XVIe congrès du Front national

Le XVIe congrès du Front national se déroule à Lille les 10 et .

Pour les articles homonymes, voir Congrès de Lille.

XVIe congrès du Front national

Type Congrès
Édition 16e
Localisation Lille (Hauts-de-France)
Organisateur Front national
Date 10 et 11 mars 2018
Résultat Réélection de Marine Le Pen

Il permet l'élection du nouveau comité central et de l'élection du président. Il s'inscrit dans le projet de refondation du parti avec le vote de nouveaux statuts.

Déroulement

Samedi 10 mars

  • 14 h – 15 h : interventions statutaires (à huis-clos)
  • 15 h 30 – 17 h : résultats du « questionnaire de la refondation »
  • 17 h 30 – 18 h 30 : bilan de l'action des députés européens FN et préparation du scrutin de 2019
  • 18 h 30 – 19 h : fin de séance (à huis-clos)
  • 20 h 30 : début du dîner de gala (à huis-clos)

Dimanche 11 mars

  • 9 h 30 – 11 h : résultats du vote des nouveaux statuts, du président et du comité central
  • 11 h 30 – 11 h 40 : bilan sur l'action des maires FN depuis 2014
  • 11 h 40 – 12 h : la France d'outre-mer
  • 12 h : présentation de la nouvelle direction nationale
  • 15 h – 16 h 30 : discours de Marine Le Pen (ouvert au public)

Invités étrangers

Le congrès est marqué par la présence de Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche[1]. Philip Claeys prend également la parole.

Élections

Présidence

Alors qu'à quelques jours de la fin des dépôts des parrainages pour la candidature à la présidence du FN aucun candidat ne s'oppose à Marine Le Pen, Éric Dillies décide de se porter candidat le , alors que la fin des dépôts est le . Il demande alors d'agrandir la durée du dépôt ce qui est refusé par le bureau politique du FN alors que Marine Le Pen appelait à se présenter face à elle[2]. Le FN, se justifie en disant : « Le FN est une association soumise au droit commun et nous ne pouvons pas modifier nos obligations et règlements statutaires d'un simple claquement de doigt. Éric, qui est un adhérent et cadre de très longue date du Front, ne l'ignorait pas et avait tout le loisir de déposer sa candidature dans les temps. »[3] Jean-Pierre Hottinger, quant à lui, ancien candidat frontiste aux élections législatives dans la 7e circonscription des Français de l’étranger, se déclare candidat souhaitant porter la voix du mécontentement de la base mais se voit opposer une fin de non recevoir[4].

  • Candidats ayant les parrainages requis : Marine Le Pen
  • Candidats n'ayant pas eu les parrainages requis : Éric Dillies[5] et Jean-Pierre Hottinger[4]
Résultats
Candidat %
Marine Le Pen 97,1
Votes blancs et nuls 2,9
Inscrits Non connus
Votants
Exprimés
Blancs
Nuls

Comité central, devenu conseil national

Composition du conseil national à l'issue du congrès :

Élus

Cent membres sont élus pour faire partie du comité central, renommé « conseil national », après l'annonce du vote des statuts le jour même. Sont élus (par ordre d’arrivée)[6] :

  1. Louis Aliot
  2. Steeve Briois
  3. Nicolas Bay
  4. David Rachline
  5. Bruno Gollnisch
  6. Julien Sanchez
  7. Stéphane Ravier
  8. Wallerand de Saint-Just
  9. Sébastien Chenu
  10. Marie-Christine Arnautu
  11. Bruno Bilde
  12. Jean-Lin Lacapelle
  13. Jordan Bardella
  14. Thibaut de la Tocnaye
  15. Bernard Monot
  16. Gilles Pennelle (en)
  17. Joëlle Mélin
  18. Gaëtan Dussausaye
  19. Mylène Troszczynski
  20. Ludovic Pajot
  21. Fabien Engelmann
  22. France Jamet
  23. Philippe Loiseau
  24. Valérie Laupies
  25. Catherine Griset
  26. Jean-François Jalkh
  27. Thierry Légier
  28. Olivier Monteil
  29. Christopher Szczurek
  30. Gilles Lebreton
  31. Franck Briffaut
  32. Julia Abraham
  33. Edwige Diaz
  34. Dominique Bilde
  35. Jean-Michel Cadenas
  36. Philippe Sanchez
  37. Agnès Marion
  38. Elizabeth Lalanne de Haut
  39. Huguette Fatna
  40. Sabine de Villeroché
  41. Christophe Boudot
  42. Muriel Coativy
  43. Alain Jamet
  44. Marie-Hélène de Lacoste-Lareymondie
  45. Gonzague Malherbe
  46. Michel Guiniot
  47. Gilles Baldacchino
  48. Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie
  49. Sandrine Leroy
  50. Sophie Robert
  51. Hervé de Lépinau
  52. Jean-Claude Philipot
  53. Audrey Guibert
  54. Éric Domard
  55. Jacques Colombier
  56. Hervé Toulzac
  57. Nathalie Betegnies
  58. Guillaume Vouzellaud
  59. Christelle Lechevalier
  60. Yoann Gillet
  61. Philippe Vardon
  62. Julien Leonardelli
  63. Amaury Navarranne
  64. Julie Lechanteux
  65. Jean- Pierre Chabrut
  66. Étienne Bousquet-Cassagne
  67. Yvan Lajeanne
  68. Sonia Lauvard
  69. Coline Houssays
  70. Louis-Armand de Béjarry
  71. Catherine Salagnac
  72. Joris Hébrard
  73. Alain Breuil
  74. Alain Vizier
  75. Thierry Besson
  76. Philippe Eymery
  77. Dominique Martin
  78. Nathalie Pigeot
  79. Bruno Subtil
  80. Blanche Chaussat
  81. Pascal Fort
  82. Marie Thomas de Maleville
  83. Alexandra Piel
  84. Georges Michel
  85. Bernard Marandat
  86. Aline Bertrand
  87. Christophe Barthès
  88. Laurent Guiniot
  89. Agnès Caudron
  90. Nathalie Germain
  91. Dorian Munoz
  92. Jean-Luc Yelma
  93. Hélène Laporte
  94. Virginie Joron
  95. Damien Monchau
  96. Nicole Hugon
  97. Manon Bouquin
  98. Muriel Fiol
  99. Jean-Richard Sulzer
  100. Martine Clément-Launay

Désignés par la présidente

Statuts

Sur place, les adhérents approuvent à 79 % les nouveaux statuts du parti ce qui transforme notamment le comité central en conseil national et supprime la fonction de président d'honneur, jusqu'alors occupée par Jean-Marie Le Pen.

Désignation du bureau national

Après son élection, le président désigne le bureau national sur validation du conseil national. C'est à partir de ce bureau national que sont désignés les membres du bureau exécutif.

Composition du bureau national à l'issue du congrès :

Désignation du bureau exécutif

Les membres du bureau exécutif sont issus du bureau national et sont désignés par le président sans validation d'une autre instance.

Composition du bureau exécutif à l'issue du congrès :

Changement de nom du parti

Le , lors du congrès de Lille, Marine Le Pen propose comme nouveau nom du parti « Rassemblement national » et indique que l'option sera soumise au vote des militants[7]. Ce nom est proche de celui du Rassemblement national populaire, parti fasciste et collaborationniste pendant l'Occupation, du Rassemblement national français de Jean-Louis Tixier-Vignancour, ainsi que du groupe Front national - Rassemblement national, ancien groupe parlementaire de l'Assemblée nationale affilié au FN et qui porte le nom de la bannière utilisée lors de la campagne électorale[8]. Selon Marine Le Pen, la flamme restera le symbole du parti après sa refondation[9]. Par ailleurs, le nom est une synthèse de Rassemblement bleu Marine et de Front national[10].

Cependant, la marque Rassemblement national est celle d'un parti enregistré par Frédérick Bigrat, qui se revendique lui aussi comme président de l'association, qui a également enregistré à l'INPI la marque RPR au profit de Christian Vanneste, anciennement membre de l'UMP[11]. Le soir même, Igor Kurek, qui se présente comme président du Rassemblement national, parti souverainiste[12], conteste cette décision et promet de faire appel à la justice si le nouveau nom est adopté[13],[14]. Le lendemain, Marine Le Pen et Nicolas Bay annoncent des poursuites pour « utilisation frauduleuse » de la flamme et du nom qui aurait été déposé dès 1986 par le FN[15],[16]. Cependant, cet enregistrement, qui doit être renouvelé tous les dix ans, n'est pas répertorié sur le site de l'INPI[17]. Par ailleurs, le FN affirme que la marque lui a été cédée par Bigrat le [18] « par acte sous seing privé »[19]. Cependant, Kurek annonce vouloir poursuivre Bigrat pour « escroquerie », ajoutant que la dissolution du mouvement n'a pas été annoncée[20]. Pour Delphine Meillet, avocate au barreau de Paris, « En plus de se voir rappeler l’interdiction d’utiliser ce nom, le parti pourrait être condamné à verser des indemnités pour le préjudice commis. Celui-ci est notamment considéré plus important si la marque a effectivement été utilisée », ajoutant que « dans ce genre de cas, seule l'antériorité du dépôt de la marque compte. Le FN ne peut pas s’approprier un nom déposé plusieurs années avant. Il peut, certes, tenter de racheter la marque auprès du propriétaire. Mais celui-ci doit être accord, et cela peut se négocier très cher, à plusieurs dizaines de milliers d’euros »[21]. Enfin, en 2012, Louis Aliot, avait déposé la marque « Alliance pour un rassemblement national »[18]. Le , Kurek annonce une nouvelle procédure en référé au sujet de la vente de la marque, évoquant le fait que la préfecture de police a rejeté la dissolution de l'association[22].

La consultation des adhérents a lieu à partir du [23]. Avec 53 % de participation et 80 % des votes en faveur du changement de nom, le Front national annonce, le , que son nom officiel est désormais Rassemblement national[24],[25].

Notes et références

  1. Sarah UGOLINI, « Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Steve Bannon au congrès du FN », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Marine Le Pen seule candidate à sa succession à la tête du Front national », sur www.bfmtv.com, (consulté le )
  3. Réponse à un courriel adressé au FN : Mar 24/10/2017, 07:36 Le FN  est une association soumise au droit commun et nous ne pouvons pas modifier nos obligations et règlements statutaires d'un simple claquement de doigt. Eric qui est un adhérent et cadre de très longue date du Front ne l'ignorait pas et avait tout le loisir de déposer sa candidature dans les temps Merci de votre courriel  Pôle communication
  4. Olivier Faye, « Deux candidats veulent tenter leur chance face à Marine Le Pen », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  5. La rédaction de LCI, « FN : Eric Dillies, le frontiste qui voulait défier Marine Le Pen, n’en aura pas l’occasion », sur lci.fr, (consulté le ).
  6. « Conseil national », sur rassemblementnational.fr, (consulté le ).
  7. « Congrès du Front national : Marine Le Pen propose "Rassemblement national" comme nouveau nom du parti », Corse-Matin, (lire en ligne, consulté le )
  8. Le JDD, « Le "Rassemblement national", nouveau nom du FN pour "gouverner" », sur lejdd.fr (consulté le )
  9. « Front national : pourquoi Marine Le Pen a choisi "Rassemblement national" », sur L'Obs (consulté le )
  10. « Du FN au "Rassemblement national" : "On ne peut pas tout effacer" », sur L'Obs (consulté le )
  11. « La marque "Rassemblement national" avait déjà été déposée par un inconnu en 2013 », sur Le Huffington Post (consulté le )
  12. « Rassemblement national : "Ça ne va pas se passer comme ça", menace le propriétaire du nom », sur Europe 1 (consulté le )
  13. « Il existe déjà un « Rassemblement national » », sur L'Opinion (consulté le )
  14. « Le Front national ne pourra pas utiliser le nom "Rassemblement national" », sur Le Huffington Post (consulté le )
  15. « Front national : la marque "Rassemblement national", sitôt dévoilée, déjà attaquée », sur LCI (consulté le )
  16. « INFO RTL - Le FN aurait déposé le nom "Rassemblement national" en 1986 », sur RTL.fr (consulté le )
  17. « Nouveau nom du FN : la marque « Rassemblement national », objet d’un imbroglio juridique », sur Le Monde, (consulté le )
  18. « Rassemblement national: imbroglio juridique autour du changement de nom du FN » (consulté le )
  19. « CheckNews.fr, le moteur de recherche humain par Libération. » (consulté le )
  20. R. K., « Conflit autour du Rassemblement national : «Le FN n’a aucun recours possible» », sur Le Parisien, (consulté le )
  21. R.K. (@rkorda), « FN : à qui appartient le nom «Rassemblement national» ? », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Un plaignant veut interdire au FN de s'appeler Rassemblement national », sur LCI (consulté le )
  23. « Le FN va consulter ses adhérents sur le nouveau nom à compter du 9 mai », sur Europe 1 (consulté le )
  24. Guillaume De Calignon, « Le FN devient le Rassemblement national - Politique », sur Les Échos, (consulté le ).
  25. AFP, Le Point, « Le Front national change officiellement de nom », sur lepoint.fr, (consulté le ).

Liens externes

Site non officiel présentant les résultats du congrès

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