Fondamentalisme chrétien

Le fondamentalisme chrétien est une position religieuse réactionnaire qui soutient une interprétation stricte et littérale des textes sacrés[1],[2], qui est présente notamment dans le protestantisme depuis le XIXe siècle[3] mais aussi d'une manière différente dans le catholicisme avec les mouvements intégristes traditionalistes et conservateurs qui prônent une application stricte et radicale de la Tradition. Le terme « fondamentalisme » en lui-même signifie, en général, une adhésion rigide aux principes fondamentaux d’un domaine quelconque[3].

Histoire

Les origines du fondamentalisme sont pour la plupart issus des remous qui ont suivi la Réforme protestante, dont les protagonistes (catholiques ou protestants) furent libérés de la mainmise de Rome concernant l'accès direct à la Bible et à son interprétation[4]. Vers 1670, on voit apparaître le piétisme[5]. Des protestants commencèrent à se réunir pour étudier la Bible et prier sous l’influence du pasteur Philipp Jacob Spener[4]. Chez les catholiques, vers la même époque, le quiétisme puis le jansénisme suivent des voies parallèles à celle du piétisme protestant et ces mouvements s'influencent mutuellement[6] : on y retrouve Fénelon, Madame Guyon et Pascal. Ce dernier, favorable au jansénisme, en devint l'un des meilleurs défenseurs. Il a écrit : « C'est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi, Dieu sensible au cœur, non à la raison. » Il résumait là l’essentiel du piétisme tout en le revendiquant[7]. Encore maintenant, on peut observer cet aspect piétiste dans la pensée fondamentaliste[4].

Le fondamentalisme fut nommé ainsi pour la première fois lors des réunions de la « Niagara Bible Conference » (1878-1897)[8]. Il prit son essor en milieu protestant aux États-Unis, au début du XXe siècle. En 1910 The Fundamentals: A Testimony to the Truth, une série d'essais a été publiée par la Testimony Publishing Company de Chicago[9]. Cette même année, la conservatrice Northern Presbyterian Church (devenue Église presbytérienne aux États-Unis d'Amérique) a diffusé des brochures définissant les « fundamentals »[10] : « Les cinq points [fondamentaux] portent sur les sujets suivants : premièrement, l'inerrance de la Bible ; deuxièmement, la nature divine de Jésus Christ ; troisièmement, sa naissance virginale ; quatrièmement, la résurrection du Christ et cinquièmement, la résurrection physique de Jésus et son retour dans sa chair. À partir de ce jour, les fondamentalistes constituent une entité sociale repérable et organisée. Ce courant de pensée est opposé aux développements du libéralisme théologique[11], et surtout contre l’exégèse historico-critique qui s'était développée dans certaines dénominations protestantes dès le XIXe siècle[12],[13], auxquels le millénarisme a été ensuite ajouté. La diffusion abondante de ces « Fundamentals » explique davantage l’appellation du fondamentalisme que ses causes profondes. En effet, le fondamentalisme chrétien moderne provient essentiellement de réactions : il se dresse contre la philosophie des Lumières, contre le rationalisme anglais du XVIIe siècle, contre l’Aufklärung du XIXe siècle, contre le libéralisme de la modernité, contre l’exégèse historico-critique et scientifique et surtout contre la théologie libérale du XXe siècle[14].

Le fondamentalisme piétiste a par la suite influencé certains mouvements de l'évangélisme [15] pour former un courant constitué par couches successives de « réveils »[16],[17]. Ces « Réveils » spirituels s’expriment lors de rassemblements à forte composante émotionnelle destinés à faire ressentir la puissance de Dieu, par exemple les camp meetings qui durent plusieurs jours. Le pasteur, instruit ou non, manifeste une passion communicative[18].

Le Dallas Theological Seminary, fondé en 1924 à Dallas, aura une influence considérable dans le mouvement en formant des étudiants qui établiront divers collèges bibliques et églises indépendants fondamentalistes dans le Sud des États-Unis[19].

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que des Églises protestantes se donnèrent elles-mêmes le nom de « fondamentalistes ». Au 21e siècle, le mot « fondamentalisme » a une connotation péjorative. Ses adeptes préfèrent qu’on les nomme « Conservative Evangelicals », une expression « qui n’est pourtant pas équivalente »[20].

Au sens strict, ce mot ne devrait désigner que le fondamentalisme protestant, mais il en est venu, en France, à viser surtout les islamismes radicaux qui occupent dans ce pays plus de place dans les débats que les protestantismes radicaux[21]. Depuis la fin des années 1970, la signification de ce mot s’est élargie constamment: on parle maintenant non seulement de fondamentalisme protestant ou islamique mais aussi de fondamentalisme juif, catholique[22], bouddhiste[23], hindou, sikhiste[24], païen[25], laïque[26] et de fondamentalisme athée[27],[28],[29]. Il a donc maintenant une signification étendue et éparse. C'est pourquoi Émile Poulat souligne que ce phénomène est « difficile à enfermer dans une définition : on ne peut que le décrire, du moins en première analyse[30]. Le fondamentalisme se retrouve également dans la frange la plus conservatrice des grandes religions chrétiennes même si celles-ci ne sont pas fondamentalistes[31].

Caractéristiques

La vérité absolue

Le concept de fondamentalisme a été étendu à des domaines hors du champ religieux, dans un sens proche du radicalisme. Ainsi, Maurice Merchier avance que le fondamentalisme peut être économique, voire démocratique[32]. Il peut également être scientifique[33].

Le fondamentalisme se manifeste en effet par un état d’esprit, une mentalité[34] et plusieurs positions doctrinales en découlent, de sorte qu'il n’existe aucune raison de réserver ce terme aux mouvements religieux[35].

Fondamentalisme religieux

Le fondamentalisme se distingue par l’absence d’esprit critique[36]. Ainsi, le doute, qu’il soit d’ordre spirituel, existentiel, ou méthodologique n’y est ni désiré, ni valorisé et il doit être dissipé[37] pour faire place à une certitude intérieure[38],[39]. C’est pourquoi le fondamentalisme s’oppose généralement à l’exégèse historico-critique ou scientifique, qui est adoptée officiellement par les Églises non fondamentalistes pour interpréter les textes religieux. Le fondamentalisme n’admet qu’une lecture au premier degré[40] des textes sacrés, découpés en extraits cités hors contexte historique, culturel et littéraire[41], comme si ceux-ci étaient des écrits contemporains et occidentaux : le fondamentalisme « s'oppose à toute interprétation historique et scientifique et s'en tient au fixisme »[42].

Le fondamentalisme religieux se caractérise également par l’hétéronomie[43],[44] c’est-à-dire une dépendance et une soumission[45] à des textes religieux, qui sont lus hors contexte et au premier degré[40]. Cette hétéronomie s’étend à la soumission à des autorités religieuses, civiles ou politiques[46]. C’est pourquoi, écrit Sébastien Fath, « l'autorité normative, qu'elle soit placée dans une tradition, un leader, ou dans un texte, constitue un trait fédérateur pour tous les mouvements religieux radicaux. […] Ainsi, l'idée d'une autonomie individuelle qui puisse se passer de la norme divine apparaît insupportable aux fondamentalistes »[11]. De plus, le fondamentalisme peut se traduire par un comportement d'exclusivisme, d'isolation, voire d'antagonisme défensif ou conquérant avec qui ne partage pas l'absolutisme[47] de son idéologie, aussi bien vis-à-vis des coreligionnaires non fondamentalistes[48] que des membres des autres confessions ou de non-croyants.

Le fondamentalisme religieux ne recherche pas nécessairement un retour aux fondements de la religion dont il est issu, mais plutôt à ceux que ses adeptes considèrent comme tels[42],[49]. Au contraire, ceux-ci en détournent le sens[50], du moins celui donné par les grandes Églises, dans le but de le rendre conforme à leur a priori idéologique[15]. En revanche, le fondamentalisme traverse toutes les Églises et se concentre dans quelques-unes[51]. Le sociologue Émile Poulat estime que le fondamentalisme n’est pas organisationnellement une secte mais « intellectuellement c’est une secte sans aucun doute »[52]. Par ailleurs, Sébastien Fath, chercheur au CNRS, considère que la violence « ne représente pas un trait commun aux divers fondamentalismes. La violence religieuse n'est pas toujours fondamentaliste, et tous les fondamentalistes sont loin d'être violents »[11]. Toutefois, ceux-ci montrent une radicalité qui tend vers l'intolérance[11]. Ainsi, les fondamentalistes sont persuadés qu’ils sont les seuls détenteurs de la vérité[11],[53].

La typologie utilisée vise à présenter ces positions et non à classifier ou à qualifier des Églises et des groupes. Il n'existe pas un seul type de fondamentalisme chrétien ou de quelque autre religion. Jean Baubérot affirme que «le fondamentalisme est multiple et compte de nombreuses orientations, le plus souvent très différentes, mais qui parfois se retrouvent sur des positions de refus. Un seul exemple pour illustrer ce pluralisme : le thème du retour du Christ est à l'origine de diverses tendances post-millénaristes, prémillénaristes, amillénaristes ; sans accord entre elles »[54].

Oppositions à la théologie moderne

Le fondamentalisme chrétien « est caractérisé par son opposition radicale aux orientations théologiques des grandes Églises »[55]. Dans son ouvrage Fundamentalism, James Barr[53] mentionne trois traits du fondamentalisme chrétien tout en précisant que cela ne suffit pas à le définir : « (a) un accent très marqué sur l'inerrance de la Bible, l'absence en elle de toute sorte d'erreur (l’inerrance) ; (b) une forte hostilité à la théologie moderne et aux méthodes, résultats et implications de l'étude scientifique et critique de la Bible ; (c) une assurance que ceux qui ne partagent pas leur point de vue religieux ne sont absolument pas de "vrais chrétiens" »[56]. Pourtant, James Barr affirme que le fond de l'attitude fondamentaliste ne réside pas dans la Bible. Pour lui, la notion d’inerrance biblique reste secondaire : « Le cœur du fondamentalisme est un certain type de discours, une manière de parler qui détient l'autorité réelle »[57]. L’inerrance biblique et la lecture des textes religieux servent de bouclier pour justifier un a priori idéologique ou une arrière-pensée ultra conservatrice et radicale. D’autres caractéristiques du fondamentalisme sont spécifiques à certains groupes[58].

Radicalisme et isolationnisme

Les fondamentalistes s’opposent à la théologie du XXe siècle, la jugeant trop intellectuelle et déviante[59]. L’historien George Marsden affirme que l’essor du fondamentalisme aux États-Unis s’explique surtout par les réactions contre « les développements remarquables » de la théologie du XXe siècle[60]. Le théologien Luc Chartrand note que « ce phénomène est caractérisé par son opposition radicale aux orientations théologiques des grandes Églises »[61]. « Se méfiant de l'intelligence humaine qui perce difficilement les réalités spirituelles, écrit-il, ils [les fondamentalistes] tiennent pour suspectes la critique théologique et la recherche intellectuelle en général. […] Dans ce contexte on lira donc la Bible en se méfiant de l'intelligence, l'essentiel étant constitué par la religion du cœur »[4],[7].

Le fondamentalisme est apparu comme un mouvement d’opposition non seulement contre l’exégèse historico-critique, mais aussi contre l’évolutionnisme ou l'engagement social, perçus comme les symptômes d’un monde pécheur et corrompu[62]. Il se décline presque toujours sur fond conflictuel[63],[64]. En revanche, il ne rejette pas toute la modernité mais seulement le libéralisme qu’elle véhicule[65]. Parce que les uns deviennent les hérétiques des autres, les fondamentalistes « s'orientent nécessairement vers une dynamique d'oppositions et d'exclusions multiples »[64].

Cet isolationnisme se manifeste par une condamnation de l’humanisme séculier[66], et parfois le rejet de l’école publique qui, pensent-ils, ne transmet pas leurs valeurs chrétiennes fondamentales[67],[68].

Lecture littérale

Les fondamentalistes accordent une grande importance au sens littéral de la Bible [69]. Ils s'appuient sur la doctrine de l'inerrance biblique qui suppose que l'Écriture est exempte d'erreur et croient que la Bible doit être comprise principalement de façon littérale. Ses préceptes doivent être mis en pratique de manière uniforme à toute époque et en toutes circonstances, sans se référer à la culture, au contexte et aux genres littéraires qui ont marqué les auteurs des textes bibliques[70],[71] dans les mots mêmes de la Bible, tout au moins dans ses « manuscrits originaux »[72].

Selon le théologien Luc Chartrand, le fondamentalisme « refuse catégoriquement toute méthode exégétique scientifique — de la simple connaissance des genres littéraires, aussi bien que de l'intention de l'auteur jusqu'aux formes les plus complexes de l'exégèse moderne avec le développement de la critique littéraire — stérilisant ainsi toute recherche exégétique et, surtout, toute compréhension des textes sacrés »[73].

Les fondamentalistes ne voient aucune difficulté à découper des extraits, à les lire hors contexte, et à faire abstraction de toute exégèse ou herméneutique pouvant les situer correctement et les interpréter[74]. Ils rejettent le symbolisme de la bible et ce que la théologie moderne considère comme un principe d’interprétation essentiel, à savoir que les symboles forment le langage religieux et portent la puissance du message biblique : le symbole est le doigt qui pointe vers l’absolu, l’infini, mais le lecteur au premier degré ne regarde que le doigt[75]. Le Conseil international pour l'inerrance biblique a publié en 1978 une première déclaration dont les articles XII et XIII « affirment l'inerrance de la Bible dans "son intégralité" […] l'inerrance des énoncés dans Genèse 1 à 11 (l'histoire de la création, du déluge, de la tour de Babel et l'origine des différentes nations) est clairement affirmée, et les "illégitimes hypothèses scientifiques sur l'histoire de la terre sont catégoriquement rejetées". L'inerrance, en terme technique, signifie "l'entière vérité de l'Écriture", et cela touche également "les problèmes de grammaire et d'orthographe… les phénomènes de la nature… »[76].

Les méthodes historico-critiques[77] de l'exégèse biblique ont été initiées au XVIIIe siècle avec les Lumières et développées par le protestantisme allemand à partir du XIXe siècle, avec le progrès des sciences humaines. Cette nouvelle exégèse « portera souvent la marque des philosophies dominantes, qu’il s’agisse de celle de Hegel ou plus tard du positivisme »[78]. Les Églises protestantes non fondamentalistes ont encouragé ces développements alors que les autorités catholiques y sont restées rétives jusqu’au début du XXe siècle[78]. Selon le théologien protestant André Gounelle, la Bible ne proclame pas sa propre infaillibilité[79].

Selon l'Église catholique, les auteurs bibliques ne cherchaient pas à éviter les erreurs et les contradictions, qui demeurent sans lien avec l'inerrance biblique, puisque celle-ci ne concerne que le message spirituel qu'ils voulaient transmettre[80]. En 1943, l’Église catholique s’est officiellement ralliée à l'exégèse historico-critique de la Bible. L'encyclique Divino afflante Spiritu de Pie XII encouragea les méthodes critiques et le recours aux sciences utiles à l'interprétation de l'Écriture. En 1965, le texte conciliaire Dei Verbum, adopté lors du concile Vatican II, fit en sorte que l’exégèse de type scientifique soit axée sur recherche de l'intention de l'auteur biblique et la détermination des genres littéraires, compte tenu des conditions de son époque et de sa culture. La recherche du sens spirituel demeurera également essentielle[81]. Enfin, dans Verbum Domini, le pape Benoît XVI a rejeté catégoriquement le fondamentalisme chrétien en le présentant comme « une trahison aussi bien du sens littéral que du sens spirituel, ouvrant la voie à des instrumentalisations de diverses natures »[82].

D’autre part, le théologien catholique Luc Chartrand considère que « la lecture fondamentaliste de la Bible ne peut être acceptable de la part d'un catholique »[83]. Par cette lecture, selon lui, les mêmes mots lus par des personnes différentes ne font alors que refléter la pensée du lecteur.

Selon l'exégète Sophie Raymond de l'Institut catholique de Paris, une telle lecture faite sans méthode historico-critique permet « de dire n’importe quoi »[84] et conduit à travestir les textes sacrés dans un but idéologique ou selon un a priori théologique[85],[86].

Refus du doute

Le fondamentaliste a pour assise une foi qui relève de la volonté et de l’affectivité, et se traduit par une ferme adhésion qui ne doit laisser subsister aucun doute[87]. Face aux complexités changeantes de la vie moderne, au sécularisme humaniste et aux incertitudes politiques et économiques, le fondamentalisme offre une explication qui satisfait aux besoins de sécurité et de stabilité[88]. C’est pourquoi il se retrouve parmi les groupes les plus conservateurs de la société[89].

La position de l’Église catholique est résumée dans son Glossaire, qui définit le doute : « Interrogation caractérisée par l’hésitation et la perplexité. Les personnes qui doutent se rencontrent chez les croyants, non chez les incrédules. Douter peut se situer à l’intérieur d’un cheminement spirituel et permettre de progresser dans « l’intelligence de la foi » car la foi et le doute ne se contredisent pas fondamentalement »[90]. Pierre Lathuilière souligne qu’il « ne s'agit nullement de mettre le vécu de la foi hors de portée des critiques et des assauts du doute ». Il cite Sulivan : « Toute certitude est mise à mort de Dieu. L'athéisme classique a ses racines dans les certitudes »[91].

Il en est de même des Églises protestantes non fondamentalistes. Ainsi, Paul Tillich conçoit la foi comme la préoccupation ultime de chacun, qui ne relève ni de la volonté ni de l’émotion. L’objet de cette priorité existentielle (qu'il s'agisse de Dieu, du matérialisme, du succès, du pouvoir etc.) devient le Dieu de chacun, de sorte que le doute porte sur le « risque » du choix, pour une vie réussie, d'une telle préoccupation ultime. Ainsi, affirme-t-il, le doute est assumé par le « courage d'être »[92],[93] et non par la volonté ou l’affectivité. Ces dernières ne précèdent pas la préoccupation ultime mais la mettent en œuvre[94].

Croyances

Le créationnisme

Le fondamentalisme adopte l’une ou l’autre de ces trois positions pour définir la relation entre sa pensée et les théories scientifiques : l’anti-scientisme, le fidéisme ou le concordisme[95]. L’anti-scientisme, dont fait partie le créationnisme, consiste à nier les théories et découvertes scientifiques, telle que l’évolution[95]. S’en tenant à la vérité d’une lecture « fondamentaliste » de l’Écriture, le créationnisme conteste les résultats scientifiques concernant l’âge de l’univers et l’évolution des espèces[95]. Par ailleurs, les fidéistes ne nient pas les résultats scientifiques, mais soutiennent que la « conviction et l’abandon du cœur, devraient se situer dans des voies séparées et surpasser la raison »[96],[97], comme le croyait Pascal[7]. Il propose l'autonomie des deux savoirs correspondants qui ne se rencontrent jamais[97]. Le fidéisme s’oppose donc à la théologie naturelle et à la philosophie de la nature. Le concordisme recherche honnêtement la vérité scientifique mais suppose que les récits bibliques sont en accord avec la science. Il cherche à faire coïncider les résultats scientifiques avec le donné biblique compris de manière quasiment littérale[98].

Pour une grande partie des groupes fondamentalistes, l’une des principales fonctions de la religion et du sacré consiste à expliquer l'univers et les phénomènes naturels : le Livre de la Genèse n’est pas considéré comme un mythe symbolique de la création mais comme une description d’événements historiques et causals[99],[100].

Le catholicisme ne considère pas la création comme une notion explicative et causale de l’univers[101] comme s’il s’agissait d’un concept scientifique, mais comme le symbole de l’état de finitude des êtres humains dans une relation d’alliance avec l’infini ou l’absolu[102]; la création est perçue comme principe de l’existence plutôt que néant[103],[104]. Ainsi, Dieu se présente comme radicalement différent de la nature[105]. L'Église catholique définit la création « comme le commencement de l’histoire du salut qui culmine avec le Christ. Ce n’est pas un évènement du passé, mais un évènement toujours actuel qui se renouvelle à chaque instant et conduit l’homme vers son accomplissement »[106].

À l’âge préscientifique, seuls les mythes pouvaient donner une explication de l’univers[107] et lorsque la science moderne est apparue avec Galilée et Newton, il y eut confusion des genres, ce qui a laissé l'Église à l'écart du mouvement de la révolution copernicienne. Pourtant, l’interprétation symbolique de la création dans la Genèse n’était pas nouvelle. Déjà au IIIe siècle, l’un des Pères de l’Église, Origène (185-253), considéré comme le fondateur de l'exégèse biblique, montrait toute l'absurdité d'une lecture au premier degré de la Genèse et, par anticipation, il rejetait le créationnisme : « Quel est l'homme de sens qui croira jamais que, le premier, le second et le troisième jours, le soir et le matin purent avoir lieu sans soleil, sans lune et sans étoiles, et que le jour, qui est nommé le premier, ait pu se produire lorsque le ciel n'était pas encore ? Qui serait assez stupide pour s'imaginer que Dieu a planté, à la manière d'un agriculteur, un jardin à Éden, dans un certain pays de l'Orient, et qu'il a placé là un arbre de vie tombant sous le sens, tel que celui qui en goûterait avec les dents du corps recevrait la vie ? À quoi bon en dire davantage lorsque chacun, s'il n'est dénué de sens, peut facilement relever une multitude de choses semblables que l'Écriture raconte comme si elles étaient réellement arrivées et qui, à les prendre textuellement, n'ont guère eu de réalité »[108].

Les Églises protestantes ont des sensibilités et des théologies différentes ; en général, les églises protestantes traditionnelles (luthériennes, réformées…) ne sont pas fondamentalistes et considèrent le terme biblique « création » comme un concept théologique[109],[110] et philosophique[111],[112]. Paul Tillich appelle « mythe brisé » le mythe qu’on comprend comme étant bien un mythe, mais qu'on voit aussi comme le symbole d'une réalité ultime, indicible autrement. Il affirme que « par sa nature même, le christianisme refuse tout mythe non brisé, parce qu'il présuppose le premier commandement : l'affirmation de l'ultime en tant qu'ultime et le rejet de toutes les formes d'idolâtrie quelles qu'elles soient ». On devrait reconnaître, expose-t-il, tous les éléments mythologiques dans la Bible, la doctrine et la liturgie pour ce qu'ils sont, et les maintenir dans leur forme symbolique sans les remplacer par des substituts scientifiques »[113].

Paul Tillich[114] soutient que « ce qui concerne l’homme ultimement doit s'exprimer symboliquement parce que seul le langage symbolique[115] a la capacité de dire l'ultime. Dans la religion, le véritable ultime « transcende infiniment le domaine de la réalité finie ; aucune réalité finie ne peut donc l'exprimer directement et littéralement ». Il considère le mythe ou le symbole comme une forme puissante de langage, qui reste la seule à pouvoir exprimer l’indicible, l’infini ou l’ultime[112].

Selon le théologien luthérien Gérard Siegwalt[116], la relation de dépendance de l’univers et de l’humain à l’égard de Dieu exprime le concept philosophique de contingence[117]. Il soutient qu’« on ne doit pas concevoir Dieu comme le « Grand Horloger », « le Grand Architecte de l’univers » : selon l'authentique conception de la création biblique, pense-t-il, Dieu n'est pas derrière la nature ni avant la nature ; il est dans la nature. Ainsi, selon l’auteur, la foi en la création consiste en la prise de conscience du caractère divin, sacré, de la nature. Le Créateur est le Dieu du tout, pour autant qu'il est le fondement ontologique de tout ce qui est, c’est-à-dire la dimension dernière du réel[118].

L'hétéronomie de la conscience morale : une soumission aux textes religieux

Une morale hétéronome (heteros : autre et nomos : loi) est littéralement la loi d’un Autre, c’est-à-dire, Dieu ou ses représentants. Pourquoi agir moralement ? La réponse fondamentaliste est simple : La transcendance le commande[119] et dicte à l’homme ses normes[120] et sa conduite. Cette soumission à la volonté divine est une morale de l'hétéronomie[121]. Elle est associée à une forme de sotériologie[121] selon laquelle le salut consiste à éviter la damnation et à obtenir des récompenses ou la béatitude. Un spécialiste des fondamentalismes chrétien et islamique, David Zeidan, écrit que les fondamentalistes considèrent l'Écriture comme une transcription fidèle et littérale de la vérité révélée par Dieu et en conséquence, les êtres humains n'ont plus qu'à l'accepter, s'y soumettre et obéir[121].

Guy Durand, spécialiste en éthique et professeur émérite de l'Université de Montréal, distingue deux types de morale religieuse, l’une hétéronome et l’autre autonome[122]. Il explique que l’hétéronomie « fait largement appel à l'obéissance des fidèles parce que le précepte est rattaché directement à Dieu par l'intermédiaire des autorités. C'est le modèle conservateur adopté généralement par les sectes ; on le trouve également dans les courants fondamentalistes de toutes les grandes religions: catholique, protestante, juive, musulmane, hindoue ou autres. Une morale religieuse autonome, au contraire, mise résolument sur l'intelligence humaine »[123]. C’est pourquoi, écrit Sébastien Fath, « l'autorité normative, qu'elle soit placée dans une tradition, un leader, ou dans un texte, constitue un trait fédérateur pour tous les mouvements religieux radicaux. […] Ainsi, l'idée d'une autonomie individuelle qui puisse se passer de la norme divine apparaît insupportable aux fondamentalistes »[11].

Selon l’Église catholique et les Églises protestantes non fondamentalistes, l'Évangile insiste sur la primauté de la conscience individuelle sur l'observance littérale de la loi[124] : « Tout ce qui ne se fait pas par conviction est péché »[125]. Le théologien Luc-Thomas Somme explique la position catholique, exprimée lors du Concile Vatican II (Constitution Gaudium et Spes, no. 16, promulguée par le pape Paul VI) :

« Et s'il arrive qu'elle [la conscience] se trompe de bonne foi, elle ne cesse pas de constituer la norme impérative de la moralité, en sorte que lui désobéir même en ce cas constitue une faute. Ne pas suivre sa conscience, même erronée, est donc toujours un péché. En revanche, lui obéir quand elle se trompe n'excuse du mal commis ou du bien omis que si l'erreur est en tout point involontaire et elle-même non coupable »[126]. De même, le philosophe Martin Blais exprime ainsi la position de Thomas d’Aquin : « Le jugement qu'elle (la conscience) porte est la règle immédiate de la moralité de la conduite humaine »[127]. Bien plus, même la conscience erronée oblige, si elle est sincère[127]. Le sociologue des religions Sébastien Fath, écrit que « l’autonomie de la conscience morale est un trait essentiel de la rupture [du christianisme] avec le judaïsme. Elle n’est pas aperçue ou acceptée par les fondamentalistes »[11]. En christianisme, le « commandement » prend un sens particulier parce qu’il doit céder le pas devant le jugement de la conscience droite.

C’est pourquoi l’Église catholique, se fondant sur le Nouveau Testament[124], considère les « commandements » (de Dieu ou de l’Église) comme « un appel à l’amour et à la liberté » et une « forte recommandation »[128]. Ainsi, la notion chrétienne de « commandement » dérive du judaïsme, mais sans en conserver le sens littéral. Selon le philosophe Maurice Blondel, « plutôt que de loi et de commandements, il vaudrait mieux parler des dix paroles, comme le dit le mot d'origine grecque « décalogue », le mot hébreu Thora donnant l'idée de direction et d'enseignement […]». Il ajoute ceci : « Il demeure que, du point de vue théologique, en particulier chrétien, on préfère considérer ces paroles comme ayant plutôt valeur de conseils, de recommandations que d'ordres à respecter à la lettre. Cette application à la lettre de la loi comme condition du salut s'appelle le légalisme (ou l'orthodoxie — à l'époque de Jésus les pharisiens). Aujourd'hui, on parle de fondamentalisme, d'intégrisme ou de pharisaïsme, excès caricaturaux et fanatiques de l'observance de la loi »[129].

De même, le philosophe non croyant Luc Ferry considère que le christianisme est « une religion de l’esprit plus que de la lettre, une religion de la conscience et de la liberté intérieure », ce qui a permis le passage à la laïcité[130]. L'exercice de valeurs morales, que leur source soit éthique, séculière ou évangélique, n'est pas hétéronome s'il procède d'un acte libre.

Enfin, Paul Tillich affirme que « l'hétéronomie représente, en général, une réaction contre une autonomie ayant perdu sa profondeur, devenue vide et impuissante. Mais, en tant que réaction, elle est destructrice, car elle refuse à la raison le droit à l'autonomie et en démolit du dehors les lois structurelles »[131]. Ce théologien et philosophe croit plutôt en une rencontre de la volonté humaine et de la volonté divine, dans une alliance ; ce qui évoque le prophète Jérémie (Jr 31. 33) : « Mais voici en quoi consistera l’alliance que je conclurai […] : j’inscrirai mes instructions non plus sur des tablettes de pierre, mais dans leur conscience ; je les graverai dans leur cœur ».

L'hétéronomie de la conscience politique : une soumission aux autorités civiles

Le « Fundamentalism Project » contient une étude de l'historien et théologien Pablo A. Deiros portant sur le fondamentalisme protestant en Amérique latine ; il se réfère à l’épître de Paul aux Romains pour expliquer la conscience politique hétéronome des fondamentalistes[46] : « Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamnés. […] Veux-tu n'avoir pas à craindre l'autorité ? […] elle est un instrument de Dieu pour faire justice et pour châtier qui fait le mal. Aussi doit-on se soumettre non seulement par crainte du châtiment, mais par motif de conscience » (Épître de Paul aux Romains, 13, 1-6.).

Lu hors contexte et sans méthode historico-critique, des fondamentalistes enseignent que l’une des fonctions de la religion consiste à justifier et solidifier l'ordre politique, soit le « théologico-politique »[119]. Pourquoi obéir à la loi ? Parce que tout pouvoir vient de la transcendance[46]. Ainsi, selon Pablo A. Deiros, le fondamentaliste cultive un état d’esprit voulant que toutes les autorités soient instituées par Dieu. Et il croit que Dieu remplacera les autorités qui ne pratiquent pas la justice[46].

L’Église catholique et les Églises protestantes non fondamentalistes soutiennent qu’on doit rechercher l'intention de l'auteur par le contexte historique, l'ensemble des textes connexes, le genre littéraire et accorder une grande importance au sens spirituel[132]. Selon ces Églises, l’épître de Paul aux Romains (Rm 13, 1-6), qui demandait une soumission aux autorités de Rome fut un appel au respect de la loi, adressée aux premiers chrétiens de Rome dans un contexte de persécutions. Alors que la perspective fondamentaliste y perçoit une règle applicable pour toute l'humanité, en toutes circonstances et à toute époque, les grandes Églises chrétiennes, comme l'indique le théologien Pablo Deiros, voient son sens spirituel, révélé par Romains (Rm 2,14 à 13,8) : « Celui qui aime les autres a obéi complètement à ce qu’ordonne la loi »[46],[119],[122]. Dans la Somme théologique, Thomas d’Aquin a d'ailleurs montré qu’en cas d’oppression, « l'homme n'est pas obligé d'obéir à la loi»[133].

Selon le philosophe et théologien protestant Paul Tillich, dans le domaine politique, la liberté est principe de créativité sociale, ce qui signifie transformation pour le mieux. Il précise : « La démocratie tend vers un système de participation pour tous ; elle prévient ainsi la déshumanisation que produit la tyrannie »[134].

Le millénarisme et ses variantes

Le millénarisme est une position minoritaire dans l’éventail du fondamentalisme protestant, même s'il a fait partie des croyances fondamentales de l'adventisme. Ses défenseurs croient avoir découvert des vérités oubliées depuis très longtemps concernant le sens caché des prophéties bibliques, lesquelles seront bientôt accomplies. Le pré-millénarisme est la croyance que le mal envahit le monde de plus en plus et que Jésus viendra pour emporter avec lui les vrais croyants. Puis, il y aura sept années de grandes tribulations où régnera l'Antéchrist. Jésus reviendra ensuite gouverner la terre pendant mille ans. Les post-millénaristes croient plutôt que le monde continuera à progresser et que le bien l’emportera sur le mal. Le dispensationalisme présente une vision de l'histoire du salut qui divise l’histoire en sept dispensations ou « attitudes » de Dieu face à l'humanité. Le dispensationalisme situe les vrais croyants avant la septième dispensation, le moment où le Christ soustraira son Église invisible aux malheurs et tribulations du monde. Ces croyances détournent le sens spirituel des textes pour se fonder sur un biblicisme littéraliste. Pierre Lathuilière y décèle un « mal d’être au monde »[135].

L'Église catholique et les grandes Églises protestantes rejettent ces doctrines, même si Pierre Lathuilière remarque une « surchauffe eschatologique » parmi certains de leurs adeptes[135].

La dénonciation du dialogue interreligieux

Le fondamentalisme refuse généralement le dialogue interreligieux ainsi que l’œcuménisme car il soupçonne le rapprochement avec les doctrines des autres religions de mener au syncrétisme[136],[137],[138].

L’Église catholique ne rejoignit officiellement le mouvement pour l’unité des chrétiens qu’en 1964, lors du concile Vatican II[139].

Le fondamentalisme dans les confessions chrétiennes

Dans le christianisme évangélique, le mot biblique ou indépendante figure souvent dans le nom de l’église ou de la dénomination[19]. L’indépendance de l’église est revendiquée et l’affiliation à une dénomination chrétienne est peu fréquente, bien qu’il y ait des dénominations fondamentalistes [140].

L’Église catholique rejette le fondamentalisme biblique, dont elle donne la définition suivante : « Radicalisme religieux qui se réfère à une lecture littérale des textes sacrés sans tenir compte de la culture dans laquelle furent écrits les livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments. Le fondamentalisme exclut toute approche critique, pourtant nécessaire, des textes fondateurs »[141]. Le catholicisme américain a publié toute une littérature apologétique au milieu des années 1980 pour combattre le fondamentalisme protestant[142]. Émile Poulat observe toutefois que « le fondamentalisme trouve aujourd’hui, dans les milieux catholiques plus de connivences qu’on ne l’imagine »[143]. Pour Pierre Lathuilière, le conservatisme catholique français après Vatican II se diversifie selon au moins trois courants : intégriste, piétiste et charismatique[144].

En raison de son organisation ecclésiale hiérarchisée, le catholicisme devrait échapper au fondamentalisme mais, paradoxalement, il y succombe lorsqu’il absolutise la papauté, les doctrines et les dogmes[145] : la compréhension des textes du Magistère, s'ils sont lus isolément, au premier degré, hors contexte et sans interprétation ou herméneutique, ni méthode critique, peut devenir analogue à la compréhension de la Bible dans le fondamentalisme protestant[146]. Par exemple, le fondamentalisme apparaît lorsque la doctrine de l'Église conduit à une morale hétéronome qui rabaisse l'exercice de la conscience plutôt que la dynamiser[125],[130]. Par ailleurs, la réintégration de Marcel Lefebvre au sein du catholicisme montre davantage un compromis avec un courant intégriste particulier, qui avait rompu avec la papauté. Pierre Lathuilière indique qu’on observe dans ce milieu une vigoureuse reprise des thèses créationnistes, enrichies par l'antiévolutionnisme américain. Selon lui, des traditionalistes catholiques ont vu dans le retour des partisans de Marcel Lefebvre « une force d'appoint dans leur lutte contre le modernisme »[144].

Un deuxième courant, piétiste, est sensible à l’expérience de la conversion. Pierre Lathuilière, note que devant la sécularisation, ce courant piétiste oscillera entre apologétique et fidéisme[144]. Le troisième courant, charismatique, est venu des États-Unis après le Concile. Il s’apparente au pentecôtisme mais n’est pas nécessairement fondamentaliste ni même conservateur. De ce point de vue, selon Pierre Lathuilière, son développement est comparable à celui présent dans d'autres formes du protestantisme. Toutefois, il pourrait devenir semblable aux « communautés émotionnelles » du fondamentalisme protestant, où « l'inspiration de l'Esprit » permettra à chacun d'interpréter la Bible à l'écart de tout « intellectualisme »[142],[147].

Références

  1. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Médiaspaul, 1995, pp. 67 et ss. : « Au terme de ces observations, le fondamentalisme apparaît essentiellement comme une grille de lecture reposant sur une position « dogmatique » -- l'inspiration mécanique ou verbale de la Bible — enracinée dans une théologie de base qui se veut absolue et qui, en quelque sorte, a valeur de présupposé théologique non discuté, mais accepté aveuglément. […] Le souci de la lettre devient le moyen de justifier l'a priori théologique, qui, lui, est leur véritable fin.
  2. Richard Bergeron, Les Fondamentalistes et la Bible. Quand la lettre se fait prison, Montréal, Fides, 1987, 82 p.
  3. Dictionnaire Oxford en ligne. http://www.oxforddictionaries.com/us/definition/american_english/fundamentalism
  4. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 35.
  5. Karl Rahner et Herbert Vorgrimler, Petit dictionnaire de théologie catholique, Éditions du Seuil, 1970, p. 402. : « L'analogue protestant du quiétisme est le piétisme. L'un et l'autre représentent une réaction contre la sécheresse d'une théologie d'école et contre une ascèse volontariste de caractère rationnel et stoïque qui étouffe les forces profondes qui agissent dans l'homme, au lieu de les libérer et de les former. Le quiétisme a été rejeté par Innocent XI en 1687 et par Innocent XII en 1699 (D. 1221-88, 1327-49) ».
  6. Le jansénisme fut condamnée par Rome en 1653 et cette condamnation fut renouvelée en 1715<Louis Cognet, Le Jansénisme, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 960), (ISBN 978-2-13-038900-2)
  7. Blaise Pascal, Pensées, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1977, p. 251.
  8. Hans J. Hillerbrand, Encyclopedia of Protestantism: 4-volume Set, Routledge, UK, 2004, p. 390
  9. Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, p. 278
  10. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 20
  11. Sébastien Fath États-Unis : quand la Bible fait la loi dans Historia, no 105, janvier-février 2007, p. 58.
  12. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 26, 27 et 133
  13. Marsden, George M., Fundamentalism and American Culture, (1980) Oxford University Press, Oxford p. 117: Les principaux fondamentaux furent l’inerrance biblique découlant de l’inspiration divine, la naissance virginale de Jésus, le rachat des péchés, la résurrection de Jésus et la réalité des miracles de Jésus, cela de façon réelle (et non symbolique).
  14. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : le fondamentalisme questionné, p. 60 et 133.
  15. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : Le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, , 213 p. (ISBN 2-89420-279-2, lire en ligne), p. 67 et ss. « Au terme de ces observations, le fondamentalisme apparaît essentiellement comme une grille de lecture reposant sur une position « dogmatique » -- l'inspiration mécanique ou verbale de la Bible — enracinée dans une théologie de base qui se veut absolue et qui, en quelque sorte, a valeur de présupposé théologique non discuté, mais accepté aveuglément. […] Le souci de la lettre devient le moyen de justifier l'a priori théologique, qui, lui, est leur véritable fin ».
  16. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique : Signification et ecclésiologie, Cerf, Paris, , 334 p. (ISBN 2-204-05159-4), p. 18: « Les prédicateurs des réveils, de John Wesley (1703-1791) à William James Seymour (1870-1922), de Jonathan Edwards (1703-1758) à Lyman Beecher (1775-1863) et Charles Finney (1792-1875), ont suscité de vastes mouvements de conversion ».
  17. Émile Poulat. « Barr (James) Fundamentalism ». Dans Archives de sciences sociales des religions. N. 50/2, 1980, p. 240: « S’il est une manière de lire la Bible, il devient une façon de la vivre, marquée par la tradition des Réveils ».
  18. Nancy T. Ammerman, « North American Protestant Fundamentalism», The Fundamentalism Project, Volume 1. Fundamentalisms Observed. The University of Chicago Press, Chicago, Londres, 1991, p. 6 et 16-17.
  19. Samuel S. Hill, The New Encyclopedia of Southern Culture: Volume 1: Religion, University of North Carolina Press, USA, 2006, p. 77
  20. Poulat Emile. Barr (James) Fundamentalism. Archives de sciences sociales des religions. N. 50/2, 1980. p. 239-240. Cet article porte sur l’ouvrage de James Barr, Fundamentalism. Londres, SCM Press, 1977, 379 p.
  21. Gilles Kepel, La revanche de Dieu- Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Seuil, 1991. (ISBN 978-2-02-012929-9)
  22. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995,
  23. Donald K. Swearer, « Fundamentalistic Mouvements in Theravada Bouddhism ». The Fundamentalism Project, Fundamentalisms Observed, sous la dir. de Martin E. Marty et R. Scott Appleby, volume I, chapitre 11, The University of Chicago Press, Chicago, Londres, p. 628-690.
  24. T. D. Madan, « The Double-edge Sword: Fundamentalism and the Sikh Religious tradition ». The Fundamentalism Project, Fundamentalisms Observed, sous la dir. de Martin E. Marty et R. Scott Appleby, volume I, chapitre 10, The University of Chicago Press, Chicago, Londres, p. 594-627.
  25. Christopher A. Partridge, « Pagan fundamentalism ? », édité par Christopher A. Partridge, 2001, 314 pages, p. 155.
  26. Amandine Barb, « Incompréhensions transatlantiques : le discours américain sur la laïcité française », Politique américaine 2014/1 (No 23), p. 9-31. DOI 10.3917/polam.023.0009, https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=POLAM_023_0009 : « Dans un éditorial de décembre 2003, le New York Times avait déjà sévèrement critiqué le « fondamentalisme laïque » du gouvernement français, en sous-entendant que ses politiques récentes à l’égard du religieux étaient en décalage avec ce que devrait être tout idéal de séparation entre l’Église et l’État. »
  27. (en) Harriet A. Harris, How Helpful Is the Term ‘Fundamentalism’ : Fundamentalisms, Christopher H. Partridge, , 314 p. (ISBN 1-84227-083-4), p. 14 : « There is no reason, within this philosophical account, to reserve Fundamentalism for religious movements ». (Les fondamentalistes sont ceux qui en appellent à un fondement qui doit être absolument vrai - de façon totalement inconditionnelle. Il n'y a aucune raison, suivant une telle position philosophique, de réserver le mot « fondamentalisme » aux mouvements religieux ».
  28. (en) Simon Watson, Richard Dawkins' The God Delusion and Atheist Fundamentalism, vol. XV, Anthropoetics, (lire en ligne).
  29. ">Brian K. Dalton, Atheist Fundamentalist, A Comparaison of Atheist Fundamentalist and Religious Fundamentalism, Kindle, , 181 p. (lire en ligne)
  30. Émile Poulat, « Barr (James) Fundamentalism », « Archives de sciences sociales des religions », vol. 62, nos 50/2, (lire en ligne)
  31. Pierre Lathuilière, Le Fondamentalisme catholique, éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 113
  32. Maurice Merchier, « Nuit debout ou le fondamentalisme démocratique », causeur.fr, 17 mai 2016.
  33. Harry M. Collins, «Two Kinds of Fundamentalisms» : Science, mythes et religions en Europe, Office for Official Publications of the European Communities, , 196 p. (ISBN 92-828-7397-8), p. 55-65
  34. (en) Harriet A.= Harris, Protestant Fundamentalism, Christopher A. Partridge, , 314 p. (ISBN 1-84227-083-4, lire en ligne), p. 14
  35. (en) Harriet A.= Harris, How Hepful Is the Term "Fundamentalism", Christopher A. Partridge, , 314 p. (ISBN 1-84227-083-4, lire en ligne), p. 14: L'auteur affirme que la philosophie et en particulier l’épistémologie devraient être les disciplines utilisées pour cerner les traits distinctifs du fondamentalisme. Il correspond au besoin que ressentent certaines personnes de se baser sur des fondements perçus comme la vérité absolue. Il n’existe aucune raison, suivant son analyse, de réserver ce terme aux mouvements religieux. « Fundamentalists appeal to a foundation that must be true absolutely (in a totally unconditioned way). There is no reason, within this philosophical account, to reserve Fundamentalism for religious movements ».
  36. Glossaire (lire en ligne), « Le fondamentalisme exclut toute approche critique, pourtant nécessaire, des textes fondateurs ».
  37. (en) Harriet A.= Harris, Protestant Fundamentalism, Christopher A. Partridge, , 314 p. (ISBN 1-84227-083-4), p. 34-35: « (…) it served to discourage self-critical reflection. (Traduction : Même une doctrine bien articulée du fondamentalisme protestant a servi à décourager la réflexion autocritique ».)
  38. Vincent Cheynet, « Le choc de la décroissance », sur http://www.seuil.com/livre-9782020972833.htm, Seuil, 228 p., (consulté le ) : « "Quelle que soit leur tendance, les fondamentalismes se caractérisent par le fait que tous donnent une explication "totale" du monde et de la condition humaine. Ils réfutent toute idée d'inconnu intangible à cette condition. Ils rejettent dans l'hérésie ceux qui fondent leur fonctionnement sur le doute ». Cité dans http://www.toupie.org/Dictionnaire/Fondamentalisme.htm ».
  39. Église catholique : La position de l’Église catholique est résumée dans son Glossaire, qui définit le doute : « Interrogation caractérisée par l’hésitation et la perplexité. Les personnes qui doutent se rencontrent chez les croyants, non chez les incrédules. Douter peut se situer à l’intérieur d’un cheminement spirituel et permettre de progresser dans « l’intelligence de la foi » car la foi et le doute ne se contredisent pas fondamentalement ». (lire en ligne)
  40. Jean Baubérot, « Le fondamentalisme. Quelques hypothèses introductives ». Dans: Les retours aux Écritures. Fondamentalismes présents et passés, sous la dir. de Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec. Éd. Peeters, Louvain-Paris, 1993, p. 23-25: « La nouvelle orientation dominante amenée, dans le libéralisme théologique, par le développement de l'exégèse biblique de type universitaire et «scientifique» modifiait structurellement cette situation-type [le sacerdoce universel où chaque chrétien pouvait interpréter la Bible]. Les lectures de la Bible « au premier degré », c'est-à-dire liées à une culture biblique autodidacte et à l'expérience personnelle de la « vie chrétienne », se trouvaient délégitimées »
  41. Glossaire de l'Église catholique : Définition de « fondamentalisme (lire en ligne), « Radicalisme religieux qui se réfère à une lecture littérale des textes sacrés sans tenir compte de la culture dans laquelle furent écrits les livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments. Le fondamentalisme exclut toute approche critique, pourtant nécessaire, des textes fondateurs ».
  42. Dictionnaire Larousse (lire en ligne)
  43. Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec, Le fondamentalisme. Quelques hypothèses introductives, dans Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec. Les retours aux Écritures. Fondamentalismes présents et passés. Éd. Peeters, Louvain-Paris, 1993, 399 pages, p. 25.
  44. Voir aussi: Jean-Louis Schlegel, La loi de Dieu, contre la liberté des hommes, Intégrismes et fondamentalismes, Seuil, 2003
  45. Nancy T. Ammerman, « Fundamentalisms », The Fundamentalism Project, volume I, Fundamentalisms Observed, The University of Chicago Press, Chicago, Londres, 1991, p. 50 : « (Selon le fondamentalisme), those who live in the darkness of "autonomy" (reliance on human judgment)can produce no true knowledge at all » (traduction : (Selon le fondamentalisme), « ceux qui vivent dans la noirceur de "l'autonomie" ne peuvent avoir aucune véritable connaissance).
  46. Pablo A. Deiros, professeur à l’Université de Californie, « Protestant Fundamentalism in Latin America ». The Fundamentalism Project, Fundamentalisms Observed, sous la dir. de Martin E. Marty et R. Scott Appleby, volume I, chapitre 3, The University of Chicago Press, Chicago, Londres, p. 177.
  47. Jacques ELLUL, « ABSOLUTISME », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  48. Les Guerres de religion, Pierre Miquel, éditions Fayard.
  49. (en) Martin E. Marty (dir.) et R. Scott Appleby (dir.), The Fundamentalism Project, vol. Volume 1: Fundamentalisms Observed, Marty/Appleby, (1991) (ISBN 0-226-50878-1). Volume 2: Fundamentalisms and Society: Reclaiming the Sciences, the Family, and Education, Marty/Appleby/Hardacre/Mendelsohn, (1993) (ISBN 0-226-50881-1). Volume 3: Fundamentalisms and the State: Remaking Polities, Economies, and Militance, Marty/Appleby/Garvey/Kuran, (1993) (ISBN 0-226-50884-6). Volume 4: Accounting for Fundamentalisms: The Dynamic Character of Movements, Marty/Appleby/Ammerman/Frykenberg/Heilman/Piscatori, (1994) (ISBN 0-226-50886-2). Volume 5: Fundamentalisms Comprehended, Marty/Appleby, (1995) (ISBN 0-226-50888-9), Chicago, Londres, The University of Chicago Press (présentation en ligne).
  50. (en) Martin E. Marty et R. Scott Appleby, Conclusion : An Interim Report on a Hypothetical Family, vol. 1. Fundamentalisms Observed, , 872 p. (ISBN 978-0-226-50878-8, lire en ligne), p. 837. Les auteurs soutiennent que l'absolutisme du fondamentalisme qu’on dit « religieux » provient d’une déviation de la religion pour affirmer l’identité ou le repliement communautaire ou pour d’autres motifs idéologiques
  51. Kathleen C. Boone, The Bible Tells Them So, The Discourse of Protestant Fundamentalism, State University of New York Press, 1989, p. 79-85 et 96
  52.  Barr (James) Fundamentalism ». Dans: Archives de sciences sociales des religions, no 50/2, 1980 p. 239-24050.380 BARR James
  53. (en) James Barr, Fundamentalism, SCM Press, Londres, , 379 p. (ISBN 0-7456-4076-1), p. 45 : « Les gens que d'autres appellent "fondamentalistes" se pensent eux-mêmes et voudraient s'appeler eux-mêmes simplement "chrétiens" ou "vrais chrétiens" : c'est là la véritable perception qu'ils ont d'eux-mêmes. Pour cette raison, toute désignation plus restreinte leur déplaît. Ils veulent penser leur propre position comme la ou la seule position chrétienne [...]. Ironiquement, ce trait dans leur manière de se comprendre, leur conception d'eux-mêmes comme les "vrais" chrétiens est exactement la raison pour laquelle ils sont généralement appelés non pas "chrétiens" mais "fondamentalistes" (p. 45). » Cité par Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique,Les éditions du Cerf, Paris, 1995,p. 56, (ISBN 2-204-05159-4).
  54. Jean Baubérot, « Débat avec Mohammed Arkoun, Jean Baubérot, Raphaël Drai et Françoise Florentin-Smyth », Autres Temps. Les cahiers du christianisme social, vol. 38, no 1, , p. 64-67.
  55. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 61.
  56. Extrait cité par Pierre Lathuillière, Le Fondamentalisme catholique, éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 55
  57. Pierre Lathuilière, Le Fondamentalisme catholique, éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 56.
  58. Marty, M. et Appleby, R.S, « Conclusion : An Interim Report on a Hypothetical Family », dans The Fundamentalism Project, Fundamentalisms Observed, University of Chicago Press, 1991, Chicago, London, 814, p. 826. D’autres caractéristiques ont été rapportées dans l’étude « The Fundamentalism Project » entreprise en 1991 par l'Académie américaine des arts et des sciences : on y mentionne un dualisme manichéen, divisant le monde entre ceux qui savent et ceux qui ignorent, entre le bien et le mal, entre les sauvés et les élus, etc. On constate aussi une sélection idéologique parmi les divers aspects de la doctrine religieuse originale. Enfin, on observe qu’une sélection judicieuse des nouveaux membres du groupe permet se s’assurer que ceux-ci lui restent fidèles.
  59. (en) Fundamentalism, Mythos, and World Religions, New-York, State University of New York Press, , 186 p. (ISBN 0-7914-1654-2), p. 13.
  60. George M. Marsden, Fundamentalism and American Culture, Oxford University Press, Oxford, 1980 p. 4-5
  61. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 61
  62. (en) Susan Rose, Christian Fundamentalism and Education in the United States, vol. 2. Fundamentalisms and Society, The Fundamentalism Project, Chicago, The University of Chicago Press, , 592 p. (ISBN 978-0-226-50881-8, lire en ligne), p. 483, note 28. Selon l’auteure, les fondamentalistes adoptent un comportement isolationniste, politiquement et socialement conservateur, anticommuniste aet favorable aux croyances apocalyptiques.
  63. Pierre Lathuilière, Le Fondamentalisme catholique, éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 12
  64. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre : le fondamentalisme questionné, Médiaspaul, 1995, p. 62
  65. Micheline Milot, « Religion et intégrisme, ou les paradoxes du désenchantement du monde » », Cahiers de recherche sociologique, no 30, , p. 153-178
  66. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 13
  67. Ce rejet a été, selon la sociologue Susan Rose, un facteur important du progrès organisationnel des fondamentalistes nord-américains par l’établissement d’écoles privées à leur mesure. Susan Rose, Christian Fundamentalism and Education in the United States, p. 483, note 28, The Fundamentalism Project, Volume 2, Fundamentalisms and Society, « Reclaiming the sciences, the family, and education », sous la dir. de Martin E. Marty and R. Scott Appleby, The University of Chicago Press, Chicago, 1993, p. 452-489.
  68. (en) David M. Terman, Director of the Chicago Institute for Psychoanalysis, Fundamentalism and the Paranoid Gestalt, The Fundamentalist Mindset : Psychological Perspectives on Religion, Violence, and History, New-York, Oxford University Press, , 274 p. (ISBN 978-0-19-537966-2), p. 47-61. L’auteur a étudié la psychologie sous-jacente à l’idéologie fondamentaliste. Il y décèle une paranoïa et un sentiment de rage, qu’il attribue notamment aux menaces et aux attaques perçues contre ses croyances..
  69. (en) Erwin Fahlbusch, Jan Milic Lochman, Geoffrey William Bromiley, John Mbiti, Jaroslav Jan Pelikan et Lukas Vischer, The Encyclopedia of Christianity, vol. 2, USA, Wm. B. Eerdmans Publishing, , p. 364.
  70. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique. Signification et ecclésiologie, Cerf, Paris, 1995, p. 19. Une grande partie du travail des fondamentalistes consiste en une démonstration de l'absence totale d'erreur.
  71. André Gounelle, Le fondamentalisme : Les avatars d’un mot: (lire en ligne), Le théologien protestant André Gounelle discute ainsi du fondamentalisme : « Si un des livres de la Bible apparaît plus humain que divin, cela touche l'ensemble et porte atteinte à son statut de Parole révélée. Si on y trouve un seul élément douteux, tout devient contestable. Si on y rencontre une erreur minime sur un point de détail, elle perd sa crédibilité. Le fondamentalisme rechigne à la critique, au sens propre du mot, c'est-à-dire à la distinction, au discernement, au tri ».
  72. Nancy T. Ammerman, « North American Protestant Fundamentalism », The Fundamentalism Project, Volume 1, The University of Chicago Press, Chicago and Londres, 1984, p. 5. Traduction: Les fondamentalistes affirment que la seule voie assurée vers le salut est la foi en Jésus-Christ, laquelle est fondée sur une foi inébranlable en une bible exempte d'erreur. Pour les fondamentalistes, si une seule erreur de fait ou de principe est admise dans l'Écriture, rien - pas même la rédemption par Jésus - n'est certaine. (« Fundamentalists also claim that the only sure path to salvation is through a faith in Jesus Christ that is grounded in unwavering faith in an inerrant Bible. As fundamentalists see the situation, if but one error of fact or principle is admitted in Scripture, nothing—not even the redemptive work of Christ—is certain »).
  73. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 67-68.
  74. Jean Baubérot, Quelques hypothèses introductives, Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec, (ISBN 90-6831-540-4), p. 23: « La nouvelle orientation dominante amenée, dans le libéralisme théologique, par le développement de l'exégèse biblique de type universitaire et «scientifique» modifiait structurellement cette situation-type [le sacerdoce universel où chaque chrétien pouvait interpréter la Bible]. Les lectures de la Bible « au premier degré », c'est-à-dire liées à une culture biblique autodidacte et à l'expérience personnelle de la « vie chrétienne », se trouvaient délégitimées. »
  75. Paul Tillich (trad. de l'anglais), La dynamique de la foi, Genève et Québec, Éditions Labor et Fides; Les Presses de l’Université Laval, , 130 p. (ISBN 978-2-7637-9602-4), p. 50: «Les caractéristiques de l'ultime et la nature de la foi expliquent cette transformation de concept en symboles. Ce qui est le véritable ultime transcende infiniment le domaine de la réalité finie ; aucune réalité finie ne peut donc l'exprimer directement et littéralement »..
  76. (en) Henri Lüscher, Déclarations de Chicago, La revue Promesses, Sommaire du no 128, (lire en ligne).
  77. Mireille Brisebois et Pierre Guillemette, Introduction aux méthodes historico-critiques, Fides, montréal,1987 (lire en ligne)
  78. Anne-Marie Pelletier, «Exégèse moderne et contemporaine» : Le grand livre de la théologie, Paris, Eyrolles, , 319 p. (ISBN 978-2-212-56026-8, lire en ligne), p. 83-84
  79. André Gounelle, Vocabulaire théologique : « La plus grande faiblesse du fondamentalisme réside, à mon sens, dans une contradiction interne : l’impossibilité de fonder bibliquement ses affirmations sur la Bible. Aucun texte dans les Écritures ne justifie sa position. La Bible ne parle pas d'elle-même. Elle ne donne aucune indication sur son propre statut. Elle ne proclame jamais sa propre infaillibilité ». (lire en ligne)
  80. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique. Signification et ecclésiologie, Cerf, Paris, 1995, 334 pages, p. 199
  81. Constitution dogmatique Lumen Gentium (lire en ligne), Concile Vatican II recommanda l'étude des genres littéraires: « Pour découvrir l'intention des écrivains inspirés, on doit, entre autres choses, considérer aussi les "genres littéraires". […] Il faut donc que l'interprète cherche le sens que l'écrivain inspiré, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et l'état de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a de fait exprimé. En effet, pour vraiment découvrir ce que l'auteur sacré a voulu affirmer par écrit, on doit tenir un compte exact soit des manières naturelles de sentir, de parler ou de raconter courantes en son temps, soit de celles qu'à cette époque on utilisait çà et là dans les rapports humains.
  82. Verbum Domini du pape Benoît XVI aux évêques, au clergé, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs sur la parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, paragraphe 44 : « L’interprétation fondamentaliste de la Sainte Écriture » : « … En effet, le « littéralisme » mis en avant par la lecture fondamentaliste représente en réalité une trahison aussi bien du sens littéral que du sens spirituel, ouvrant la voie à des instrumentalisations de diverses natures, répandant par exemple des interprétations anti-ecclésiales des Écritures elles-mêmes. L’aspect problématique de la «lecture fondamentaliste est que, en refusant de tenir compte du caractère historique de la Révélation biblique, on se rend incapable d’accepter pleinement la vérité de l’Incarnation elle-même. Le fondamentalisme fuit l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu (…) Pour cette raison, il tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit et n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnés par telle ou telle époque ».[146] Au contraire, le Christianisme perçoit dans les paroles la Parole, le Logos lui-même, qui fait rayonner son Mystère à travers cette multiplicité et la réalité d’une histoire humaine.[147] La véritable réponse à une lecture fondamentaliste est «la lecture croyante de l’Écriture Sainte, pratiquée depuis l’Antiquité dans la Tradition de l’Église, [Celle-ci] cherche la vérité qui sauve pour la vie de chaque fidèle et pour l’Église. Cette lecture reconnaît la valeur historique de la Tradition biblique »
  83. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Médiaspaul, 1995, p. 136.
  84. P. M. Beaude, De Divino Afllente Spiritu à nos jours : un chemin pour l’exégèse : Bulletin Dei Verbum 24, Fédération biblique catholique, 1992, stuttgart (lire en ligne), p. 5: « Se passer de l'approche historique et critique, c'est risquer de laisser dire n'importe quoi. […] L'approche historico-critique évite les pièges du fondamentalisme ». Cité dans: Sophie Raymond, Institut catholique de Paris, « Tendances actuelles de l’exégèse ». Revue Itinéraires Augustiniens no 40
  85. Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre, Le fondamentalisme questionné, Mediaspaul, 1995, p. 68. L'auteur mentionne que le fondamentalisme apparaît comme une grille de lecture servant essentiellement à maintenir son « a priori » théologique. Cela empêche donc toute évolution de la recherche théologique et tout dialogue inter-religieux.
  86. (en) Kathleen C. Boone, The Bible Tells Them So : The Discourse of Protestant Fundamentalism, State University of New York Press, , 139 p. (ISBN 0-88706-895-2), p. 89. Traduction: Tous les fondamentalistes considèrent que le rejet de l'inerrance biblique constitue une menace pour la foi chrétienne elle-même. K. C. Boone cite un auteur fondamentaliste qui affirme que le christianisme libéral n'est pas du christianisme du tout. (« All fundamentalists view the jettison of biblical inerrancy as a threat to Christian faith itself. In Christianity and Liberalism, Machen (un auteur fondamentaliste) claims that Christian liberalism, which derives from higher criticism of the Bible, is "not Christianity at all") ».
  87. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 18, où l’auteur cite par exemple l’ex-président d’une Église fondamentaliste du Texas: « L'origine divine des Écritures est maintenant contestée au nom de la théologie universitaire, de la science et de la religion. [...] Beaucoup du savoir et de l'activité théologique du temps présent vise à discréditer et détruire l'authenticité et l'autorité de la parole de Dieu. Le résultat de cette crise est que des milliers de « vrais » chrétiens sont plongés dans des océans de doute » (Traduction). « The divine origin of the Scriptures is now disputed in the name of scholarship, science and religion. […] Much of the learning and theological activity of the present hour is dedicated to the attempt to discredit and destroy the authenticity and authority of God's Word. The result of this crisis is that thousands of nominal Christians are plunged into seas of doubt ».
  88. André Gounelle, Vocabulaire théologique (lire en ligne)
  89. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 22: « Protestant fundamentalists tend to be conservative and to support the economic and social establishment in the community with little or no sense of tension between belief and their everyday activities ».
  90. Église catholique, « Glossaire » (consulté le ).
  91. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 201, où l’auteur cite un extrait de Sulivan, Matinales, Itinéraire spirituel, Paris, Gallimard, 1976, p. 256.
  92. André Gounelle, Le courage d'être (lire en ligne)
  93. Jean-Pierre Lemay, « Se tenir debout. Le courage d’être dans l’œuvre de Paul Tillich », sur Les Presses de l'Université Laval, (consulté le ).
  94. Paul Tillich, Dynamique de la foi, Labor et Fides, Presses universitaires de l’Université Laval, Genève, Québec, 2012, p. 24-30, 34-35 et 41.
  95. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 185-190.
  96. Karl Rahner et Herbert Vorgrimler, Petit dictionnaire de théologie catholique, Éditions du Seuil, , p. 186.
  97. André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, Quadrige/PUF, , 1323 p. (ISBN 978-2-13-058582-4), p. 350 (citation de J. Lachelier).
  98. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 188-198.
  99. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 18-19.
  100. Sébastien Fath, « Typologie des créationnismes en milieu protestant aux États-Unis », sur blogdesebastienfath.hautetfort.com
  101. Karl Rahner et Karl Vorgrimler, Vorgrimler, Éditions du Seuil, , p. 119 : « Il n'est pas douteux, en effet, que l'Ancien et le Nouveau Testament reflètent la représentation mythique du monde qui était celle du milieu dans lequel ils sont nés. […] Mais, ajoute-t-il, » depuis toujours, la théologie faisait une distinction entre le contenu d'une affirmation et le mode de représentation que celle-ci implique, et pour cette raison elle a été toujours, dans un sens vrai, une démythologisation. »
  102. Anne-Marie Pelletier, Exégèse moderne et contemporaine : dans:Le grand livre de la théologie, Paris, Eyrolles, , 319 p. (ISBN 978-2-212-56026-8, lire en ligne), p. 114-117
  103. Jean Proulx, Retrouver la dimension cosmologique de la théologie chrétienne, Théologiques, Volume 9, numéro 1, printemps 2001, p. 49-70 (lire en ligne)
  104. La question de Dieu et la science se situent à des niveaux différents. Jean-Paul II l'expliquait ainsi en 1985: « Vouloir prouver scientifiquement l'existence de Dieu signifierait abaisser Dieu au niveau des êtres de notre monde et donc se tromper déjà, méthodologiquement, au sujet de ce que Dieu est ». Jean-Paul II, Documentation catholique, 1902, ler septembre 1985, p. 864), cité par Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 196, note 2.
  105. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 197.
  106. Église catholique, Conférence des évêques de France, « Glossaire » (consulté le ).
  107. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 57-67.
  108. Lucien Febvre, Le Problème de l'incroyance au XVIe siècle, Éditions Albin Michel, (lire en ligne), p. 181, Origène,Traité des principes.
  109. André Gounelle, AndreGounelle.fr : La création selon Tillich (lire en ligne)
  110. A. Pernot, Idées, convictions et débats sur le parvis de l'Oratoire du Louvre, Lab'Oratoire (lire en ligne), p. 65 et 131
  111. « La « cause première » n'est pas la cause au sens chronologique, mais elle est la cause au sens du fondement porteur, qui est permanent, qui fonde aujourd'hui tout le réel. Dieu au commencement veut dire : Dieu au fondement des choses. Aujourd'hui il est, il était et il vient. Le Dieu vivant, le Dieu actuel est aujourd'hui le Créateur. La création, la tradition théologique l'a toujours affirmé, est la création dans sa continuité ». Gérard Siegwalt, Dieu est plus grand que Dieu, Les Éditions du Cerf, Paris, 2012, p. 25.
  112. Paul Tillich (trad. de l'anglais), Théologie systématique II : L’être et Dieu, Québec/Paris/Genève, Labor et Fides et Les Presses de l'Université Laval, , 182 p. (ISBN 2-8309-1088-5), Paul Tillich montre que le terme biblique « création » ne doit pas être compris en termes de causalité ni comme un événement temporel. Il explique que le concept d’existence est inadéquat pour discuter de Dieu, parce que ce concept « contredit l'idée d'un fondement créateur de l'essence et de l'existence ». Au plan méthodologique, Dieu ne peut se trouver à l’intérieur de l’ensemble des êtres. « En ce sens, précise Tillich, Dieu est l'être-même au-delà de l'essence et de l'existence. En conséquence, prouver que Dieu existe revient à le nier ».
  113. Paul Tillich, La dynamique de la foi, Les Presses de l’Université Laval, 2012, p. 56.
  114. « Association Paul Tillich » (consulté le ) : « Il est assurément l’un des grands théologiens protestants du vingtième siècle, avec Karl Barth, Rudolf Bultmann, ou encore Dietrich Bonhoeffer. ».
  115. Erner Heisenberg, Le Manuscrit de 1942, Éditions Allia, paris, 2010, p. 120 et ss. Werner Heisenberg, l’un des fondateurs de la physique quantique, affirmait que « tout ce qui est de l'ordre de l'esprit, que ce soit dans le langage, dans la science ou dans l'art, repose sur l'intervention et sur la force des symboles. » […] Il précise que l'on « déformerait l'image de cette partie de la réalité si l'on voulait faire passer la force symbolique pour une réalité de second ordre ».
  116. « Gérard Siegwalt, Faculté de Théologie protestante, Université de Strasbourg » (consulté le )
  117. Gérard Siegwalt, Dieu est plus grand que Dieu : réflexion théologique et expérience spirituelle, Paris, Les Éditions du Cerf, Paris, , 292 p. (ISBN 978-2-204-09799-4, lire en ligne), p. 25 : ce théologien protestant précise qu’en langage philosophique, on parlerait ici de la contingence : « Le réel est contingent. Il pourrait ne pas être, mais il se trouve qu'il est. C'est un sujet de constant étonnement. Cet étonnement est la base de la philosophie de l'Antiquité : je pourrais ne pas être ».
  118. Gérard Siegwalt, Dogmatique pour la catholicité évangélique : L’affirmation de la foi, vol. III, Paris/Genève, Les Éditions du Cerf, Paris, Éditions Labor et Fides, , 428 p. (ISBN 2-204-05508-5), p. 62-76
  119. Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef, Sur le danger du fondamentalisme, Centre justice et foi, Relations, numéro 754, (lire en ligne), p. 3: M. Ravet écrit que pour le fondamentalisme, « la parole n’est qu’un porte-voix d’une Vérité qui impose soumission et obéissance, en deçà de tout questionnement. Le monde, les choses, les êtres, les pensées, les actions, les paroles, les désirs – tout tend à être instrumentalisé, mis au service d’une idée et de sa logique – une idéologie au sens d’Hannah Arendt. Le fondamentalisme religieux n’est qu’une de ses manifestations ».
  120. Georges Leroux, Fondamentalisme et modernité : les trois monothéismes et les impasses de la raison, vol. 13, no 1, Horizons philosophiques, (lire en ligne), p. 76: L'auteur écrit que « le continuum de la doctrine et de la loi est dans tout fondamentalisme rigoureux, et ce trait montre ce qu'est le fondamentalisme chrétien en particulier, c'est-à-dire la résurgence de la loi dans une doctrine qui s'était posée à l'origine comme une ouverture de la loi »
  121. (en) David Zeidan, Scripture as God's Revealed Standard and Law : A Comparative Study of Islamic and Christian Fundamentalist Approaches to Scripture : Dans: Fundamentalisms, Christophe H. Partridge, , 314 p. (ISBN 1-84227-083-4), p. 220-249 et 222:Le spécialiste du fondamentalisme chrétien et islamique David Zeidan écrit que les fondamentalistes considèrent l'Écriture comme une transcription fidèle et littérale de la vérité révélée par Dieu et en conséquence, il ne reste plus, pour les êtres humains, qu'à l'accepter, s'y soumettre et obéir.
  122. Guy Durand, Une éthique à la jonction de l'humanisme et de la religion. La morale chrétienne revisitée : Une éthique à la jonction de l'humanisme et de la religion. La morale chrétienne revisitée, Fides, (ISBN 978-2-7621-2994-6, lire en ligne), p. 388
  123. Fernand Dumont, sociologue et théologien, « Commentaire de l’ouvrage de Guy Durand » (consulté le ).
  124. Cette doctrine est fondée sur l’ensemble du Nouveau Testament, notamment l’épître aux Galates : 3, 10 : « Ceux qui comptent sur l’obéissance à la loi sont frappés d’une malédiction ». 3, 23 : « Avant que vienne le temps de la foi, la Loi [religieuse] nous gardait prisonniers, en attendant que cette foi soit révélée. Ainsi, la loi a été notre surveillant jusqu'à la venue du Christ […]. 5, 14 : « Car toute la Loi se résume dans ce seul commandement : « Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. »
  125. Le Petit dictionnaire de théologie catholique indique que la notion de « conscience» […] « est entrée dans les écrits apostoliques du N.T. Mais c'est surtout Paul qui l'a développée » (Romains 2, 14 s. et 14, 23 : « Tout ce qui ne se fait pas par conviction est péché » […] Il en résulte que les commandements « ne peuvent être présentées à l'homme que par l'intermédiaire du jugement personnel de sa conscience, ce qui fait que ce jugement de la conscience a un caractère absolument obligatoire pour les décisions de l'homme. » (Karl Rahner et Herbert Vorgrimler, Petit dictionnaire de théologie catholique, Éditions du Seuil, 1970, p. 92.)
  126. Luc-Thomas Somme, Théologie morale : dans:Le grand livre de la théologie, Paris, Eyrolles, , 320 p. (ISBN 978-2-212-56026-8, lire en ligne), p. 236
  127. Martin Blais, L’Autre Thomas d’Aquin, Boréal, 1993, p.221 et suivantes; lire en ligne : les classiques des sciences sociales, p. 151 et suivantes http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3a%2f%2fclassiques.uqac.ca%2fcontemporains%2fblais_martin%2fautre_thomas_daquin%2fautre_thomas.html;/
  128. Glossaire de l’Église catholique. Définition de « commandement »
  129. Maurice Blondel, La morale, Flammarion, 2017 p. 95
  130. Luc Ferry, philosophe, ancien ministre de l'Education nationale de France et Cardinal Gianfranco Ravasi Ravasi, Le cardinal et le philosophe, Plon, , 350 p. (ISBN 978-2-259-21714-9 et 2-259-21714-1), Dans une analyse de l’Évangile de Jean, le philosophe non croyant Luc Ferry est d’avis que « le christianisme est une religion de l’esprit plus que de la lettre, une religion de la conscience et de la liberté intérieures plus que de l’observance littérale et mécanique des règles de vie ». La tradition veut qu’on lapide la femme adultère ? En toute circonstance, la première place doit revenir au forum intérieur, à ce lieu de délibération de soi avec soi que l’on appelle la conscience morale (p. 93). […] On peut lire et relire l’Évangile de Jean tant qu’on voudra, on n’y trouvera rien qui impose des obligations extérieures […] ». (p. 94)
  131. Paul Tillich (trad. de l'anglais), Théologie systématique II : L’être et Dieu, Québec/Paris/Genève, Labor et Fides et Les Presses de l'Université Laval, , 182 p. (ISBN 2-8309-1088-5, lire en ligne), p. 121-122
  132. Émile Poulat, « Comment lire la Bible, Exégèse critique et sens spirituel de Loisy à Claudel ». Dans: Les retours aux Écritures. Fondamentalismes présents et passés, sous la dir. de Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec. Éd. Peeters, Louvain-Paris, 1993, p. 217-234.
  133. Somme théologique, Ia-IIae parties. Question 96. Le pouvoir de la loi humaine, article 4: La loi humaine s'impose-t-elle à l'homme de façon nécessaire dans le for de sa conscience? : «1. Comme le dit S. Paul (Rm 13, 1) "Toute puissance humaine vient de Dieu... c'est pourquoi celui qui résiste au pouvoir", dans les choses qui relèvent de ce pouvoir, "résiste l'ordre de Dieu." […] dans des cas semblables (l’oppression injuste), l'homme n'est pas obligé d'obéir à la loi, si sa résistance n'entraîne pas de scandale ou d'inconvénient majeur. »
  134. Paul Tillich, Journey to Japan in 1960, Edited by Fukai, Tomoaki, DE GRUYTER 2013, p. 85–90, ISBN (Online): 9783110303070
  135. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 19, 20 et 292 à 297
  136. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 259.
  137. James Barr, Fundamentalism, op. cit., p. 9: « Les gens que d'autres appellent "fondamentalistes" se pensent eux-mêmes et voudraient s'appeler eux-mêmes simplement "chrétiens" ou "vrais chrétiens" : c'est là la véritable perception qu'ils ont d'eux-mêmes. Pour cette raison, toute désignation plus restreinte leur déplaît. Ils veulent penser leur propre position comme la ou la seule position chrétienne ». Cité dans Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique. Signification et ecclésiologie, Cerf, Paris, 1995, p. 56.
  138. Niels C. Nielsen, Jr., Fundamentalism, Mythos, and World Religions, State University of New York Press, 1993, p. 2 : « Christian fundamentalism is identified in the European study as a phenomenon directed: […] 4. against every syncretism as seen in ail interreligious dialogue, in ecumenics, and (secularly) in the League of Nations and the United Nations ».
  139. Église catholique, « Qu’est-ce que l’œcuménisme? », sur vatican.va (consulté le ).
  140. Samuel S. Hill, Charles H. Lippy, Charles Reagan Wilson, Encyclopedia of Religion in the South, Mercer University Press, USA, 2005, p. 336
  141. Église catholique, Glossaire : Fondamentalisme (lire en ligne)
  142. (en) William D. Dinges et James Hitchcock, Roman Catholic Traditionalism and Activist Conservatism in the United States : The Fundamentalism Project, vol. Volume 1: Fundamentalisms Observed, sous la dir. de Martin E. Marty et R. Scott Appleby., Chicago, Londres, The University of Chicago Press, , 872 p. (ISBN 0-226-50877-3, lire en ligne), p. 66-141
  143. Émile Poulat, Église contre bourgeoisie : Introduction au devenir du catholicisme actuel, , 291 p. (lire en ligne), p. 213-224 (Cité dans Pierre Lathuillière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 24.)
  144. Pierre Lathuilière, Le fondamentalisme catholique, Les éditions du Cerf, Paris, 1995, p. 66-67.
  145. Paul Valadier, dans « Débat avec Mohammed Arkoun, Jean Baubérot, Raphaël Drai et Françoise Florentin-Smyth ». Dans: Autres Temps. Les cahiers du christianisme social. No 38, 1993. p. 64-77, p. 75: « (…) l'accès au fondamental semble devoir être toujours indirect, « médiatisé » soit par la Tradition, soit par une institution hiérarchisée. Par là, le catholicisme devrait échapper au fondamentalisme. Mais — et voilà le paradoxe — s'il existe effectivement un fondamentalisme dans le catholicisme, il porte justement sur la médiation, tout particulièrement sur l'autorité survalorisée ».
  146. (en) Patrick M. Arnold, S. J., The Reemergence of Fundamentalism in the Catholic Church : Dans: The fundamentalist Phenomenon, sous la dir. de Norman J. Cohen, W. B. Eerdmans Publishing Co., , 172-191 p. (ISBN 0-8028-0447-0), p. 184-185.
  147. Danièle Hervieu-Léger, La pratique de la lecture spontanée des textes scripturaires dans le renouveau charismatique catholique, dans Évelyne Patlagean et Main Le Boulluec. Les retours aux Écritures. Fondamentalismes présents et passés. Éd. Peeters, Louvain-Paris, 1993, 399 pages, p. 47.

Bibliographie

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