Norbert-Georges-Pierre Rousseau
Norbert-Georges-Pierre Rousseau, né le à Luché-Pringé[dpv 1], est un prêtre, docteur en théologie ainsi qu'enseignant, spécialiste du chant grégorien et enfin évêque du Puy-en-Velay. Il mourut le [1] à Précigné[2].
Norbert-Georges-Pierre Rousseau | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Luché-Pringé |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Précigné |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | par le cardinal Louis-Ernest Dubois |
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Évêque du Puy-en-Velay | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
supérieur du Grand séminaire du Mans vicaire à Saint-Benoît du Mans vicaire général[dpv 1] |
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devise : RECTE ET AMANTER DUCE MARIA | ||||||||
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Enfance et formation
Norbert-Georges-Pierre Rousseau naquit à Luché-Pringé le [dpv 1].
La famille dans laquelle grandit Norbert Rousseau était tellement pieuse qu'à la fin du XIXe siècle, l'ancienne abbaye du Perray-Neuf située à Précigné devint sous la possession et la protection de la famille Rousseau[2],[3]. Actuellement château, son grand portail conserve les armes de cette famille, ou plus probablement, de Norbert-Georges-Pierre Rousseau en qualité d'évêque[4].
« Je vous remercie, mon Dieu, de m'avoir fait naître dans une famille profondément chrétienne où j'ai toujours eu sous les yeux les exemples de parents admirables, d'un frère chartreux et de trois sœurs d'une vertu très élevée qui m'ont tant édifié et consolé[dpv 1], »
— Testament de Mgr Norbert-Georges-Pierre Rousseau
Par conséquent, il choisit une vie religieuse, comme deux de ses sœurs et son frère[2]. Sa formation religieuse s'était déjà commencée auprès du petit séminaire de Précigné[2], ancien couvent des Cordeliers et qui y fonctionna en tant que collège de 1818 à 1905[5].
Norbert Rousseau reçut son ordination sacerdotale le . Cette date est précisée dans de nombreux documents, sans exception. Au contraire, le célébrant et le lieu de célébration restent de nos jours inconnus[6].
Après son ordination sacerdotale, Norbert Rousseau continua encore ses études auprès du Séminaire français de Rome[7], entre 1894 et 1896[8]. À la ville éternelle, il obtint son doctorat en théologie et en droit canonique en 1896[dpv 1],[9],[7]. Il est possible que le jeune séminariste participât à la schola grégorienne réputée que Dom André Mocquereau avait créée en 1890 au sein de ce séminaire, à la suite d'une session grégorienne[pc 1].
Enseignement
En 1899, l'abbé Rousseau devint professeur auprès du grand séminaire du Mans[dpv 1]. Une fois la Première Guerre mondiale arrivée, il écrivit les Pourvoirs et privilèges de prêtres mobilisés, législation canonique de la guerre, de sorte que ces religieux comprennent plus correctement leur devoir. L'ouvrage compta jusqu'à sa 8e édition, avant la fin de guerre en 1918[10].
Il fut nommé en 1919 supérieur du grand séminaire[dpv 2]. Enfin, son enseignement au Mans dura vingt-cinq ans[2].
Collaborateur de l'abbaye de Solesmes
Non seulement pieux mais aussi amateur des arts sacrés, le jeune théologien aimait notamment la musique liturgique[dpv 2]. Il était vraisemblablement définitif que celui-ci naquit et grandit en Sarthe. Car Norbert Rousseau était profondément attaché à deux établissements importants pratiquant le chant grégorien. D'une part, il s'agissait de la cathédrale Saint-Julien du Mans. D'autre part, il était ami des moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Sa fonction au Mans lui permettait une collaboration étroite avec ce monastère[dpv 2]. Il est normal que le prêtre soit également devenu spécialiste du chant grégorien. Ainsi, en 1919, il assiste au Congrès de musique sacrée de Tourcoing, avec un de ses amis, Dom André Mocquereau de Solesmes[11]. En 1910, cet ami de Solesmes publia L'École grégorienne de Solesmes 1833 - 1910[1]. Il s'agit d'un document exact, au regard de la restauration du chant grégorien auprès de l'abbaye Saint-Pierre.
Si Dom Pierre Combe de Solesmes réussit à écrire correctement l'histoire du commencement de la restauration dans son livre Histoire de la restauration du chant grégorien... sorti en 1969[pc 2], c'était grâce à cette œuvre de l'abbé Rousseau qu'il mentionne au début de son livre. En effet, le docteur en théologie, maintenant historien, avait exactement attribué ce début des travaux à Solesmes à l'année 1856[pc 3]. Il fit un séjour en 1910 à Rome et y créa une revue. L'année suivante, en 1911, l'abbé Rousseau joua en tant que responsable de cette revue un rôle important à Rome. En effet à cette époque-là, Solesmes suspendait son soutien en faveur de l'Édition Vaticane. L'une de deux causes principales était une opposition forte de la commission de ce projet, contre les signes rythmiques de Solesmes, selon la théorie rythmique grégorienne développée par Dom Mocquereau. Au lieu de l'abbaye, le théologien fut invité par la Congrégation des rites afin de préciser certains points[pc 4]. Finalement, le pape Pie X approuva la reproduction de l'édition accompagnée des signes rythmiques le [pc 5] et les déclarations officielles furent communiquées, le , à Mgr Rousseau[pc 6]. Il contribua donc à résoudre le conflit entre le Saint-Siège et l'abbaye de Solesmes.
Cofondateur de la Revue grégorienne
La Revue grégorienne fut fondée en 1910, par des religieux français dont l'abbé Rousseau[pc 7]. Cette revue a pour but de promouvoir les études grégoriennes ainsi que d'améliorer la pratique du chant grégorien. Il s'agissait d'une version française de la Rassegna gregoriana fondée à Rome en 1902, mais indépendante. Ces deux revues étaient publiées chez Desclée. Le secrétariat général de la revue était confié au chanoine Yves Delaporte[12]. À la suite de sa nomination en tant qu'évêque en 1925, l'abbé Rousseau cède sa position.
Évêque du Puy-en-Velay
Le [13],[14],[15], Norbert Rousseau fut nommé évêque du Puy-en-Velay.
D'après La Croix, le sacre de nouvel évêque du Puy, célébré le à la cathédrale Saint-Julien du Mans, fut un immense événement religieux ainsi qu'une véritable liturgie. La messe fut célébrée par le cardinal Dubois, fondateur de l'Institut grégorien de Paris en 1923. Plus de trois cents prêtres dont une trentaine qui étaient venus du diocèse du Puy assistèrent au sacre de Mgr Rousseau. Outre le célébrant, le cardinal Dubois, il y avait l'évêque du Mans Mgr Grente, le cardinal Charost, d'autres évêques ainsi que l'abbé de Solesmes, Dom Germain Cozien. Parmi les fidèles, on y trouvait le sénateur Édouard Néron, le conseiller général de la Haute-Loire le comte François Malartre, le maire de Précigné et conseiller général du canton de Sabré le vicomte Alain de Rougé. La qualité de la liturgie était assurée grâce à la maîtrise de la cathédrale du Mans[16] dont l'origine remonte au Moyen Âge ainsi qu'à l'organiste, le chanoine Auguste Fauchard[17] de la Mayenne[18]
Après être arrivé au Puy le , Mgr Rousseau chercha, dans les traditions anciennes, ceux dont son diocèse avait besoin. Dans les premières années, il souhaita y établir une liturgie de très bonne qualité, surtout à la base de la célébration en grégorien. C'est pourquoi le nouvel évêque y refonda en 1926 la Manécanterie Notre-Dame près de la cathédrale, en envisageant la formation de chefs de chœur. Il s'agissait d'une chorale d'enfants, remontant au Xe siècle selon les partitions. Le chœur, actuellement attaché à la cathédrale, continue ses services liturgiques[19]. Pareillement, il renforça l'équipe de la Direction des Œuvres diocésaines[dpv 2].
Celui-ci consacra le la nouvelle église paroissiale de Rosières[dpv 3]. Puis, en , il présida un synode diocésain[dpv 2].
Sous l'épiscopat de Mgr Rousseau, le XXIXe jubilé du Puy-en-Velay, célébré en 1932, demeurait l'événement le plus important. Soutenu par plusieurs ecclésiastiques dont le cardinal Verdier, l'évêque commença les célébrations le vendredi , jour anniversaire du fiat de l'Annonciation de la Vierge Marie (ainsi que Vendredi saint), en présidant dix-sept jours de jubilé[dpv 2]. Il y eut 300 000 pèlerins environ, dont 100 000 le jour de clôture, le dimanche . Notamment, ce jour-là, au moins 9 000 fidèles participèrent à une grande procession de la Vierge Noire, à partir de 15 heures. De nombreux ecclésiastiques, mais également des conseillers généraux et d'arrondissement, des maires, y compris le sénateur Édouard Néron ainsi que le député Joseph Antier[dpv 4] y assistèrent. L'Édition A. B. (il s'agissait des Éditions d'Art Marguerite Brémond) dans cette ville vendit une carte particulière sur laquelle se trouvent les photos et signatures du pape Pie XI, défenseur de la liturgie grégorienne, ainsi que de Mgr Rousseau. Donc, il est certain que le Saint-Siège aussi le soutenait.
« Je veux vous dire le souvenir ému que je garde des fêtes admirables du Puy. Rien n'a manqué à ces incomparables manifestations et, au retour, tous les pèlerins ne pouvaient contenir leur admiration[dpv 2] . »
— Cardinal Jean Verdier
Puis, le , Mgr Rousseau fit rétablir la tradition de la procession mariale, interrompue depuis 1882[dpv 4]. Cette procession mariale remonte au au Puy-en-Velay[dpv 4], et demeure l'une de principales fêtes religieuses dans la région[20], à l'exception de l'année 1944[dpv 4].
En 1934, il célébra le tricentenaire d'Agnès de Langeac († 1634) originaire du Puy-en-Velay, qui deviendrait bienheureuse le [1].
Mgr Rousseau passa brutalement de vie à trépas le [1], à la suite d'un infarctus, à Précigné près de sa commune natale, dans l'ancienne abbaye du Perray-Neuf et propriété de sa famille[2].
Ses funérailles furent célébrées au Puy-en-Velay le , et il fut inhumé dans la cathédrale[21].
La ville du Puy-en-Velay rendit hommage à cet évêque, en lui attribuant une rue près de la gare SNCF, la rue Monseigneur Norbert Rousseau[22]. L'école Saint-Norbert ouvre dans cette rue en 1953.
Armoiries
Blasonnement :
De gueules, semé de fleurs de lis d'or, à l'aigle de même, au chef
de vair de deux tirs, ainsi que sa devise : Recte et amanter duce Maria.[23] |
Œuvres
- 1905 : Renseignements pratiques à l'usage du curé et du confesseur sur la législation canonique du mariage, P. Lethielleux, Paris, 147 p[24].
- 1910 : L'École grégorienne de Solesmes 1833 - 1910, Desclée, Rome et Tournai, 181 p[1].
- 1915 : Pouvoirs et privilèges des prêtres mobilisés, législation canonique de la guerre de 1914 - 1915, Imprimerie Monnoyer, Le Mans, 32 p[25],[26].
1916, (1917?), 1918 : éditions successives (8e édition en 1918, intitulée ... de la guerre de 1914 - 1918)[10] - 1930 : Petit catéchisme de la vie religieuse, Maison Alfred Mame et fils, Tours, 85 p[1].
- 1934 : Lettre pastorale de Monseigneur Norbert-Georges-Pierre Rousseau, évêque du Puy-en-Velay, sur le 3e centenaire de la vénérable Mère Agnès de Langeac 1634 - 1934, Imprimerie et Éditions Jeanne d'Arc, Le Puy-en-Velay, 47 p[1].
Voir aussi
Liens externes
- Bibliothèque nationale de France : notification de Norbert Rousseau (1871 - 1939) [lire en ligne]
Références bibliographiques
- Pierre Cubizolles, Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, Éditions Créer, Nonette 2005 (ISBN 978-2-84819-030-3) [lire en ligne]
- p. 410
- p. 411
- p. 494
- p. 412
- Pierre Combe, Histoire de la restauration du chant grégorien d'après des documents inédits, Solesmes et l'Édition Vaticane, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, , 488 p. (lire en ligne)
- p. 150 - 151
- p. 1 - 488
- p. 15 : « I. DOCUMENT NOUVEAUX
Il y a déjà plus de cent ans que, sur l'ordre de dom Guéranger, un tout jeune moine commençait à étudier avec méthode les éléments du chant grégorien et à copier les vieux manuscrits. Mgr Rousseau, dans son livre sur l'École Grégorienne de Solesmes, donne en effet l'année 1856 comme date des tout premiers travaux relatifs au chant grégorien entrepris à l'Abbaye.... » ;
cf., note no 1 de cette page : Norbert Rousseau, 1910, p. 51 ;
(traduction en anglais du livre de Dom Combe, p. 11 : (en)https://books.google.fr/books?id=-Xlaj4iNuCwC&pg=PA11) - p. 449
- p. 453
- p. 451
- p. 446
Notes et références
- « Norbert Rousseau (1871-1939) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- http://precigne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=112:quelques-precigneens-remarquables&catid=21:notre-histoire&Itemid=169 site officiel de Précigné
- http://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/patrimoine/detail-notices/IM72001679/
- http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp-etudes_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=EDIF&VALUE_98=Abbaye%20des%20Pr%e9montr%e9s%20&DOM=AllREL_SPECIFIC=3
- http://precigne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=118&Itemid=180
- Normalement, il s'agirait de l'évêque du Mans et à sa cathédrale. Cependant, l'année précédente, l'évêque Mgr Labouré avait été promu en tant qu'archevêque de Rennes. D'ailleurs, il n'est pas certain que son successeur Charles-Joseph-Louis-Abel Gilbert, consacré le 15 juillet 1894, fût en fonction. Il reste donc une autre possibilité. Encore faut-il trouver un document sûr.
- Revue grégorienne, tomes 25 - 26, 1946, p. 162, consulté le 25 août 2015
- La province de la Maine, 1949, p. 50, consulté le 25 août 2015
- Les Échos de Santa Chiara, Séminaire français de Rome, 1911, p. 138, consulté le 25 août 2015
- Guillaume Cuchet, Le crépuscule du purgatoire, , 256 p. (ISBN 978-2-200-26001-9, lire en ligne), p. 213. note no 18
- http://data.bnf.fr/12207610/fernand_de_la_tombelle/ puis rubrique [catalogue] d'Auteur du texte → La Musique d'église (Il s'agit du compte-rendu du congrès.)
- Revue grégorienne, 1946, p. 164
- (en)http://www.gcatholic.org/dioceses/diocese/lepu0.htm#16492
- Revue grégorienne, tome 25 - 26, p. 162 : « Élu évêque du Puy-en-Velay, 15 mai 1925 ; sacré au Mans le 8 septembre suivant. », consulté le 23 août 2015
- La Province de Maine, 1949, p. 50, consulté le 23 août 2015
- http://www.psallette.org
- http://www.musimem.com/Fauchard.htm
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2622547.f1.langFR.textePage
- http://www.catholique-lepuy.cef.fr/La-Maitrise-de-la-Cathedrale.html
- http://culture43.fr/fete-de-lassomption-procession-mariale-15-aout-puy-en-velay/ site Culture43, en août 2015
- La Province de Maine, 1949, p. 50, consultée le 20 août 2015 : « ... décédé au Perray-Neuf à Précigné le 3 octobre 1939, dans sa 69e année. Obsèques au Puy le 11 octobre. Enterré dans la cathédrale du Puy. » Ce document attribuait donc la date de décès au 3 octobre (sans doute dans la nuit du 2 au 3. D'ailleurs, la Revue grégoienne, tome 25 - 26, 1946, adoptait également le 2 octobre). Plusieurs cartes postales précisent ses funérailles au 11 octobre.
- https://www.google.fr/maps/place/Rue+Mgr+Norbert+Rousseau,+43000+Le+Puy+en+Velay
- https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/linventaire/detail-notices/IM72001690/
- http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SRCH?IKT=12&TRM=09760271X
- [PDF]http://nantes.cef.fr/wp-content/uploads/2012/01/3D_sec_eveche_v2.pdf p. 2
- http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SRCH?IKT=12&TRM=106632957
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