La Saône (pétrolier ravitailleur)
La Saône est un navire auxiliaire de la Marine nationale française. La construction de ce pétrolier ravitailleur d’escadre débute en 1939 mais elle s'interrompt durant la Seconde Guerre mondiale puis elle est reprise. Il est prêté à la marine marchande française de 1949 à 1953 puis en 1957. Enfin, en 1958, il est définitivement sur les listes. Il est démoli en 2013.
Pour les articles homonymes, voir Saône (bateau).
La Saône | |
Autres noms | Storman |
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Fonction | Pétrolier ravitailleur d'escadre |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Commanditaire | Marine nationale |
Architecte | Marine nationale |
Chantier naval | Ateliers et chantiers de France |
Commandé | |
Quille posée | A628 puis Q 622 |
Lancement | |
Armé | |
Commission | Programme de 1938 |
Statut | Retrait service actif : Condamée : Brise-lames à Port-Avis : au Démolition : |
Équipage | |
Équipage | PRE : 10 officiers 27 officiers mariniers 201 quartiers maîtres et matelots Puis 9 officiers 168 officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | Lht 160 m Lft 158 m Lpp 153 m |
Maître-bau | 22,14 m |
Tirant d'eau | pc 9 m maxi 10,04 m |
Déplacement | 7 350 tw |
À pleine charge | Origine 24 120 t PRE : 23 800 t |
Port en lourd | 1e version 16 850 t 2e version 23 800 t |
Tonnage | Jauge nette : 5 147 tx Jauge brute : 12 205 tx |
Propulsion | 3 chaudières Penhoët à vapeur surchauffée (27 kg/cm2 et 350°C) 2 groupes turbines à engrenages Parsons 2 hélices |
Puissance | origine : 7 200 ch PRE : 15 800 ch |
Vitesse | Origine : 14 nœuds (26 km/h) PRE : maxima 18 nœuds (33 km/h) croisière : 14 nœuds (26 km/h) |
Caractéristiques commerciales | |
Capacité | Origine : 15 380 m3 puis 2 625 m3 de soutes PRE : 9 000 t mazout, 1 800 t carburant aviation, 2 625 t gasoil, 275 t vivres dont 82 000 l vin |
Équipements | 5 postes de ravitaillement en combustible à couple et 1 poste en flèche 2 postes de ravitaillement à couple en charges lourdes |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 3 canons anti-aériens Bofors 40 mm L/60 |
Carrière | |
Propriétaire | Marine nationale |
Armateur | Marine nationale |
Affréteur | 1949-1953 : Compagnie auxiliaire de navigation 1951-1954: Compagnie havraise de navigation à vapeur CORBLET |
Pavillon | 1949-1953 : France 1953-1957 : Marine nationale 1957 : France 1958 : Marine nationale |
Port d'attache | 1949 : Brest 1976 : Toulon |
Histoire
Sur cale
Au titre du Plan national de ravitaillement en carburants — marché notifié le —, quatre pétroliers rapides sont prévus. Ils ont pour objet de ravitailler les bases françaises à partir de Toulon[1]. La Saône est mise sur cale le à Dunkerque aux Ateliers et chantiers de France avec le numéro 164. À la mobilisation le chantier est interrompu. Mais la circulaire du la classe parmi les bâtiments dont la construction urgente est à reprendre. Néanmoins l'avancement de cette construction n'en est qu'à 24% le . À l'arrivée des Allemands à Dunkerque, le , elle est intacte non sabotée. Le l'arrêt de construction est confirmé.
Mais la Kriegsmarine, après l'avoir rebaptisée Storman (Saône en allemand), reprend la construction qui n'avance pas durant le conflit du fait de la proximité de Dunkerque avec l'Angleterre, de problèmes économiques et du peu d'empressement de la direction et du personnel. Finalement les Allemands sabotent la coque en . Celle-ci retombe sur les cales et les bers qu'elle écrase et sa proue est en porte à faux sur soixante mètres.
Dans un premier temps, à la libération de Dunkerque le , elle est condamnée. Mais par décision du sa construction est ordonnée pour la marine marchande selon une vente à réméré. Elle est alors relevée entre les 12 et . Puis parrainée par la ville de Dunkerque[2], sa marraine, madame Corbu, préside à son lancement le en présence du ministre des Travaux publics et des Transports Christian Pineau, de l'ingénieur général Louis Kahn et du directeur général des Ateliers et chantiers de France Lucien Lefol[3]. Son premier armement intervient le mais une avarie de sa turbine tribord survient le . Celle-ci est remplacée par celle de La Medjerba le . Enfin La Saône est livrée le .
Pétrolier
La Saône est alors aussitôt louée coque nue à la Compagnie auxiliaire de navigation du Havre. Celle-ci la conserve jusqu'au . La Marine nationale en reprend possession le et la met en réserve. Elle est alors mouillée à Landévennec. Puis elle est louée de nouveau à la compagnie havraise de navigation à vapeur Corblett du à , Enfin La Saône revient définitivement à la Marine nationale qui l'amarre à la jetée des sous-marins à Brest.
Pétrolier ravitailleur
La Saône est réintégrée dans la Marine nationale (A 628) en 1958 pour remplacer l'Élorn, ex-pétrolier des Forces navales françaises libres, précocément hors service après avoir heurté le le rocher du phare de la Vieille du raz de Sein[4].
Des travaux d'amélioration sont entrepris à partir du . Ainsi deux portiques légers permettant le ravitaillement à la mer sont installés. Elle est armée pour essais le . Cette refonte partielle se poursuit de à , puis elle est réadmise au service actif en . Le elle rallie Cherbourg pour une refonte complète en véritable pétrolier ravitailleur d'escadre (PRE). Ainsi le elle sort du bassin pour des essais préliminaires. Finalement admise au service actif le elle est affectée à l'Escadre légère basée à Brest. En , La Saône accompagne la seconde force Alpha — qui comprend le porte-avion Clemenceau — jusqu'à Papeete pour la campagne de tir nucléaire. Durant cette traversée de deux mois, la force fait escale à Dakar, puis à Diego-Suarez. Toujours en appui du Clemenceau, en 1974 elle participe à la mission Saphir I en mer Rouge et océan Indien. Puis, relevée par La Durance, elle quitte l'escadre d'Atlantique le .
Puis le son port d'attache devient Toulon. Une de ses campagne est le support de la flotte en mer Rouge lors de l'accession à l'indépendance du Territoire français des Afars et des Issas — mission Saphir II — qui devient alors la République de Djibouti en 1978-1979.
Brise-lames
La Meuse arrive pour la remplacer en rade de Toulon le . La Saône est alors retirée du service actif le , puis elle est condamnée le devenant la coque Q 622. Tout d'abord mouillée au cimetière marin de Brégaillon, ses superstructures sont raséees en . En effet elle est remorquée à l'île du Levant pour remplacer un autre ex-pétrolier ravitailleur d'escadre La Baïse qui sert de brise-lames à Port-Avis. Cependant son maintien s'avère durable et elle menace de couler ou de se briser. Des interventions ont lieu pour pomper l'eau entrée par des porosités ou de petites brèches dues à l'usure. L'ex-Saône est maintenue à flot, avec un dispositif de pompes parées à se mettre en action si un nouvel enfoncement se produit. Sa situation précaire nécessite un enlèvement dans les meilleurs délais selon le représentant de la préfecture maritime[5]. Ainsi le elle est à nouveau remorquée à Brégaillon, avant d'être démolie par les sociétés Foselev Marine et Topp Decide à partir de . La solution d'un démantellement au sec sur un dock flottant est retenue car la coque vétuste ne peut pas supporter une traversée vers un chantier étranger et risque une dislocation lors du halage sur cale[6]. Lui succède l'ex-frégate lance-missiles Suffren[7].
Liste des commandants
- 1968 : Rémi François de Lanete David de Floris, capitaine de corvette[8]
- 1980 : Viguier, capitaine de frégate[réf. nécessaire]
Type La Seine
Au titre du Plan national de ravitaillement en carburants — marché notifié le —, quatre pétroliers rapides sont prévus. Leur construction est confiée aux Ateliers et chantiers de France. Les trois autres sont :
- La Seine — sister-ship de La Saône — dont la construction débute le . Ayant connu le même sort sur cale, elle est relevée à la Libération. Finalement lancée le elle est mise en service le . Après un prêt à la marine marchande, elle est également transformée en pétrolier ravitailleur d'escadre. Son port d'attache est Toulon. Elle est désarmée le et finit vendue à un chantier de démolition espagnol ;
- La Medjerda dont la construction débute le , mais celle-ci est abandonnée suivant une circulaire du ;
- Le Liamone dont la construction débute en , mais celle-ci est interrompue au titre de la même circulaire.
Annexes
Bibliographie
- (en) Raymond V B Blackman et Fred T. Jane, « France : Oilers (Transports Petroliers) » [« France : Pétroliers »], Jane's Fighting Ships 1962-63, London, Sampson Low, Marston, , p. 98 col. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Pierre Salengro et Jean-Claude Lagrou (mise en page), « La Saône : Pétrolier ravitailleur d’escadre 1939 – 2013 » [PDF], sur www.ghdk-flandre.fr (site personnel), Saint-Pol-sur-Mer, Généalogie et histoire du Dunkerquois, (consulté le ).
- « Net-Marine » (site personnel), sur www.netmarine.net (consulté le ), Pétrolier ravitailleur d'escadre La Saône.
Articles connexes
Liens externes
Références
- François Gélébart (webmaster), « Pétrolier ravitailleur La Saône » (forum), sur www.alabordache.fr (consulté le ), Marine nationale Présentation pétrolier ravitailleur La Saône.
- Anciens cols bleus et pompons rouges, « Pétrolier ravitailleur d’escadre La Saône » [jpg], sur i.servimg.com (forum), (consulté le ).
- J. P., « Le pétrolier de 15 200 tonnes Saône a été lancé hier à Dunkerque », Le Monde, Paris, Société éditrice du Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne , consulté le ).
- Hubert Michéa, « Du Richelieu à la fin de l’Élorn », dans Jean-Paul Billot (dir.) ; Benoît Laurent (mise en page), Les voyages immobiles : escales proposées par le comité de lecture du Prix Marine Bravo Zulu, t. 1, Paris, Association des officiers de réserve de la Marine nationale (ACORAM), , 268 p., 24 cm (lire en ligne [PDF]), IV Souvenirs du bord, p. 181-188 (vues 1-8).
- François Gélébart (webmaster), « Pétrolier ravitailleur La Saône » (forum), sur www.alabordache.fr (consulté le ), Actualité Historique Désarmé - Pétrolier ravitailleur - La Saône.
- Vincent Groizeleau et Édouard Coudurier (dir. publication) (photogr. Jean-Louis Venne), « Mer et Marine : Toute l’actualité maritime : Sur le chantier de l’ex-Saône » , sur www.meretmarine.com (Mer et Marine), Morlaix, Groupe Télégramme, (consulté le ).
- Vincent Groizeleau et Édouard Coudurier (dir. publication) (photogr. Jean-Louis Venne), « Mer et Marine : Toute l’actualité maritime : L'ex-frégate Suffren part servir de brise-lames à l'île du Levant » , sur www.meretmarine.com (Mer et Marine), Morlaix, Groupe Télégramme, (consulté le ).
- Claude Lefebvre, Anciens cols bleus et pompons rouges, « Les officiers mariniers en 70 ou 71 à l'occasion du départ en retraite du premier maître elec Andrieu. Commandant de Floris », sur www.anciens-cols-bleus.net (forum), (consulté le ), p. 2.
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