Ordre des Pauvres Dames
L’ordre des Pauvres Dames, ou l’ordre des Clarisses, ou aussi les Cordelières, a été créé en 1212 par Claire d'Assise, à la demande de François d'Assise. La règle s'étant adoucie, sainte Colette réforme l'ordre au XVe siècle ; les moniales adeptes de la réforme sont alors appelées colettines. Cette réforme s'est ensuite généralisée à tout l'ordre des Clarisses.
Ordre des Pauvres Dames Ordo Sanctæ Claræ | |
Devise : Pax et bonum | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation pontificale | 1253 par Innocent IV |
Institut | ordre mendiant et monastique |
Type | vie contemplative |
Spiritualité | franciscaine |
Règle | règle de sainte Claire |
But | oraison, contemplation, pauvreté, service |
Structure et histoire | |
Fondation | 1212 monastère Saint-Damien, Assise |
Fondateur | François d'Assise et Claire d'Assise |
Abréviation | O.S.C. |
Autres noms | Clarisses, Cordelières |
Liste des ordres religieux |
Origines
Claire d'Assise née en 1193 à Assise, est conquise par l'idéal de pauvreté prêché par François d'Assise le dimanche des Rameaux de 1212. À 18 ans, ayant fait profession religieuse devant lui, elle coupe sa longue chevelure blonde et revêt la bure. Bientôt rejointe par sa sœur Catherine, qui deviendra Agnès d'Assise, elle s'initie d'abord à la vie religieuse chez les bénédictines.
À la demande de saint François d'Assise, son directeur, elle fonde l'ordre des Pauvres Dames sur le modèle de l'ordre des frères mineurs (ou franciscains) règle qu'elle pratiqua et fit pratiquer à son institut. Il s'agit donc du deuxième ordre franciscain à être créé.
Avec ses compagnes, elle s'installe au couvent Saint-Damien d'Assise, poussant jusqu'à l'héroïsme l'amour de la pauvreté par amour du Christ. Elle rédige la règle de son ordre : moniales cloîtrées, contemplatives, bannissant toute propriété individuelle ou collective. Nombre de ses amies et parentes, y compris sa mère, la rejoignent. Ce nouvel Ordre se développe rapidement. Le pape Innocent IV approuve la règle à Assise en août 1253, peu avant la mort de la sainte.
Cette règle extrêmement sévère, confirmée par deux papes, fut admise par Urbain IV. Dès lors l'ordre de Sainte-Claire fut divisé en deux branches :
- Les Urbanistes, nom sous lequel on comprenait les Cordelières étaient des Clarisses qui suivaient la règle mitigée, donnée par le pape Urbain IV en 1263. Ce pape, entre autres adoucissements de la règle primitive donnée à sainte Claire par saint François d'Assise, avait permis de recevoir des dons et de posséder des biens et des revenus.
- Les Damiénistes, telles que les filles de l'Ave-Maria, les Capucines, les Collectes, pratiquaient la règle dans toute son austérité. Les Damiénistes ne possédaient aucune rente, et vivaient d'aumônes ; elles marchaient nu-pieds, sans socques ni sandales, excepté dans la cuisine et le jardin ; elles ne mangeaient jamais de viande ni de bouillon gras, même dans les plus fortes maladies ; elles jeûnaient toute l'année, à l'exception des dimanches et du jour de Noël ; ces religieuses n'avaient point de cellules, point de sœurs converses, et faisaient elles-mêmes tous les travaux de la maison, enfin elles couchaient sur la dure, se levaient à minuit pour aller au chœur, où jamais elles ne s'asseyaient, et où elles restaient jusqu'à trois heures du matin[1].
Postérité
Déçue par les adoucissements apportés par les Clarisses à leur règle, sainte Colette a voulu ramener leur ordre à la rigueur de la règle initialement établie par sainte Claire. Elle a été confirmée dans cette mission par les papes Benoît XIII qui la nomme abbesse des couvents qu'elle réformera ou fondera, et Martin V. Elle fonde de nouveaux monastères, notamment en Franche-Comté, en Bourgogne, en Bourbonnais, au Puy. Peu à peu, d'autres monastères se joignent au mouvement. Ces Clarisses de stricte observance sont appelées colettines. Finalement, c'est tout l'ordre des Clarisses qui reviendra progressivement à l'esprit de la règle d'origine.
Annecy a une voie nommée quai des Clarisses.
Implantations
Le Quid 2003 signale 13 450 Clarisses et 2 250 Clarisses capucines dans plus de 76 pays à travers le monde. Parmi les établissements existants ou ayant existé, notons les exemples suivants :
Couvents en France
- Le couvent des Clarisses d'Alençon, dans l'Orne
- Le couvent des Clarisses d'Amiens, dans la Somme
- Le couvent des Clarisses à Annonay, en Ardèche
- Le couvent des Clarisses d'Arras, dans le Pas-de-Calais
- Le couvent des Clarisses d'Azille, dans l'Aude, le monastère est fondé en 1361 par Isabelle de Levis, supprimé en 1792.
- Le couvent des Clarisses de Béziers[2],
- L'abbaye de la Guiche à Chouzy-sur-Cisse dans le Loir-et-Cher
- Le couvent des Clarisses de Dax
- Le couvent des clarisses de Grenoble
- Le couvent des Clarisses de Lille, dans le Nord[3]
- Le monastère des Clarisses de Lourdes
- Le couvent des Clarisses de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône
- Le couvent des Clarisses de Mont-de-Marsan
- Le couvent des Clarisses de Montbrison dans la Loire
- Le couvent des Clarisses de Mulhouse
- Le couvent des Clarisses de Nantes
- Le couvent des Clarisses de Nîmes
- L'abbaye Sainte-Claire de Nogent-l'Artaud (1299-1792)
- Le couvent des Clarisses d'Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques
- Le couvent des Cordelières à Paris
- Le couvent des Clarisses de Péronne dans la Somme
- Le couvent des Clarisses de Perpignan
- Le monastère Sainte-Claire de Poligny dans le Jura
- L'abbaye du Moncel, à Pontpoint dans le département de l'Oise, l’abbaye royale du Moncel accueille une communauté de sœurs Clarisses de 1337 jusqu’à la Révolution.
- Le couvent des Clarisses de Pont-à-Mousson
- Le couvent des Cordelières à Provins en Seine-et-Marne
- Le couvent des Clarisses de Reims-Cormontreuil, fondé en 1220
- Le couvent des Clarisses de Rennes
- Le monastère Sainte-Claire de Ronchamp en Haute-Saône
- Le couvent des Clarisses de Roubaix dans le Nord[4]
- Le couvent des Clarisses de Sarlat en Dordogne
- Le couvent des Clarisses de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais
- Le couvent des Clarisses de Saint-Yrieix-la-Perche
- Le couvent des Clarisses de Thionville, fondé en 1629, supprimé en 1789[5]
- Le monastère Saint-Claire des Clarisses de Toulouse, fondé en 1246 ; l'ancien couvent des XIVe-XVIe siècles est aujourd'hui le siège de l'Institut catholique de Toulouse.
- Le couvent des Clarisses de Tulle fondé en 1605
- Le couvent des Clarisses de Vandœuvre-lès-Nancy
- Le monastère des Clarisses à Vermand, dans l'Aisne
- Le couvent des Clarisses de Versailles dans les Yvelines
- Le monastère Sainte-Claire des Clarisses de Tahiti en Polynésie Française
Couvents en Suisse
- Le couvent des Clarisses de Bâle
- Le couvent des Clarisses de Königsfelden à Windisch
- Le couvent des Clarisses à Genève[6] fondé par Yolande de France
Couvents en République Tchèque
- Le couvent Sainte-Agnès à Prague
Couvents en Belgique
Couvents en Espagne
Couvent de Sainte Claire Monzón Huesca
Couvents en Allemagne
- L'abbaye de Dalheim à Mayence
- Le couvent des Clarisses de Nuremberg
Couvents au Portugal
Couvents au Liban
- Le monastère des Clarisses de Notre-Dame de l'unité, Yarzé
Personnalités
Parmi les Clarisses les plus illustres :
- Bénédicte d'Assise (?-v. 1260), bienheureuse.
- Élisabeth de Portugal (1271-1336), sainte.
- Hélène Enselmini (XIIIe siècle), bienheureuse.
- Claire de Rimini (1280-1326), bienheureuse.
- Colette de Corbie, (1381-1447), sainte.
- Isabelle de Villena, (1430-1490), auteur d'une Vie de Jésus.
- Louise de Savoie, (1469-1503), bienheureuse.
- Marguerite de Lorraine-Vaudémont, (1463-1521), duchesse d'Alençon, bienheureuse.
- Philippa de Gueldre, (1467-1547), duchesse de Lorraine et de Bar.
- Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche, (1566-1633) Infante d'Espagne, veuve de l'archiduc Albert d'Autriche, souveraine des Pays-Bas.
- Anne-Marie Antigo (1602-1676), vénérable, abbesse et résistante à l'autorité française en Roussillon.
- Cecily Dillon (1603-1653), fondatrice d'ordre en Irlande.
- Francisca Josefa de la Concepción, (1671-1742), mystique en Colombie
- Marie-Céline de la Présentation (1878-1897), Bienheureuse.
Notes et références
- Dictionnaire historique et descriptif des monuments religieux, civils et militaires de la ville de Paris Par Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort page 96 et suivantes
- du vivant même de sainte Claire, en 1240 (le 25 février 1260, reconnaissance par la bulle Religiosam vitam eligentibus d'Alexandre IV qui le confirme et l'exempte).
- L. Dancoisne, Le couvent des pauvres-claires de Lille (1453-1792), Lille, Imprimerie L. Danel, , 134 p. (lire en ligne)
- Notice no PA59000169, base Mérimée, ministère français de la Culture
- L'édifice devient l'Hôtel-de-Ville de Thionville en 1898
- « Yolande De France », sur 100 Elles* (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Robert Serrou, Les Clarisses, Éditions Horay ;
Articles connexes
Liens externes
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