Delahaye

Delahaye était un constructeur français d'automobiles de luxe, de poids lourds et de véhicules d'incendie, pionnier de l'automobile depuis 1895.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Delahais.

Pour les articles homonymes, voir Delahaye (homonymie).

Delahaye

Logo de Delahaye

Création 1894
Dates clés 1895 : 1re voiture sans chevaux

1898 : Delahaye et Cie

1935 : intégration de Delage

1938 : victoire aux 24 heures du Mans-Trémoulet/Chaboud
Disparition 1954
Fondateurs Émile Delahaye
Forme juridique Société par actions
Siège social Paris
Activité Construction d'automobiles et de camions
Produits Automobiles de luxe et de course
Site web www.clubdelahaye.com
Autopompe Delahaye-Farcot type 32.

La firme reprit Delage en 1935 puis disparut en 1954 rachetée par Hotchkiss.

Son modèle le plus célèbre était le type 135, très remarqué dans les concours d'élégance et remportant aussi bien le rallye de Monte-Carlo que les 24 Heures du Mans durant les années 1930.

Histoire

Delahaye 6HP Type O Vis-à-Vis de 1902.

À partir d'une firme française fondée à Tours en 1845 spécialisée dans la construction de machines pour le moulage et la production de briques, Émile Delahaye fit démarrer la fabrication de moteurs qui lui permit, dès 1895, de produire la type 1, première voiture à recevoir l'allumage électrique commandé. En 1898, Paul Desmarais et Georges Morane ( - , président du conseil d'administration, chevalier de la Légion d'honneur, et trésorier de la Chambre syndicale des Constructeurs d'Automobiles) portent sur les fonts baptismaux la société des automobiles Delahaye, situé au n°10 rue du Banquier et N°11 rue Pirandello (1898-1954)[1].


La marque construisit aussi des camions en s'inspirant d'un modèle de Daimler, avec un moteur de 2 cylindres monté à l'arrière et une transmission à courroies et engrenages.

Delahaye participa également à des courses automobiles dès la fin du XIXe siècle, notamment avec Ernest Archdeacon en 1896, dans la course Paris-Marseille, pour montrer ses voitures. Cette activité sera suspendue deux ans avant la mort du fondateur en 1905. Cette année-là, la transmission à cardan apparaît au Salon de Paris sur des voitures de série. Très vite, les modèles se succédèrent et s'élevèrent en luxe et en puissance et furent aussi exportées en Allemagne et aux États-Unis.

Dès 1906, la marque produisit une pompe à incendie montée sur un camion qui pouvait transporter quinze pompiers vers les lieux d'interventions. En 1909, Delahaye introduisit le type 36, un camion de 3,5 tonnes de charge utile avec un moteur de 24 CV. En 1913, la marque aligne les types 59, 60, 62 et 63, avec des charges utiles comprises entre 2,5 et 3 tonnes.

La Première Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre orienteront la production vers les véhicules lourds et les machines agricoles. Le type 59 est le camion qui s'illustrera en 1916 en ravitaillant l'armée dans la bataille de Verdun.

L'entre-deux-guerres

Delahaye type 87 torpédo 1925.
Publicité de mars 1939.

La paix revenue, aux côtés d'une 15 CV et d'une 18 CV, la marque présente et vend à une clientèle aisée la 10 CV type 87, remplacée début 1927 par la type 107 à soupapes en tête. En 1926, Delahaye présente une nouvelle pompe incendie, d'une capacité de 1 800 litres par minute, avec enrouleurs de tuyaux amovibles montée à l'arrière d'un camion.

Pour résister à la concurrence française - (Citroën et Renault) - et à la surproduction générale[2], une entente est constituée de 1927 à 1931 avec Chenard et Walcker et Rosengart, le Consortium des grands constructeurs. Ainsi, chaque partenaire va fabriquer des modèles communs vendus par les trois firmes.

Au Salon de Paris 1931, la marque se relance, grâce à un robuste et performant moteur 6 cylindres en ligne type 103. Il existe une version pour camion, pour lesquels il est aussi prévu un premier moteur diesel de 10 litres à injection directe construit sous licence Fiat.

Delahaye coach type 135 M par le carrossier Guilloré, 1939.

Après un premier investissement au capital de Chaigneau-Brasier en 1930, Delahaye rachète en 1933 ce qui reste des usines d'Ivry de cette firme qui avait eu ses heures de gloire avant la Grande guerre, pour y produire ses camions et ses véhicules tous-terrains.

En juillet 1935, Delage est repris à son tour par Delahaye.

À l'automne 1935, la marque lance son modèle le plus célèbre, la type 135 alliant le luxe et les performances, version surbaissée et améliorée de la Super-Luxe type 138 à roues avant indépendantes, présentée au Salon 1933. Son moteur 6 cylindres est ensuite abaissé à 105 chevaux pour le type 148, version "tourisme" du type 135.

À partir du printemps 1937, les corps de sapeurs-pompiers utiliseront le camion type 119 équipé d'une grande échelle Magirus pendant plusieurs décennies.

Fin août, Delahaye s'adjuge le record de vitesse à 146,5 km/h de moyenne sur 200 km avec la type 145 à moteur V12.

L'après-guerre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Comité d'organisation de l'auto (COA) obligera les constructeurs Bernard, Delahaye, Laffly, Simca et Unic à se regrouper au sein de la GFA Générale Française Automobile en avril 1941.« Concentration d'entreprise, réduction de la game, choix de la grande série, il est clair qu'en 1942, le gouvernement de Vichy imaginent de moderniser l'industrie automobile française pour la rendre plus compétitive, et ainsi mieux l'intégrer dans une plus vaste entité largement dominée par l'Allemagne »[3].

Début 1946, un camion de 5 tonnes de charge utile à cabine avancée sera lancé. Le type 163 existera avec un moteur diesel Panhard et ne sera pas remplacé après 1954. Côté voitures, la production des types 134, 135 et 148 reprendra et Delahaye se rapprochera pour créer Delsey, le fabricant de bagages (le deuxième mondial en 2005).

Delahaye berline type 148 L carrossée par Letourneur & Marchand, 1949.

Au Salon 1947, la nouvelle 175 bénéficiera d'un moteur de 4,5 litres et d'un essieu arrière De Dion. Mais la période ne fut pas favorable à la vente de voitures de luxe, de plus, pour Delahaye le châssis est dépassé, et la 175 est impossible à mettre au point. Ce fut un échec ruineux. Toutefois, un coach type 175 S remportera le rallye de Monte-Carlo en 1951.

Début 1950, un pick-up type colonial est lancé, équipé du moteur 6 cylindres, type 103 de 80 ch SAE. Le type 171 existera en pick-up étroit puis en pick-up large (Salon 1950), présenté en cabine plateau, fourgon, break, ambulance et châssis-cabine jusqu'en 1954.

À partir de 1951, le 4x4 VLR (Véhicule léger de reconnaissance) à la technique sophistiquée (moteur en alliage léger et quatre roues indépendantes) sera livré à l'armée française. Celle-ci préféra finalement la Jeep américaine plus simple et assemblée sous licence par Hotchkiss.

Au Salon apparaît le type 235 basé sur un châssis du type 135 modernisé. Il sera produit à 84 exemplaires, dont beaucoup seront carrossés par Henri Chapron.

Delahaye disparaît quand la marque sera absorbée par Hotchkiss le .


La compétition

Laury et Lucy Schell, deuxièmes du rallye Monte-Carlo 1936, sur Delahaye 18CV.
Une Delahaye 175CS (ici de 1947).
Delahaye VLR ayant participé à un rallye (1953).

Autres victoires et podiums notables en Sport:

  • Grand Prix d'Algérie 1934 (Albert Perrot - type 138, de 18CV);
  • Circuit d'Orléans 1935 (Perrot - 18CV);
  • Grand Prix de la Marne 1935 (Perrot - 18CV);
  • Grand Prix d'Algérie 1935 (Georges Soulié - triplé de la marque);

(Nota Bene : l'écurie Lucy O'Reilly Schell obtient alors d'autres résultats probants, Lucy obtenant deux Coupe des dames lors des Critérium Paris-Nice 1934 et 1935, et finissant deuxième du rallye Monte-Carlo 1936 avec son époux Harry[4].)

(victoires enregistrées par celle-ci entre 1936 et 1950);

(Nota Bene: également 2e du Grand Prix des Frontières 1938 -Mazaud-, et 4e du Grand Prix d'Allemagne 1939 -Dreyfus-.)

Records du monde

  • les 8 et , sur l'autodrome de Linas-Montlhéry (avec Perrot, Dhôme, et Armand Girod, à bord de la type 138 de 18CV) : 4 000 miles[5], 5 000 miles et 48 heures (à plus de 176 km/h de moyenne);
  • le : 10 000 kilomètres, à la moyenne de 168,5 km/h;
  • du 8 au : 11 records internationaux, dans la classe de cylindrée.

Références

Affiche publicitaire (1908).
  1. L'Automobile sur la Côte d'Azur, novembre 1938, p. 28.
  2. Delage. La belle voiture française, Daniel Cabart et Claude Rouxel, éd. E.T.A.I., 2005. (ISBN 2-7268-9432-1)
  3. Jean-Louis Loubet, L'industrie automobile française: un cas original, HES, , 17 p.
  4. 1936 Miscellaneus Rallies (team DAN).
  5. Omnia, n°169, juin 1934, p.25.

Bibliographie

  • Delahaye. Toute l'histoire, Michel G. Renou, éd. EPA, 1983. (ISBN 2-85120-178-6), réédition 1994 (ISBN 2-85120-446-7)
  • Delahaye. Le Grand Livre, Jacques Dorizon, François Peigney et Jean-Pierre Dauliac, éd. EPA, 1995. (ISBN 2-85120-440-8)
  • Peter J. Davies (trad. Gisèle Pierson), L'encyclopédie mondiale des camions : guide illustré des camions classiques et contemporains du monde entier, Genève, Manise, , 256 p. (ISBN 978-2-841-98214-1, OCLC 417268599)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’automobile
  • Portail du sport automobile
  • Portail des camions
  • Portail du génie mécanique
  • Portail de la production industrielle
  • Portail des entreprises
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.