La Nocle-Maulaix
La Nocle-Maulaix est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
La Nocle-Maulaix | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Nièvre | ||||
Arrondissement | Château-Chinon (Ville) | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Bazois Loire Morvan | ||||
Maire Mandat |
Pascal Perrin 2020-2026 |
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Code postal | 58250 | ||||
Code commune | 58195 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
279 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 8,5 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 45′ 51″ nord, 3° 46′ 55″ est | ||||
Altitude | Min. 206 m Max. 267 m |
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Superficie | 32,66 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Luzy | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Liens | |||||
Site web | Site officiel | ||||
Géographie
Communes limitrophes
Fours | Savigny-Poil-Fol | Rémilly | ||
Montambert | N | Ternant | ||
O La Nocle-Maulaix E | ||||
S | ||||
Cronat (Saône-et-Loire) | Saint-Seine |
Urbanisme
Typologie
La Nocle-Maulaix est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,3 %), forêts (36,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %), zones urbanisées (1,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,5 %), eaux continentales[Note 2] (0,8 %), terres arables (0,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Son nom provient de la fusion des communes de la Nocle et de Maulaix par arrêté à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, Maulaix est un lieu-dit de la commune situé à environ un kilomètre du centre du village.
Histoire
Des Éduens à la fin de l'époque médiévale
Le village de La Nocle se situe depuis toujours au cœur d'une forêt. C'est une forêt de feuillus (bouleaux et chênes), avec des taillis, des zones de marécages et de landes. Au temps des Gaulois, la population est principalement composée de forestiers qui vivent en clans familiaux. Ils forment les premiers hameaux des forêts. Ce sont des Éduens, tribu gauloise, dont la capitale est Bibracte (sur le mont Beuvray). Dans cette forêt, on trouve des bûcherons, des charbonniers qui fabriquent le charbon de bois, des forgerons qui travaillent le fer. Les Éduens sont des Celtes. Au temps des Mérovingiens (première dynastie des rois francs jusqu'en 751), on trouve déjà à La Nocle un domaine rural. À l'époque carolingienne, un domaine se constitue à l'ouest du bourg actuel. La charte le concernant date de 855 apr. J.-C. On trouve également à cette époque une vigne sur le coteau de Montprisy et on sait qu'alors seigle et avoine sont les cultures principales. Au IXe siècle, Tanchrade (premier seigneur de La Nocle connu) fonde avec l'autorisation de Jonas, évêque d'Autun, l'oratoire de La Nocle (lieu destiné à la prière) et aménage sa « manse » (étendue nécessaire pour l'entretien d'une famille). La demeure de Tanchrade ainsi que ce premier édifice chrétien se situent sur la hauteur du bourg actuel. Tanchrade attire des habitants en leur permettant de se consacrer à l'agriculture et aux travaux de la forêt. Tanchrade (ou Tankrède) est aidé par sa femme Richtrude. Leurs fils, Achard et Achimond, feront don de l'emplacement de l'église ainsi que des terres aux autorités chrétiennes. L'oratoire de La Nocle est consacré par l'évêque le sous le vocable de Saint-Cyr. Le , jour de la Saint-Cyr, est resté le jour de la fête paroissiale. Saint-Cyr est un martyr de Tarse en Cilicie, région de Turquie au sud-est de l'Anatolie. Il mourut avec sa mère Julitte à l'âge de trois ans environ, en l'an 404 après J.C. Le Moyen Âge est l'époque du défrichement des parties fertiles de la forêt, de l'assèchement des marais afin de créer prairies et étangs. Le village de La Nocle étant situé au cœur d'une forêt épaisse, dont le chêne est la principale essence, cette position reculée le met à l'abri des razzias, des invasions et des épidémies. Le premier oratoire chrétien de Tanchrade est remplacé au XIIe siècle par une nouvelle « basilique » plus vaste, dont le clocher domine une partie de la région. Elle s'élèvera dans le village jusque dans la deuxième partie du XIXe siècle pour être remplacée par un nouvel édifice. Au IXe ou Xe siècle, la manse de Tanchrade laisse place à une demeure médiévale qui présente vraisemblablement toutes les caractéristiques d'un château fort.
En 1371, Gauthier de Sautur (Sautour ?) est Seigneur de La Nocle (avec aussi des biens à Thaix).
En 1411, sa fille, Alips de Sautur épouse Arnaud/Armand sire de Seneterre (fils de Bertrand III et père : par un premier lit, d'Antoine Ier de Saint-Nectaire, et par Alips/Alix, de Catherine de St-Nectaire qui marie Jean de Chalencon de Chassignolles). Selon certains auteurs, une Emgarde, fille d'Alips et d'Arnaud de St-Nectaire épouse Guy (Ier) de Salins, d'où la succession — quelque peu embrouillée — de La Nocle vers les Rochebaron et les Salins (cf. [8],[9], et Marthe Gauthier : Au carrefour de 3 provinces, La Nocle et ses seigneurs, 1968).
Au XVe siècle, Antoine de Rochebaron (décédé en 1463 ; cf. Rochebaron) serait Seigneur de La Nocle, de Thaix, de Maulaix, et en tout cas de Berzé le Châtel. Il était écuyer tranchant de Philippe le Bon et avait épousé Philipotte, fille naturelle de Jean sans Peur (et non de Philippe le Bon) : d'où Alix/Alips de Rochebaron, qui marierait (autre) Guy (II) de Salins, et serait dame de La Nocle du chef de son père ou bien de son mari.
La Nocle du XVIe au XVIIIe siècle
En 1522, un autre Guy (III) de Salins (peut-être petit-fils de celui qui précède, lui-même fils du premier Guy de Salins ?), Seigneur de La Nocle et Chevalier, est député au Parlement de Bourgogne. Il est issu des Seigneurs de la ville de Salins où son ancêtre, banquier originaire d'Asti, est trésorier des Salines royales. Il devint Seigneur de La Nocle par sa grand-mère Alips de Rochebaron. À cette époque, le château de La Nocle se transforme en une demeure digne des premiers châteaux de la Loire. Au décès de Guy de Salins en 1526, son fils Hugues de Salins devient Seigneur de La Nocle. Sa fille Madeleine de Salins épouse Jean Ier de la Fin, Chambellan du roi. Ils eurent quatre fils (Jean II, Jacques, Guy et Magdelon) et deux filles (Claude et Magdeleine). Le mariage de Claude avec François de Saix est célébré à La Nocle le .
En 1565, Louis de Gonzague est devenu Duc de Nevers et est resté fidèle au roi et à la religion catholique. Parmi les seigneurs nivernais ralliés à la Réforme sont ceux de La Nocle. Jean Ier de la Fin, Seigneur de La Nocle est resté fidèle au catholicisme, mais trois de ses fils (Jean II, Jacques et Guy) ont adhéré à la Réforme. Jean Ier de la Fin est décrit par ses contemporains comme un homme de bien et d'honneur, fidèle en amitié et tolérant en matière de religion. Il accepte à La Nocle une troupe calviniste dès 1575. Au demeurant, le Morvan reste agité jusqu'en 1596.
Jean de la Fin est envoyé par Condé en 1575 comme émissaire pour tenter de rapprocher protestants, catholiques et politiques. Il mènera plusieurs missions à la demande de la couronne, jusqu'à Londres, après lesquelles il se retire sur les terres de La Nocle et gère son domaine. Il décèdera à La Nocle. Il sera inhumé dans la foi protestante. Ses filles se convertiront au catholicisme et deviendront religieuses.
Jacques de la Fin[9] est un ami intime de la Reine Margot, fille de Catherine de Médicis. Il initie ou participe aux intrigues et complots de la cour. Henri IV l'utilise mais ne lui accorde ni sa confiance, ni son estime. Il se lie au catholique Biron, dont il dénonce cependant le complot en 1602. Finalement, il est attaqué à Paris le par une douzaine d'hommes et est assassiné. Le roi ne cherche pas à trouver les meurtriers.
À la mort de Jean Ier de la Fin, c'est Guy de la Fin, le plus jeune fils, qui hérite de La Nocle (l'aîné, Jean II, y décède en 1599, mais il avait hérité en fait des terres de Beauvoir ; il devint, par son mariage en 1559 avec Béraude de Ferrières de Chartres, dame de Maligny et Champlevois († 1618), le père du dernier vidame héréditaire de Chartres, Prégent de La Fin, † 1624).
Guy de la Fin mène des combats dans le camp des Réformés. Il fait partie de l'Armée protestante constituée par Condé, qui pilla Vézelay et la Charité sur Loire. Sur ces terres, il sait imposer la tolérance religieuse et la sécurité jusqu'à la fin des guerres de religion. Sa fille aînée Louise-Madeleine de la Fin-Salins hérite de La Nocle. Elle rencontre Alexandre de Saint-André Dupuy-Montbrun, celui-ci rendant visite à Nevers à son frère aîné, lieutenant général du Nivernais, puis l'épouse en 1641.
Le château appartient désormais à la famille Dupuy-Montbrun et sera au sommet de sa splendeur de 1645 à 1720. Louise-Madeleine de La Fin y vit en permanence et modernise le vieux château médiéval. C'est à cette époque que le roi érige la Seigneurie de La Nocle en Marquisat pour « services rendus ». Alexandre résidera à La Nocle en dehors des campagnes de guerre. Il y décède en et y est enseveli au cimetière catholique, bien que fervent protestant, et ce avec l'appui de l'évêque d'Autun. Malgré la révocation de l'Édit de Nantes le , la veuve d'Alexandre Dupuy-Montbrun est autorisée par l'évêque d'Autun à célébrer le culte calviniste.
Les Dupuy-Montbrun ont trois filles. L'aînée, Charlotte, épouse son cousin Jacques Dupuy-Montbrun qui devient grand Chambellan du duc d'Orléans, puis Lieutenant Général du Nivernais ; une sœur de Charlotte, Marguerite, est dame de Châtillon. À la Révocation de l'Édit de Nantes, Jacques Dupuy-Montbrun se convertit à la religion catholique. Il vit à La Nocle où on le retrouve dans les registres paroissiaux jusqu'à son décès le . La fille de Charlotte et Jacques, Louise Alexandrine Cornélie épouse en 1699 Jean-François Elzéar de Pontevès. Le couple vit également à La Nocle, organise de grandes chasses et des réceptions avec les châtelains des environs. Mais en , ils vendent leurs terres du Nivernais et de Bourgogne au Maréchal Hector de Villars, qui devient ainsi propriétaire du marquisat.
Pierre de Vogüé-Gourdan, en , recueillit une partie de la succession de son oncle, le maréchal de Villars (la sœur du maréchal, Charlotte de Villars, était la femme de Louis III de Vogüé de Gourdan et la mère de Pierre). Il s'agissait principalement de la terre de La Nocle sur laquelle était assis le titre de grand d'Espagne. Elle comptait deux châteaux, sept seigneuries, quarante-deux domaines, six moulins, un haut fourneau avec sa forge, des fours pour la chaux et les tuiles, soixante étangs à poissons. La terre de La Nocle couvrait 6 000 hectares et rapportait 50 000 livres de revenus par an.
La Révolution
À la Révolution, le château est en très mauvais état et est vendu comme bien national. Les acquéreurs continuent son démantèlement et il est entièrement démoli vers 1860.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[11].
En 2019, la commune comptait 279 habitants[Note 3], en diminution de 5,1 % par rapport à 2013 (Nièvre : −5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
- Église Saint-Cyr.
- L'étang Marnant.
Personnalités liées à la commune
- Guy de Salins (?-1526), seigneur de la Nocle, chevalier et député au Parlement de Bourgogne (1522)
- Alexandre de Saint-André Dupuy-Montbrun (1600-1673), Marquis de La Nocle-Maulaix, Maréchal de camp des armées protestantes, Capitaine général des armées du roi, Généralissime des armées de terre de la République de Venise.
- Jacques du Puy-Montbrun : Marquis de La Nocle-Maulaix, baron de Ternant, seigneur de la châtellenie de Savigny-Poil-Fol (?- )[14]
- Isaë Bonfils (1697-?) : maître du domaine de la Chauvetière, né à La Nocle-Maulaix[15]
- Jérôme Bertin, journaliste et comédien
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- La Nocle et Maulaix au fil du temps, par Anne Marion-Brierre -Éditions Cerciacum
- Histoire de la ville de Salins, par Monseigneur Jean-Baptiste Guillaume, prêtre et associé de l'Académie royale de Besançon, 1793
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la Nièvre
- Portail du Morvan
- Portail des communes de France
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Guy de Salins », sur Geneanet, arbre de Henry Frebault.
- « Jacques de La Fin, fils de Jean de La Fin et de Madeleine de Salins, petite-fille de Guy (III) de Salins », sur Geneanet, arbre de Michel Rérolle.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Bernadette Lizet, La bête noire : à la recherche du cheval parfait (lire en ligne).
- Lucien Gueneau, Extrait des Mémoires d'Isaïe Bonfils, propriétaire-agriculteur au hameau de Chauvetière, paroisses de Fléty et de Tazilly, 1700 et 1740, .