Wesel

Wesel (/ˈveːz/[1]) est une ville hanséate allemande située au bord du cours inférieur du Rhin. Elle se trouve à la limite nord-ouest de la région de la Ruhr en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. C'est une commune autonome et le chef-lieu de l'arrondissement de Wesel du district de Düsseldorf ; elle est membre de la Hanse, de l'Eurorégion Rhin-Waal et de l'association cycliste des villes et agglomérations de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Pour les articles homonymes, voir Wesel (homonymie).

Wesel

Armoiries

Drapeau
Administration
Pays Allemagne
Land Rhénanie-du-Nord-Westphalie
District
(Regierungsbezirk)
Düsseldorf
Arrondissement
(Landkreis)
Wesel
Nombre de quartiers
(Ortsteile)
5
Bourgmestre
(Bürgermeister)
Ulrike Westkamp
Partis au pouvoir SPD
Code postal 46483, 46485, 46487
Code communal
(Gemeindeschlüssel)
05 1 70 048
Indicatif téléphonique +49-02 81
0 28 03 (Büderich)
0 28 59 (Bislich)
Immatriculation WES, DIN, MO
Démographie
Gentilé Weselois
Population 60 357 hab. ()
Densité 492 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 39′ 31″ nord, 6° 37′ 04″ est
Altitude 23 m
Superficie 12 261,7 ha = 122,617 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Wesel
Géolocalisation sur la carte : Rhénanie-du-Nord-Westphalie
Wesel
Liens
Site web www.wesel.de

    Géographie

    La ville de Wesel se trouve à la confluence de la Lippe et du canal Wesel-Datteln dans le bassin rhénan, à peu près au centre du district de Wesel, peuplé de 180 000 habitants. Elle se trouve à 45 km de la frontière hollandaise et à 30 km de la Ruhr et forme la limite ouest du parc naturel de la Hohe Mark. Le Rhin baigne l'agglomération sur 17 km, la Lippe et le canal Wesel-Datteln chacun sur km de leur cours. Dans le plan d'urbanisme, Wesel représente le centre de l'agglomération.

    Histoire

    Appartenances historiques

    Comté de Clèves 1100-1417
    Duché de Clèves 1417-1795
    Royaume de Prusse 1795-1797
    République cisrhénane (Roer) 1797-1802
     République française (Roer) 1802-1804
    Empire français (Roer) 1804-1815
    Royaume de Prusse (Province de Juliers-Clèves-Berg) 1815-1822
    Royaume de Prusse (Province de Rhénanie) 1822-1918
    République de Weimar 1918-1933
     Reich allemand 1933-1945
    Allemagne occupée 1945-1949
    Allemagne 1949-présent

    Antiquité

    Les fouilles menées dans les gravières de Bislich témoignent d'une occupation du site de Wesel à l'âge du bronze et à l'âge du fer. De par les crues épisodiques du Rhin et de la Lippe, l'histoire ancienne de la ville n'a pu être reconstituée que de façon très fragmentaire. Il est très vraisemblable que les Romains, lorsqu'ils occupèrent la basse vallée du Rhin sous Auguste et qu'ils fondèrent Castra Vetera (l'actuelle Xanten) sur la rive gauche du Rhin, établirent en rive droite un avant-poste à l'emplacement de l'actuelle Wesel ; mais aucune trace n'a pu en être retrouvée à ce jour.

    Moyen Âge

    La première occupation permanente du site de Wesel, postérieure aux Grandes invasions, est un bourg à la confluence de la Lippe avec le Rhin, à la cascade de Lippeham, d'où l'empereur Charlemagne entreprit plusieurs campagnes contre les Saxons et les Danes. Le développement ultérieur de ce village est pour une grande part mal connu : sans doute fut-il emporté lors des crues successives du Rhin et de la Lippe et ré-occupé par la suite.

    Vue du chœur de la cathédrale Saint-Willebrord, à Wesel.

    L'origine de la ville médiévale est sans doute une motte franque, qui se trouvait à l'emplacement du Marché aux Blés. Un diplôme de l'Abbaye d'Echternach datant du VIIIe siècle évoque pour la première fois le toponyme de Wesele. Les fouilles effectuées parmi les ruines de la cathédrale Saint-Willibrord après la Seconde Guerre mondiale permirent de retrouver les vestiges d'une église en charpente de bois du VIIIe siècle. Un édit du roi Henri IV daté du ordonne la restitution de l'église et des biens de la « villa Wisele » à l'Abbaye d'Echternach.

    Au début du XIIe siècle, Wesel, que sa position à la confluence de deux rivières avait transformé en marché d'échange important, échut aux comtes de Clèves. Avec la charte urbaine octroyée à Wesel au mois de septembre 1241, les bourgeois obtinrent un certain nombre de privilèges, dont le droit d'héritage et la dispense de payer à tous les octrois des états comtaux. En 1277, la franchise sur la bière et le droit de foire vinrent s'y ajouter, et un tribunal permanent fut institué en ville.

    Alors qu'au XIIIe siècle le commerce se limitait à la vente de vivres et d'articles d'artisanat local, un nouvel essor économique au XIVe siècle permit de proposer à la vente des matières premières transformées et des produits finis. L'industrie du drap, en particulier, fit la fortune de Wesel, qui rejoignait la Hanse en 1407. La ville devint ainsi un des plus importants marchés et une plaque tournante pour le commerce depuis la Hollande et la Westphalie vers Cologne. Dès le congrès de la Hanse à Lübeck en 1447, Wesel comptait parmi les cinq villes de la Hanse de Cologne.

    L'essor économique transparaît dans les édifices de cette période, comme l'hôtel de ville édifié entre 1456 et 1457, l'un des édifices profanes en gothique flamboyant les plus célèbres de Rhénanie. De 1498 à 1540, la cathédrale Saint-Willebrord fut agrandie en une cathédrale à cinq nefs de style gothique flamboyant. La Tour érigée en 1478 fut élevée au-dessus de la précédente cathédrale à trois nefs (1424-1480).

    Un collège, qu'on appelait alors « École de latin » et qui existe toujours, ouvrit ses portes en 1342. Il porte depuis 1984 le nom de son plus célèbre élève, Konrad Duden.

    Renaissance et Réforme

    Porte de Berlin.

    Contrairement aux villes voisines, la Réforme fit très tôt sentir ses effets à Wesel. À la Pâques de 1540, selon le souhait des bourgeois, la communion « sous les deux espèces » fut célébrée par le juge ducal, les échevins et 1500 bourgeois dans la cathédrale Saint-Willibrord. De ce jour, Wesel devint une ville du Refuge, qui accueillit plusieurs émigrés protestants, fuyant principalement les Pays-Bas. Les protestants hollandais se constituèrent en nouvelle église lors du synode de Wesel en 1568, qui eut une influence déterminante sur la confession de foi des Églises évangéliques hollandaises et allemandes.

    En 1609, Wesel et l'ensemble du duché de Clèves échoit aux électeurs de Brandebourg. Au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans, elle est d'abord occupée par les Espagnols, jusqu'à ce qu'en 1629 elle soit enlevée par les troupes des Provinces-Unies. Puis elle est assiégée par les régiments de Navarre, d'Auvergne puis occupée militairement par les Français de 1672 à 1680. Sous le règne de l'électeur Frédéric-Guillaume, la ville se dote enfin de fortifications, complexe formé de fossés et de bastions. La ville ne comprend alors que les quartiers de l'Altstadt et le faubourg de Mathena, et la loi de Rayon interdit toute extension au-delà des remparts : des treize portes qui se dressaient du temps de la Hanse, on n'en conserve que quatre. Du XVIe siècle au XIXe siècle divers ouvrages fortifiés seront ajoutés, notamment par la Prusse et la France.

    Le , une semaine après sa tentative de fugue ratée, le prince Frédéric de Prusse, futur Frédéric le Grand, rencontra sur les remparts de Wesel son père, le roi-sergent, qui voulait le tuer à la suite des propos violents qu'il lui avait tenus. Seule l'intervention du commandant de la place, le général von der Mosel, empêcha une tragédie[2]

    Au XIXe siècle

    Par le Traité de Schönbrunn (), la Prusse, restée neutre au cours de la Cinquième Coalition, reçoit le Hanovre et cède la place forte de Wesel à la France. En , la ville est organisée comme tête de pont de l'Empire français sur la rive droite du Rhin et chef-lieu du 9e canton de l'arrondissement de Clèves dans le département de la Roer. C'est dans cette ville que, le , les onze officiers des corps francs de Ferdinand von Schill furent fusillés.

    À l'abdication de Napoléon, la Prusse réclama le retour de cette place forte dans le royaume des Hohenzollern. Le , la réforme administrative prussienne fit de Wesel une ville du district de Rees, rattaché en 1824 à la province de Rhénanie. Le , le siège du district fut transféré de Rees à Wesel, mais le nom du district fut maintenu (« District de Rees, siège à Wesel »).

    Wesel devient dès lors surtout une ville de garnison, dans laquelle sont stationnés jusqu'à la Première Guerre mondiale des unités de toutes les armes (infanterie, artillerie, cavalerie et sapeurs). Ainsi, en dépit de sa situation géographique privilégiée et de ses infrastructures développées, Wesel ne fut plus en état de concurrencer économiquement les autres villes de la Ruhr. Lorsqu'on démantela les fortifications en 1886, le rattachement au bassin industriel et houiller n'était plus d'actualité. La première enceinte, qui entourait le vieux centre-ville, fut rapportée par-dessus les anciens murs d'enceinte (« remblai en glacis »).

    Guerres mondiales et reconstruction

    Wesel, au cours de la Première Guerre mondiale, est un point de rassemblement des troupes allemandes pour le front de l'Ouest. À la suite du Traité de Versailles qui stipule la démilitarisation de la Rhénanie, la ville perd sa fonction militaire. Ce n'est qu'après le référendum de réunification de la Sarre alors sous mandat de la Société des Nations avec l'Allemagne et l'arrivée au pouvoir des Nazis que de nouveaux contingents investissent l'ancienne citadelle.

    Wesel en 1945: la ville est presque entièrement rasée par les tapis de bombes des Alliés.

    Du fait de sa situation stratégique, la ville devient dès la fin de la bataille d'Angleterre la cible privilégiée de l'aviation anglaise, puis alliée. Finalement, les 16, 17 et , Wesel est pratiquement rayée de la carte par les bombardements aériens et les tirs d'artillerie alliés. Les ponts franchissant le Rhin et la Lippe avaient été minés par la Wehrmacht, notamment le viaduc de chemin de fer de 1 950 m de portée, détruit le 10 mars, et qui fut le dernier franchissement du Rhin défendu par les Allemands. Le 23 mars, la ville fut de nouveau bombardée en préparation de l'Opération Plunder, 3 000 réfugiés étant pris sous le feu. 97 % des édifices étaient détruits lorsque les Alliés, vainqueurs, traversèrent les ruines.

    Le déblaiement systématique des ruines et les premières reconstructions ne furent entrepris qu'au cours de l'été 1946, sous l'impulsion d'une association appelée Wesel hilft sich selbst Wesel s'en sort seule »). On reconstruisit même certains édifices publics, en particulier la cathédrale Saint-Willibrord grâce à une association appelée Willibrordi-Dombauverein.

    Démographie

    Date  Population
    24 000
    24 632
    1 900
    4.916
    10.871
    12.232
    15.906
    16.838
    18.713
    18.816
    20.126
    21.441
    22.893
    24.226
    26.156
    27.685
    27.685
    31.308
    31.308
    32.633
    32.633
    33.143
    33.443
    Date  Population
    33.439
    34.026
    35.167
    35.449
    35.004
    35.158
    36.046
    46.360
    48.042
    48.909
    49.477
    49.783
    60.488
    60.758
    60.758
    61.261
    61.345
    61.590
    61.649
    61.715
    61.377
    60.672
    60.055
    Date  Population
    59.800
    59.664
    59.816
    60.132
    61.219
    61.861
    66.731
    64.449
    64.482
    64.366
    64.319
    64.237
    61.711
    61.432

    Sources

    • 1914–: archives municipales de Wesel (Siège et annexe)
    • : Nicole Ruthert, Service des statistiques anciennes de Wesel (Siège et annexe)
    • depuis 2005: Département des statistiques et d'exploitation des enquêtes de Rhénanie-Westphalie

    Jumelages

    Curiosités

    La caserne no 8 de la citadelle abrite aujourd'hui le conservatoire de musique et des arts plastiques.
    La Grande Porte de la citadelle.

    Théâtres et salles de concert

    La Niederrheinhalle sur la colline de Fusternberg est un hall d'exposition. La salle de spectacle municipale accueille aussi bien des troupes d'acteurs invitées que des concerts de musique symphonique ou de musique de chambre. La cathédrale Saint-Willibrord et la salle de concert du conservatoire dans l'ancienne citadelle accueillent d'autres manifestations musicales.

    Musées

    Le Muséum est réparti sur trois sites :

    • la Galerie du centre-ville avec, outre une exposition saisonnière, deux expositions permanentes : Argenteries de Wesel et Le Serment de Wesel
    • dans la citadelle :
      • La casemate von Schill, et
      • Le département Histoire des fortifications.

    Édifices religieux

    La façade ouest du temple protestant Saint-Willibrord.
    L’église Sainte-Marie de l'Ascension à Ginderich.
    Le temple de Luther (Lutherhaus).

    Le temple protestant Saint-Willibrord (1498–1540), place du Grand-Marché, est une basilique à cinq nefs de style gothique flamboyant ; son clocher date de 1478. Sur la façade est apposée une plaque commémorant Pierre Minuit (né à Wesel vers 1580), fondateur de New York, ancien diacre (Dem Diakon dieser Kirche und späteren Gründer von New York Peter Minuit, zun Gedächtnis).

    L'église catholique Saint-Jean, dans la rue de Bislicher Dorf, est une basilique romane à triple nef du XIIe siècle, aménagée dans le style gothique à la fin du XIVe siècle.

    L'église catholique Sainte-Marie de l'Ascension, dans le faubourg de Ginderich, a été édifiée entre 1280 et 1330 : son plan basilical témoigne de la transition entre architectures romane et gothique.

    Le temple appelé Lutherhaus, qui remonte à 1729, est historiquement le premier temple de la communauté luthérienne. C'est aujourd'hui un service diaconal de conseil matrimonial , qui accueille ponctuellement les manifestations culturelles de la communauté protestante.

    En 1949, une nouvelle église catholique, l’église Saint-Martin, au no 10 de la Martinistraße, a été édifiée sur les fondations d'une ancienne caserne. Certaines parties de l'autel et les statues des saints remontent au XVe siècle. La nouvelle église Sainte-Marie de l'Ascension (1952) recouvre la crypte de l'ancienne église des Dominicains de 1293. Autre église catholique récente, l'église de la Paix des Anges (Friedenskirche zu den Heiligen Engeln, 1956–1958), conçue par l’architecte Hans Schilling dans le quartier de Fusternberg, a été construite sur les fondations d'un ancien fort militaire.

    Parmi les autres édifices religieux, citons le temple du château de Diersfordt (1775–1780) et le temple de Büderich (1835), conçu par Karl Friedrich Schinkel.

    Le marché aux blés

    Le « Marché aux Blés » (Kornmarkt), dans le centre-ville, se trouve légèrement au nord du temple Saint-Willibrord. C'est sur ce site que se dressait au VIIIe siècle une motte castrale carolingienne autour de laquelle la ville s'est construite. Au Moyen Âge, la place pavée près du Grand marché était l'un des plus grands marchés de céréales de la région. Au milieu de la place, une petite fontaine est rehaussée des effigies en bronze de « Grand Henri » (Langer Heinrich) et du « Roi des Abeilles » (Bienenkönig), deux figures pittoresques de l'histoire locale.

    Le Kornmarkt est aujourd'hui surtout réputé pour ses cafés et ses restaurants, qui entourent cette place historique.


    Personnalités

    Citoyens d'honneur

    Le , Adolf Hitler reçoit également cette distinction « en reconnaissance des services rendus au Peuple et à la Patrie ». Il en est déchu à titre posthume par décision unanime du conseil municipal le [réf. souhaitée].

    Personnalités nées à Wesel

    Personnalités ayant vécu à Wesel

    Notes et références

    1. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.
    2. Cf. (de) Theodor Fontane, Wanderungen durch die Mark Brandenburg, vol. I, Munich-Vienne, Aufbau Taschenbuch, (réimpr. 1987), broché 27,4 x 19,6 x 11,8 cm (ISBN 3-7466-5700-8), p. 835

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Martin W. Roelen (éd.): Ecclesia Wesele: Beiträge zur Ortsnamenforschung und Kirchengeschichte(= Studien und Quellen zur Geschichte von Wesel 28). Stadtarchiv, Wesel 2005, (ISBN 3924380236)
    • Jutta Prieur (éd.): Geschichte der Stadt Wesel: Beiträge zur Stadtgeschichte der frühen Neuzeit (= Studien und Quellen zur Geschichte von Wesel 20). Stadtarchiv, Wesel 1998, (ISBN 3924380155)
    • Veit Veltzke: Preußische Festung Wesel: Politik, Krieg und Kunst (= Der historische Ort: Festungen 87). Homilius, Berlin 2001, (ISBN 3931121860)
    • Jutta Prieur (éd.): Heimatfront Wesel 1939 - 1945: Frauen und Männer erinnern sich an den Krieg in ihrer Stadt (= Studien und Quellen zur Geschichte von Wesel 16). Stadtarchiv, Wesel 1994, (ISBN 3924380112)
    • Annegret Dahmen: Chronik 1945 bis 1999: 55 Jahre Weseler Geschichte (= Studien und Quellen zur Geschichte von Wesel 22). Stadtarchiv, Wesel 1999, (ISBN 3924380171)

    Liens externes

    • Portail de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.