Métro de Séville
Le métro de Séville (en espagnol : Metro de Sevilla) est un réseau de transport collectif en site propre de type métro desservant Séville et son agglomération, en Andalousie. Il comprend une seule ligne.
Ne doit pas être confondu avec MetroCentro.
Métro de Séville | ||
Accès de la station Nervión, dans le centre de Séville. | ||
Situation | Aire métropolitaine de Séville (Andalousie, Espagne) | |
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Type | Métro | |
Entrée en service | ||
Longueur du réseau | 18,05 km | |
Lignes | 1 | |
Stations | 21 | |
Rames | CAF Urbos II | |
Fréquentation | 10,5 millions (2021) | |
Écartement des rails | 1 435 mm | |
Propriétaire | Junte d'Andalousie | |
Exploitant | Metro de Sevilla, S.A. | |
Vitesse moyenne | 30 km/h | |
Vitesse maximale | 70 km/h | |
Lignes du réseau | (à venir) (envisagées) |
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Réseaux connexes | MetroCentro Cercanías Sevilla |
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Carte du réseau | ||
Le premier projet d'un réseau de métro sévillan est évoqué à la fin des années 1960. Comptant trois lignes radiales depuis le centre historique, il est mis en chantier, avec le soutien de l'État qui vote une loi en ce sens, en . Les travaux sont suspendus en et arrêtés en en raison de dommages aux bâtiments patrimoniaux de la vieille ville et de manque de soutien politique. Trois kilomètres de tunnels et six stations ont déjà été creusés.
En , un nouveau réseau est proposé, comportant quatre lignes : deux d'est en ouest, une du nord au sud, et une circulaire. Le chantier est relancé en avec la construction de la ligne 1, qui reprend les infrastructures déjà construites. Elle ouvre en , trois ans après la date initialement prévue et un coût double par rapport à la première estimation, en raison des aléas de chantier et des modifications du tracé en cours de travaux.
Les tracés des trois autres lignes sont présentés en . L'objectif alors est d'ouvrir la ligne 3 en au nord et en au sud, mais le tracé définitif du tronçon nord n'est adopté qu'en avec une ouverture prévue en .
Historique
Projet avorté
Le projet d'un réseau de métro à Séville apparaît en , sous la plume de l'ingénieur Plácido Álvarez Fidalgo dans le plan décennal de la commune[1], que le conseil municipal adopte en et remet aux services de l'État[2].
Trois ans plus tard, le ministère des Travaux publics publie le plan d'exécution : le réseau, centré sur le territoire sévillan avec une organisation radiale autour du centre historique, compte trois lignes et 39 stations, dont les tracés ont été remodelés par rapport à la proposition municipale. En raison de la richesse archéologique du sous-sol de la vieille ville, la circulation en souterrain oblige à passer en profondeur, jusqu'à 44 mètres sous le niveau du sol[3].
Les Cortes adoptent en une loi permettant la construction du métro de Séville, et les travaux commencent en [2]. Ils sont interrompus en , après qu'un rapport commandé par la Junte d'Andalousie a révisé à la baisse la fréquentation envisagée et que plusieurs bâtiments patrimoniaux ont été détériorés par le chantier en souterrain dans le centre historique[2]. En , les pouvoirs publics annulent définitivement le projet, qui a déjà coûté cinq milliards de pesetas, alors que 3,66 km de tunnel ont été creusés et six stations construites[4].
Nouveau projet et mise en service
Le plan de déplacements urbains de l'agglomération de Séville (PITAMS) de , commandé par le gouvernement andalou, estime techniquement possible de reprendre la construction de la ligne, mais considère que le métro ne sera pas compétitif par rapport aux autres modes de transport[1].
En , les deux partis au pouvoir au conseil municipal de Séville passent un accord pour relancer le projet du réseau métropolitain[2]. Adopté en , le plan de base du réseau l'organise autour de quatre lignes : la ligne 1, circulant d'ouest en est entre Los Remedios et le campus de l'université Pablo-de-Olavide en passant par la gare de San Bernardo ; la ligne 2, circulant d'ouest en est entre Plaza de Armas et le quartier de Torreblanca en passant par la gare de Santa Justa ; la ligne 3, circulant du nord au sud entre le quartier de Pino Montano et le quartier de Los Bermejales en passant par le Prado de San Sebastián ; et la ligne 4, suivant un tracé circulaire desservant notamment Triana et La Cartuja[5]. Le conseil de gouvernement du approuve le plan d'ensemble du réseau, ainsi que deux prolongements de la ligne 1 : à San Juan de Aznalfarache et Mairena del Aljarafe à l'ouest, et à Dos Hermanas à l'est[6]. Le réseau, dont la date d'achèvement est prévue en , a une projection de 91 millions de voyages par an sur 52,5 km de trajet et 75 stations[6].
Les travaux reprennent en pour la ligne 1, au niveau du tunnel réalisé dans les années 1970/1980, sans accord de financement avec l'État[7]. La mise en service commercial de la ligne est alors programmée pour [8]. Le tunnelier ouest commence à percer au niveau de Mairena del Aljarafe en , tandis que le tunnel est, dans le secteur de Montequinto, ne commence qu'en [8]. La convention financière avec l'État est conclue en , pour une durée de trente ans et un montant de 218 millions €[9].
Le chantier est marqué par plusieurs aléas : construction d'un viaduc sur le Guadalquivir entre San Juan de Aznalfarache et Séville pour ne pas emprunter le pont de San Juan comme prévu ; réalisation d'une dalle en béton sous le canal Alphonse-XIII pour le passage du tunnelier, qui tombe plusieurs fois en panne ; effondrements multiples de la chaussée ; modification du tracé à San Bernardo pour éviter des effondrements de logements ; chute d'une poutre maîtresse du viaduc franchissant le périphérique[8],[10].
La ligne 1 est inaugurée le , avec trois ans de retard sur la date prévue et cinq stations non-ouvertes[11]. Quatre entrent en service dans les mois qui suivent[12]. Le coût final de la ligne atteint 730 millions €[13], soit 70 % de plus que l'estimation initiale fondée sur l'avant-projet sommaire et non l'étude d'exécution, auxquels s'ajoutent 160 millions € d'indemnités à verser au consortium chargé de construire la ligne pour les surcoûts engendrés par des modifications de tracé dont il n'est pas responsable[14], portant le prix définitif à 892,4 millions €, ce qui correspond à une augmentation de 108 %[15].
Suspension puis relance
Les marchés pour la rédaction des avant-projets définitifs de la ligne 2, la ligne 3 et la ligne 4 sont attribués en [16], la mairie de Séville envisageant alors le lancement des travaux pour la fin de l'année [17]. La phase de concertation publique est ouverte avec la publication des avant-projets définitifs, en [18]. Les allégations retenues sont présentées en , notamment l'enfouissement de plusieurs tronçons et l'amélioration de la desserte du centre historique, le coût total de la réalisation des trois lignes étant prévu à 3,22 milliards € et la fréquentation du réseau une fois achevé estimée à 125,03 millions de voyageurs par an[19]. En dévoilant les études de projet en , la Junte estime pouvoir ouvrir la partie nord de la ligne 3 en , et la section sud trois ans plus tard, leur donnant la priorité puisqu'elle dessert plus de population et se connecte avec la ligne 1[20], sans fournir de délai pour les deux autres lignes.
En , l'exécutif andalou annonce que les études de projet des lignes 2 et 4 de ne sont pas abouties : seule la section entre Santa Justa et Torreblanca de la 2, et les deux tiers de la 4, disposent d'un plan d'exécution, tandis que la 3 dispose d'un plan d'exécution sur l'ensemble de son tracé[21]. Le gouvernement autonome et la mairie de Séville concluent six mois plus tard un accord permettant d'engager le prolongement du réseau par la ligne 3, prioritaire sur la ligne 2 car elle est en correspondance avec la ligne 1[22]. La mise à jour de la documentation technique est découplée entre un tronçon nord et un tronçon sud, la séparation se faisant au niveau de la connexion avec la ligne 1[22].
La version à jour des études et du plan d'exécution du tronçon nord de la ligne 3 est présentée en [23], la mise en service commercial étant programmée pour l'année [24]. Son coût est alors estimé à 1,05 milliard €, soit 305 millions € de plus que dans l'avant-projet, qui ne comprenait pas le garage-atelier, l'achat de nouvelles rames et la TVA[23]. Les échangeurs avec la ligne 2 et la ligne 4 seront construits en même temps que le tronçon nord[25]. Un accord de financement avec l'État est conclu en suivant, chaque administration apportant 50 % du coût total, soit 522 millions €[26].
Le lancement de l'appel d'offres pour la réalisation des études et du plan d'exécution de la ligne 2 doit être assuré au cours de l'année [27].
Réseau
Actuel
Ligne | Terminus | Longueur | Stations | Distance moyenne entre les stations | |
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Ciudad Expo | Olivar de Quintos | 18,05 km | 21 | 1 165 m | |
Projets
Ligne | Terminus | Longueur | Stations | Distance moyenne entre les stations | |
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En cours | |||||
Pino Montano Norte | Hospital de Valme | 18,1 km | 24 | 754 m | |
Envisagés | |||||
Torretriana | Dr Miguel Rios | 11,5 km | 17 | 676 m | |
Circulaire | 17,3 km | 24 | 720 m | ||
Connexes
Le centre de la ville d'Alcalá de Guadaíra doit être relié à la ligne 1 par un tramway, tandis qu'en , deux lignes de bus à haut niveau de service suivront en surface et en site propre le parcours de la ligne 2.
Matériel roulant
Les 21 rames[28] sont du type CAF Urbos 2. Chaque rame a cinq éléments avec climatisation. Conçu pour fonctionner sur une voie à l'écartement de 1 435 mm, chaque rame bidirectionnelle mesure 31,26 m de long et peut accueillir 275 voyageurs avec 54 places assises et 221 places debout. Les rames mesurent 2 650 mm de large[29].
Exploitation et fréquentation
Exploitation
La ligne est exploitée sous le régime de la concession par la société Metro de Sevilla, S.A., créée en pour construire la ligne et en assurer l'exploitation[30]. Initialement, elle est détenue par l'Agence des travaux publics d'Andalousie ainsi que les entreprises privées Actividades de Construcción y Servicios (ACS), Sacyr, Gea 21 et Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF), mais ces dernières revendent en leurs parts à la société Globalvia, qui détient depuis 88,2 % de l'entreprise concessionnaire[31]
Horaires et tarification
Le réseau fonctionne en service commercial de 6 h 30 à 23 h du lundi au jeudi, de 6 h 30 à 2 h le vendredi, de 7 h 30 à 2 h le samedi, et de 7 h 30 à 23 h le dimanche et les jours fériés. La fréquence en heure de pointe est d'un métro toutes les quatre minutes[32].
Le métro est équipé d'un système de paiement sans contact[33].
Notes et références
- (es) José Luis de Justo Alpañés, « Historia del Metro de Sevilla », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Nicol Jiménez, « Una ampliación que lleva medio siglo... en los papeles », El Correo de Andalucía, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Historia del Metro », Sevilla 21, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Enrique Chueca, « Las obras del 'metro' de Sevilla, canceladas definitivamente », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Elena Bénitez Alonso, « Aprobada la Red de Corredores Básica del Metro, que prevé atravesar el Centro Histórico », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (es) Reyes Rincón, « La Junta aprueba el rediseño del metro sevillano e insta al Gobierno a concretar su aportación », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Reyes Rincón, « Las obras del metro de Sevilla comienzan sin que el Gobierno central concrete su participación », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « Cinco años de obras para un Metro previsto en 1975 », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Alejandro Bolaños et Diego Narváez, « Gobierno y Junta firman la financiación de los metros de Sevilla y Málaga », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « El difícil trayecto de la única línea del Metro de Sevilla », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) ANTONIO MONTILLA, « El metro de Sevilla inaugura una nueva etapa en el transporte urbano andaluz », Diario SUR, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) R. S., « Las estaciones de Montequinto, Europa y Olivar de Quintos se abren hoy al público », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « La Cámara de Cuentas eleva del 42% inicial al 70% el sobrecoste del Metro », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La Junta pagará 160 millones de euros por retrasos en la obra del Metro », Cadena SER, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « Así se construyó la primera línea del Metro de Sevilla », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Sevilla.- La Junta adjudica por 17 millones los proyectos de las líneas 2, 3 y 4 del Metro a tres UTE diferentes », Europa Press, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Javier Chaparro, « La Junta evita poner plazos para las líneas 2, 3 y 4 del Metro », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Los anteproyectos de las líneas 2, 3 y 4 del metro, a consulta pública », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « El coste de las futuras líneas de Metro de Sevilla se incrementa un 13,5% », Expansión, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Francisco Javier Recio, « La Junta prevé abrir el tramo del metro entre Pino Montano y el Prado en 2017 », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « La Junta desvela que los proyectos del Metro de Sevilla de las líneas 2 y 4 están sin terminar », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « La línea 3 del Metro llegará hasta el Hospital de Valme y los proyectos estarán listos en 2020 », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « El tramo Norte de la línea 3 del Metro está listo y necesita 1.045 millones de financiación », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Eduardo Barba, « La obra de la línea 3 del metro de Sevilla se pagará antes de 2030 si el Gobierno firma el convenio », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « La obra del tramo Norte dejará construidos los intercambiadores para las líneas 2 y 4 », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Ana S. Ameneiro, « Estado y Junta aportarán cada uno 522 millones a la línea 3 del Metro de Sevilla », Diario de Sevilla, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Europa Press, « Moreno se compromete a licitar en 2023 la línea 2 del metro de Sevilla », 20 Minutos, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ana Irimia-Dieguez, Carmen Medina-López et Rafaela Alfalla-Luque, « Spanish Metro Line : Metro De Sevilla », sur mega-project.eu,
- (en) « Sevilla Light metro opens this year », Metro Report International,
- (es) Métro de Séville, « Sobre nosotros », sur aopandalucia.es (consulté le ).
- (es) Agence EFE, « Globalvia cierra la compra del 88,23 % del Metro de Sevilla por 177 millones », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Servicios del metro », sur www.juntadeandalucia.es (consulté le )
- (en) « Metro de Sevilla goes contactless », sur Railway Gazette International, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (es) Site officiel du métro de Séville
- (es) « Metro de Sevilla », sur aopandalucia.es
- (es) « Dossier de presse du métro de Séville », sur aopandalucia.es, [PDF]
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