Ligne de Gretz-Armainvilliers à Sézanne

La ligne de Gretz-Armainvilliers à Sézanne est une ligne ferroviaire de Seine-et-Marne, en Île-de-France, et de la Marne, en région Champagne-Ardenne. La ligne est desservie par le Transilien Paris-Est (ligne P) jusqu'à Coulommiers, puis par un service de car en correspondance jusqu'à La Ferté-Gaucher.

Ligne de
Gretz-Armainvilliers à Sézanne
Pays France
Villes desservies Coulommiers, La Ferté-Gaucher, Sézanne
Historique
Mise en service 1861 1885
Électrification 1973 1992 (électrification partielle)
Fermeture Ligne partiellement fermée
Concessionnaires Paris - Strasbourg (1853 1854)
EST (1854 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 002 000
Longueur 93,4 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
de Gretz-Armainvilliers à Coulommiers
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BAL de Gretz à Marles-en-Brie[1]
BAPR de Marles-en-Brie à Coulommiers
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic de Gretz à Tournan
de Tournan à La Ferté-Gaucher (par car SNCF Transilien de Coulommiers à La Ferté-Gaucher)
Fret SNCF

Elle constitue la ligne 002 000[2] du réseau ferré national.

Histoire

L'embranchement de Gretz à Coulommiers, d'une longueur de 33 kilomètres, est concédé à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg en même temps que la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville par décret impérial le [3]. Le 16 janvier 1854, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg devient la Compagnie des chemins de fer de l'Est dont les statuts sont approuvés le 21 janvier 1854. La Compagnie ouvre la ligne de Gretz-Armainvilliers à Mortcerf (16 km) le [4].

Heurtoir de l'ancienne ligne venant de Coulommiers, en bout de gare à La Ferté-Gaucher.

La section de Mortcerf à Coulommiers (16 km) est ouverte le . La section de Coulommiers à La Ferté-Gaucher est concédée à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée le 17 juin 1873 entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie. Cette convention est approuvée à la même date par une loi qui déclare la ligne d'utilité publique[5]. La section entre La Ferté-Gaucher et Sézanne est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée le 31 décembre 1875 entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie. Cette convention est approuvée à la même date par une loi[6]. La section de La Ferté-Gaucher à Sézanne est déclarée d'utilité publique par une loi le 2 avril 1879, qui rend définitive sa concession[7].

Le prolongement de Coulommiers jusqu'à La Ferté-Gaucher ouvre le [8]. Enfin le , la ligne atteint Sézanne.

La ligne est d'abord réalisée à voie unique, mais elle est plus tard équipée de la double voie et du block Lartigue, lors du prolongement jusqu'à Sézanne.

En 1972, le trafic voyageurs est suspendu de La Ferté-Gaucher à Sézanne[9]. En 2002, le trafic ferroviaire est également suspendu entre Coulommiers et La Ferté-Gaucher[10].

La ligne est électrifiée en 25 kV-50 Hz de Gretz à Tournan à partir du , puis de Tournan à Coulommiers à partir du [11].

La ligne a été déclassée de la Ferté-Gaucher à Meilleray (PK 91,160 à 102,508) le [12] et de Villeneuve-la-Lionne à Esternay (PK 102,508 à 115,470) le [2].

Caractéristiques

Tracé

Voir le schéma de ligne détaillé dans l'infobox

La ligne s'embranche sur la ligne de Paris à Mulhouse à Gretz-Armainvilliers. Elle dessert Tournan-en-Brie puis passe sous la ligne à grande vitesse d'Interconnexion Est à laquelle elle est reliée par un raccordement de service. Après avoir traversé la forêt de Crécy, elle rejoint la vallée du Grand Morin à Dammartin-sur-Tigeaux. Elle dessert ensuite Coulommiers, ancienne sous-préfecture et terminus du trafic voyageurs. Elle poursuit jusqu'à La Ferté-Gaucher et continue par un parcours très sinueux en franchissant le Grand-Morin à onze reprises pour arriver à Esternay où elle croise l'ancienne ligne de Mézy à Romilly-sur-Seine. Après avoir traversé la forêt de Traconne, elle parvient à Sézanne où elle rejoint la ligne d'Oiry à Romilly-sur-Seine.

Viaduc de l'Aubetin, vu depuis le sud-est

Infrastructure

Cette ligne était à l'origine entièrement à double voie. Elle a été mise à voie unique par étapes entre 1961 et 1962 sauf sur le tronçon Gretz - Tournan-en-Brie. Le tracé est assez sinueux avec des courbes de 400 m de rayon entre Mortcerf et Coulommiers, de 350 m entre La Ferté-Gaucher et Esternay et de 300 m au-delà. Les déclivités ne dépassent pas 10 .

Il existe peu d'ouvrages d'art : le viaduc de La Vallée à la sortie de Mortcerf (3 arches) et celui de l'Aubetin entre Faremoutiers - Pommeuse et Mouroux (21 arches). Un tunnel de 540 m, celui de Vindey a été creusé peu avant Sézanne au point culminant de la ligne à 164 m d'altitude.

Vitesse limite

La vitesse limite de la ligne en 2012 pour les AGC et les trains V 120 est de 90 km/h de Gretz-Armainvilliers à Tournan[13], puis de 120 km/h au-delà jusqu'à Coulommiers[14] avec des zones à 100 km/h. Les voies d'évitement des gares de Marles-en-Brie et de Mortcerf ainsi que leurs aiguilles d'accès sont limitées à 60 km/h.

Exploitation

La ligne prend son origine sur la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville, en gare de Gretz-Armainvilliers. Elle est parcourue par les trains de la ligne E du RER (RER E) entre Gretz et Tournan avec des rames Z 22500 ainsi que par les trains de la ligne P du Transilien jusqu'à Coulommiers avec des rames Z 20500 ou des rames inox de banlieue (RIB) avec des BB 17000 et, depuis le , avec des automotrices Le Francilen Z 50000, seul matériel utilisé sur la branche de Coulommiers depuis 2014[réf. nécessaire]. Il circule aussi quelques trains de fret, notamment pour les installations terminales embranchées (ITE) du Val Bréon et certaines usines de la zone industrielle de Tournan-en-Brie. Il n'y a plus aucun trafic ferroviaire après Coulommiers mais un car SNCF Transilien dessert les communes entre Coulommiers et La Ferté-Gaucher.

Projets

La réouverture du tronçon fermé entre les gares de Coulommiers et de La Ferté-Gaucher est inscrite en phase 3 (horizon 2021-2027) du Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF), adopté par délibération du Conseil régional d'Île-de-France le [15].

Cependant dans un avis formulé à l'intention du Syndicat intercommunal d'élaboration du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) du Bassin de vie de Coulommiers[16], la SNCF écrit le  : « Concernant la réouverture de Coulommiers – La Ferté-Gaucher, les résultats de l'étude menée par Transilien SNCF montrent que les coûts d'exploitation, sans tenir compte des investissements nécessaires en termes d'infrastructure, sont disproportionnés par rapport au service rendu et à la population concernée. Réseau ferré de France (RFF) ne prévoit donc pas d'approfondir ce sujet dans les prochaines années. »

En 2021, des responsables politiques fertois effectuent des études de faisabilité de réouverture de ce même tronçon. Cette étude est vue d'un bon œil par SNCF Réseau, la ligne fermée disposant d'un intérêt économique jugé notable. Les élus locaux et la communauté de communes des Deux Morin sont plus sceptiques, les premiers préférant la mise en place d'une coulée verte sur l'ancienne ligne. L'élue columérienne Laurence Picard manifeste quant à elle son opposition à la réouverture de la ligne, estimant que les lignes de bus suffisent[17].

Notes et références

  1. Carte des modes d'espacement des trains sur le site « sncf-reseau.com », consulté le 8 avril 2021.
  2. Journal officiel de la république française du 18 avril 1996 page 5953.
  3. « N° 806 - Décret impérial relatif à la concession d'un Chemin de fer de Paris à Mulhouse, avec embranchement sur Coulommiers, d'un Chemin de fer de Nancy à Gray et d'un Chemin de fer de Paris à Vincennes, Saint-Mandé et Saint-Maur : 17 août 1853 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 2, no 94, , p. 531 - 557 (lire en ligne).
  4. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, p. 122
  5. « N° 2118 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de nouvelles lignes de chemin de fer concédées à la Compagnie de l'Est, et approuve une convention passée avec cette compagnie : 17 juin 1873 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 6, no 139, , p. 813 - 818 (lire en ligne).
  6. « N° 4906 - Loi qui déclare d'utilité publique plusieurs Chemins de fer et approuve la Convention passée avec la Compagnie de l'Est pour la concession desdits chemins de fer : 31 décembre 1875 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 11, no 286, , p. 1301 - 1310 (lire en ligne).
  7. « N° 7946 - Loi qui, 1° classe dans le réseau d'intérêt général le Chemin de fer d'intérêt local d'Épernay (Oiry) à Romilly ; 2° déclare d'utilité publique et concède définitivement à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est le Chemin de fer de La Ferté-Gaucher à Sézanne : 2 avril 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 18, no 440, , p. 544 (lire en ligne).
  8. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, p. 186
  9. Le Répertoire des Rues Ferroviaires : Gretz-Armainvilliers - Sézanne
  10. « Le train n'arrive plus à La Ferté-Gaucher », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  11. Revue Chemins de fer de l'AFAC, no 393 - 1988/6 page 261 : « Tableau chronologique de l'électrification du réseau SNCF ».
  12. Journal officiel de la République française du 30 mars 2000 page 4918.
  13. Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 1400 Ligne 21 : Gretz-Armainvilliers à Tournan
  14. Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 1016 Ligne 21 : Tournan à Coulommiers
  15. [PDF]Projet (non approuvé par le Conseil d'État) du SDRIF adopté le 25 septembre 2008, voir notamment page 81 (page 83 du PDF).
  16. Enquête publique sur le projet de SCOT du Bassin de Vie de Coulommiers, sur scotbassincoulommiers.proscot.fr. Document consulté le 26 novembre 2013.
  17. Thomas Baron, « Coulommiers - La Ferté-Gaucher : la ligne SNCF rouvrira-t-elle ? », sur actu.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Bruno Carrière, Les trains de banlieue, tome I, Éd. La Vie du Rail, 1997, 303 p. (ISBN 2902808666)
  • Bernard Collardey, Les trains de banlieue, tome II, Éd. La Vie du Rail, 1999, 335 p. (ISBN 2902808763)
  • François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, 2001, 223 p. (ISBN 2950942121)
  • Revue : La Vie du Rail no 1653 page 48.

Articles connexes

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