La Rhune

La Rhune ou Larrun en basque est un sommet situé dans la chaîne des Pyrénées, au Pays basque, dans le département français des Pyrénées-Atlantiques. Son altitude est de 900 ou 901 m.

La Rhune

La Rhune sous la neige en hiver
Géographie
Altitude 900 ou 901 m[1],[2]
Massif Pyrénées
Coordonnées 43° 18′ 33″ nord, 1° 38′ 08″ ouest[1],[2]
Administration
Pays France
Espagne
Région
Communauté autonome
Nouvelle-Aquitaine
Navarre
Département
Province
Pyrénées-Atlantiques
Navarre
Ascension
Première Préhistoire
Géologie
Âge Permien pour les roches[3]
Roches Grès de type vosgien au sommet et flanc est, basaltes sur le flanc ouest, limons sur les bases nord et sud[3]
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : Navarre

Le massif de la Rhune est traversé par la ligne de frontière franco-espagnole, qui est aussi la frontière entre les provinces basques du Labourd et de la Basse-Navarre.

Toponymie

La Rhune est le plus haut sommet d'un massif ou d'une zone dont il a pris le nom. Ainsi on trouve plus à l'ouest le sommet dit La Petite Rhune[1] ou Petit Larroun[3] (toponymes transférés). Le nom du sommet varie d'une carte à l'autre : les cartes IGN citent « La Rhune (Larrun) » à l'échelle 1:25000 ou « Larrun (La Rhune) » à l'échelle 1:50000[1], les cartes géologiques de France à l'échelle 1:50000 donnent quant à elles « Mont Larroun (la Rhune) »[3]. En français, jusqu'au XVIIIe siècle on écrivait Larhune[4]. Le nom espagnol est Larrún.

Le nom du massif est une coupure fautive du nom basque Larrun (prononcer La[rr]oun, [rr] désignant une consonne vibrante) venant des morphèmes larr- signifiant « pâturage » ou « lande » + hun(e) « endroit » : Larrun signifie donc « lieu de pâtures » en basque[5] et dans lequel l'article roman n'a pas de légitimité.

Géographie

Situation

La Rhune est un sommet européen situé dans les Pyrénées occidentales, à la frontière entre l'Espagne et la France, où on relie les territoires basques traditionnels du Labourd et de la Navarre (secteur de Cinco Villas). Son altitude est de 900 ou 901 mètres.

Le massif, de douze kilomètres de long sur six de large, s'étend du nord au sud du col de Saint-Ignace (altitude 179 mètres) au col de Lizuniaga (altitude 210 mètres), et d'est en ouest, du bassin de Sare (altitude 74 mètres) au col d'Inzola (altitude 270 mètres)[6].

Topographie

Le panorama au sommet offre une vue dégagée sur les territoires environnants de la Basse-Navarre, de la Navarre, du Guipuscoa, et de la côte basque bordée par le golfe de Gascogne (océan Atlantique) depuis Saint-Sébastien jusqu'à l'embouchure du fleuve Adour et aux Landes.

Géologie

La plupart des roches datent du Permien. Un grès de type vosgien se trouve depuis le sommet en descendant vers le flanc est, des couches basaltiques et du grès sont présents sur le flanc ouest, les bases nord et sud de la montagne se trouvent des éboulis rocheux et des limons récents[3].

Concernant les couches basaltiques, la notice de la carte géologique au 1:50000 d'Espelette note que : « très épaisses au voisinage du Mont Larroun, ces coulées se retrouvent dans la plupart des affleurements de Permien des Pyrénées navarraises mais leur puissance [...] va décroissant à partir du Mont Larroun, vers le Sud, comme aussi vers l'Est. Aussi, semble-t-il que le centre d'émission principal soit non loin du sommet actuel de cette montagne et que les coulées aient rayonné à partir de ce centre, sur une distance de 30 km environ. »[7]

Climat

Le climat est de type océanique assez pluvieux dû à la proximité des eaux chaudes du golfe de Gascogne et à la faible élévation de la montagne. Il peut néanmoins neiger au sommet en hiver.

Faune et flore

Les flancs de la montagne sont fréquentées par les pottokak et les troupeaux de brebis à tête noire ou rousse et aux cornes en tire-bouchon (manech), menés par des bergers.

Histoire

Les cromlechs, tumuli et autres dolmens attestent la présence de l'homme sur ces pentes dès la préhistoire.

Au début du XVIIe siècle, le conseiller de Lancre, de sinistre mémoire dans la province basque du Labourd, est réputé y avoir fait « arder et brancher » des sorcières. Il était également convaincu que sur le sommet de la montagne s'effectuaient des réunions de sorcières ou akelarre (littéralement « lande du bouc »).

L'impératrice Eugénie, séjournant à Biarritz, lança la mode des excursions sur la montagne.

Activités

Tourisme

La Rhune est une destination touristique prisée, grâce notamment depuis 1924 au petit train de la Rhune, un train à crémaillère partant du col de Saint-Ignace. Deux sentiers permettent de redescendre de La Rhune à pied : l'un ramène au col de Saint-Ignace, l'autre rejoint Ascain.

Le panorama à 360° offre une vue dégagée sur le Pays basque, les Landes et l'océan Atlantique.

Sports

La Rhune est le point culminant de plusieurs épreuves de course à pied partant depuis Ascain : la course de la Rhune, une course de montagne de 13 km en montée et descente[8], la Skyrhune, une SkyRace de 21 km[9], et le défi de la Rhune, une course contre-la-montre de 4,4 km dont le but est de monter plus vite que le train de la Rhune, soit moins de 35 min.

Infrastructures

Vue en contrebas du sommet montrant les installations qui le couvrent : brasserie, magasins de souvenirs, antenne de transmission

Le sommet possède des antennes-relais radio et de télévision qui permettent de couvrir la zone densément peuplée du bord de mer, de Hendaye à Bayonne.

Dans la culture

Légendes

La Rhune, dominant le Labourd, a été la scène de nombreuses légendes. L'une d'entre elles raconte que dans ses entrailles vivait un serpent à sept queues, appelé lehen sugea. Un jour, il cracha des métaux nobles qui se trouvaient dans la montagne. L'or et l'argent sont descendus par les pentes de La Rhune, formant des rivières ardentes qui ont rasé les forêts de la zone. Ce serait une explication romanesque de l'absence de forêts dans le Labourd.

Lors des procès en sorcellerie de 1609, la montagne de la Rhune fut citée comme un lieu de sabbat[10].

Les Pierres réveillées du col de Zizkoitz

Durant l'année qui suivit le décès, le , de Maurice Abeberry sur les pentes de La Rhune, Pantxoa Saint-Esteben a réalisé, sur le site du col de Zizkoitz, des sculptures dans la roche en poudingue. Les Pierres réveillées du col de Zizkoitz ont été réalisées grâce à la participation des souscriptions de l'association « Hommage à Maurice Abeberry », de la Fédération française de pelote basque, du Barreau de Bayonne, de l'Institut culturel basque, de la commune d'Urrugne et de la SHEM Train à crémaillère de la Rhune.

Philatélie

En 1997, est émis un timbre de 3 francs, multicolore, sur les corsaires basques qui ont servi les rois de France pendant l'Ancien Régime. L'illustration représente deux corsaires et leur navire, entourant le paysage montagneux de la Rhune derrière le fort de la Socoa, à Ciboure. La vente anticipée avec oblitération 1er jour se déroule le à Saint-Jean-de-Luz. Le timbre porte le n° YT 3103[11].

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. La Rhune sur l'IGN espagnol.
  3. Source : cartes géologiques à l'échelle 1:50000 du Bureau de recherches géologiques et minières (site en ligne).
  4. Carte de Cassini
  5. Jean-Baptiste Orpustan, Nouvelle toponymie basque : noms des pays, vallées, communes et hameaux de Labourd, Basse-Navarre et Soule, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux 2006, , 244 p. (ISBN 978-2-86781-396-2 et 2-86781-396-4, lire en ligne), n° 26.
  6. Jacques Antz et Isabelle Fleury, La Rhune : Larrun, Bordeaux, Éditions Sud Ouest 2009, 79 p. (ISBN 978-2-87901-978-9).
  7. Notice explicative de la carte géologique au 1:50000 d'Espelette, Service de la carte géologique de la France, ministère de l'Industrie.
  8. Fred Bousseau, « 44ème édition de la course à la Rhune », sur Trails Endurance Mag, (consulté le )
  9. « Skyrhune : la 6ème édition s'annonce grandiose ! », sur U Run, (consulté le )
  10. Paul Sébillot, Le Folk-Lore de la France. Le ciel et la terre, Paris, (lire en ligne)
  11. Catalogue Yvert et Tellier, tome 1.

Voir aussi

Bibliographie

  • Miguel Angulo, Guide des Pyrénées basques, Elkar, Bayonne 1985
  • Jacques Antz, La Rhune - Citadelle du magique : Lieu de Sabbat, Jakintza, 2006
  • Jacques Antz et Isabelle Fleury, La Rhune : Larrun, Bordeaux, Éditions Sud Ouest 2009, 79 p. (ISBN 978-2-87901-978-9)
  • Jacques Blot, Les Monuments mégalithiques, Bulletin du Musée basque N° 51, 1971
  • Jacques Blot, Les Monuments mégalithiques, Bulletin du Musée basque N° 59, 1973
  • Jacques Blot, Les Monuments mégalithiques, Bulletin du Musée basque N° 99, 1983
  • Collectif d'auteurs, La Rhune : le livre-guide, Éditions du Mondarrain, Anglet 1996
  • Claude Dendaletche, Montagne et civilisation basques, Éditions Delanoël, Paris, 1978
  • Pierre Espil, Chemin de fer à crémaillère de la Rhune 1924-1983, Imprimerie Marrimpouey, Pau, 1983
  • Pierre Espil, René Baron & Société des voies ferrées départementales du Midi, Cinquantenaire du chemin de fer de la Rhune 1924-1974 (réimpr. 1974)
  • André Lebourleux, Le petit train de la Rhune, Jakintza, hors série
  • André Lebourleux, La Rhune de 1924 à 1960, Jakintza, 2003
  • Francis Mendiondo, Si le petit train m'était conté, Éditions Utovie, jeunesse, 1999
  • Sophie Ponsolle, La Rhune et son petit train, Éditions Monhélios, Oloron-Sainte-Marie, 2002
  • Robert Thurin, Larrun : La Rhune, Hats Berri, 2002 (ISBN 978-2-914709-05-7 et 2-914709-05-6)

Articles connexes

Liens externes

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