Jean-Laurent de Durfort-Civrac
Jean-Laurent, comte de Durfort-Civrac, duc de Lorges (Lamothe-Montravel[2], – Rambouillet, ), est un militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Pair de France |
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Anne Marie de la Faurie de Monbadon, Dame de Mesdames (d) |
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Adélaïde Philippine de Durfort de Lorges (d) |
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Biographie
Jean-Laurent de Durfort-Civrac, fils de Jacques Aimeric Joseph, marquis de Durfort-Civrac (ambassadeur près « LL. MM. II. et RR. » à Vienne, chevalier d'honneur de madame Victoire, titré duc de Civrac par brevet du , et nommé, le , chevalier de l'ordre du Saint-Esprit), et d'Anne-Marie de La Faurie de Monbadon[1], dame d'atours de Mesdames de France, fut du nombre des jeunes seigneurs que Louis XV admit dans l'intimité de ses petits-enfants[3],[n 1][incompréhensible].
Il entra ensuite au « service militaire », et fut nommé colonel en second du régiment de Languedoc-infanterie, puis, en 1770, l'un des menins du Dauphin[2] (depuis Louis XVI). Le , il obtint l'érection de la terre de Lorges en titre de duché héréditaire.
Passé par la maison militaire du roi[2], son souverain le nomma successivement mestre-de-camp commandant du régiment Royal-Piémont-cavalerie, le , lieutenant-général en Franche-Comté le , brigadier d'infanterie le et maréchal-de-camp le [3].
Louis XVI, « qui honorait le duc de Lorges d'une confiance particulière[4], et qui savait combien était dévoué à sa personne auguste le régiment Royal-Piémont que ce seigneur avait commandé[5] », lui ordonna, dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, d'aller se mettre à la tête de ce corps et de le joindre partout où il se trouverait. Mais « cet infortuné monarque[5] » qui devait se retirer à Metz[4], cédant aux sollicitations qui l'entraînèrent à Paris, contremanda cet ordre, et le duc de Lorges, après avoir séjourné quelque temps dans l'une de ses terres en Gascogne, émigra avec ses deux fils, en 1791[5].
Guerres révolutionnaires
Il rassembla à Limbourg un corps composé en grande partie d'officiers de cavalerie et de gentilshommes, et les princes réunirent à ce corps les officiers du régiment Colonel-Général cavalerie, dont le lieutenant-colonel avait sauvé la cornette blanche de la couronne[5]. Après la campagne de 1792, les princes confièrent au duc de Lorges ce premier étendard de la cavalerie, et lui permirent, au cas où il pourrait pénétrer en France, de l'arborer dans toutes les circonstances où ce général le jugerait nécessaire à l'intérêt du trône, s'en remettant à sa prudence et à son courage[5].
Le duc de Lorges passa en Angleterre, en 1794, sur la promesse que George III « lui avait fait faire par l'organe[5] » du duc de Portland, de lui donner le commandement d'un corps de cavalerie[5]. Son attente fut vaine[4].
Plus tard, suivi de ses deux fils, il accompagna S. A. R. Monsieur, comte d'Artois (depuis Charles X de France) à l'île D'Yeu[5].
À son retour en Angleterre, le duc de Lorges fut demandé par les royalistes du Poitou, qui prièrent le roi de leur accorder pour chef « un sujet que sa valeur et son zèle infatigable rendaient si digne de la confiance du prince et de celle de ses défenseurs » ; mais les événements ne permirent pas de donner suite à cette démarche, non plus qu'à l'intention où était le roi d'investir le duc de Lorges du gouvernement de la Gascogne, « où sa famille jouissait d'une influence et d'une considération qui n'eussent pas été inutiles à la cause royale[5] ».
Restauration
Ce titre fut purement nominal[4], puisque M. de Lorges ne rentra en France, avec le roi, qu'en 1814. Alors, le duc de Lorges remit entre les mains de S. M. Louis XVIII la cornette blanche dont il avait la garde depuis 1791, et fut créé lieutenant-général des armées et pair de France le [5].
Au , après le départ de Louis XVIII, le duc de Lorges se rendit à Bordeaux, auprès de Marie-Thérèse de France, duchesse d'Angoulême, qui l'envoya en Angleterre, chargé d'une mission auprès du prince régent[5] : lui solliciter des secours[4]. Le duc est rentré en France avec le roi.
Membre du grand conseil d'administration des l'Hôtel des Invalides le [4], porté dans le tableau des pensions inscrites au Trésor public, à la date du , pour la retraite du grade de lieutenant-général, après 54 ans de service[6], il fut nommé, le , gouverneur du château royal de Rambouillet, à la place du duc de Sérent, décédé. Il mourut dans cette charge quelques années plus tard[4].
Il avait été fait chevalier des ordres du Roi le [5].
États de service
- 1762 :
- mousquetaire gris[7] ;
- colonel en second du régiment de Languedoc -infanterie[3] ;
- 1770 : colonel au régiment des Grenadiers de France[7] ;
- : mestre-de-camp commandant du régiment Royal-Piémont-cavalerie ;
- : lieutenant-général en Franche-Comté ;
- : brigadier des armées du Roi (infanterie) ;
- : maréchal de camp ;
- 1791 : émigre ;
- 1794 : commandant de la compagnie de Guyenne et de l'armement de Liège ;
- 1795 : participe à l'expédition de Quiberon et de l'Île d'Yeu ;
- : lieutenant-général des armées du Roi.
Postérité
- Le duc de Lorges a épousé, le [5] au château de Fontpertuis (Lailly-en-Val[1], Orléanais), Adélaïde-Philippine de Durfort ( - château de Fontpertuis (Lailly-en-Val, Loiret), ), comtesse de Lorges[n 2], dame pour accompagner la Dauphine (1762), puis dame d'honneur (1774-1789) de la comtesse d’Artois (Marie-Thérèse de Savoie), fille de Louis de Durfort (1714-1775), dernier duc de Lorges de la branche aînée, lieutenant-général des armées du roi, et de Marie-Marguerite Butault de Marsan. De ce mariage sont issus[8] :
- Un fils (Paris, - Paris, ) ;
- Guy Émeric Anne (1767-1837), duc de Civrac (1815-1867), 2e duc de Lorges (1826-1867), membre de la Chambre des pairs, marié avec Anne de Jaucourt (1775-1853), dont :
- Alexandre-Émeric (ou Alexandre-Emmanuel) (1770-1835), marquis de Civrac, député de Maine-et-Loire puis membre de la Chambre des pairs, marié, le à Beaupréau[7], avec Françoise Honorine de La Tour d'Auvergne (1776-1851), dont :
- Émeric ( - ), comte de Lorges.
Distinctions
Titres
- Il prend le titre de « duc de Quintin[1] » après son mariage avec l'héritière de la branche Quintin-Lorges[7] ;
- 1er duc de Lorges (nouvelle création, 1773) :
- Par lettres patentes du , Adélaïde Philippine de Durfort de Lorges, en qualité d'héritière de sa branche, eut la permission de transmettre le duché de Lorges à son mari[1].
- Pair de France (Chambre des pairs)[9] :
- - , - ,
- Duc et pair héréditaire ().
Décorations
- Chevalier du Saint-Esprit ( à Reims, à l'occasion du sacre de Charles X) ;
- Chevalier de Saint-Louis (1781[7]).
Armoiries
Image | Blasonnement |
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Armes de cette branche
Écartelé, aux 1 et 4 d'argent, à la bande d'azur ; aux 2 et 3 de gueules, au lion d'argent ; au lambel de gueules brochant sur les deux premiers cantons[8],[10],[9]. |
Cette branche ne porte le lambel que depuis 1775, époque à laquelle elle est devenue seconde branche de Lorges. Avant cette époque, elle portait, comme la branche de Duras, sans brisure[8]. |
Notes et références
- La sœur du duc de Lorges, Marie Françoise de Durfort-Civrac (1747-1839), mariée, le 15 mars 1760, à Guy Joseph de Donnissan, marquis de Citran, colonel au régiment des Grenadiers de France et gentilhomme d'honneur de Monsieur (depuis Louis XVIII), devint dame d'atours de madame Victoire. Elle a partagé tous les périls de la famille royale aux journées des 5 et 6 octobre 1789. Au départ de Mesdames pour l'Italie, la marquise de Donissan est passée en Gascogne, où elle maria au marquis de Lescure, sa fille, Marie-Louise-Victoire de Donissan de Citran, remariée depuis au marquis Louis du Vergier de La Rochejaquelein. Tous deux sont morts « pour la cause du roi », à la tête des armées vendéennes, le premier en 1794, dans la même campagne où périt le marquis de Donissan, le second en 1815, lors de « l'invasion de Buonaparte ».
- Sa sœur aînée, Guionne-Marguerite-Philippine de Durfort-Duras fut mariée, le , avec Renaud-César-Louis de Choiseul, duc de Praslin, pair de France.
- Roglo 2012.
- Robert & Cougny 1891, p. 178.
- Courcelles 1826, p. 295.
- Robert & Cougny 1891, p. 179.
- Courcelles 1826, p. 296.
- Courcelles 1822, p. 378.
- Pierfit 2012.
- Courcelles 1826, p. 297.
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Rietstap 1884.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Jean-Laurent de Durfort Civrac de Lorge », sur roglo.eu (consulté le ) ;
- (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le ) ;
- Pierfit, « Jean Laurent de DURFORT de CIVRAC de LORGE », sur gw3.geneanet.org, Geneanet (consulté le ) ;
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « De Durfort-Civrac, comte, puis duc de Lorges, (Jean-Laurent) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VIe, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 295-297 ;
- « De Durfort-Civrac (Jean-Laurent), duc de Lorges », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. Ve, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 378 ;
- « Lorges (Jean-Laurent de Durfort-Civrac, duc de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. Ve, Edgar Bourloton, , 640 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 178-179 ;
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ) ;
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