Villers-Faucon
Villers-Faucon est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Pour les articles homonymes, voir Villers.
Villers-Faucon | |||||
L'entrée du village. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC de la Haute Somme | ||||
Maire Mandat |
Séverine Mordacq 2020-2026 |
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Code postal | 80240 | ||||
Code commune | 80802 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Les Villérois | ||||
Population municipale |
557 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 49 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 58′ 39″ nord, 3° 06′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 75 m Max. 144 m |
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Superficie | 11,42 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Péronne | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | http://villers-faucon.jimdo.com/ | ||||
Géographie
Description
Villers-Faucon est un bourg picard du Vermandois, situé à 13 km au nord-est de Péronne, aisément accessible par l'ancienne route nationale 17 (actuelle RD 917) et les autoroutes A1, A2 et A26.
En 2019, la localité est desservie par la ligne d'autocars no 48 (Épehy - Villers-Faucon - Péronne) du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France[1].
Communes limitrophes
Hameaux et écarts
La commune compte un hameau, celui de Sainte-Emilie, ainsi nommé au XIXe siècle après avoir été connu sous le nom de Leuilly.
On y trouve une grande exploitation agricole, la ferme Capelle, des pavillons d'habitation et un site industriel de transformation de betteraves en sucre[2].
Une carrière y a été exploitée, sise sur le chemin d'Épehy, dite carrière de Lully. Le domaine de Leuilly était la propriété d'une communauté religieuse, liée au chapitre de Saint-Quentin. La communauté a été dissoute pendant la Révolution française et la ferme, dès lors, exploitée par de nouveaux cultivateurs laïcs. Leuilly est érigée en commune indépendante avant d'être rattachée à Villers-Faucon en 1794[3].
- Vue générale du hameau de Sainte-Émilie.
- Le hameau de Sainte-Émilie.
Urbanisme
Typologie
Villers-Faucon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (90,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (87,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,3 %), zones urbanisées (4,8 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Toponymie
D'après la monographie qu'a consacré l'abbé Decagny, au canton de Roisel, le nom de Villers-Faucon est dérivé de Villers-Falcon, et auparavant de Villare Falconis, ce qui signifie en latin : villa aux faucons. En effet, Villers-Faucon, à son origine, aurait été une fauconnerie seigneuriale, située au cœur de la forêt d'Arrouaise.
Histoire
Au XIXe siècle, Henry Émile Victor Vion, alors propriétaire et exploitant de la ferme de Leuilly, se lance dans la transformation de la betterave à sucre. Il installe sa propre sucrerie-distillerie sur ses terres, à proximité de son exploitation sur la colline dite Mont de Leuilly. Il nomme son urbanisation Sainte-Émilie du prénom de sa fille cadette Émilie Vion, engagée dans les ordres, malgré la dénomination historique du lieu.
Son entreprise est un succès, et donne du travail à la population des alentours, depuis la culture jusqu'à la transformation de la betterave.
- La guerre 1914-1918
Comme d'autres villages de la région, Villers-Faucon est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Villers-Faucon[11]. Dès lors commence l'occupation allemande qui dure jusqu'en .
Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consiste principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal et sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire des travaux des champs tous les jours aussi le dimanche de quatre heures du matin jusque huit heures du soir... Après la récolte, les fainéants seront emprisonnés 6 mois... Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées 6 mois... Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton. De plus le commandant se réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours... Les ouvriers de la commune de Vendelles sont punis sévèrement"[12].
En , les Dioscures Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, à la suite de la bataille de la Somme, décident la création d'une ligne défense à l'arrière du front, s'étendant de Lens à Soissons, la Ligne Hindenburg ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises.
Dès le , les habitants sont évacués vers le nord (dans le secteur de Denain), des charges de dynamite sont posées autour de tous les édifices de la commune (y compris la sucrerie de Sainte-Émilie), les arbres coupés, de manière à laisser le champ libre en prévision de l'approche des troupes. Le village est anéanti, sauf le cimetière de la commune, qui est lui respecté[13].Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est le théâtre de nombreux combats en mars-[14]. Les ruines du village sont plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est qu'en , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Villers-Faucon est définitivement libéré par le 3e corps britannique.
- Carte de la bataille de la ligne Hindenburg.
- Carte de la ligne Hindenburg en 1918
- Carte postale allemande, avant les destructions de 1917.
Le village est considéré comme détruit à la fin de la guerre[15] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [16].
À la suite du conflit, démarra une phase de reconstruction qui durera presque une décennie, menée par une coopérative de reconstruction, administrant la perception des droits de guerre.
De 1 277 habitants avant la guerre en 1911, Villers-Faucon n'en comptait plus que 554 en 1921, soit moins de la moitié.
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
- Rattachements administratifs
La commune se trouve dans l'arrondissement de Péronne du département de la Somme.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Roisel [17]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
- Rattachements électoraux
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Péronne
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la cinquième circonscription de la Somme.
Intercommunalité
La commune était membre de la communauté de communes du canton de Roisel, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1994.
Celle-ci est dissoute et ses communes intégrées le à la plus vaste communauté de communes de la Haute Somme; dont Villers-Faucon est désormais membre.
Administration municipales
Compte tenu de la population de la commune, le conseil municipal est constitué de quinze conseillers[18].
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2019, la commune comptait 557 habitants[Note 2], en diminution de 13,64 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Enseignement
Les communes de Villers-Faucon, Roisel et Bernes se sont organisées en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) pour la gestion de l'enseignement primaire local. À la rentrée de , l'école de Villers-Faucon n'accueille plus d'élèves[24].
En 2020, l'aspect financier est géré par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, Pœuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, Hesbécourt, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilité de deux sites, avec deux classes maternelles à Bernes, et surtout neuf classes à Roisel, trois en maternelle et six en primaire[25].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame, reconstruite en 1932 par l'architecte Louis Faille. Œuvre totale d'architecture, elle est un des nombreux ouvrages que compte l'architecte dans son travail durant la période de reconstruction de l'Est de la Somme.
- Chapelle de Sainte-Émilie. Cette chapelle funéraire date de 1852, c'est le lieu de sépulture des familles Vion et Capelle[26].
- Chapelle du chapitre Saint-Quentin (propriété privée).
- Sucrerie Vion et Cie, connue sous l'appellation S.V.I. (Société Vermandoise Industrie), dont la cité sucrière, reconstruite à la fin des années 1920, comprend un ensemble de bureaux, logements d'ouvriers et patronaux, jardins, ateliers de fabrication et bâtiments à usage industriel, constituant un des exemples intéressants de l'architecture industrielle de la reconstruction dans l'Est de la Somme[27].
- L'ancienne gare située sur la ligne de Vélu-Bertincourt à Saint-Quentin en fonction de 1880 à 1955.
- Cimetières militaires britanniques:
- Sainte-Emilie Valley Cimetery.
- Le cimetière militaire accolé au cimetière municipal.
- Monument aux morts :
Sur le monument aux morts sont inscrits les noms de 47 soldats villérois Morts pour la France.
- L'église Notre-Dame.
- Autre vue de l'église.
- Le monument aux morts.
Personnalités liées à la commune
- Henry Émile Victor Vion, créateur de la sucrerie de Sainte-Émilie. Cet entrepreneur, très influent sur le développement économique du canton, jouit d'une grande notoriété et d'un grand respect à l'échelle locale. Il se fait construire un château, illustrant sa réussite et sa prospérité, au sein du périmètre de son complexe comprenant la sucrerie et la ferme de Leuilly.
- Fin 2011-début 2012, dans une maison de Villers-Faucon, la famille Bun a séquestré, humilié, torturé et tué Christophe Rambour, un ami, à la suite d'une dispute, avant de découper et brûler son corps[28],[29].
Héraldique
Blason | De gueules au faucon d'or, la tête contournée, regardant un créquier du même au canton senestre du chef. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Annexes
Liens internes
Liens externes
- Site officiel
- Villers-Faucon sur le site de l'Institut géographique national
- Villers-Faucon sur le site de l'Insee
- Carte spéciale des régions dévastées : 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest], Service géographique de l'armée, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- Le site du groupe Vermandoise, exploitant de la Sucrerie de Sainte Émilie-Villers Faucon.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Leuilly », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales..
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- http://www.carto1418.fr/19140828.php
- « Reproduction de l'affiche d'Holnon, 22 juillet 1915 », Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française, vol. VII, no 21, , p. 412 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
- http://www.carto1418.fr/target/19170316.html
- « Les Anglais s'eparent de Villers-Faucon et Saukpicourt : En Champagne, violente attaque allemande », Le Petit Journal, no 19816, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Journal officiel du 30 octobre 1920, p. 16879.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Article L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales, sur Légifrance.
- « Séverine Mordacq veut poursuivre sa mission à Villers-Faucon : Elue en 2014, et conseillère départementale l’année suivante, l’édile se représente en mars 2020 », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
- « Un deuxième mandat pour Séverine Mordacq à Villers-Faucon », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Gaël Rivallain, Anne Kanaan, « Une ultime classe sauvée : L'académie est revenue mardi sur la suppression à Bouchoir, de nouveaux postes sont prévus à Abbeville. », Courrier picard, éditiion Picardie maritime, , p. 11.
- « Roisel claque la porte du syndicat scolaire », Courrier picard, , p. 20.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 255 (ASIN B000WR15W8).
- « Sucrerie Vion et Cie, puis Vermandoise de Sucrerie (Sucrerie de Sainte-Émilie) à Villers-Faucon (80) », sur le site de Patrimoine de France, (consulté le ).
- https://www.courrier-picard.fr/art/region/christophe-a-subi-un-terrible-calvaire-ia0b0n380314
- https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/verdict-affaire-rambour-5-30-ans-reclusion-accuses-1448265.html
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