 | 14 | 11 | 16 | 57 |
Actuellement
Appellation | Premiers Crus | Deuxièmes Crus | Troisièmes Crus | Quatrièmes Crus | Cinquièmes Crus | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
Haut-médoc | 0 | 0 | 1 | 1 | 3 | 5 |
Margaux | 1 | 5 | 10 | 3 | 2 | 21 |
Pauillac | 3 | 2 | 0 | 1 | 12 | 18 |
Pessac-léognan | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 |
Saint-estèphe | 0 | 2 | 1 | 1 | 1 | 5 |
Saint-julien | 0 | 5 | 2 | 4 | 0 | 11 |
Total | 5 | 14 | 14 | 10 | 18 | 61 |
À l'origine
Appellation | 1er Crû Supérieur | Premiers Crûs | Deuxièmes Crûs | Total |
---|---|---|---|---|
Barsac | 0 | 2 | 5 | 7 |
Sauternes | 1 | 7 | 6 | 14 |
Total | 1 | 9 | 11 | 21 |
Actuellement
Appellation | 1er Cru Supérieur | Premiers Crus | Deuxièmes Crus | Total |
---|---|---|---|---|
Barsac | 0 | 2 | 7 | 9 |
Sauternes | 1 | 9 | 8 | 18 |
Total | 1 | 11 | 15 | 27 |
Organisation interprofessionnelle
Le Conseil des grands crus classés en 1855 est l'organisation interprofessionnelle chargée de « veiller à la protection de l'utilisation du classement et d'éventuel détournement de la marque »[12]. Son président est également le patron de l'entreprise Grands Vins de Gironde, condamnée pour fraude en mars 2018[12],[13].
Notes et références
Notes
- Cf. références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
- Prix du tonneau de 900 litres, une simple unité de mesure, à différencier de la barrique bordelaise de 225 litres.
- Le véritable propriétaire était Aimé-Eugène Vanlerberghe, héritié d'Ignace-Joseph Vanlerberghe.
- Les domaines Dubignon-Philippe (Dubignon-Talbot de 1901 à 1960) et Dubignon-Marcellin n'existent plus ; ils ont été absorbés par Malescot Saint-Exupéry et par Château Margaux.
- Poujet-Lassale est créé par subdivision du domaine Pouget lors de la vente de ce dernier comme bien national, le marquis de Lassalle en rachetant une partie aux enchères. La propriété est rachetée en 1863 par Chavaille, pour être réunie à Pouget en 1874.
- Le domaine de Poujet-Lassale était en 1855 propriété du marquis de Lassalle, mais affermé à Izan.
Références
- Bernard Ginestet, Thomas Jefferson à Bordeaux, Bordeaux, Mollat, , 175 p..
- « Exposition universelle de 1855 à Paris. Sous-série F/12 (1855) », sur Archives Nationales.
- « Château de Gironville », sur Le Figaro.
- Dewey Markham Jr, « Classement des vins de Bordeaux », sur archivesdefrance.culture.gouv.fr.
- Vincent Noce, « Un classement à déclasser. Un Américain a enquêté sur l'histoire du classement des crus bordelais », Libération, (lire en ligne).
- Dewey Markham, 1855 : histoire d'un classement, éditions Féret, , p. 117.
- « Classement de 1855 », sur journalepicurien.com, .
- « Château Cantemerle, classement 1855 », sur cantemerle.com.
- Jacques Dupont, Le Guide des vins de Bordeaux, Grasset & Fasquelle, , 1960 p. (ISBN 978-2-246-78906-2, lire en ligne).
- « Château Mouton-Rothschild », sur abcduvin.com.
- Sylvain Torchet, « Classement des vins rouges et blancs du département de la Gironde 1855 », sur ABC du vin, .
- « Du vin en eau trouble », Le Canard enchaîné, , p. 5.
- Le Monde et AFP, « 400 000 euros d’amende pour la société qui avait fait passer des vins du Languedoc pour des Bordeaux », Le Monde, (lire en ligne).
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Michel Dovaz, Encyclopédie des crus classés du Bordelais, Paris, Julliard, (ISBN 978-2-260-00272-7, lire en ligne).
- Charles Cocks et Édouard Féret, Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite, Paris, Victor Masson et fils, (BNF 30253763, lire en ligne).
- Henri Enjalbert et Bernard Enjalbert, L'histoire de la vigne et du vin : Avec une nouvelle hiérarchie des terroirs du Bordelais et une sélection de 100 grands crus, Éditions Bordas-Bardi, (lire en ligne).
- Dewey Markham Jr. (trad. de l'anglais), 1855 : histoire d'un classement des vins de Bordeaux [« 1855, a history of the Bordeaux classification »], Bordeaux, Éditions Féret, , 429 p. (ISBN 2-902416-37-7).
- (en) Jean-Charles Chapuzet (ill. Guy Charneau), Bordeaux : les grands crus classés 1855, Grenoble, Glénat, , 239 p. (ISBN 978-2-7234-9565-3).
- Kilien Stengel, Les classements des vins de France : Classifications, distinctions et labellisations, Paris, L'Harmattan, , 276 p. (ISBN 978-2-343-10823-0).
Liens externes
- « Carte des 61 crus classés du Médoc en 1855 » [PDF], sur La Revue du vin de France.
- « 1855 Bordeaux : Grands crus classés en 1855 », sur crus-classes.com, site du Syndicat des crus classés.
- « Le classement de 1855 des vins de Bordeaux, conférence de M. D. Markham Jr. à Bommes le 2 avril 2001 », sur vallee-du-ciron.com.
- « Site officiel des crus classés de Sauternes », sur sauternes1855barsac.com.
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